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SG/SM/11004-AG/10595-AIDS/131

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE: FACE À LA PANDÉMIE DU VIH/SIDA NOUS PARTAGEONS TOUS LA RESPONSABILITÉ DE RÉAGIR, DÉCLARE BAN KI-MOON

21/5/2007
Secrétaire généralSG/SM/11004
AG/10595
AIDS/131
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE: FACE À LA PANDÉMIE DU VIH/SIDA NOUS PARTAGEONS TOUS LA RESPONSABILITÉ DE RÉAGIR, DÉCLARE BAN KI-MOON


Il rappelle les objectifs fixés d’ici 2010: accès universel au traitement, à la prévention, à l’appui et aux soins


Vous trouverez ci-après la déclaration faite par le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, à l’occasion de l’ouverture de la séance de l’Assemblée générale consacrée à l’examen de la mise en œuvre de la Déclaration d’engagement sur le VIH/sida, le 21 mai 2007:


Je suis reconnaissant de l’occasion qui m’est donnée de vous rencontrer tous au sujet d’un des plus grands défis de notre temps.


En l’espace de 25 ans, le VIH a infecté 65 millions de personnes et fait 25 millions de victimes.  Il y a aujourd’hui 40 millions de personnes dont la vie est affectée par le VIH/sida, dont près de la moitié sont des femmes.  Le nombre de femmes séropositives –y compris de femmes mariées– est plus élevé que jamais.


Sans un traitement adapté, tous ceux qui sont atteints mourront.  Quelque 8 000 personnes succombent chaque jour aux maladies liées au sida alors que 12 000 autres sont contaminées par le VIH.  Pour chaque personne recevant un traitement antirétroviral, six autres deviennent séropositives.


Ces chiffres appellent l’humilité.  Mais ils ne parviennent même pas à refléter la maladie dans sa pleine et véritable réalité.  Ils ne nous parlent pas des répercussions humaines de la maladie sur ceux qui sont directement touchés, sur leur famille et les communautés où ils vivent.


C’est la raison pour laquelle je vais rencontrer aujourd’hui un groupe de membres du personnel touchés par le VIH.  Je me félicite que ces fonctionnaires, réunis dans le Groupe UN+, aient le courage et la force de se prononcer publiquement, de lutter contre les préjugés et la discrimination, et de s’efforcer de faire de l’ONU un modèle de la manière dont il faut réagir au sida sur les lieux de travail.


Mais il ne faut point s’y tromper: d’une façon ou d’une autre, nous vivons tous avec le sida.  Nous sommes tous affectés par la maladie.  Nous partageons tous la responsabilité de réagir.


Les gouvernements en étaient conscients lorsqu’ils ont adopté la Déclaration politique sur le VIH/sida, il y a un an.  Ils ont réitéré et approfondi les serments faits il y a cinq ans dans la Déclaration d’engagement sur le VIH/sida.  Et ils ont fixé un nouvel objectif à l’échelle mondiale d’ici à 2010: l’accès universel au traitement, à la prévention, à l’appui et aux soins.


Favoriser l’accès universel est une condition indispensable si l’on veut réaliser l’objectif de développement énoncé dans la Déclaration du Millénaire qui consiste à enrayer la propagation de l’infection au VIH et à commencer à la faire reculer chez les femmes, les hommes et les enfants d’ici à 2015.  C’est aussi une condition préalable pour la réalisation de la plupart des autres objectifs.  Il est impossible de gagner la lutte en faveur du développement si l’on n’arrête pas la progression du VIH.


Les quatre éléments de l’action – le traitement, la prévention, les soins et l’appui – sont essentiels et interdépendants.


Le rapport dont nous sommes saisis aujourd’hui montre qu’il est possible de progresser sur les quatre fronts.


L’an dernier, des bases importantes ont été jetées pour parvenir à l’accès universel.  Quatre-vingt-dix pays ont fixé des objectifs nationaux, et un grand nombre d’entre eux ont l’intention de doubler ou de tripler la couverture du traitement antirétroviral d’ici à 2010.


Deux millions de personnes dans les pays à faible revenu ou à revenu intermédiaire reçoivent désormais un traitement.


Dans les pays où l’épidémie est généralisée et où les efforts de prévention ont été soutenus, la prévalence du sida connaît un recul.


Plusieurs pays ont mis des services spéciaux à la disposition des enfants orphelins du sida, leur donnant accès aux services de santé, d’éducation et à des services sociaux.


Et, malgré tout, l’épidémie continue de se propager.  Ces deux dernières années, le nombre de personnes infectées par le VIH a augmenté dans toutes les régions du monde – mon continent d’origine, l’Asie, n’étant pas des moindres.


En tant que Secrétaire général venant d’Asie, je suis déterminé à m’exprimer publiquement au sujet de la propagation du sida sur le continent.  Chaque jour de dénégation s’achève sur un terrible bilan.  Chaque nouvelle infection grève davantage la vie des individus, des familles, des foyers, des communautés et de la société dans son ensemble.  La prévention devient chaque jour plus urgente.


Dans le monde entier – notamment en Afrique où le sida a fait les plus grands ravages – on constate maints exemples de programmes efficaces de prévention.  Ces programmes doivent être renforcés et accessibles à tous.


Cela signifie qu’il faut vaincre les obstacles qui empêchent un très grand nombre de personnes d’avoir accès à des services de prévention – y compris les femmes, les filles, et les membres des groupes vulnérables.


Cela implique qu’il faut adopter une démarche complète afin d’attaquer les maladies intimement liées au VIH – la tuberculose en particulier.


Cela signifie qu’il faut investir plus avant dans des outils de prévention et de traitement, y compris les vaccins et les produits antimicrobiens.


Cela veut dire qu’il faut mobiliser la volonté politique de s’attaquer aux facteurs qui alimentent l’épidémie, y compris l’inégalité entre les sexes, les préjugés et la discrimination.


Cela signifie qu’il faut prévoir le financement complet et prévisible d’infrastructures, de ressources humaines et de plans nationaux viables de lutte contre le sida – fondés sur une compréhension sincère de la nature spécifique de l’épidémie au niveau local.


Cela exige la création de partenariats avec tous les gouvernements, le secteur privé et la société civile, afin de tirer le meilleur parti des fonds pour lutter contre le sida et de les utiliser le plus efficacement possible.


Cela requiert des efforts soutenus, pas seulement pendant quelques années, mais dans les décennies à venir.


En ce qui me concerne, en tant que Secrétaire général, je promets:


•     Que le sida restera pour l’Organisation des Nations Unies une question prioritaire à l’échelle du système des Nations Unies ;


•     Que l’ONU ne fera qu’un dans l’action menée contre le sida, et que les efforts de coordination, déjà visibles, du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida et de ses parrains seront encore renforcés par la cohérence du système ;

•     Que je ferai tout mon possible pour trouver le financement nécessaire à la lutte contre le sida, maintenant et sur le long terme.


S’il y a une leçon à tirer ces 25 dernières années avant toutes autres leçons, c’est bien celle qui démontre que c’est seulement lorsque nous œuvrons tous dans la même communauté de vues que nous pouvons vaincre le sida – unité entre les gouvernements, le secteur privé et la société civile.


Je vous remercie tous de votre engagement et j’attends avec intérêt de pouvoir œuvrer avec vous à la réalisation de cette mission fondamentale dans les années qui viennent.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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