ASSEMBLÉE GÉNÉRALE: LA COORDINATION DES EFFORTS D’APPLICATION DE LA STRATÉGIE MONDIALE ANTITERRORISTE EST INDISPENSABLE, ESTIMENT LES ÉTATS MEMBRES
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Assemblée générale
Soixante-deuxième session
117e et 118e séances plénières – matin & après-midi
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE: LA COORDINATION DES EFFORTS D’APPLICATION DE LA STRATÉGIE MONDIALE ANTITERRORISTE EST INDISPENSABLE, ESTIMENT LES ÉTATS MEMBRES
La Stratégie antiterroriste mondiale de l’ONU doit être appliquée collectivement sur la base d’une action coordonnée, les États Membres devant garder à l’esprit qu’ils sont les premiers responsables de la réussite de cette initiative. C’est le mot d’ordre qui a guidé, aujourd’hui, les discussions des délégations réunies à l’Assemblée générale pour examiner un projet de résolution relatif à la Stratégie, et qui devrait être adopté demain, à l’issue des débats.
Dans ce texte*, sont notamment évoqués les quatre piliers de la Stratégie antiterroriste, qui a été adoptée par les 192 États Membres de l’ONU le 8 septembre 2006. Par cette adoption, les États se sont ainsi engagés à prendre des mesures visant à éliminer les conditions propices à la propagation du terrorisme, à prévenir et combattre ce fléau, à étoffer les moyens dont les États disposent pour ce faire et pour renforcer le rôle jouée en ce sens par l’ONU et, enfin, à garantir le respect des droits de l’homme et la primauté du droit en tant que base fondamentale de la lutte antiterroriste.
Dans son allocution, le Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, s’est félicité des progrès enregistrés depuis l’adoption de la Stratégie pour améliorer la coordination dans le domaine du contre-terrorisme au sein du système de l’ONU. Nous devons intensifier ces efforts, a-t-il déclaré, avant d’attirer l’attention sur la nature multilatérale des réponses à apporter. Le terrorisme représente un défi mondial et transfrontalier, et c’est précisément pour cette raison que l’Assemblée générale, notre organe universel, doit être particulièrement impliquée, a dit Ban Ki-moon.
M. Ban a également préconisé que les efforts multilatéraux soient menés en coopération étroite avec les organisations régionales et sous-régionales et la société civile, et que la mobilisation de ressources antiterroristes s’effectue aussi dans un cadre élargi, en dehors des habituels accords bilatéraux prévus à cet effet.
Répondant à la suggestion du Président de l’Assemblée générale, M. Srgjan Kerim, les pays et les groupes d’États ont ensuite fait partager leurs expériences et défendu les pratiques qu’ils estiment être les meilleures dans la lutte contre le terrorisme.
La France, qui s’exprimait au nom de l’Union européenne dont elle assure la présidence, a prôné une lutte contre le terrorisme « intégrée et globale », gage d’une application efficace des piliers de la Stratégie. Saluant les actions entreprises par l’ONU, la délégation française a toutefois considéré que des efforts devaient être faits par l’Assemblée générale pour qu’elle soit mieux informée des travaux de coordination des entités du système de l’ONU, notamment au travers d’interactions plus fréquentes avec l’Équipe spéciale de la lutte contre le terrorisme.
Le rôle de l’Équipe spéciale, formée par le Secrétaire général en juillet 2005 pour précisément garantir la cohérence d’ensemble des actions menées contre le terrorisme à l’échelle du système onusien, a fait l’objet de nombreuses observations. Les délégations ont notamment souligné sa fonction d’instance où il est maintenant possible de débattre de questions stratégiques et de coordonner les interventions.
Le représentant du Royaume-Uni, M. John Sawers, a estimé que, forte de l’apport de l’Équipe spéciale, la lutte antiterroriste devait pouvoir être conduite dans un cadre le plus large et le plus cohérent possible, similaire à celui où la communauté internationale appréhende les questions urgentes du développement et des changements climatiques.
S’exprimant au nom de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI), le représentant du Pakistan, M. Farukh Amil, a déclaré que la communauté internationale devait s’attaquer aux causes du terrorisme, à savoir, l’usage illégal de la force ou encore le refus qui est opposé aux peuples vivant sous occupation étrangère d’exercer leur droit à l’autodétermination. M. Amil a de plus souhaité que la lutte contre le terrorisme tienne compte de la distinction entre le terrorisme et le droit légitime qu’ont les peuples de résister à l’occupation étrangère, principe consacré par la Charte des Nations Unies.
De nombreuses délégations ont en outre estimé, comme l’y invite instamment l’Alliance des civilisations, qu’il était indispensable que les États s’engagent à promouvoir le dialogue interconfessionnel et interculturel en vue d’éliminer les conditions favorables à la propagation de l’idéologie terroriste.
Concernant l’application des obligations de la Stratégie par les pays ne disposant pas des ressources nécessaires, des États Membres, telle la Guinée qui s’exprimait au nom du Groupe africain, ont lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle fournisse, là où il est besoin, l’assistance technique et financière adaptée à l’ampleur de l’enjeu.
L’Assemblée générale achèvera son débat demain. Elle prendra une décision sur le projet de résolution à l’examen.
LA STRATÉGIE ANTITERRORISTE MONDIALE DE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES
Déclarations liminaires
M. SRGJAN KERIM, Président de l’Assemblée générale, a rappelé qu’il avait fait de la mise en œuvre de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies une des priorités de sa présidence de l’Assemblée. Afin d’aider les délégations à se préparer pour cet examen, une discussion visant à dresser un bilan de la question avait été organisée le 4 décembre 2007, ainsi qu’un exposé, qui a eu lieu le 21 mai 2008 et a été présenté par l’Équipe spéciale de la lutte contre le terrorisme. Par ailleurs, a poursuivi le Président, j’ai entrepris de faciliter les échanges entre l’Assemblée et le Groupe de travail sur la mise en œuvre de cette Stratégie pour tenir les États Membres informés des avancées du système des Nations Unies à cet égard, a-t-il expliqué. M. Kerim a expliqué que l’un des défis qui se posait était de promouvoir le dialogue interculturel et religieux et la notion de sécurité humaine, et réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), afin de mettre en place un environnement favorable à une lutte efficace contre le terrorisme.
La résolution présentée aujourd’hui aux États Membres condamne fermement le terrorisme et réaffirme l’importance de cette Stratégie, a dit Srgjan Kerim. Le texte souligne la nécessité de coopérer sur le plan international contre cette menace. En outre, une attention particulière est accordée à la coopération avec les organisations régionales et sous-régionales, qui connaissent bien les besoins et les vulnérabilités spécifiques de leurs régions respectives, a poursuivi M. Kerim. Le projet de résolution appelle aussi les entités pertinentes du système des Nations Unies à continuer de faciliter la promotion et la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et rappelle que toutes les mesures prises doivent l’être dans le respect des normes du droit international. Le Président de l’Assemblée générale a ensuite indiqué que le texte soulignait le rôle pivot de l’Assemblée dans l’adoption d’instruments juridiques internationaux de lutte contre le terrorisme. Ces instruments doivent maintenant être parachevés par une convention globale sur le terrorisme international afin d’adresser un signal clair et ferme à tous ceux qui cherchent à miner la sécurité et la liberté humaine, a-t-il prévenu, en indiquant que cela dépendra de la volonté politique dont feront preuve les États. Le projet de résolution exhorte aussi le Secrétaire général à prendre les dispositions nécessaires pour institutionnaliser le Groupe de travail, conformément à la Stratégie. Il est en effet essentiel de veiller à ce qu’il bénéficie d’un soutien continu, notamment sur le plan financier. Une des questions déterminantes de cette session a été l’interaction entre l’Assemblée et le Groupe de travail, et le texte de résolution que l’Assemblée examine aujourd’hui exige d’elle qu’elle interagisse de manière régulière avec le Groupe de travail, a estimé M. Kerim. Le Président s’est en conclusion dit convaincu que cette réunion serait pour les États Membres l’occasion de partager leurs expériences nationales et leurs meilleures pratiques dans la lutte contre le terrorisme.
M. BAN KI-MOON, Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, a déclaré que le terrorisme était une affaire qu’il fallait considérer sur un plan profondément personnel. Il tue nos fils, nos filles et nos mères, nos pères, nos sœurs et nos frères, a-t-il dit. Ajoutant que le personnel de l’ONU, qui est visé alors qu’il aide à nourrir les pauvres et à aider les faibles, doit être protégé coûte que coûte, Ban Ki-moon a rappelé que le 18 décembre 2008 à Alger, il avait vu de ses propres yeux les dévastations causées par l’attaque terroriste perpétrée contre les locaux de l’ONU dans la capitale algérienne. Faisant part de l’émotion ressentie sur le moment, le Secrétaire général a ensuite qualifié d’« historique » l’adoption en 2006 de la Stratégie antiterroriste mondiale. Depuis cette adoption, l’engagement des États Membres à mettre en œuvre les recommandations n’a pas faibli, a-t-il souligné, en notant que les efforts déployés pour améliorer la coordination dans le domaine du contre-terrorisme au sein du système de l’ONU avait permis de réels progrès. Nous devons intensifier ces efforts, a-t-il lancé, car il s’agit là d’un devoir fondamental. M. Ban Ki-moon a également insisté sur la nécessité, dans le cadre de la mise en œuvre de la Stratégie, de respecter les obligations qui incombent à la communauté internationale en ce qui concerne le respect des droits de l’homme, des droits des réfugiés et du droit humanitaire.
Le Secrétaire général a ensuite attiré l’attention sur la nature multilatérale du contre-terrorisme. Le terrorisme représente un défi mondial et transfrontalier, et c’est précisément pour cette raison que l’Assemblée générale, notre organe universel, doit être particulièrement impliquée, a-t-il déclaré. Aujourd’hui, a-t-il poursuivi, je vous invite instamment à aller plus loin en matière de coopération multilatérale. M. Ban Ki-moon a ainsi évoqué trois principaux principes devant guider l’action qu’il appelle de ses vœux. Il a d’abord estimé que les entreprises militaires aboutissaient rarement à un véritable démantèlement des groupes terroristes. Dans la majorité des cas, a-t-il expliqué, d’autres facteurs, comme le renforcement des services de police et l’adoption de moyens d’action non violents, s’avèrent plus efficaces. Ban Ki-moon a ensuite préconisé que les efforts multilatéraux soient menés en coopération étroite avec les organisations régionales et sous-régionales et la société civile. Enfin, il a estimé que la mobilisation des ressources antiterroristes par le biais d’accords bilatéraux était à ce jour insuffisante. Pour remédier à ce problème, il a prôné une approche collective afin de permettre aux Nations Unies de répondre à l’immensité des besoins et de donner plus de poids aux efforts multilatéraux engagés au titre de la Stratégie.
Déclarations
S’exprimant au nom de l’Union européenne, M. FRANCIS DELON (France) a déclaré que la communauté internationale travaillait à renforcer le consensus émergent sur la lutte contre le terrorisme et à consolider et compléter les normes internationales existantes, en premier lieu dans le cadre des Nations Unies. L’adoption de la Stratégie antiterroriste mondiale a été à cet égard un succès, a-t-il estimé, puisqu’elle a ainsi démontré la capacité des États Membres de l’Assemblée générale à s’unir et à parler d’une seule voix pour lutter contre le terrorisme. M. Delon a ensuite souligné que la réunion d’aujourd’hui, qui a lieu deux ans après l’adoption de la Stratégie, consistait à examiner plus qu’une simple déclaration. En prenant la forme d’une résolution accompagnée d’un « plan d’action », la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies se veut opérationnelle et à même d’orienter l’action de chaque acteur de la communauté internationale. L’Union européenne a souligné ensuite l’importance de renforcer les efforts dans la lutte contre le terrorisme sur la base d’une approche intégrée et globale en impliquant tous les acteurs, y compris la société civile, le secteur privé et les organisations internationales. Le représentant a indiqué qu’un certain nombre d’États membres de l’Union interviendront aujourd’hui pour présenter les initiatives nationales et les projets d’assistance technique menés avec des pays tiers, qui ont été engagés en réponse à l’adoption de la Stratégie antiterroriste mondiale.
Ainsi, au niveau régional, l’Union européenne a redoublé d’efforts pour mettre en œuvre de façon exhaustive les quatre piliers de la Stratégie mondiale: l’élimination des conditions susceptibles d’instrumentalisation par le terrorisme, la prévention et la lutte contre le terrorisme, les moyens de lutte contre le terrorisme, mais également la préservation et le respect des droits de l’homme. Si elle salue enfin les actions entreprises par l’ONU, l’Union estime toutefois que des efforts doivent être faits par l’Assemblée générale pour qu’elle soit mieux informée des travaux de coordination des entités du système des Nations Unies, notamment au travers d’interactions plus fréquentes avec l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme. Celle-ci pourrait par exemple rendre compte, deux fois par an, de l’avancée de ses travaux à l’Assemblée générale, a suggéré M. Delon.
Prenant ensuite la parole, le Coordonnateur européen de lutte contre le terrorisme a présenté la contribution de l’Union européenne –en tant qu’entité- à la mise en œuvre de la Stratégie antiterroriste mondiale. M. GILLES DE KERCHOVE a notamment expliqué que le Conseil européen avait, le 20 décembre 2005, défini une Stratégie européenne qui s’ordonne autour de quatre axes: prévenir la radicalisation, poursuivre les auteurs d’attentats, protéger les frontières et les infrastructures critiques et répondre aux conséquences d’un attentat. Il a cité les diverses initiatives prises par l’Union européenne à l’appui de ces objectifs.
M. FARUKH AMIL (Pakistan), qui s’exprimait au nom de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI), a estimé que pour combattre le terrorisme il fallait privilégier l’approche la plus complète possible. Cette approche, a-t-il précisé, doit s’attacher notamment à appréhender en amont les causes du terrorisme, à savoir, l’usage illégal de la force, les agressions, l’occupation étrangère ou encore le refus qui est opposé aux peuples d’exercer leur droit à l’autodétermination. Le représentant a également souhaité que la lutte contre le terrorisme s’effectue sur la base d’une nécessaire distinction entre terrorisme et droit légitime des peuples de résister à l’occupation étrangère. Cette distinction, a-t-il appuyé, est consacrée dans l’Article 51 de la Charte des Nations Unies ainsi que dans la résolution 46/51 de l’Assemblée générale, qui fait sienne cette position. Poursuivant son intervention, M. Amil a indiqué que la pleine mise en œuvre de la Stratégie relevait avant tout de la responsabilité de l’ensemble des États Membres de l’ONU. C’est en ce sens qu’il a insisté sur la nécessité que tous les États soient associés à toutes les étapes du processus de prise de décision dans l’exécution de la Stratégie. Il a aussi considéré que les activités de la Stratégie devaient être financées en fonction des demandes émises par les États, et non pas en sollicitant la communauté des donateurs. Le représentant pakistanais a en outre souhaité que l’action menée sous l’égide de la Stratégie s’appuie sur la recherche constante du consensus et évite toute politisation qui risquerait de voir son mandat détourné par certains.
S’exprimant au nom du Groupe arabe, M. ABDULLAH MOHAMED AL-MURAD (Koweït) a réitéré la position des États de ce Groupe, selon laquelle le terrorisme ne peut être rattaché à une religion, une nationalité, une civilisation ou un groupe ethnique, et il a souligné le besoin de voir tous les États adhérer à ce principe fondamental. Le Groupe arabe a appelé au renforcement du dialogue, de la tolérance et de la compréhension entre les civilisations, les cultures, les peuples et les religions, ainsi qu’à faire du manque de respect envers les religions, de la diffamation ou de la violation des symboles de chaque religion, des délits reconnus. Le représentant a fait ensuite observer que la Stratégie ne contient toujours pas de définitions du terrorisme et du terrorisme d’État, ce qui pourrait entraver la mise en œuvre de cet instrument. Il est donc absolument nécessaire d’achever les discussions sur l’Accord global sur le terrorisme, qui sont toujours en cours, afin de s’accorder sur une définition spécifique de ces deux phénomènes, qui opère notamment une distinction entre le terrorisme et le droit légitime des peuples à résister à l’occupation, a dit M. Al Murad. Par ailleurs, le Groupe arabe a réaffirmé son adhésion à la réussite de l’examen de suivi de la Stratégie de manière globale et non sélective, ainsi qu’au rôle central que l’Assemblée générale peut jouer à cet égard, dans la mesure où il s’agit de l’organe le plus représentatif des Nations Unies. Enfin, le Groupe arabe a affirmé son adhésion totale aux résolutions pertinentes des Nations Unies et s’est félicité de ce qui est contenu dans le projet de résolution présenté aujourd’hui, a dit le représentant.
M. ALPHA IBRAHIMA SOW (Guinée), qui parlait au nom du Groupe africain, a déclaré que s’il incombe aux États Membres la responsabilité première de mettre en œuvre la Stratégie, cet instrument doit également bénéficier de la mobilisation d’un partenariat régional et mondial de toutes les parties prenantes, y compris la société civile et le secteur privé. M. Sow a ainsi salué, notamment, le rôle d’appui à la mise en œuvre de la Stratégie de l’Équipe spéciale de la lutte contre le terrorisme joué par l’ONU. Le représentant s’est en outre félicité de l’entrée en vigueur, en juillet 2007, de la Convention internationale pour la répression des actes de terrorisme nucléaire, instrument juridique majeur au service de la lutte solidaire engagée par la communauté internationale, a-t-il dit. Il a ensuite appelé de ses vœux l’adoption de la Convention globale contre le terrorisme et demandé aux États Membres d’accélérer le processus de négociations dans ce sens. Les querelles et les divergences de vue ne doivent pas occulter notre engagement à combattre ce mal à sa racine, a encore signalé M. Sow. Il a par ailleurs lancé un appel aux Nations Unies pour qu’elles apportent l’assistance technique et financière nécessaire aux États africains, afin de leur permettre de renforcer leurs capacités de lutte contre le terrorisme.
M. MAGED ABDEL FATAH ABDELAZIZ (Égypte) a estimé que le principal défaut de la Stratégie, à ce stade, résidait dans la composition du Groupe de travail chargé de sa mise en application. Certains de ses membres appartiennent au système de l’ONU alors que d’autres, comme l’Organisation de police criminelle (INTERPOL) n’en font pas partie. Dans ce contexte, l’Égypte tient à souligner que la réussite de la Stratégie doit passer par l’ouverture de ses travaux aux États Membres, ceci dans le cadre de l’Assemblée générale, a ajouté le représentant. Selon lui, l’action de la Stratégie doit jouer un rôle d’appui à celle des États Membres en matière de contre-terrorisme, en assurant une coordination efficace entre les différents corps de l’ONU directement concernés par la défense de cette cause. Il a, à cet égard, indiqué que la Stratégie devait mettre l’accent sur le besoin d’éviter les doubles emplois. S’agissant de l’Équipe spéciale de la lutte contre le terrorisme, le délégué égyptien a insisté sur la nécessité que les groupes de travail qui en dépendent, concentrent leurs efforts sur la supervision de la mise en œuvre parallèle des quatre piliers de la Stratégie. Il est important que la Stratégie évite de donner la priorité à l’un ou l’autre de ces piliers, a encore dit le représentant. Il a, à cet égard, cité par exemple la lutte contre la radicalisation, et la protection des victimes. Il a également estimé que la Stratégie devrait se garder d’établir d’autres groupes de travail sans, au préalable, adopter de résolution à l’issue de consultations intensives avec les États Membres.
M. MUFLIH ALRASHIDI(Arabie saoudite) a déclaré que son pays, qui a été la victime et la cible d’attentats terroristes, avait entrepris de prendre les mesures nécessaires pour combatte ce dangereux fléau. Nous avons ainsi, au niveau local, pris des mesures pour couper les organisations terroristes de l’accès à leurs avoirs, a dit le représentant. Les autorités saoudiennes ont également lancé un programme de sensibilisation visant les jeunes, qui sont un groupe vulnérable au recrutement, a indiqué le représentant. L’Arabie saoudite a par ailleurs été l’un des premiers États à adhérer aux instruments juridiques internationaux de lutte contre le terrorisme et a accueilli à Riyad, en février 2005, une Conférence sur la lutte contre le terrorisme, au cours de laquelle de nombreuses suggestions ont été faites, notamment la création d’un centre international de réflexion sur le terrorisme. Dans ce contexte, le représentant a émis l’espoir que l’Assemblée générale envisage la création d’un tel centre, placé sous l’égide des Nations Unies et doté des ressources adéquates et d’une base de données unifiée qui lui permettraient d’élaborer des plans d’action et de coordonner les actions de tous les acteurs de la lutte contre le terrorisme.
M. BAKI İLKIN (Turquie) a estimé que la réussite de la Stratégie serait jugée sur la base des résultats concrets obtenus. Pour cette raison, a-t-il dit, nous appelons tous les membres de la communauté internationale à continuer d’apporter leur contribution à la pleine mise en œuvre de la Stratégie. M. İlkin a souligné que son pays s’était activement engagé, à cette fin, par le biais notamment de sa participation à l’examen de la contribution des Nations Unies à la lutte contre le terrorisme, en particulier en matière de coopération juridique internationale. Il a ainsi souhaité que les discussions du débat d’aujourd’hui soient l’occasion de se pencher encore plus sur les moyens à mettre en place pour surmonter les obstacles qui compliquent l’application du principe « extrader ou poursuivre ». Enfin, le représentant turc a déploré qu’il y a deux mois, une exposition photographique organisée au Siège, à New York, ait été l’occasion « malheureuse » de montrer des clichés de membres du PKK, une organisation dont la nature terroriste a été pourtant reconnue dans des déclarations de l’actuel Secrétaire général lui-même.
M. MOURAD BENMEHIDI (Algérie) a déclaré que son pays s’était félicité de l’adoption de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies et avait veillé à son application au niveau national. L’Algérie a pris part au processus lancé par quelques États Membres, en vue de réfléchir aux meilleurs moyens de mettre cette Stratégie en œuvre, d’aider à vulgariser et à mieux comprendre ses dispositions et, enfin, de préparer sa révision. En outre, le Gouvernement algérien s’est engagé avec les groupes de travail pertinents de l’Équipe spéciale dans un processus fructueux de coopération, en apportant son expérience en matière de lutte contre l’extrémisme et l’incitation aux actes de terrorisme, notamment à travers l’Internet. L’expérience de quelques repentis algériens fait actuellement l’objet d’une action conjointe avec le groupe de travail en charge de cet aspect. Par ailleurs, a poursuivi le représentant, les autorités algériennes ont encouragé et parrainé la tenue, à Alger, du premier colloque international sur les victimes du terrorisme, au mois d’avril 2008. Ce dernier a été l’occasion pour plusieurs officiels, experts et acteurs de la société civile de faire part de leurs expériences en matière d’assistance et de prise en charge psychologique et sociale des victimes du terrorisme. S’agissant de la mise en œuvre de la Stratégie au niveau international, le représentant a souligné qu’une approche sélective avait conduit à donner une importance particulière aux deuxième et troisième piliers de la Stratégie au détriment des deux autres. Il a également souligné que la résolution soumise aujourd’hui aux États Membres n’avait pas pu aborder avec satisfaction le règlement de la question des moyens accordés à l’Équipe spéciale.
M. AKIO SUDA (Japon) a déclaré que la Stratégie antiterroriste mondiale de l’ONU, adoptée par l’Assemblée générale il y a deux ans, fournissait une base fondamentale pour accroître la coopération internationale dans le domaine considéré. Au cours des deux dernières années, a-t-il ajouté, les parties prenantes ont consenti de sérieux efforts pour prendre les mesures nécessaires à la mise en œuvre de la Stratégie, permettant la réalisation de progrès significatifs. M. Suda a souligné que pour prévenir et combattre efficacement le terrorisme, il fallait que les États Membres, premiers responsables de l’application des recommandations de la Stratégie, œuvrent collectivement à la réalisation des quatre piliers que rappelle le Secrétaire général dans son rapport. Le Japon estime qu’il est essentiel, à moyen et long termes, de lutter contre les causes menant au terrorisme, a-t-il encore dit. Le représentant a ainsi déclaré que des problèmes se posaient dans les domaines de la gouvernance, de l’État de droit, de l’éducation, et de la pauvreté, dont la résolution requiert une coopération accrue en matière d’appui au développement des infrastructures socioéconomiques et juridiques dans de nombreux pays, a-t-il dit. Il a également indiqué que le Japon était actif dans le domaine de la promotion du dialogue entre les civilisations et les religions. Concernant les mesures antiterroristes prises par son pays aux plans régional et international, M. Suda a précisé que le Japon mettait l’accent sur l’assistance technique, l’aide au maintien de l’ordre aux frontières et la sécurisation des transports à risque.
M. HILARIO G. DAVIDE (Philippines) s’est dit convaincu que le terrorisme avait sa source dans la pauvreté, l’injustice et la marginalisation, soulignant que le développement socioéconomique, la justice sociale et les réformes judiciaires étaient des outils puissants contre l’extrémisme. Ainsi aux Philippines, de telles réformes ont été entreprises pour élargir l’accès des populations les plus démunies à la justice pour que celles-ci ne soient pas tentées de se laisser séduire par les organisations terroristes. En outre, a poursuivi le représentant, une loi, adoptée en juillet 2007, pénalise désormais les crimes de terrorisme et de conspiration visant à commettre des actes de terrorisme. Les Philippines ont également lancé un vaste programme de coopération bilatérale et multilatérale dans le domaine du renforcement des capacités, de l’assistance technique et de la préparation à la lutte contre le terrorisme, a ajouté M. Davide. D’autre part, le Gouvernement philippin a été le fer de lance de la création du Groupe de travail antiterroriste de la région Asie-Pacifique, a ajouté le représentant.
M. GERT ROSENTHAL (Guatemala) a plaidé pour une réponse collective au « fléau » mondial du terrorisme. Il a indiqué que la valeur ajoutée de la Stratégie serait jugée à l’aune de sa pleine et efficace mise en œuvre, dont la responsabilité première incombe aux États Membres. Le représentant a salué l’établissement de l’Équipe spéciale de la lutte contre le terrorisme, qui a d’ores et déjà apporté la preuve de sa capacité à renforcer le système de l’ONU dans le domaine considéré, et ce en dépit de sérieuses restrictions budgétaires, a-t-il dit. Il a ainsi appelé le Secrétaire général à se pencher sur ces restrictions à l’occasion de l’examen du nouveau cycle budgétaire de l’Organisation, de sorte que l’Équipe spéciale puisse bénéficier des moyens adaptés à la conduite de son mandat. Le représentant a ensuite attiré l’attention sur l’exposition du Guatemala au trafic des stupéfiants et des drogues, dont une partie des bénéfices pourrait servir à financer des activités terroristes. Il a indiqué que le Guatemala, en coopération étroite avec les autres pays de la région centraméricaine, se faisait fort de renforcer sa législation antiterroriste en l’adaptant aux grandes conventions multilatérales de l’ONU. Au plan national, le représentant a indiqué que l’accent était mis sur la lutte contre la cybercriminalité.
M. LUIS ENRIQUE CHÁVEZ (Pérou) a insisté sur la nécessité de mettre en œuvre la Stratégie antiterroriste mondiale de l’ONU au niveaux international et national. Nous encourageons donc les mécanismes internationaux, notamment ceux créés par le Conseil de sécurité, à envisager ce phénomène sous ses deux angles, a ajouté le représentant péruvien. Il faut institutionnaliser le Groupe de travail et lui donner les moyens de poursuivre son action, a estimé M. Chávez. Au niveau régional, le Comité antiterroriste interaméricain, dont le Pérou fait partie, a appuyé la mise en œuvre de la Stratégie mondiale. Au niveau national, le Gouvernement péruvien a lancé une politique de lutte antiterroriste pour la période 2007-2011, dont les mesures sont étendues, que ce soit dans le domaine de la prévention contre le terrorisme, ou des sanctions contre le trafic d’armes et de stupéfiants, ou encore celui du blanchiment d’argent et des enlèvements de personnes. Le Pérou a également participé à de nombreuses réunions régionales visant à renforcer la coordination des efforts de lutte, en particulier dans l’échange d’informations, a dit M. Chávez.
M. JOHN SAWERS (Royaume-Uni) a rappelé que la promotion de l’action commune était ce qui caractérise les Nations Unies. La Stratégie mondiale, adoptée par 192 États Membres, incarne notre approche commune pour lutter contre le phénomène du terrorisme et ses causes, a-t-il ajouté. Notre réponse à la violence terroriste repose sur l’unité consacrée par la Stratégie ainsi que sur une collaboration étroite entre États Membres afin de réaliser ses objectifs, a dit le représentant. M. Sawers a en outre considéré que la lutte antiterroriste devait s’effectuer dans un cadre le plus large et le plus cohérent possible, de la même manière que la communauté internationale appréhende les questions du développement et des changements climatiques, a-t-il estimé. Selon lui, l’Équipe spéciale de la Stratégie a un rôle crucial à jouer dans ce sens. Après avoir salué les divers progrès réalisés en matière de renforcement de la coordination par l’Équipe, comme par exemple, l’adoption de mesures de prévention par les organes compétents de l’ONU, M. Sawers a ensuite abordé l’action du Conseil de sécurité. Il a ainsi affirmé que le Conseil devait pouvoir consolider lui aussi la cohérence de son fonctionnement, par le biais d’une collaboration plus intense avec les entités que sont la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme, le Comité du Conseil de sécurité créé par la résolution 1267 concernant Al-Qaïda, les Taliban et les personnes et entités qui leur sont associées, et le Groupe d'experts du Comité du Conseil de sécurité créé par la résolution 1540, qui est relative à la prolifération des armes de destruction massive. M. Sawers a ensuite estimé que, sur la durée, il faudrait s’attacher en premier à réduire l’éventualité que des personnes fassent le choix du terrorisme, en s’efforçant de mieux comprendre les influences que poussent des individus à faire ce genre de choix.
M. JAN GRAULS (Belgique) a indiqué que son pays s’était engagé à soutenir l’action de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) dans le développement du cadre antiterroriste de plusieurs pays d’Afrique. Ce projet est une contribution directe au renforcement de l’État de droit et des systèmes de justice pénale existant dans ces pays et constitue une composante essentielle d’une stratégie efficace et durable pour prévenir le terrorisme. Par ailleurs, la Belgique a estimé que le premier pilier de la Stratégie mondiale de l’ONU était le plus difficile à mettre en œuvre en raison de sa complexité. C’est pour cela qu’elle a contribué de façon significative au renforcement du cadre institutionnel et de gouvernance dans plusieurs pays africains, a précisé le représentant. Selon lui, il ne fait aucun doute que les violations des droits de l’homme et des libertés fondamentales peuvent créer un environnement propice aux activités terroristes. La protection de ces droits et libertés n’est pas seulement une obligation morale et juridique, mais elle correspond à nos intérêts et est un élément central dans toute stratégie efficace, a souligné M. Grauls. La Belgique a ainsi soutenu diverses initiatives dans ce domaine et appuie notamment les activités du Rapporteur spécial pour la promotion et la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans la lutte contre le terrorisme. M. Grauls a estimé en conclusion que la société civile pouvait apporter dans ce domaine une expertise et une contribution substantielles. C’est la raison pour laquelle la Belgique a financé les projets de plusieurs organisations non gouvernementales (ONG) dans le domaine de la protection des droits de l’homme et de la lutte contre le terrorisme, notamment le Global Security and Rule of Law Programme de la Commission internationale des juristes, et un projet développé par la Fédération internationale des droits de l’homme.
M. LE LUONG MINH (Viet Nam) a déclaré que son pays avait toujours maintenu que les mesures antiterroristes devaient être prises de manière globale et équilibrée, dans le respect des dispositions du droit international. Pour sa part, le Viet Nam poursuit une politique étrangère de paix, de stabilité et de coopération pour atteindre un niveau de développement socioéconomique susceptible de prévenir l’émergence d’un phénomène comme le terrorisme. Le Gouvernement du Viet Nam est plus que jamais déterminé à renforcer la capacité du pays ainsi que sa coopération avec d’autres dans la lutte contre le phénomène. Ainsi, l’Assemblée nationale a révisé le Code pénal vietnamien pour y inclure une définition du terrorisme et un régime de sanctions s’appliquant aux actes liés à ce fléau. En outre, en novembre dernier, le Premier Ministre a adopté une directive par laquelle a été établi un mécanisme coordinateur des politiques antiterroristes de tous les ministères et de toutes les branches du Gouvernement. Enfin, des programmes d’assistance technique ont été mis en place par le Viet Nam avec divers États membres de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE).
Mme ISMAT JAHAN (Bangladesh) a réitéré le rôle central joué par les Nations Unies dans la coordination des efforts de lutte antiterroriste sur la base des résolutions pertinentes de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité. Elle a plaidé pour l’institutionnalisation rapide du Groupe de travail chargé de la mise en œuvre de la Stratégie antiterroriste des Nations Unies. En outre, a ajouté la représentante, la Convention globale contre le terrorisme international devrait être finalisée en prenant en compte la question du terrorisme d’État. Nous devons opérer une distinction entre le terrorisme et le droit légitime des peuples à l’autodétermination et la lutte pour l’indépendance des peuples sous occupation étrangère, a-t-elle souligné. Sur le plan national, le Bangladesh a rappelé qu’il était à l’avant-garde de la promotion du dialogue interculturel et religieux. De nombreux programmes ont été ainsi lancés par le Gouvernement bangladais pour atténuer les disparités socioéconomiques, a dit Mme Jahan. Au niveau régional enfin, nous sommes parties aux 13 conventions et protocoles des Nations Unies sur le terrorisme et avons adopté des mesures administratives et législatives pour en mettre en œuvre les dispositions, a conclu Mme Jahan.
M. PETER MAURER (Suisse) a estimé que la Stratégie antiterroriste mondiale constituait un cadre cohérent de réaction internationale contre ce fléau. Elle nous rappelle, a-t-il dit, que pour être efficace, la lutte mondiale contre le terrorisme doit se concentrer sur l’usage d’instruments non militaires et se baser sur les quatre piliers de la Stratégie. Le représentant a ajouté que son pays souhaite approfondir le dialogue avec l’Équipe spéciale et explorer les moyens dont disposent les États Membres pour améliorer la mise en œuvre intégrée en intensifiant leur collaboration à la fois avec le système des Nations Unies et entre eux. Évoquant ensuite les efforts entrepris par la Suisse au niveau national, M. Maurer a notamment signalé que son pays avait soutenu le projet de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime relatif au renforcement du régime juridique de lutte contre le terrorisme. Il a par ailleurs indiqué que la Suisse avait proposé, avec les Gouvernements du Danemark, de l’Allemagne, du Liechtenstein, des Pays-Bas et de la Suède, que soit créé au sein du Conseil de sécurité un groupe chargé d’émettre des recommandations non contraignantes sur les demandes individuelles de radiation de la liste des personnes ou des entités soupçonnées d’activités terroristes. Le représentant a aussi mentionné le lancement l’année dernière, à l’initiative de la Suisse, du Processus international sur la coopération mondiale en matière de lutte antiterroriste. Il a ainsi fait savoir qu’il était constamment rappelé au cours du Processus à quel point il est important de mieux coordonner l’action de l’ONU avec les efforts nationaux, et combien il conviendrait d’élargir la participation des États Membres à la définition de la politique antiterroriste des Nations Unies.
M. CHRISTIAN WENAWESER (Liechtenstein) a rappelé que même si ce débat mettait en exergue le rôle du Secrétariat des Nations Unies, la responsabilité première de mettre en œuvre la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies incombe aux États Membres. Ainsi, le Liechtenstein continue de prendre toutes les mesures nécessaires au niveau national pour appliquer les normes internationales pertinentes et faciliter la coopération internationale dans ce domaine. Le Gouvernement a ratifié en début d’année la Convention des Nations Unies sur la criminalité transnationale organisée et ses deux protocoles, et il se prépare à faire de même pour la Convention pour l’élimination des actes de terrorisme nucléaire, a dit M. Wenaweser. Tout doit être mis en œuvre pour veiller à ce que les centres financiers du pays ne soient pas utilisés à des fins de financement d’activités illégales ou de blanchiment d’argent. Le représentant a ensuite reconnu que les Nations Unies jouaient un rôle essentiel dans la coopération internationale et devaient exercer une autorité particulière dans la manière dont les activités de lutte antiterroriste sont menées. Pour sa part, le Liechtenstein, a-t-il indiqué, continuera d’appuyer les efforts du Conseil de sécurité pour s’assurer que les procédures d’inscription sur les listes des individus et des entités sont justes et équitables.
M. ALEJANDRO D. WOLFF (États-Unis) a déclaré que son pays appuyait fermement le rôle central de l’ONU dans la lutte contre le terrorisme, ainsi que le renforcement de la capacité d’action de l’Organisation dans ce domaine. Selon le représentant, la création de la Stratégie et sa pleine mise en œuvre représentent un jalon important dans les efforts internationaux pour éliminer le terrorisme. M. Wolff a de plus jugé qu’il fallait que les États Membres qui ne disposent pas des ressources suffisantes, reçoivent le soutien nécessaire pour remplir leurs obligations au titre de la lutte antiterroriste. Nous appelons l’ensemble des États Membres en position de le faire à apporter leurs contributions aux travaux de l’Équipe spéciale, a encore dit le représentant des États-Unis. Pour leur part, les États-Unis ont versé une contribution volontaire pour soutenir les groupes de travail de l’Équipe, a ajouté M. Wolff. Il a précisé que l’engagement de son pays consistait à mettre pleinement en œuvre les quatre piliers de la Stratégie, les États-Unis ayant en ce sens financé de nombreuses initiatives de coopération dans le but d’aider des États partenaires à renforcer leur lutte contre le terrorisme. À terme, l’objectif est de réduire les conditions et circonstances qui conduisent des individus à recourir au terrorisme, a-t-il précisé, ajoutant que les États-Unis s’attachaient à accélérer le développement économique des pays en vue notamment de limiter les possibilités de recrutement des groupes terroristes.
M. MOHAMMED AL-ALLAF(Jordanie) a déclaré que son pays condamnait le terrorisme sous toutes ses formes et que ce phénomène transnational doit être combattu de manière concertée. Mais il faut en aborder les causes profondes pour parvenir à le faire reculer, a-t-il prévenu. Le représentant a indiqué que son gouvernement avait pris des mesures à plusieurs niveaux, et notamment sur le plan législatif, en révisant le Code pénal, qui inclut désormais un régime sévère de sanctions contre les actes terroristes. Une loi a par ailleurs donné compétence aux douaniers pour enquêter sur les contrebandes tout en améliorant les contrôles le long des frontières. Des décrets ont également été adoptés à la suite de l’adoption de la résolution 1317 du Conseil de sécurité, et des mesures ont été prises pour lutter contre le blanchiment d’argent et la falsification des documents officiels. Enfin, nous sommes sur le point d’adhérer à l’ensemble des conventions pertinentes des Nations Unies en matière de lutte antiterroriste, a conclu le représentant.
M. MARK GWOZDECKY (Canada) a déclaré que la lutte contre le terrorisme était une priorité pour son pays, aussi bien au niveau national qu’international. À ce titre, il a estimé que l’adoption de la Stratégie en 2006 avait marqué une étape importante en réaffirmant l’engagement de l’ONU à combattre ce fléau. Le représentant a ensuite souligné que le Canada avait toujours cherché à trouver le juste équilibre entre le respect des droits de l’homme et la sécurité nationale, la société civile ayant un rôle important à jouer à ce niveau. Au plan international, il a attiré l’attention sur les efforts entrepris par les autorités canadiennes pour, conformément aux recommandations de la Stratégie, aider les pays partenaires à se doter des capacités nécessaires à une lutte coordonnée et efficace contre le terrorisme. Il a ainsi évoqué la contribution active du Canada aux activités de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime et à celles de la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme.
M. DANIEL CARMON (Israël) a rappelé que son pays avait été pris pour cible par le terrorisme depuis sa création, ce qui a placé Israël à l’avant-garde de la lutte antiterroriste. Aujourd’hui, Israël est en train d’élaborer une nouvelle loi contre le terrorisme, qui fournira une base juridique élargie à tous les organes chargés de l’application des lois. Cette révision se fera dans le respect des normes du droit international qui traite du terrorisme, a assuré le représentant. La Stratégie des Nations Unies souligne l’importance de la lutte antiterroriste sur les plans régional et international. Pour sa part, le Gouvernement israélien a établi des relations solides avec l’Organisation de sécurité et de coopération en Europe (OSCE) et l’Union européenne, ainsi qu’avec l’Organisation des États américains. Répondant à l’évolution et à la modernisation du terrorisme, Israël est aussi en train de remplacer les documents d’identité officiels par des cartes d’identité biométriques qu’il sera bien difficile d’imiter, s’est félicité M. Carmon. Israël reconnaît que le respect des droits de l’homme est une composante essentielle de la lutte contre le terrorisme. Dans ce contexte, a-t-il conclu, toutes les activités menées à cet égard par le Gouvernement font l’objet d’un encadrement et d’un examen par les mécanismes judiciaires.
Mme SUSAN GRACE (Australie) a indiqué que son pays privilégiait au niveau national une approche globale en matière de lutte contre le terrorisme. L’accent est mis depuis 2001 sur la gestion des situations d’urgence et sur le réaménagement du cadre juridique national, a-t-elle dit. La représentante a ajouté que l’Australie avait pleinement appliqué les dispositions prévues par les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et que le pays avait ratifié, à ce stade, 13 des 16 instruments universels de lutte contre le terrorisme. Mme Grace a également attiré l’attention sur la nécessité de s’attaquer au terrorisme par le biais d’une coopération régionale et internationale renforcée dans le domaine du partage des expériences et des bonnes pratiques. Depuis 2003, le Gouvernement australien a consacré plus de 450 millions de dollars à l’assistance au contre-terrorisme, a-t-elle dit, l’accent ayant été mis sur l’échange d’informations, la sécurisation des frontières et des transports, la diplomatie, la lutte contre le financement des groupes terroristes ou encore, la lutte contre la prolifération des armes de destruction massive. La représentante a en outre fait sienne la reconnaissance par la Stratégie de l’importance de la dimension idéologique pour pouvoir contrer le terrorisme, son pays s’attachant en ce sens à encourager les initiatives de promotion du dialogue entre les cultures, les religions et les civilisations.
Mme ILEANA BÁRBARA NÚÑEZ MORDOCHE (Cuba) a souligné l’importance de la Stratégie antiterroriste mondiale adoptée par l’Assemblée générale de l’ONU, « qui doit devenir le principal instrument permettant de conduire notre lutte nationale antiterroriste ». Depuis plus de 45 ans, les Cubains ont été victimes de nombreux actes terroristes, qui ont coûté la vie à beaucoup parmi eux et a eu de graves conséquences sur l’économie, a dit Mme Mordoche. La représentante a fermement condamné tous les actes et toutes les méthodes de terrorisme, sous toutes leurs formes et manifestations, quels qu’en soient leurs auteurs et les motifs. Elle a rappelé que son pays participe au processus consultatif en vue d’adopter une résolution sur l’examen de la Stratégie. Dans ce cadre, elle a souhaité que les groupes de travail créés par l’Équipe spéciale puissent fonctionner en suivant des mécanismes clairs et que soient renforcée l’interaction entre cette équipe et les États Membres. Enfin, la représentante a condamné l’utilisation par certains États de la lutte contre le terrorisme comme prétexte pour justifier l’ingérence dans les affaires internes d’autres pays, et l’agression et la violation de la souveraineté nationale.
M. ROMÁN OYARZUN (Espagne) a détaillé les actions prises par son gouvernement pour mettre en œuvre la Stratégie antiterroriste mondiale en indiquant que l’Espagne avait ratifié la seizième Convention des Nations Unies et ses protocoles, ce qui fournit les bases juridiques de la lutte contre le terrorisme. L’Espagne est également l’un des principaux promoteurs, au sein de l’Union européenne, de la coopération judiciaire par le biais du programme « EUROJUST » et elle fait d’importantes contributions à l’Organisation pour la coopération et la sécurité en Europe (OSCE) ainsi qu’à l’Office des Nations Unies contre le crime et la drogue. Elle a négocié de nombreux accords bilatéraux sur l’extradition et l’aide judiciaire. L’Espagne travaille aussi à la mise en œuvre du Programme d’action des Nations Unies contre la prolifération des petites armes. Elle est membre de l’Équipe spéciale financière pour lutter contre le terrorisme financier et accorde un soutien financier au programme d’aide technique mis en œuvre par le Directoire exécutif contre le terrorisme. D’autres initiatives se sont concrétisées par l’organisation de conférence comme la rencontre « VI ASEM », qui a eu lieu à Madrid en avril dernier, a dit M. Oyárzun.
M. ANWAR OTHMAN BAROUT SALEEM AL BAROUT (Émirats arabes unis) a déclaré qu’en dépit des efforts déployés depuis 40 ans par les Nations Unies, le terrorisme continue d’avoir des retombées destructrices pour ses États Membres. Il est donc plus que jamais indispensable de redoubler d’efforts en mettant l’accent sur la coopération internationale, a-t-il affirmé. Mais l’absence d’une définition juridique du terrorisme faisant la part des choses entre le terrorisme et le droit légitime des peuples à l’autodétermination est dommageable à l’élaboration d’une convention des Nations Unies. En outre, les quatre piliers de la Stratégie doivent être mis en œuvre de manière coordonnée et à parts égales. En ce sens, le représentant s’est félicité de la volonté démontrée par le Secrétaire général pour institutionnaliser le Groupe de travail, qui représente un mécanisme coordonateur précieux. Les Nations Unies et leurs organes principaux devraient assumer leurs responsabilités selon une vision susceptible de redonner crédibilité et légitimité à leurs actions, a suggéré le délégué. Le représentant a aussi prévenu des risques posés par la politisation éventuelle de cette réunion ou de toute autre étape du processus de suivi.
Mme ISABELLE F. PICCO (Monaco) a considéré que le renforcement des capacités doit continuer à être la pierre angulaire des efforts déployés au niveau mondial pour lutter contre le terrorisme, notamment en favorisant les échanges d’informations et en constituant des réseaux de coopération entre les États. Monaco est partie à l’ensemble des instruments universels relatifs au terrorisme, a-t-elle indiqué, tout en spécifiant que Monaco a mis à jour son dispositif législatif et réglementaire dans ce domaine. Elle a parlé d’une loi, adoptée en 2006 par la Principauté, qui définit les nouvelles infractions d’actes terroristes et renforce la répression d’infractions déjà existantes. Ce texte introduit une définition relativement large de la notion de complicité aux actes terroristes, comme la fourniture de logements ou de moyens de subsistance à des terroristes. La représentante a ajouté qu’une conférence s’est tenue en juillet 2008 à Monaco sur la manière dont la lutte contre le terrorisme est conçue par le système des Nations Unies, qui a examiné particulièrement les étapes de l’instauration d’un système juridique universel.
M. CARSTEN STAUR (Danemark) a déclaré qu’il avait été difficile de parvenir à un consensus sur l’adoption de la Stratégie des Nations Unies, mais que la communauté internationale y était parvenue. Celle-ci doit maintenant procéder à un réexamen des priorités contenues dans ce document, a dit le représentant. Il a ainsi recommandé de renforcer les programmes de coopération internationale et de veiller à ce que les entités du système des Nations Unies harmonisent leurs activités dans le domaine de la lutte antiterroriste pour éviter les doubles emplois. Le Danemark a pour sa part entrepris une analyse de la mise en œuvre de la Stratégie en Afrique orientale, qui démontre son engagement en faveur de cette région, a indiqué le représentant. Reprenant les conclusions de cette étude, il a souligné que la coordination de tous les acteurs concernés, y compris la société civile, était déterminante dans la réussite de la stratégie. En outre, a indiqué le représentant, il est essentiel de veiller à ce que les activités de lutte contre le terrorisme se fassent dans le respect des droits de l’homme, sous peine de les voir échouer. Il s’est en conclusion félicité de l’institutionnalisation de l’Équipe spéciale que demande la résolution présentée aujourd’hui.
M. NEVEN JURICA (Croatie) a souligné que son pays, au titre du premier pilier de la Stratégie, était engagé dans diverses initiatives régionales ayant pour objectif de prévenir et d’éliminer les conditions propices à la propagation du terrorisme. La Croatie, a-t-il dit, a été active dans la promotion du dialogue interconfessionnel et interculturel, et ce dans le cadre d’une coopération active avec l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) et les organisations régionales concernées. Le terrorisme constitue une menace sérieuse et éminemment complexe à la paix et à la sécurité internationales, a ajouté M. Jurica, estimant qu’il revenait aux pays membres de l’Union européenne d’intensifier leur partenariat avec les organismes compétents de l’Union ainsi qu’avec INTERPOL. Le représentant croate a indiqué que son pays mettait désormais l’accent sur la lutte contre le recours à Internet par les groupes terroristes pour recruter leurs membres et répandre leur idéologie. Il a, enfin, souligné la nécessité d’apporter une assistance technique aux pays qui sont déterminés à mettre en œuvre les obligations de la Stratégie mais qui ne disposent pas des ressources nécessaires pour le faire.
M. JORGE URBINA (Costa Rica) a invité à dépasser l’indifférence et l’erreur de penser que le terrorisme peut être rationnel. Il a indiqué que son pays participe à des initiatives régionales et internationales pour apporter des réponses efficaces dans la lutte contre le terrorisme. Il a ainsi cité le Processus international de coopération contre le terrorisme mis en place avec la Slovaquie, le Japon, la Turquie et la Suisse. Au niveau de la Stratégie mondiale, le représentant a regretté l’écart qui existe entre les garanties qu’elle consacre et les actions des États et du système des Nations Unies. Il n’y a pas à choisir entre la lutte contre le terrorisme et le respect des droits de l’homme, a-t-il ajouté, appelant à dépasser la logique de la peur. Enfin, M. Urbina a appelé à ne pas affaiblir la légitimité de l’ONU dans cette lutte et a invité le Conseil de sécurité à assumer ses responsabilités en examinant les mécanismes d’imposition et de levée des sanctions.
Mme KIRSTY GRAHAM (Nouvelle-Zélande) est intervenue brièvement pour déclarer que son pays, reconnaissant la nature internationale du terrorisme, privilégiait une approche globale et à long terme, en phase avec les objectifs de la Stratégie antiterroriste mondiale de l’ONU. C’est pourquoi, a-t-elle dit, nous avons multiplié les initiatives régionales pour lutter au mieux contre les causes propices à la propagation du terrorisme. La représentante a signalé que son pays appuyait activement les actions menées sous l’égide de l’Alliance des civilisations, qui, a-t-elle dit, possède un potentiel réel pour améliorer les relations et la compréhension entre les sociétés et les cultures. La Nouvelle-Zélande promeut au niveau régional le dialogue interconfessionnel, a encore indiqué Mme Graham, ajoutant que son gouvernement était par ailleurs engagé pleinement dans les efforts internationaux de stabilisation et de reconstruction en Afghanistan.
M. FRANK MAJOOR (Pays-Bas) a indiqué que les efforts de lutte antiterroriste de son pays avaient toujours été caractérisés par une approche multidimensionnelle. Ainsi, le Gouvernement néerlandais a toujours cultivé un équilibre entre mesures préventives et répressives et fait de la protection des droits de l’homme une priorité de ses politiques en la matière. Nos initiatives portent également sur la promotion du dialogue interreligieux et culturel, car les Pays-Bas sont convaincus que la radicalisation fait le lit du terrorisme, a dit M. Majoor. En avril 2007, 25 experts du droit humanitaire international, des droits de l’homme et du droit pénal, en provenance du monde entier, dont des pays arabes, se sont rencontrés à Oud Poelgeest pour discuter des droits humains et de l’antiterrorisme. Ils ont conclu que les systèmes juridiques représentés pouvaient jouer un rôle pertinent dans le rôle du droit international dans la lutte antiterroriste, a indiqué le représentant. Les Pays-Bas sont prêts à réfléchir aux solutions que l’on peut trouver pour mettre en place des cadres juridiques internationaux appropriés. Dans ce contexte, le représentant a souligné que les procédures d’inscription sur les listes de terroristes supposés devaient être justes et équitables.
M. CARL SALICATH (Norvège) a insisté sur l’approche préventive intégrée à long terme pour lutter contre le terrorisme. Le respect pour la démocratie, les droits de l’homme et le droit international doit être central dans les efforts de lutte contre le terrorisme. Le représentant a jugé que l’adoption de la Stratégie antiterroriste mondiale était une étape historique. Il a précisé que son pays appuyait les activités de l’Équipe spéciale de mise en œuvre de cette Stratégie et qu’il était important qu’elle bénéficie de ressources adéquates. Il a souhaité une plus grande interaction entre les États Membres et cette Équipe spéciale par le biais de réunions informelles régulières qui permettront aux États d’être informés de ses progrès et activités. Le représentant a toutefois fait part de sa préoccupation quant aux sérieuses allégations de violations des droits de l’homme dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Il a insisté à nouveau sur le fait que cette lutte devait reposer sur le respect de la primauté du droit et des droits de l’homme.
M. ZINA ANDRIANARIVELO-RAZAFY (Madagascar) a déclaré que la mise en œuvre efficace de la Stratégie repose sur la coopération sous-régionale, régionale et internationale, ainsi que l’allocation d’une assistance technique et financière adéquate. Sur le plan régional, Madagascar a participé activement aux quatrièmeet cinquième Conférences des ministres de la justice des pays francophones d’Afrique pour la mise en œuvre des instruments universels contre le terrorisme tenues respectivement à Ouagadougou, au Burkina Faso, en mai 2007, et à Rabat, au Maroc, en mai 2008. La Déclaration de Ouagadougou demande à tous les pays francophones d’Afrique de mettre en œuvre sans retard la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies sous tous ses aspects et à tous les niveaux. Celle de Rabat mentionne l’élaboration d’un projet de convention internationale pour les pays francophones d’Afrique en matière d’extradition et d’entraide judiciaire dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Il s’agit d’un instrument régional, un cadre juridique adéquat pour le renforcement de la coopération internationale en matière pénale contre le terrorisme, a précisé la représentante.
M. CLAUDE HELLER (Mexique) a déclaré qu’au cours des deux dernières années, des progrès significatifs ont été réalisés dans la mise en œuvre de la Stratégie. Les États Membres, avec les moyens qu’ils peuvent avoir, s’efforcent de répondre au vœu de l’Assemblée générale d’agir de manière cohérente et intégrée, a-t-il ajouté. Pour M. Heller, la réalisation des quatre piliers de la Stratégie implique que chaque pays soit en mesure de développer ses propres capacités de mise en œuvre, d’où l’importance d’une coopération accrue aux plans techniques et dans le domaine du partage des expériences et de l’information. Le représentant a également plaidé pour que la fourniture de l’assistance financière permette de donner effet aux stratégies nationales établies par les pays ne disposant pas des moyens adaptés à la lutte contre le terrorisme. À cet égard, il a souligné l’apport essentiel de l’Équipe spéciale et recommandé que soit renforcé le dialogue entre cette instance et l’Assemblée générale, cela en vue d’augmenter la communication dans le domaine « délicat » du contre-terrorisme. M. Muller a en outre déploré que le recrutement des membres des groupes terroristes continue de saper la stabilité régionale dans de nombreuses parties du globe. Il a estimé que les États devaient miser sur l’apport de la société civile et des ONG, les entités les plus à même de comprendre les contextes où se développe ce phénomène.
M. RAPAHEL PERL, Directeur de l’unité « Action contre le terrorisme » de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), a indiqué que celle-ci s’efforçait de mettre en œuvre la Stratégie des Nations Unies au niveau régional, notamment par l’adoption en 2007 d’une déclaration ministérielle à l’appui de cet instrument. L’OSCE se voit en effet comme une courroie de transmission entre les Nations Unies, qui représentent le niveau international, et la participation des États à la mise en œuvre des dispositions de la Stratégie, a ajouté l’observateur.
M. MANUEL LEZERTUA, Directeur du service juridique et du droit public international au sein du Conseil de l’Europe, a déclaré que le terrorisme était un phénomène complexe, et que pour le combattre, la condamnation et la répression étaient essentielles, mais insuffisantes sur le long terme. Il est tout aussi important de prévenir l’émergence des conditions favorables au terrorisme, a-t-il préconisé. Ce double objectif est clairement reflété par la Stratégie antiterroriste mondiale adoptée par l’Assemblée générale en 2006. Des mesures additionnelles doivent donc être développées pour éradiquer ce fléau, de même que doivent être mis en œuvre tous les instruments juridiques existant dans la lutte antiterroriste.
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