Conférence de presse

CONFÉRENCE DE PRESSE DE JOËL SIMON, DIRECTEUR EXÉCUTIF DU COMITÉ POUR LA PROTECTION DES JOURNALISTES (CPJ) SUR LE LANCEMENT DE L’INDICE DE L’IMPUNITÉ

30/04/2008
Communiqué de presseConférence de presse
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CONFÉRENCE DE PRESSE DE JOËL SIMON, DIRECTEUR EXÉCUTIF DU COMITÉ POUR LA PROTECTION DES JOURNALISTES (CPJ) SUR LE LANCEMENT DE L’INDICE DE L’IMPUNITÉ


« Il n’y a pas de plus grande menace à la libre circulation des idées que le meurtre, et tout particulièrement le meurtre impuni », a déclaré aujourd’hui au Siège de l’ONU à New York, Joël Simon, Directeur exécutif du Comité pour la protection des journalistes (CPJ), lors d’une conférence de presse organisée à l’occasion du lancement de l’Index de l’impunité du CPJ. 


Cet Index, le premier du genre, est un classement des pays qui n’ont pas engagé de poursuites judiciaires contre les auteurs présumés de meurtres de journalistes pendant la période 1998-2007, et où au moins cinq de ces meurtres demeurent non élucidés.  L’Index a été établi pour marquer la Journée mondiale de la liberté de la presse qui est célébrée le 3 mai de chaque année.


Alors que les trois têtes de liste, l’Iraq, la Sierra Leone et la Somalie, subissent les conséquences d’un conflit, la plupart des pays qui y sont inscrits sont des démocraties comme le Mexique.  La région d’Asie du Sud est également fortement représentée avec le Sri Lanka, l’Afghanistan, le Népal, le Bangladesh, le Pakistan et l’Inde. 


« Nous espérons que ces pays auront honte de figurer sur cette liste et que cela les poussera à agir », a espéré Joël Simon, pour qui l’absence de volonté politique est au cœur du problème.  Il a notamment cité le cas du Pakistan où sur les huit meurtres de journalistes commis depuis 1998, seul l’assassin de Daniel Pearl, journaliste du Wall Street Journal, a été traduit en justice.  Le Directeur exécutif du CPJ a également signalé que même dans les pays en guerre, la majorité des journalistes qui y trouvent la mort sont victimes de meurtres et non de balles perdues.


Également présente à la conférence de presse, Sheila Coronel, journaliste et professeur à l’École de journalisme de Columbia University, a attiré l’attention sur la situation aux Philippines où sur les 26 meurtres de journalistes commis depuis 2000, seul deux individus ont été traduits en justice.  


Le non-respect de l’état de droit, la corruption des juges et des policiers et le règne des chefs locaux dans les zones reculées du pays contribuent au phénomène, a-t-elle expliqué.  Les conséquences de cette impunité sont graves, a-t-elle poursuivi, car on ne fait plus de reportages sur la corruption, la criminalité ou la pauvreté dans les régions où des journalistes ont été tués, ce qui entraine une généralisation de la violence.  Selon Sheila Coronel, ces meurtres ont un réel impact sur la vie des gens car ils ne peuvent ni s’informer ni vivre tranquillement leur vie.


Quid du suivi?  Joël Simon a promis des stratégies en fonction de chaque cas de figure.  Ainsi, au Mexique, pays qui, selon lui, n’a pas la volonté politique d’affronter la violence qui sévit dans sa société, le CPJ compte engager des discussions avec le Gouvernement en vue de créer une législation fédérale pour pénaliser toute entrave à la liberté d’expression. 


Pour ce qui est de la situation en Fédération de Russie, le CPJ espère mobiliser l’Europe afin qu’elle fasse pression sur un Gouvernement qui a mis en place une stratégie très « sophistiquée » de marginalisation de la presse et des médias, en les plaçant, notamment, sous le contrôle de l’État.


Quant au rôle des Nations Unies dans la promotion de la liberté de la presse, le Directrice exécutif du CPJ a, tout en affirmant entretenir de bonnes relations avec l’Organisation, estimé qu’elle devrait être plus engagée sur la question.  Il a également critiqué la pratique de l’ONU consistant à refuser aux journalistes taiwanais l’accès au Siège. 


En vertu de l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, « tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quel que moyen d’expression que ce soit ».  Nous avons soulevé ce point avec le Secrétaire général, a confié Joël Simon.


L’Index de l’impunité peut être consulté sur le site du CPJ: www.cpj.org.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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