BAN KI-MOON EXHORTE LES DIRIGEANTS DE LA SOCIÉTÉ CIVILE, DU SECTEUR PRIVÉ ET DES PARTIS POLITIQUES HAÏTIENS À SOUTENIR LES EFFORTS DU GOUVERNEMENT POUR PROMOUVOIR LE PROGRÈS
| |||
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York |
BAN KI-MOON EXHORTE LES DIRIGEANTS DE LA SOCIÉTÉ CIVILE, DU SECTEUR PRIVÉ ET DES PARTIS POLITIQUES HAÏTIENS À SOUTENIR LES EFFORTS DU GOUVERNEMENT POUR PROMOUVOIR LE PROGRÈS
Vous trouverez ci-après le texte des remarques faites aujourd’hui 2 août, à Port-au-Prince, par le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, à l’occasion d’un petit déjeuner avec les dirigeants de la société civile, du secteur privé et des partis politiques:
C’est un grand plaisir de me trouver parmi vous ce matin. Je vous remercie de votre présence.
Comme je l’ai indiqué au Président Préval hier, j’ai souhaité, par ma présence en Haïti, rendre hommage aux Haïtiens pour leur courage et leur détermination au cours de ces dernières années. En tant que dirigeants de diverses composantes de votre société, vous êtes des représentants directs et authentiques du peuple haïtien. Je saisis cette occasion pour vous féliciter des progrès importants réalisés par votre pays, et je vous apporte mon entier soutien.
Après plusieurs dizaines d’années de dissensions internes et d’innombrables souffrances, Haïti a aujourd’hui une chance historique de connaître une paix et un développement durables. Depuis l’élection d’un nouveau Gouvernement l’an dernier, des Haïtiens de toutes tendances ont entrepris d’œuvrer ensemble par delà les clivages entre partis pour aider à refermer les blessures du passé et bâtir un avenir meilleur.
L’Organisation des Nations Unies et la communauté internationale tout entière sont prêtes à vous accompagner et à accompagner votre Gouvernement sur le chemin difficile qui reste à parcourir. Vous pouvez compter sur notre soutien constant. Nous devons toutefois garder à l’esprit que la responsabilité première de consolider la paix et de renforcer la stabilité incombe aux dirigeants et au peuple d’Haïti. La communauté internationale ne peut que vous aider dans cette entreprise.
Comme l’a souligné le Président [René] Préval, aucune société ne peut aller de l’avant mue par les seuls efforts de son gouvernement. Tout progrès véritable nécessite un soutien général et profond de l’opinion publique en faveur du changement. C’est pourquoi j’attache une importance particulière à cette discussion avec vous. Votre engagement et votre dynamisme en tant que dirigeants qui font l’opinion sont essentiels au succès de nos efforts communs.
Des signes de changement encourageants se manifestent déjà en Haïti. Depuis les élections, la sécurité s’est améliorée, en particulier dans la capitale et dans les Gonaïves. Cette évolution positive a été rendue possible par les efforts conjoints déployés par les autorités haïtiennes, la police nationale et la Mission des Nations Unies pour la stabilisation d’Haïti (MINUSTAH), avec la coopération de la population. Grâce à quoi, nombre d’Haïtiens ont pu, après une longue période de souffrances, reprendre une vie normale.
Il reste beaucoup à faire, mais les améliorations constatées à ce jour doivent nous inciter à redoubler d’efforts pour lever les obstacles qui demeurent. Les ravages causés à Haïti par le trafic des stupéfiants et la criminalité organisée ne sont que trop visibles. Aucun effort ne doit être épargné pour mettre un terme à ces activités désastreuses. La stabilité ne peut être consolidée tant que ces fléaux continueront de dévaster le pays. L’Organisation des Nations Unies fera tout son possible pour aider celui-ci, tout en encourageant ses partenaires internationaux à intensifier leur soutien.
Dans le même temps, nous entendons plus que jamais travailler avec les dirigeants d’Haïti pour renforcer les institutions nationales chargées de promouvoir l’état de droit. Nous comptons poursuivre notre aide aux programmes d’assainissement de la Police nationale haïtienne et de renforcement de ses capacités. De même, nous avons l’intention de fournir une assistance technique afin de faciliter la réforme des systèmes judiciaire et pénitentiaire.
Mais les opérations de rétablissement de la sécurité et les interventions techniques ne peuvent à elles seules instaurer ou maintenir l’état de droit. Celui-ci dépend d’autres aspects essentiels du progrès, auxquels il sert à son tour d’assise. L’état de droit favorise une culture de la démocratie. Il est un gage de stabilité politique. Et il stimule la croissance économique. L’Organisation des Nations Unies est résolue à fournir une assistance dans tous ces domaines, par l’intermédiaire de la MINUSTAH et des fonds et programmes des Nations Unies. Le succès ne sera possible qu’avec votre participation et votre soutien pleins et entiers.
Le Président Préval s’est engagé à combattre la corruption. Je suis convaincu qu’en tant qu’éléments moteurs de la société haïtienne, vous avez un rôle essentiel à jouer dans ce combat. Vous êtes des exemples pour la société tout entière. Par votre comportement, vous pouvez promouvoir les normes éthiques et le sens des responsabilités sociales nécessaires à tous les niveaux. Par vos actions, vous pouvez renforcer le respect des obligations et la transparence indispensables au redressement. La jeunesse d’Haïti, en particulier, a besoin que vous lui offriez des modèles positifs.
Il ne faudrait pas que les citoyens aient le sentiment que leur talent est gâché. C’est pourquoi la consolidation de la paix doit aller de pair avec des efforts visant à accroître les perspectives d’emplois décents et à réduire les inégalités socioéconomiques dans le pays. Je me réjouis des initiatives du secteur privé qui contribuent aux efforts de développement d’Haïti. J’engage les milieux d’affaires à apporter leur pierre au processus du redressement, notamment en promouvant une entreprise citoyenne et responsable.
Il importe que la population constate une amélioration tangible de ses conditions de vie. Je continuerai d’insister vigoureusement sur ce point auprès de la communauté des donateurs et des États Membres. Nous le savons tous, le développement, la sécurité et le respect des droits de l’homme, sur le fondement de l’état de droit, sont indissociablement liés. Haïti en est l’exemple vivant.
C’est aussi la raison pour laquelle il est si important de progresser dans la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement, notre vision commune de l’instauration d’un monde meilleur pour tous. Nous devons réduire la grande pauvreté et avancer vers la réalisation des autres objectifs du Millénaire si nous voulons instaurer une paix et une stabilité durables.
Cette année se situe à mi-chemin entre l’adoption des objectifs et l’échéance de 2015. Aussi est-il tout particulièrement important que, tous ensemble, nous intensifions nos efforts pour mener à bien cette tâche essentielle. Notre volonté d’agir maintenant de concert – face à ces enjeux que sont la pauvreté, la santé et la lutte contre le sida, l’éducation, l’égalité entre les sexes, et à d’autres encore – décidera sans doute de notre succès.
Haïti a bien des obstacles à surmonter. Reconstruire le pays est une entreprise ardue et de longue haleine. Je m’emploierai de toutes mes forces à maintenir intacte la détermination de la communauté internationale et à mobiliser l’aide à long terme dont vous avez besoin.
Je sais que vous êtes conscients de vos responsabilités et du rôle clef que vous êtes appelés à jouer dans les mois et les années à venir. C’est une tâche difficile mais noble dont vous devez vous acquitter avec fierté. L’avenir d’Haïti est en grande partie entre vos mains. Comme le proclame la devise haïtienne, « L’union fait la force ». Je m’engage à travailler avec vous dans l’établissement d’une nation équitable, stable et prospère.
Je vous remercie. Mèci anpil. Thank you very much.
* *** *
À l’intention des organes d’information • Document non officiel