LA FONTE DE LA GLACE DES MERS DE L’ANTARCTIQUE ET LA DIMINUTION DE LA POPULATION DE PINGOUINS, « SIGNES TRÈS INQUIÉTANTS » DU RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE, SELON LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL
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LA FONTE DE LA GLACE DES MERS DE L’ANTARCTIQUE ET LA DIMINUTION DE LA POPULATION DE PINGOUINS, « SIGNES TRÈS INQUIÉTANTS » DU RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE, SELON LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL
(Publié le 21 novembre – retardé à la traduction)
On trouvera ci-après le texte de la déclaration que le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, a faite le 9 novembre au sujet de l’Antarctique:
Je suis ici aujourd’hui pour observer les effets du réchauffement climatique, pour m’en rendre compte par moi-même et pour apprendre autant que possible. Nous plaisantons entre nous lorsque nous prétendons faire partie d’un groupe d’écotouristes. Je ne suis toutefois pas venu en tant que touriste, mais pour tirer une sonnette d’alarme.
Ce que nous avons vu aujourd’hui est d’une beauté extraordinaire. Ces paysages à couper le souffle sont rares et magnifiques, mais tout cela est aussi profondément troublant. À l’évidence, le monde est en train de changer. Les glaces fondent beaucoup plus vite que nous le pensions.
Si nous ne faisons rien ensemble dès aujourd’hui, tout cela peut disparaître à brève échéance.
Nous l’avons vu de nos propres yeux. Dans l’Antarctique se prépare une catastrophe à l’échelle du monde entier. Les glaciers de l’île du Roi George ont rétréci de 10%. Dans la baie de l’Amirauté, certains se sont retirés sur 25 kilomètres. Souvenez-vous aussi de la plate-forme glaciaire Larsen B, qui s’est effondrée il y a quelques années et a disparu en l’espace de quelques semaines. Elle faisait la taille de l’État de Rhode Island, soit 87 kilomètres.
Ce n’est pas uniquement la fonte des neiges et des glaciers qui m’inquiète. C’est le risque que le « phénomène Larsen » se reproduise à une échelle bien plus grande. Les chercheurs qui travaillent ici m’ont dit que toute la plate-forme glaciaire de l’Antarctique Ouest était menacée. Cette dernière est entièrement composée de glace flottante et elle représente un cinquième de la surface du continent. Si elle venait à rompre, le niveau des océans pourrait croître de six mètres, ou 18 pieds. Pensez-y. Il se pourrait que les choses aillent très vite, c’est-à-dire quasiment du jour au lendemain du point de vue géologique.
Je ne fais pas de catastrophisme et je n’ai pas non plus l’intention de vous effrayer. Néanmoins, selon des études récentes, 138 tonnes de glace disparaissent chaque année, principalement dans l’Antarctique Ouest.
Il faut savoir aussi que l’eau bleue et profonde que l’on trouve ici absorbe davantage de chaleur que lorsqu’elle est recouverte de glace. Or, la glace des eaux qui entourent l’Antarctique disparaît également.
D’autres signes sont également très inquiétants. Ainsi, la population de pingouins du rocher Chabrier, qui est un lieu de reproduction important, a diminué de 57 % au cours des 25 dernières années. Comment se passera à l’avenir la marche annuelle des pingouins? Y en aura-t-il même une?
De l’herbe pousse pour la première fois ici sur l’île du Roi George, une herbe comparable à celle des terrains de golf américains. Il y a aussi de la pluie, et de plus en plus souvent en été, au lieu de la neige.
Nous devrions tous nous en inquiéter. L’Antarctique est un laboratoire naturel qui nous aide à comprendre ce qui se passe sur notre planète. Nous devons sauvegarder notre précieuse Terre, y compris tout ce qui existe ici. Elle nous offre des merveilles, mais surtout c’est notre planète à tous.
C’est ici qu’on prend conscience du travail à accomplir, ensemble. On voit la beauté de l’Antarctique tout en saisissant le danger que représente le réchauffement climatique et la nécessité d’agir vite. Je compte bien que nous le ferons.
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