AG/AB/3865

CINQUIÈME COMMISSION: EXAMEN DES PROPOSITIONS DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL POUR LE RENFORCEMENT DU VOLET DÉVELOPPEMENT AU SECRÉTARIAT DE L’ONU

14/10/2008
Assemblée généraleAG/AB/3865
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Cinquième Commission

6e séance – matin


CINQUIÈME COMMISSION: EXAMEN DES PROPOSITIONS DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL POUR LE RENFORCEMENT DU VOLET DÉVELOPPEMENT AU SECRÉTARIAT DE L’ONU


De nombreuses délégations ont mis l’accent, ce matin, devant la Cinquième Commission (administrative et budgétaire) sur le fossé qui existe entre les mandats confiés au Secrétariat de l’ONU en matière de développement et les ressources disponibles pour les appliquer.  Les États Membres étaient saisis des propositions* du Secrétaire général visant à renforcer le « volet développement » à l’ONU, pour obtenir un équilibre avec les deux autres piliers « paix et sécurité » et « droits de l’homme », conformément à la résolution 62/236 adoptée en décembre 2007 par l’Assemblée générale.


« La paix et la protection des droits de l’homme sont en péril si on ne renforce pas le pilier développement », ont fait remarquer les intervenants.  La Vice-Secrétaire générale de l’ONU, Mme Asha-Rose Migiro, a déclaré que l’ampleur des défis à relever s’était accrue récemment avec les effets dévastateurs des changements climatiques et des crises énergétique, alimentaire et financière mondiales.  L’avenir immédiat est incertain et il y aura probablement des reculs dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a-t-elle averti.  Mais l’ONU se doit de prendre en compte l’intérêt de tous les pays. 


Illustrant leurs propos, de nombreuses délégations ont constaté que la part des crédits relatifs au développement était passée de 21,8% pour la période 1998-1999 à 17,8% pour l’exercice biennal 2008-2009, alors que les commissions régionales ont perdu 220 postes et 10% de leurs capacités depuis l’exercice biennal 1990-1991.  La plupart des 21 délégations intervenues ce matin ont aussi relevé le caractère paradoxal de l’accroissement des responsabilités du Secrétariat en matière de développement alors que les ressources allouées à cette fin diminuent. 


La Présidente du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB), Mme Susan McLurg, présentant le rapport** du Comité, a indiqué que le CCQAB avait dans l’ensemble entériné les propositions du Secrétaire général pour renforcer les activités en matière de développement, en avalisant la création de 135 postes sur les 152 proposés avec une incidence de 25,5 millions de dollars. 


Pour le représentant d’Antigua-et-Barbuda, s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, la proposition qui consiste à augmenter la part d’activités liées au développement dans le budget ordinaire pour 2008-2009, en la faisant passer à 18,2%, ne suffira pas à résoudre le déséquilibre entre les trois piliers.  Il a aussi réitéré l’importance du Compte pour le développement, créé en 1997 pour financer des projets de coopération technique dans la lignée des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), des textes issus des grandes conférences des Nations Unies et des principaux accords conclus depuis 1992.  Les ressources qui alimentent ce Compte n’ont jamais atteint les 200 millions de dollars prévus, ont regretté de nombreux intervenants. 


Les délégations ont aussi débattu la proposition consistant à regrouper le Bureau du Haut Représentant du Secrétaire général pour les pays les moins avancés, les pays sans littoral et les petits États insulaires en développement, avec le Bureau du Conseiller spécial pour l’Afrique.  Constatant qu’il est envisagé d’abolir le Bureau pour l’Afrique, la Présidente du CCQAB a indiqué que plusieurs points de cette proposition ne correspondaient pas aux exigences de l’Assemblée générale.  Il ne faut pas oublier qu’il y a encore 300 millions de personnes vivant avec moins d’un dollar par jour en Afrique subsaharienne, a rappelé le représentant de l’Angola, au nom du Groupe des États d’Afrique, et que l’Afrique a été placée au rang des priorités par l’Assemblée générale. 


De leur côté, les pays développés ont réaffirmé leur engagement en matière d’aide au développement.  Le représentant de la France, s’exprimant au nom de l’Union européenne, a rappelé que celle-ci fournissait plus de 50% de l’aide publique au développement (APD), soit près de 72 milliards de dollars d’aide au développement en 2007.  Sur le même ton, le représentant des États-Unis a précisé que son pays, qui était la première source d’aide au développement et de flux de capitaux privés aux fins du développement, soutenait le programme de développement des Nations Unies. 


Sur une note discordante, le représentant du Japon a souhaité que l’on examine les questions de chevauchement de postes en rappelant que les propositions discutées aujourd’hui nécessitaient des ressources supplémentaires.  C’est pourquoi, il a proposé d’examiner ces propositions lorsque la Cinquième Commission se penchera sur le prochain budget biennal 2010-2011, si ces ressources supplémentaires ne pouvaient être financées par le biais du Fonds de réserve ou au moyen de redéploiement des ressources existantes. 


Outre les délégations déjà citées, ont également pris la parole au cours de ce débat les représentants des pays suivants: Mexique (Groupe de Rio), Australie (CANZ), Thaïlande, Afrique du Sud, Égypte, Malaisie, Brésil, Philippines, Bangladesh, République islamique d’Iran, Cuba, Botswana, Indonésie, Chine, Soudan et Pakistan. 


La Cinquième Commission reprendra ses travaux demain, mercredi 15 octobre, à 10 heures. 


* rapport A/62/708 du Secrétaire général

** rapport A/63/7/Add.40 du CCQAB



BUDGET-PROGRAMME DE L’EXERCICE BIENNAL 2008-2009


Amélioration de l’efficacité et de l’efficience de l’exécution des mandats ayant trait aux activités de développement et prévisions révisées relatives au budget-programme de l’exercice biennal 2008-2009


Documentation


Ce rapport du Secrétaire général (A/62/708) fait suite aux recommandations de la résolution 62/236 sur les questions relatives au projet de budget-programme pour l’exercice biennal 2008-2009, par laquelle l’Assemblée générale a prié le Secrétaire général de présenter début 2008, une proposition d’ensemble tendant à améliorer l’efficacité et l’efficience de l’exécution des mandats ayant trait aux activités de développement du Secrétariat de l’ONU, notamment le Département des affaires économiques et sociales, la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), les commissions régionales et le Compte pour le développement, ou encore du Bureau du Haut Représentant pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement. 


Au titre de ce rapport, l’Assemblée générale est invitée à approuver, à compter du 1er juillet 2008, au titre du budget-programme de l’exercice biennal 2008-2009: la création de 152 nouveaux postes (5 D-1, 23 P-5, 44 P-4, 32 P-3, 5 P-2/1, 4 postes d’agent des services généraux (Autres classes), 17 postes d’agent local et 22 postes d’administrateur recruté sur le plan national); la suppression d’un poste de Secrétaire général adjoint et d’un poste d’agent des services généraux (Autres classes); le reclassement d’un poste P-4 à la classe P-5; et le redéploiement de deux postes P-4 et de deux postes P-2/1 à l’intérieur des chapitres concernés, ainsi qu’il est proposé dans le présent rapport. 


En conséquence, elle serait amenée à ouvrir un crédit d’un montant total de 25 572 000 dollars au titre du budget-programme de l’exercice biennal 2008-2009, réparti comme suit: 5 464 700 dollars au chapitre 9 (Affaires économiques et sociales); 630 700 dollars au chapitre 10 (Pays les moins avancés, pays en développement sans littoral et petits États insulaires en développement); 310 900 dollars au chapitre 11 (Appui des Nations Unies au Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique); 3 712 300 dollars au chapitre 12 (Commerce et développement); 2 721 400 dollars au chapitre 17 (Développement économique et social en Afrique); 3 183 900 dollars au chapitre 18 (Développement économique et social en Asie et dans le Pacifique); 551 000 dollars au chapitre 19 (Développement économique en Europe); 3 057 800 dollars au chapitre 20 (Développement économique et social en Amérique latine et dans les Caraïbes); 1 666 600 dollars au chapitre 21 (Développement économique et social en Asie occidentale); 1 665 400 dollars au chapitre 28D (Bureau des services centraux d’appui); 259 600 dollars au chapitre 28E [Administration (Genève)]; et 2 346 700 dollars au chapitre 35 (Contributions du personnel). 


Quarante et unième rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires sur le budget-programme de l’exercice biennal 2008-2009 (A/62/7/Add. 40)


Le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) a examiné le rapport du Secrétaire général sur les activités de développement (A/62/708) que le Secrétaire général a eu peu de temps pour établir.  Le Comité estime que c’est pour cela que les analyses du Secrétaire général sont parfois superficielles et que l’information présentée n’est pas suffisamment détaillée. 


Il note par exemple le manque de clarté sur la répartition des tâches et la coordination entre les départements et autres entités chargés d’exécuter les activités de développement, parmi lesquels le Département des affaires économiques et sociales, la CNUCED, le Centre CNUCED-OMC du commerce international et les commissions régionales, ainsi que les fonds et programmes.  Il recommande donc à l’Assemblée générale de prier le Secrétaire général de lui donner des renseignements sur les questions de coordination dans le projet de budget pour l’exercice biennal 2010-2011. 


Le Comité consultatif signale aussi que les modifications proposées de l’organisation du Bureau du Haut Représentant pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement et le Bureau du Conseiller spécial pour l’Afrique ne sont pas conformes aux décisions pertinentes de l’Assemblée générale. 


En ce qui concerne le poste de Secrétaire général adjoint de la CNUCED, le Comité consultatif rappelle que l’Assemblée générale s’est préoccupée de la décision prise par le Secrétaire général de prêter temporairement ce poste à l’Office des Nations Unies à Genève.  Dans sa résolution 62/236, l’Assemblée a prié le Secrétaire général de restituer le poste en question à ce programme et le Comité signale qu’il a demandé, en vain, des informations sur la suite donnée à cette demande. 


Dans ce rapport, le Comité préconise plusieurs précisions à donner dans le projet de budget-programme pour l’exercice biennal 2010-2011, notamment sur les mécanismes de coordination pour une meilleure cohérence dans l’exécution des mandats relatifs aux changements climatiques; sur la définition des incidences de la gestion des connaissances; ou encore sur les moyens par lesquels le Département des affaires économiques et sociales peut s’acquitter du mandat essentiel qui lui a été confié. 


Le Comité donne aussi son avis sur les créations de postes proposées par le Secrétaire général. 


Débat général


Intervenant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, M. CONROD HUNTE (Antigua-et-Barbuda) a réaffirmé que le développement était un droit de tous les peuples et tous les pays.  Les activités de développement des Nations Unies sont tout aussi importantes que les activités en matière de promotion de la paix et des droits de l’homme, a-t-il dit, en estimant que ces trois domaines étaient étroitement interdépendants.  Le représentant a estimé que les efforts doivent être axés sur les causes mêmes des problèmes auxquels sont confrontés les pays en développement, soulignant que la promotion de la paix dépendait aussi de la qualité et des opportunités de développement.  Le Sommet mondial de 2005, a-t-il rappelé, reconnaît la nécessité de renforcer le volet développement des Nations Unies pour aider à réaliser les objectifs de développement, y compris les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), découlant des grandes conférences et sommets internationaux.  Il a prévenu que le risque d’échouer dans la réalisation des OMD augmentait de façon dramatique, faisant remarquer qu’il faut maintenant faire également face aux crises alimentaire, énergétique et financière. 


Par ailleurs, le représentant a souligné qu’il était urgent de se pencher sur les défis grandissants du développement et c’est face à ces défis que l’ONU doit faire preuve de créativité et de dynamisme pour proposer des solutions dans le domaine du développement économique et social, en particulier en luttant efficacement contre la pauvreté et pour promouvoir la paix.  En dépit du nombre croissant de demandes, les ressources attribuées à la mise en œuvre des objectifs de développement ont été réduites.  Il a noté que les crédits initiaux combinés destinés aux activités de développement étaient passés de 21,8% du budget en 1998-1999 à 17,8% pour l’exercice 2008-2009 alors que les commissions régionales ont perdu 220 postes et 10% de leurs capacités depuis l’exercice 1990-1991.  Il a rappelé que la résolution 62/236 demandait des propositions complètes sur le développement pour la 62e session de l’Assemblée générale alors que nous venons d’entamer la 63e session.  La proposition du Secrétaire général de porter à 18,6% la part du budget régulier 2008-2009 destinée aux activités de développement est insuffisante, a indiqué le représentant, en faisant remarquer que ces chiffres restent inférieurs au niveau d’il y a 10 ans.  L’ONU doit être dotée de toutes les ressources dont elle a besoin pour s’acquitter efficacement de son mandat dans le domaine du développement, a t-il insisté, en réitérant l’importance du Compte pour le développement en tant que partie du volet développement.  Il a regretté, que 10 ans après son établissement, ce compte était toujours loin du niveau proposé de 200 millions de dollars.  C’est pourquoi, il a demandé la mise en place d’un système viable permettant d’assurer son financement. 


Intervenant au nom de l’Union européenne, M. PHILIPE BRUNEL (France) a déclaré qu’il ne devait y avoir aucun doute sur l’engagement de l’Union européenne en faveur du développement en rappelant qu’elle fournissait plus de 50% de l’aide publique au développement (APD).  En 2007, a-t-il précisé, l’Union européenne a engagé collectivement près de 72 milliards de dollars d’aide au développement.  Par ailleurs, a-t-il dit, l’Union européenne a accepté de porter d’ici à 2010 son APD à 0,56% de son produit national brut (PNB) pour être en mesure de respecter la cible de 0,7% fixée pour 2015.  Le représentant a indiqué que la moitié de cette aide ira aux États les plus fragiles et aux « États orphelins » de l’aide ainsi qu’aux populations les plus pauvres des pays à revenu intermédiaire. 


Étant donné que l’Union européenne représente plus de 50% des contributions volontaires aux fonds et programmes de développement des Nations Unies, son engagement envers cette Organisation ne peut plus être remis en cause, a-t-il insisté.  En outre, le représentant a précisé que les activités liées au développement représentent 744 millions de dollars au sein du budget-programme 2008-2009, soit environ 55% des dépenses du budget régulier, une fois exclues les dépenses liées aux fonctions support.  Il a souligné la nécessité de s’assurer que ces ressources soient utilisées de la manière la plus efficace et efficiente possible.  Le représentant a souhaité que le débat porte aussi sur l’utilisation des ressources déjà allouées au Département des affaires économiques et sociales (DESA) et aux commissions régionales, en vue de s’assurer que l’Organisation dispose des structures les mieux adaptées et afin de produire collectivement les résultats attendus, en exploitant totalement les synergies, sans que les différentes fonctions ne se chevauchent. 


M. ISMAEL GASPAR MARTINS (Angola), au nom du Groupe des États d’Afrique, a rappelé que l’Afrique a largement mis en œuvre ses engagements en termes politiques, économiques et sociaux.  « Nous sommes aussi fiers de la participation importante des Nations Unies pour mettre un terme aux conflits sur ce continent », a-t-il ajouté.  Toutefois, le représentant a fait remarquer que 300 millions de personnes continuent de vivre avec moins d’un dollar par jour en Afrique subsaharienne.  Face au faible rythme de développement du continent, les dirigeants du monde se sont engagés à s’attaquer aux besoins spécifiques de l’Afrique, a souligné le représentant.  Il a notamment cité le mécanisme destiné à examiner la mise en œuvre de tous les engagements relatifs au développement de l’Afrique.  Mais ce domaine souffre de lacunes, en particulier à cause de ressources financières limitées. 


Les crises actuelles pourraient saper les progrès accomplis en Afrique pour le développement, a averti M. Martins.  De l’avis de sa délégation, il faudrait renforcer les capacités des Nations Unies pour faire face aux défis grandissants auxquels sont confrontés les pays en développement.  Il s’est félicité de l’initiative du Secrétaire général d’établir un groupe de réflexion pour répondre aux défis spécifiques de l’Afrique, et aussi le Groupe de pilotage pour la réalisation des OMD.  Les propositions dont nous sommes saisies aujourd’hui représentent un pas en avant dans la bonne direction, s’est réjoui le représentant, notamment pour permettre à l’ONU de jouer son rôle dans la coordination des activités de développement.  Tout en adhérant à la proposition du Secrétaire général, il a demandé d’aller au-delà.  « C’est en travaillant ensemble que nous pourrons relever les défis les plus grands », a-t-il dit, avant de conclure. 


Intervenant au nom du Groupe de Rio, M. CLAUDE HELLER (Mexique) a rappelé que le renforcement des structures de développement demeurait une priorité de la soixante-troisième session de la Cinquième Commission.  Il a jugé urgent de rééquilibrer le traitement des trois piliers sur lesquels repose l’ONU.  Il a estimé que la proposition du Secrétaire général cherchait à combler les lacunes critiques liées au fait qu’année après année, le personnel de l’ONU a été surchargé de responsabilités en raison des calendriers serrés établis pour s’acquitter des activités liées aux OMD et dans les domaines du commerce et du développement, de la coopération Sud-Sud, de la parité, du développement durable, des dimensions régionales du développement, pour ne citer que les plus importants.  Le représentant a souligné qu’il était important de mettre en œuvre les nouveaux mandats et objectifs définis par les États Membres lors du Sommet mondial de 2005.  Il a rappelé que l’ECOSOC procédait aussi à des examens annuels sur l’état de mise en œuvre des OMD.  Il incombe à la Cinquième Commission de veiller à ce que l’ONU dispose des ressources nécessaires pour réaliser les objectifs définis par les États Membres.  Il a souhaité un renforcement du rôle normatif de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC). 


Mme EDWINA STEVENS (Australie), au nom du Groupe CANZ (Canada, Australie et Nouvelle-Zélande), a réaffirmé sa volonté de participer au développement, rappelant que les membres du CANZ se sont engagés cette année à verser 7,5 millions de dollars au titre de l’aide publique au développement, notamment par le biais de l’ONU.  Sa délégation, a-t-elle indiqué, attache une importance particulière à l’exécution des mandats en la matière.  La représentante a pris note des propositions du Secrétaire général pour permettre au Secrétariat de mieux s’acquitter de ses mandats en la matière, tout en soulignant la complexité de la tâche.  Elle a souhaité que la possibilité de réaffectation des ressources existantes soit examinée de manière approfondie.  Pour que les Nations Unies s’acquittent de leur rôle normatif, il faut une bonne coordination de tout l’ensemble du système, a-t-elle fait observer.  Il est également important que les propositions formulées visent à déterminer les moyens d’exécuter les mandats de la manière la plus efficace possible.  Avant de conclure, Mme Stevens a réaffirmé la volonté du CANZ à travailler de façon constructive avec ses partenaires afin de s’assurer de la mise en œuvre efficace des mandats dans le domaine du développement.


M. DON PRAMUDWINAI (Thaïlande) a rappelé que la résolution 62/236 demandait au Secrétaire général de nouvelles propositions dans le domaine des activités de développement de l’ONU.  Il s’est félicité de ce que le rapport examiné aujourd´hui ait analysé le fossé qui existe entre les responsabilités confiées aux départements en charge du développement et les ressources dont ils disposent.  Il a également noté que ce rapport avait mis en évidence les lacunes critiques qui subsistent dans sept domaines en raison de l’augmentation de la charge de travail pesant sur le Secrétariat et qui sont liées aux manques de ressources.  Les ressources dont dispose l’ONU pour faire face à un agenda pour le développement ambitieux sont insuffisantes, a fait remarquer le représentant. 


Le représentant a salué l’initiative visant à accorder 25 millions de dollars et créer 150 postes de plus en faveur des activités de développement pour le budget 2008-2009.  Tout en estimant qu’il s’agit d’une première mesure raisonnable pour renforcer les capacités d’analyse en matière de développement, il a souligné qu’il était indispensable de mettre en place un plan à long terme pour renforcer durablement le volet développement de l’ONU.  Il a fait sienne une remarque de la CNUCED, estimant que l’aide au développement dans les secteurs productifs était une condition préalable à la création d’emplois et à la lutte contre la pauvreté.  Le représentant a souligné également la nécessité de renforcer les capacités de quatre commissions régionales, en mettant l’accent sur l’importance de la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP) et la nécessité de l’aider à mieux s’acquitter de ses mandats en faveur des pays de la région. 


M. DUMISANI KUMALO (Afrique du Sud) a rappelé que le développement est à la fois un droit et une nécessité pour l’humanité tout entière.  Les Nations Unies ne doivent épargner aucun effort en vue de parvenir aux Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a-t-il ajouté.  M. Kumalo a invité à trouver un équilibre entre les trois volets des activités de l’Organisation, si nous voulons qu’elle contribue à faire de la planète un monde meilleur.  Le volet développement, a-t-il fait remarquer, manque de ressources.  L’ONU pourrait mieux répondre aux attentes et aux besoins des pays en développement si une attention accrue était accordée aux activités de développement. 


Le représentant a rappelé que le Sommet mondial de 2005 a reconnu la nécessité de renforcer le pilier développement de l’ONU, afin d’atteindre les objectifs de développement sur lesquels les dirigeants mondiaux se sont accordés.  Il a remercié le Secrétaire général pour la création du groupe de pilotage pour la réalisation des OMD en Afrique ainsi que la mise en place du groupe de réflexion sur les retards pris dans la réalisation des OMD.  M. Kumalo a noté que les ressources allouées au développement ont décliné.  Il a aussi constaté que le compte du développement manque de ressources et que son niveau de financement s’est toujours situé en-deçà du niveau envisagé de 200 millions de dollars.  Il a donc appelé à trouver un mode de financement qui convienne mieux. 


M. MAGED ABDELAZIZ (Égypte) a dit qu’il était urgent de confier à l’ONU les ressources dont elle a besoin pour faire face à ses objectifs dans le domaine de l’aide au développement.  Une nécessité d’autant plus forte que nous faisons face aujourd’hui à des crises énergétique et alimentaire sans précédent, a-t-il ajouté.  L’Égypte, a-t-il dit, appuie l’initiative du Président de l’Assemblée générale de convoquer une réunion sur la réforme des Institutions de Brettons Woods.  Le représentant a noté que malgré toutes les promesses des États de doubler l’aide aux pays africains d’ici à 2010, sans oublier la réalisation de l’objectif de 0,7%, la réalité montre que les promesses ne sont pas tenues.  En raison de l’insuffisance de l’aide, il a estimé indispensable de se concentrer sur la qualité et l’efficacité de l’aide et de mettre en place une plateforme d’échanges d’expériences des pays en développement.  Il a mis l’accent sur l’importance de la Conférence de Doha en novembre 2008, en espérant qu’elle sera l’occasion de parvenir à de nouvelles propositions en matière d’aide au développement.  Le représentant égyptien a souhaité que les systèmes multilatéraux d’échanges tiennent compte des besoins des pays en développement qui exigent que soient supprimées les barrières à l’expansion des échanges, notamment les barrières non tarifaires.  Il a également mis l’accent sur la nécessité de renforcer les liens entre le rôle normatif et le rôle opérationnel pour promouvoir une mise en œuvre intégrée des objectifs de développement de l’ONU.  Cela passe, a-t-il dit, par le renforcement des capacités du Secrétariat pour définir des objectifs, articuler des stratégies et adopter des programmes d’action dans les différentes dimensions de développement.  


M. HAMIDON ALI (Malaisie) a souligné que tout le monde s’accorde pour dire que le développement est un volet essentiel des activités des Nations Unies.  Les trois piliers de l’ONU sont interdépendants et se renforcent mutuellement, a-t-il ajouté.  Il a aussi souligné que le rôle de l’ONU est indispensable pour mettre en place le programme de développement.  Il a rappelé qu’il y a près d’un mois, les États Membres avaient réaffirmé leurs engagements pour atteindre les OMD d’ici à 2015.  Il faut maintenant, a-t-il insisté, passer à l’action au centre de laquelle le Département des affaires économiques et sociales doit jouer un rôle clef.  Le représentant a cependant constaté que la situation n’évolue pas dans le bon sens.  Les prévisions de dépenses pour le développement sont tombées de 21,8% pour la période 1998-1999 à 17,8% pour 2008-2009.  Il a aussi cité le cas du compte de développement, créé en 1997, dont les ressources ne s’élèvent qu’à 20 millions de dollars aujourd’hui. 


Le volet développement continuera à souffrir d’un manque de ressources tant qu’on ne trouvera pas de solution à la crise financière perpétuelle des Nations Unies, à cause du recouvrement tardif de certaines quotes-parts, a estimé M. Ali.  L’ONU accorde une grande importance à une meilleure utilisation des ressources par le biais de la gestion axée sur les résultats notamment, mais il faut également améliorer la clarté des mandats et leurs objectifs, a-t-il aussi demandé.  Le représentant a appelé à renforcer les mécanismes de coordination avec les autres entités et à suivre de près l’exécution des mandats.  Comme le CCQAB, il a noté que le rapport du Secrétaire général ne contient pas assez de détails sur les activités devant être renforcées.  Il a aussi partagé l’avis du CCQAB sur le fait que les ajustements proposés ne doivent pas déroger aux décisions pertinentes approuvées par l’Assemblée générale.  De l’avis de M. Ali, il faut aussi définir clairement les rôles de chaque département et autres activités chargés de questions transversales, comme les changements climatiques, la promotion de la femme et les activités humanitaires. 


M. DOS SANTOS TARRAGÔ (Brésil) a rappelé l’importance de la résolution 62/236 de l’Assemblée générale qui reconnaît l’importance de renforcer le volet « développement » des Nations Unies en demandant au Secrétaire général de présenter des recommandations dans ce sens pour mars 2008.  Les crises alimentaire, énergétique et financière auxquelles nous sommes confrontés risquent de saper les progrès accomplis dans la mise en œuvre des OMD.  « C’est pourquoi, nous devons redoubler d’efforts pour protéger les plus pauvres des conséquences de ces crises », a-t-il estimé.  Il a déclaré que les propositions du Secrétaire général représentaient une première étape sur la voie des efforts visant à établir un équilibre entre les trois piliers de l’ONU que sont le développement, la paix et la sécurité, et les droits de l’homme.  Le représentant a toutefois dénoncé l’insuffisance de moyens accordés aux activités de développement dans le budget biennal 2008-2009.  Il s’est inquiété de ce que les financements extrabudgétaires, qui se montent à 6,6 milliards de dollars, risquent de dépasser le budget régulier qui est de l’ordre de 4,2 milliards.  Il est important, a-t-il dit à cet égard, que les ressources extrabudgétaires soient utilisées pour appuyer et modifier les priorités des États Membres.  « Si nous sommes attachés aux principes du multilatéralisme, a-t-il encore insisté, il faut que nous acceptions que toutes les activités centrales des Nations Unies soient financées par le budget ordinaire ».  C’est dans cette optique qu’il a mis l’accent sur le potentiel pour les pays en développement, du développement des biocarburants et du développement durable.  Il a souligné également l’importance de la coopération Sud-Sud dans le domaine du commerce et de l’intégration économique.  Des ressources supplémentaires doivent être accordées au Secrétariat pour qu’il puisse s’acquitter de ses nouveaux mandats, a-t-il encore dit avant de demander le renforcement de la Commission économique pour les pays d’Amérique latine et des Caraïbes (CEPALC). 


M. HILARIO G. DAVIDE JR (Philippines) a souligné que le développement économique et social est la clef pour la réalisation des objectifs communs des Nations Unies.  Lors de sommets et conférences, l’ONU a joué un rôle important pour mettre en place un programme de développement.  Mais cela n’a pas suffit et il faut maintenant arriver à un équilibre entre les trois volets des activités du Secrétariat de l’ONU, a dit le représentant.  Il a noté que, pour l’exercice biennal 2008-2009, le budget de l’ONU pour le secteur paix et sécurité et droits de l’homme a été fixé à 647,5 millions, alors que seulement 16,2 millions de dollars ont été prévus pour le développement.  L’injustice est palpable, a constaté le représentant. 


Dans ce contexte, le représentant s’est félicité des propositions du Secrétaire général pour améliorer l’exécution des mandats concernant des activités de développement pour l’exercice biennal 2008-2009, communément appelés « le packet développement ».  Ces mesures visent à combler les lacunes dans les capacités de promotion du développement des Nations Unies.  Il a estimé que les ressources supplémentaires allouées à ce volet devraient permettre aux entités de mener leurs mandats de façon plus efficace.  Ces mesures ont une signification particulière dans le contexte des crises actuelles, a-t-il aussi fait remarquer.  


M. LIU ZHENMIN (Chine) a appuyé l’idée de renforcer le pilier développement des Nations Unies dans le souci de parvenir à un équilibre avec les deux autres piliers que sont la paix et la sécurité, et les droits de l’homme.  Il a dit que le développement était une composante importante de la réforme de l’ONU.  Il a regretté que trop longtemps l’ONU ait privilégié les questions politiques aux dépens des questions de développement.  Malgré les progrès enregistrés et les nouveaux moyens accordés, il a estimé que cette attention restait inadéquate.  Le renforcement des activités de développement, a-t-il insisté, exige un renforcement continue des capacités du Secrétariat.  La Chine, a-t-il assuré, appuie le renforcement de capacités dans le domaine du développement ainsi que les initiatives visant à renforcer les institutions pertinentes en charge du développement. 


M. MUHAMMAD A. MUHIT (Bangladesh) a souligné qu’il est essentiel que nous ayons une ONU forte.  Mais la structure actuelle de l’Organisation ne le permet pas et c’est pourquoi, il faut identifier les lacunes, a-t-il proposé.  L’attribution de ressources supplémentaires est une façon d’arriver aux objectifs fixés en matière de développement, selon le représentant.  Il a jugé que le moment est venu pour le Secrétaire général de relancer le volet développement par ces nouvelles initiatives.  Les trois volets sont interdépendants et exigent des mandats clairs, des capacités et des ressources adéquates.  M. Muhit a constaté que les crédits approuvés de façon initiale pour le développement sont passés de 21,8% pour la période 1998-1999 à 17,8% dans le budget 2008-2009.  Il s’est aussi inquiété de la maigre contribution versée au Compte pour le développement.  Le représentant a appelé à injecter les ressources nécessaires pour que l’ONU soit en mesure d’accomplir ses mandats de développement. 


M. Muhit a appelé l’attention sur les pays les moins avancés qui représentent la tranche basse du « milliard de personnes très pauvres ».  Il a rappelé que le Secrétaire général avait annoncé, le 22 janvier dernier, sa décision de donner au Haut Représentant pour les pays les moins avancés, les pays sans littoral et les petits États insulaires en développement, les fonctions attachées au Conseiller spécial pour l’Afrique.  Déclarant accorder une importance particulière au Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), il a souhaité que ce programme ne soit pas confié à un Haut Représentant comme une fonction parmi d’autres.  De l’avis du représentant, la modification des mandats du Haut Représentant et du Conseiller spécial pour l’Afrique viole les résolutions de l’Assemblée générale qui ont créé leurs mandats respectifs.  Il a donc appelé à redonner à chacun ses mandats initiaux.  Cela est particulièrement important dans la perspective de la prochaine quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés. 


M. ESHAGH AL-HABIB (République islamique d’Iran) a rappelé que le développement constituait l’une des principales responsabilités du système multilatéral.  Il a déclaré que la sécurité collective avait deux « visages », celui de la sécurité et celui du développement.  Il a estimé que les efforts visant à prévenir les conflits n’avaient aucun sens si on ne s’attaquait pas aux causes économiques de ces conflits.  Les deux autres piliers de l’ONU –la paix et la sécurité et les droits de l’homme- semblent de plus en plus étroitement liés au développement économique et social, a-t-il noté.  Si le volet développement est faible, l’ensemble du système international sera faible, a-t-il encore prévenu en souhaitant que l’ONU partage cette vision des choses.  Le représentant a rappelé que le paragraphe 5 du rapport du CCQAB notait que les ressources consacrées aux activités de développement se sont peu à peu épuisées, démontrant ainsi que l’ONU ne s’est pas engagée dans la bonne direction.  Il a demandé la mise en place d’un système qui permette à l’ONU de s’acquitter de ses mandats en matière de développement avec des ressources humaines et financières suffisantes.  Il a jugé indispensable de trouver les moyens de financer le Compte de développement de manière appropriée. 


Mme ILEANA MUNEZ MORDOCHE (Cuba) a relevé que, au moment où a éclaté la crise financière, l’échec du modèle capitaliste est plus évident que jamais.  Il faut restructurer l’ordre mondial actuel qui fait souffrir de la faim 800 millions de personnes, a-t-elle ajouté, considérant qu’un milliard de dollars est gaspillé en armes chaque année.  La représentante a rappelé que la part du budget allouée au développement est passée aujourd’hui de 21,8% pour la période 1998-1999 à 17,8%, tandis que, pour la même période, le nombre de postes pourvus dans le cadre des activités de développement est passé de 33,5% à 29,9%.  Certains pays développés se sont employés à saper les travaux de l’ECOSOC et de la Deuxième Commission de l’Assemblée générale, tentative qui a échoué grâce à l’opposition ferme des pays en développement, a poursuivi Mme Munez Mordoche.  Elle a déclaré attendre les propositions du Secrétaire général sur le Compte pour le développement qui est bien loin des 200 millions de dollars prévus initialement.  La représentante a demandé que l’Assemblée générale fasse preuve de volonté pour activer la réforme du volet développement, notamment pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  De l’avis de sa délégation, il est évident que les organismes du système de l’ONU ont besoin, non seulement de plus de postes, mais surtout d’un plus grand nombre d’actions concrètes pour compléter les efforts des pays en développement.  


M. CHARLES T. NTWAAGAE (Botswana) a regretté le fossé critique qui subsiste entre les objectifs de développement et les moyens accordés à l’Organisation pour réaliser ces objectifs.  Il a demandé que les ressources approuvées par l’Assemblée générale soient à la hauteur des mandats qui lui ont été confiés par les États Membres.  Le budget biennal est un outil important pour exécuter les mandats, a-t-il dit, en ajoutant que le financement de l’Organisation devrait aussi être une priorité de tous les États Membres qui doivent s’acquitter de leurs obligations financières intégralement dans les délais impartis.  Ces ressources doivent être utilisées de manière économique, a-t-il rappelé, en précisant que les directeurs de programmes étaient mieux placés pour estimer leurs besoins.  Il a mis l’accent sur les besoins persistants et urgents du continent africain au lendemain des crises énergétique et alimentaire, alors que nous risquons de connaître une récession économique exacerbée par la crise financière.  C’est dans cette perspective qu’il a souhaité un ferme appui en faveur des pays de la région, notamment dans le domaine du renforcement des capacités. 


M. MARTY NATALEGAWA (Indonésie) a reconnu que, sans développement, il ne peut pas y avoir de paix et de sécurité, ni de respect des droits de l’homme.  Malheureusement, le budget de l’ONU ne tient pas compte de cette interdépendance, a-t-il regretté, affirmant qu’il est incontestable que les activités de développement ne sont pas suffisamment financées.  Seuls cinq pays développés ont atteint l’objectif de l’aide publique au développement de 0,7% du produit national brut (PNB).  En outre, le Compte pour le développement n’a toujours pas atteint les 200 millions de dollars prévus, a-t-il relevé.  Le représentant a estimé que ces promesses sont vides de sens pour les générations à venir.  « N’oublions pas, a-t-il rappelé, que plus d’un milliard de personnes vivent dans la pauvreté extrême, avec moins d’un dollar par jour.  Nous devons donc consacrer à la question du développement plus de temps, d’attention, d’efforts et de ressources », a conclu M. Natalegawa. 


M. ABDEL HALEEM (Soudan) a déclaré que le développement économique et social était la clef du succès des efforts visant à créer un monde de paix et de sécurité.  Malgré les nombreux échecs auxquels ils ont été confrontés, a-t-il ajouté, les pays en développement n’ont pas perdu l’espoir d’arriver à un niveau convenable de développement par le biais de la coopération internationale.  Il a souhaité que l’on se concentre sur la capacité du Secrétariat dans la planification de développement.  Il a estimé qu’il faudrait axer les efforts sur le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD).  La planification des stratégies de développement doit veiller à établir un équilibre entre les ressources consacrées au maintien de la paix et celles consacrées au développement.  Il faut traiter les causes et non les symptômes, a-t-il insisté.  Par ailleurs, il a souhaité que le Compte pour le développement soit financé sur la base du budget régulier dont il fait partie intégrante.  Il s’est opposé à la pratique d’un financement sur la base d’économies réalisées sur les performances. 


M. AHMED FAROOQ (Pakistan) a rappelé qu’il y a 60 ans, les fondateurs des Nations Unies avaient décidé de créer des conditions de stabilité et de bien-être pour des relations pacifiques entre les États.  En 2005, les dirigeants du monde ont réaffirmé la nécessité pour les Nations Unies de jouer un rôle clef dans la coopération internationale pour le développement.  Mais les défis dans le domaine du développement se sont multipliés et ce secteur a été négligé à l’ONU, a regretté le représentant.  En 10 ans, le budget alloué aux activités de développement a baissé, a-t-il fait remarquer.  M. Farooq a constaté que les propositions du Secrétaire général font la lumière sur le déséquilibre entre le mandat en matière de développement et la capacité de l’Organisation à s’acquitter de ce mandat.  De l’avis de sa délégation, ces propositions ont été dépassées par la crise économique mondiale qui s’aggrave de jour en jour.  Il a souligné la nécessité d’examiner régulièrement les capacités des Nations Unies afin d’éviter, à l’avenir, de telles lacunes.  Abordant la question du Compte pour le développement, il a rappelé que les 200 millions prévus n’avaient pas été atteints, à cause d’un mécanisme de financement qui n’est pas viable.  Le développement n’est pas une question d’un groupe de pays mais celle de tous les États, a-t-il rappelé avant de conclure. 


M. JUN YAMADA (Japon) a rappelé la pertinence de la résolution 62/236 qui a demandé au Secrétaire général de présenter un rapport sur l’amélioration de l’efficacité de l’exécution des mandats ayant trait aux activités de développement.  Il a demandé un tableau complet de la cohérence et cohésion des activités de développement en mettant l’accent sur l’importance d’analyser les relations entre l’ONU et les fonds et programmes de développement.  Les ressources et capacités actuelles des fonds et programmes, a-t-il estimé, devraient être mieux exploitées.  Il faudrait également voir comment ces nouvelles propositions permettront de réaliser des progrès réels au volet développement en évitant les chevauchements.  Le représentant a indiqué que certaines propositions du Secrétaire général avaient retenues l’attention du CCQAB qui a souhaité une cohérence plus grande.  Il a suggéré d’examiner les questions de chevauchement de postes au cours de cette session.  M. Yamada a insisté sur la nécessité de ne pas perdre de vue le fait que les propositions dont la Cinquième Commission est saisie, représentent des ressources supplémentaires par rapport au budget-programme 2008-2009 arrêté en décembre dernier.  Le représentant a rappelé que, selon les procédures budgétaires en vigueur, le montant des ressources additionnelles qui excéderaient le montant du Fonds de réserve ne peut être inclus au budget actuel qu’au moyen d’un redéploiement des ressources et des activités existantes.  Si cela n’est pas possible, a-t-il prévenu, ces propositions seront étudiées lors de l’examen du prochain budget biennal 2010-2011.  


Mme CHERITH NORMAN (États-Unis) a déclaré que son pays, qui était la première source d’aide au développement et de flux de capitaux privés en faveur du développement, soutenait le programme de développement des Nations Unies et le processus intergouvernemental qu’il implique.  L’Organisation des Nations Unies est l’une des principales institutions internationales qui fournissent aux États des directives pour élaborer les politiques de développement, a-t-elle reconnu.  C’est pourquoi, les États-Unis sont convaincus, a-t-elle dit, que ce débat sera l’occasion de discuter et d’évaluer la vision et le rôle approprié des Nations Unies dans le domaine des activités de développement, l’efficacité des activités et pratiques en vigueur, et le montant des ressources nécessaires pour répondre aux objectifs de développement. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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