SG/SM/11094

C’EST PRÉCISÉMENT DANS UN MONDE COMPLEXE QUE L’ONU DEVRAIT S’EXPRIMER PLEINEMENT, CAR LES DÉFIS SONT TELS QU’AUCUN PAYS NE PEUT LES RELEVER SEUL, ESTIME BAN KI-MOON

17/07/2007
Secrétaire généralSG/SM/11094
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

C’EST PRÉCISÉMENT DANS UN MONDE COMPLEXE QUE L’ONU DEVRAIT S’EXPRIMER PLEINEMENT, CAR LES DÉFIS SONT TELS QU’AUCUN PAYS NE PEUT LES RELEVER SEUL, ESTIME BAN KI-MOON


À Londres, le Secrétaire général souligne l’importance de la réforme

de l’ONU face aux défis de la paix, du développement et des droits de l’homme


(Retardé pour raisons techniques)


On trouvera ci-après le discours prononcé aujourd’hui par le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, à l’Institut royal pour les affaires internationales, à Londres:


Je vous remercie, Lord Hurd, pour vos aimables paroles.  C’est pour moi à la fois un honneur et un plaisir de me trouver ici aujourd’hui.


Lorsque j’ai quitté Bruxelles hier, il faisait 12 C et il grêlait.  Ici, il fait 25° et il y a du soleil.  C’est ce qu’on appelle un changement climatique.  Je ne comprends pas pourquoi vous autres Britanniques vous vous plaignez toujours du temps qu’il fait.


J’avoue que je suis également quelque peu intimidé, Lord Hurd, par la présence d’un homme d’État de votre qualité.


Lorsque j’ai accepté votre aimable invitation à prendre la parole, j’ai été tout particulièrement excité à l’idée de m’exprimer dans le cadre de la Règle de Chatham House qui, si je ne me trompe, permet aux participants d’utiliser librement les informations dont ils auraient pu prendre connaissance, mais leur interdit de révéler l’identité de l’orateur ou de l’organisation à laquelle il appartient.


Je me suis dit « voilà une règle que nous devrions parfois appliquer à l’ONU ».  Je pourrais ainsi faire passer mon message, tout en préservant un certain anonymat.  À l’inverse, ceux qui recherchent la publicité auraient une occasion de moins de se mettre en avant.


Ce ne sera toutefois pas le cas.  Comme ce qui sera dit au cours de cette réunion sera public, je devrais attendre qu’une autre occasion se présente pour expérimenter par moi-même la Règle de Chatham House.


Lord Hurd, vous savez bien, ayant été vous-même Ministre des affaires étrangères, ce que je ressens.  Toutefois, en tant que modérateur, vous me pardonnerez si je donne l’impression d’être quelque peu … modéré.


C’est véritablement pour moi un privilège de me trouver parmi un groupe aussi éminent d’experts et d’universitaires, de diplomates et de faiseurs d’opinion et d’hommes politiques, sans oublier bien sûr de représentants de la société civile, partenaires essentiels qui contribuent à définir aussi bien les orientations de l’ONU que la façon dont celles-ci sont appliquées dans la pratique.


On dit que l’ONU a le chic pour se trouver prise entre le feu croisé de ceux qui l’aiment sans jamais la critiquer et de ceux qui la critiquent sans l’aimer.  Ici, à Chatham House, j’ai le sentiment d’être entouré par de vrais amis – ceux qui la critiquent parce qu’ils l’aiment, voire ceux qui l’aiment tout en restant critiques, c’est-à-dire des alliés bien informés, des partisans au soutien indéfectible mais certes pas inconditionnel.


Et c’est bien naturel: depuis la création de l’Organisation, le Royaume-Uni en a en effet été l’un de ses principaux piliers.  La Charte des Nations Unies a été signée à San Francisco en 1945, mais c’est ici, à Londres, l’année suivante, que l’ONU a vu le jour en tant qu’organisation.


C’est au Central Hall de Westminster, de l’autre côté de Saint James Park, que l’Assemblée générale s’est réunie pour la première fois et c’est de l’autre côté de la rue, à Church House, que le Conseil de sécurité est né.  C’est à Westminster, alors que Londres se relevait des ravages de la Seconde Guerre mondiale, que le premier Secrétaire général, Trygve Lie, a pris ses fonctions.  Il remplaçait le Secrétaire général par intérim, qui n’était autre qu’un diplomate britannique, Sir Gladwyn Jebb.


Dès les années 50, Sir Gladwyn – qui était alors Ambassadeur du Royaume-Uni auprès de l’ONU – avait su distinguer entre ceux qui aimaient l’ONU sans jamais la critiquer et ceux qui la critiquaient sans l’aimer.  Il était parvenu à cette constatation à la lecture des bandes dessinées des journaux de l’époque.


D’un côté, l’ONU était représentée comme un personnage angélique, mais qui ne paraissait pas très intelligent.  Elle était parfois appelée « La paix » et était généralement attaquée par un agresseur brutal portant un uniforme.  De l’autre côté, l’ONU était un monsieur chauve, d’une quarantaine d’années, d’apparence louche et manifestement étrangère, portant un chapeau haut-de-forme et un long manteau, et manigançant avec un autre homme de même apparence autour d’un tapis vert.  Ainsi, l’une des caricatures la représentait comme une autorité internationale idéale, dont l’action était en permanence contrecarrée par les manœuvres d’hommes politiques fourbes, et l’autre comme un complot international malfaisant contre la souveraineté nationale.


Aujourd’hui, lorsque les gens pensent aux premières années de l’ONU, ils pensent à l’espoir qu’elle portait.  Ils pensent aux idéaux et à l’unité qui ont inspiré la Conférence de San Francisco et la signature de la Charte.  Ils pensent à l’adoption de documents essentiels comme la Déclaration universelle des droits de l’homme.  Ils pensent aux courageux pionniers qui ont rejoint une organisation balbutiante et lui ont donné forme.


Dans mon pays également, ces premières années ont été associées à un sentiment de foi inébranlable en l’ONU. Alors que je grandissais dans une Corée déchirée par la guerre et appauvrie, l’ONU s’est tenue aux côtés du peuple coréen à l’heure la plus sombre.  Elle lui a donné espoir et l’a nourri. Son drapeau était le symbole des jours meilleurs à venir. Depuis lors, avec l’aide de l’ONU, la République de Corée a pu se reconstruire et, d’un pays déchiré par la guerre, à l’économie inexistante, devenir une puissance économique régionale et l’un des principaux contributeurs de l’Organisation.  C’est grâce à cette aide que je me trouve ici aujourd’hui et pour cela, je lui suis profondément reconnaissant.


Depuis lors, l’ONU –et le monde– sont devenus beaucoup plus complexes. C’est également le cas des défis qu’elle doit relever.  Elle n’est plus toute blanche ou toute noire, mais plus ou moins grise.


Toutefois, si, comme moi-même, vous êtes un optimiste, vous la dépeindrez de couleurs plus vives, sachant que c’est exactement dans un monde complexe et face à des problèmes mondiaux qu’elle devrait s’exprimer pleinement, parce que ces défis sont tels qu’aucun pays ne peut, à lui seul, les relever.  Dans le monde d’aujourd’hui, l’ONU peut et doit se développer, assumer de nouveaux rôles et intervenir sur de nouveaux fronts.


Permettez-moi de décrire brièvement quelques-unes de ces priorités les plus urgentes aujourd’hui.  Elles posent des défis considérables et tout aussi fondamentaux et historiques que ceux auxquels les fondateurs de l’Organisation ont eu à faire face.


Je commencerai, si vous le voulez bien, par les questions de paix et de sécurité.


Tout d’abord, il nous faut nous montrer plus actifs face à la tragédie du Darfour.  Le bilan humain de la crise actuelle est catastrophique, et le monde ne peut plus accepter que le processus de paix soit encore retardé.  Cela fait trop longtemps que le cycle tragique de violence se perpétue.


Nous devons une reconnaissance considérable à l’Union africaine pour être intervenue quand personne d’autre n’était prêt à le faire.  Sa mission au Soudan a eu des résultats concrets sur le terrain mais elle ne dispose pas des moyens qui lui permettraient de protéger les civils et d’instaurer la stabilité.  Le fait que le Gouvernement soudanais ait accepté une opération conjointe rassemblant les forces de l’Union africaine et de l’Organisation des Nations Unies est encourageant.  Une fois déployée, cette opération conjointe, difficile, constituera une première.


Dans le même temps, nous devons également chercher à éliminer les causes du conflit au Darfour.  Nous intensifions le processus politique et espérons pouvoir engager dès que possible une nouvelle série de négociations débouchant sur une solution.  Ce processus politique devrait être complété par un véritable effort de développement de la région, notamment pour assurer l’accès aux ressources en eau. Pour ce qui concerne l’ensemble du Soudan, il nous faut veiller à l’application de l’Accord global de paix entre le nord et le sud.


Deuxièmement, nous devons nous efforcer véritablement de faire avancer la situation au Moyen-Orient; pour cela, il nous faut agir sur plusieurs fronts.


Dans l’ensemble de la région, comme dans le monde entier, le conflit arabo-israélien, au centre duquel se trouve la question palestinienne, reste profondément préoccupant.  Certains événements récents sont toutefois encourageants.  Le Quatuor a fait la preuve de sa volonté d’avancer.  La Ligue arabe a rappelé sa volonté de paix avec Israël en insistant sur le fait que l’initiative arabe de paix, qui prévoit que des envoyés égyptiens et jordaniens se rendent en Israël, restait d’actualité.  Je continuerai pour ma part d’encourager les progrès en vue de l’objectif partagé par toutes les parties, à savoir une paix juste, durable et globale.


Sur le terrain, à Gaza, l’ONU a d’importantes responsabilités humanitaires. L’Agence de secours et de travaux des Nations Unies reste le principal employeur et la principale organisation de secours humanitaires, après l’Autorité palestinienne.  Ma priorité, désormais, consiste à obtenir la réouverture permanente et fiable des points de passage vers Gaza, afin de pouvoir accroître l’aide commerciale et humanitaire.


Au Liban, l’ONU apporte son aide au pays dans tous les domaines, depuis la reconstruction physique jusqu’à la recherche d’un avenir pacifique, démocratique et pleinement indépendant.  Aujourd’hui, près de 14 000 soldats de maintien de la paix de l’ONU occupent une zone tampon dans le Sud-Liban.  Il s’agit d’une force puissante, efficace et équilibrée, qui a déjà permis d’atteindre un certain nombre d’objectifs essentiels.  Toutefois, elle ne peut rester indéfiniment: comme nous le rappelle l’attentat qui a récemment fait des victimes parmi les soldats du maintien de la paix, la réconciliation entre les diverses communautés du pays constitue le seul espoir d’une stabilité durable.


Outre un gouvernement d’unité nationale, le Liban a besoin que soit créé un tribunal spécial chargé de juger les auteurs de l’assassinat de Rafik Hariri et d’autres crimes connexes.  Nous devons faire en sorte que de tels actes ne puissent plus être commis en toute impunité. Conformément à la résolution 1757 du Conseil, je prends les mesures nécessaires pour la création de ce tribunal.


L’Iraq est un problème pour l’ensemble du monde. L’ONU peut contribuer à mettre en place un processus politique global destiné à favoriser la réconciliation nationale.  Elle peut aider à instaurer un environnement régional favorable à une transition vers la stabilité.  Et elle peut contribuer à la reconstruction et au développement dans le cadre du Pacte international pour l’Iraq, c’est-à-dire de l’initiative coprésidée par le Premier Ministre iraquien et par moi-même, pour un nouveau partenariat avec la communauté internationale, et j’ai l’intention de continuer à agir pour que ce pacte soit véritablement suivi d’actes concrets.  De même, l’ONU participe à la coordination des efforts humanitaires en faveur du nombre de plus en plus important de réfugiés et de déplacés iraquiens.


Troisièmement, nous devons insuffler un nouvel élan aux efforts en faveur du désarmement et de la non-prolifération.  En ce qui concerne la Corée du Nord, je ferai tout mon possible pour faciliter le bon déroulement des pourparlers à six pays, et pour encourager la dénucléarisation de la péninsule coréenne.  En ce qui concerne plus spécifiquement la Corée du Nord et l’Iran, le Conseil de sécurité a adopté d’importantes résolutions, et les États Membres doivent faire preuve de la même volonté au niveau mondial.  Il nous faut développer de manière concertée les efforts pour sortir de l’impasse dans laquelle se trouvent actuellement les négociations concernant la non-prolifération et le désarmement.


Le terrorisme constitue un défi tout aussi important, particulièrement d’actualité aujourd’hui au Royaume-Uni.  Comment faire pour que ce fléau mondial ne menace pas l’existence même de l’humanité?  L’année dernière, l’Assemblée générale des Nations Unies a fait un pas historique en adoptant une stratégie mondiale de lutte contre le terrorisme.

Pour la première fois, l’ensemble des États Membres ont décidé de prendre des mesures politiques, opérationnelles et juridiques concrètes pour lutter de manière coordonnée contre le terrorisme.  Ils se sont engagés à renforcer leurs propres capacités comme celles de l’ONU à cet effet.  Ils ont convenu que nous devons nous attaquer aux situations qui peuvent être favorables à l’extension du terrorisme.  Surtout, et cela est fondamental, ils ont convenu que la protection des droits de l’homme et de l’état de droit est un élément clef de la lutte contre le terrorisme.  Le défi pour nous aujourd’hui consiste à appliquer ce texte fondamental, dans la lettre comme dans l’esprit.


Mesdames et messieurs, ces défis qu’il nous faut relever en matière de paix et de sécurité sont certes considérables, mais ils ne doivent pas pour autant nous faire oublier ceux, tout aussi considérables, auxquels il nous faut faire face dans d’autres domaines.


Notre programme en matière de développement revêt un caractère tout aussi urgent.


Nous arrivons cette année à mi-parcours du calendrier que nous nous sommes fixé pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement, que tous les États du monde se sont assignés comme feuille de route en vue de l’édification d’un monde meilleur à l’horizon de 2015. Honorons nos engagements.  Le respect des délais fixés exige que nous engagions dès à présent une action concertée.


Nous devons progresser concrètement dans un domaine qui, je le crois, détermine plus que tout autre notre avenir collectif: je veux parler du changement climatique.  Chers amis, je suis convaincu que ce défi et la manière dont nous l’aborderons nous caractérisera, autant que notre époque et, en définitive, tout l’héritage que nous laisserons à nos descendants. Le moment est venu de réorienter la réflexion.  Les dirigeants doivent accepter d’assumer leur responsabilité historique, en tournant le regard non pas tant vers leurs ancêtres que vers leurs descendants. Les générations futures auront-elles à se demander pourquoi nous avons failli à nos obligations en leur en faisant subir les conséquences?


Je veillerai à ce que l’Organisation des Nations Unies joue pleinement son rôle.  Le mois dernier, le Groupe des Huit s’est accordé à reconnaître que le processus de l’ONU sur le climat était le cadre approprié pour la négociation de l’action mondiale future.  Pour tirer parti de l’élan en cours, j’ai décidé de convoquer une réunion de haut niveau sur le changement climatique, qui se tiendra en septembre, à New York, au début de l’Assemblée générale.  J’espère que les responsables qui y participeront proclameront haut et fort le message suivant, en gardant présentes à l’esprit les négociations relatives à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, prévues en décembre: le statu quo n’est plus acceptable; nous devons parvenir à des accords concrets.


Je sais qu’à Chatham House, vous avez à cœur de jouer votre rôle, notamment par le biais de votre nouveau projet de recherche indépendant sur la coopération entre l’Union européenne et la Chine concernant le changement climatique et la sécurité énergétique.


La sécurité et le développement sont deux piliers de l’action de l’Organisation des Nations Unies.  Nous devons faire des droits de l’homme un troisième pilier, non pas seulement sur le papier mais également dans la réalité, sur le terrain.  Il faudra, pour cela, accorder une attention particulière au Conseil des droits de l’homme, afin qu’il réponde aux attentes et qu’il éclaire les zones les plus sombres de la planète.  Il faudra aussi, s’agissant du Devoir de protéger, passer de la parole aux actes.  Nous devons dégager un consensus entre les États Membres sur la manière de rendre opérationnel ce concept lorsqu’une population est menacée de génocide, de nettoyage ethnique ou de crimes contre l’humanité et que les autorités nationales ne prennent pas les mesures qui s’imposent.  Je désignerai un Conseiller spécial chargé de faire avancer le processus.  J’ai déjà désigné un Conseiller spécial à plein temps pour la prévention du génocide et des atrocités à grande échelle.


Si nous voulons relever les défis qui se dressent devant nous, nous devons mettre de l’ordre dans notre maison.  Je prends actuellement une série de mesures qui visent à renforcer nos capacités et à transformer notre culture de travail.


Les besoins, qui ne cessent de se multiplier, se manifestent surtout dans le domaine du maintien de la paix.  L’ONU intervient, sous une forme ou une autre, dans le cadre de 18 opérations de maintien de la paix qui se déroulent dans des zones extrêmement difficiles.  Nous avons atteint à présent le chiffre sans précédent de près de 100 000 agents sur le terrain.  L’ONU doit aussi assumer un rôle plus important dans certaines zones dont, notamment, le Darfour.  Je suis heureux de voir que l’Assemblée générale a maintenant approuvé mes propositions de restructuration du Secrétariat, ce qui devrait nous donner davantage de moyens pour gérer durablement les opérations de paix.


Nous nous employons à améliorer notre action dans les domaines du développement, de l’aide humanitaire et de l’environnement.  Nous assurons le suivi des recommandations de grande portée du Groupe d’experts de haut niveau sur la cohérence à l’échelle du système, dont M. Gordon Brown était un membre éminent lorsqu’il était Chancelier de l’Échiquier.  J’espère que nous pourrons dégager un consensus entre les États Membres afin de mettre en œuvre une bonne partie des propositions.  Je pense en particulier à la recommandation qui vise à consolider notre dispositif de promotion de l’égalité des sexes de manière à assurer, dans le monde entier, le renforcement du pouvoir d’action des femmes et la protection de leurs droits.


Au chapitre de l’action humanitaire, nous nous imposons déjà une surcharge de travail pour arriver à prévoir les catastrophes naturelles et celles causées par l’homme et pour pouvoir intervenir avant que des problèmes naissants ne se transforment en crises ouvertes.  Nous nous employons à mobiliser un financement suffisant et prévisible, ainsi qu’à guider l’assistance humanitaire sur le terrain.  Sir John Holmes, du Royaume-Uni, notre nouveau Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, donne une impulsion dynamique à l’action menée dans ce domaine.


Dans l’Organisation tout entière, il ne suffira pas de renforcer les capacités.  Il faudra aussi transformer la culture de travail elle-même.  Pour ce faire, il faut former un personnel véritablement mobile, polyvalent et comptable de ses actes, l’accent devant être mis sur l’organisation des carrières et la formation.  Il faut aussi exiger des fonctionnaires des Nations Unies les plus hautes qualités d’intégrité et d’éthique, au Siège comme sur le terrain.


Le Royaume-Uni a un rôle particulier à jouer dans la promotion de notre action.  Le pays est en effet un chef de file mondial en ce qui concerne plusieurs questions que j’ai abordées.


Pour le Darfour, nous comptons sur le rôle moteur du Royaume-Uni pour l’adoption, au Conseil de sécurité, d’une résolution qui autorise le déploiement d’une force hybride et pour la mobilisation des contributions une fois que la force aura été établie.  Dans l’intervalle, nous nous en remettons au Royaume-Uni et à d’autres grands donateurs pour continuer à soutenir la force de l’Union africaine.


S’agissant du Moyen-Orient, nous apprécions le fait que votre ancien et distingué Premier Ministre ait été mis à disposition pour aider la Palestine à jeter les bases d’un État.  Cependant, nous aurons également besoin du soutien actif et de l’impulsion du Gouvernement de Sa Majesté.


Concernant les objectifs du Millénaire pour le développement, je sais que Monsieur le Premier Ministre maintiendra l’engagement exceptionnel dont il a fait preuve en tant que Chancelier dans les domaines de l’aide, du commerce et de l’allégement de la dette.


Pour ce qui est du changement climatique, je sais qu’il fera montre du sens politique dont nous avons besoin.  Il a correctement dit à propos du changement climatique que la question concernait tout autant les ministères des finances et de l’économie que ceux de l’énergie et de l’environnement.  De fait, Monsieur le Premier Ministre assure la promotion de nouveaux partenariats mondiaux, fondés sur l’accord international qui vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre au-delà de 2012.  Je sais que nous pouvons continuer de compter sur le rôle de chef de file de Monsieur le Premier Ministre au sein de l’Union européenne, du G-8 et au-delà.


En ce qui concerne l’Organisation des Nations Unies, il bénéficiera de l’assistance compétente de Monsieur Mark Malloch Brown qui, plus que tout autre ministre dans le monde, doit maîtriser les dossiers relatifs à l’Organisation.


En dépit de sa vocation universaliste, l’Organisation des Nations Unies ne peut être partout et proposer des solutions à tous les problèmes.  Mais nous pouvons et nous devons constituer un cadre pour l’élaboration d’un programme mondial et la recherche de consensus.  Nous pouvons et nous devons, avec la volonté politique nécessaire, mettre en œuvre la volonté clairement exprimée de la communauté internationale.  Nous pouvons et nous devons faire preuve de clairvoyance et de prévoyance.


Cette démarche exige le dialogue et la patience, des ressources et des réformes, qui nous permettront de servir l’intérêt commun et de nous outiller pour accomplir ce que nous faisons le mieux, qu’il s’agisse du maintien de la paix, du développement, du travail humanitaire ou de la promotion des droits de l’homme.


Nous aurons besoin de l’appui constant du Royaume-Uni, de vous tous qui nous critiquez en toute amitié et qui nous soutenez en nous remettant en question.  Je suis convaincu que c’est à cette description que vous répondrez, lorsque vous me poserez tout à l’heure vos questions.


Je vous remercie. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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