BAN KI-MOON PLAIDE POUR LA FUSION DES STRUCTURES DE L’ONU CHARGÉES DE L’ÉGALITÉ ENTRE LES SEXES EN UNE ENTITÉ CAPABLE DE MOBILISER LES FORCES DU CHANGEMENT ET DE PRODUIRE DE MEILLEURS RÉSULTATS
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BAN KI-MOON PLAIDE POUR LA FUSION DES STRUCTURES DE L’ONU CHARGÉES DE L’ÉGALITÉ ENTRE LES SEXES EN UNE ENTITÉ CAPABLE DE MOBILISER LES FORCES DU CHANGEMENT ET DE PRODUIRE DE MEILLEURS RÉSULTATS
On trouvera ci-après la déclaration que le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, a faite aujourd’hui au cours du débat informel de l’Assemblée générale sur l’égalité entre les sexes et l’émancipation des femmes :
C’est un honneur pour moi que d’être parmi vous pour ce débat sur un sujet essentiel, deux jours avant la Journée internationale des femmes.
L’égalité entre les sexes et l’émancipation des femmes sont d’importants objectifs en soi. Mais leur réalisation est aussi la condition de l’avènement de sociétés plus saines, plus instruites, plus pacifiques et plus prospères.
Quand les femmes sont pleinement émancipées et participent pleinement à la vie sociale, c’est l’ensemble de la société qui en profite. C’est la seule solution possible pour résoudre les énormes problèmes du monde actuel – règlement des conflits, consolidation de la paix ou lutte contre le sida et pour réaliser tous les autres objectifs du Millénaire pour le développement.
D’innombrables études nous le disent. Les dirigeants réunis en 2005 au Sommet mondial ont affirmé que l’égalité entre les sexes et le respect des droits de l’homme, pour tous, étaient une condition essentielle du développement, de la paix et de la sécurité.
Mais si nous avons bien défini les objectifs mondiaux et pris des engagements à l’échelle mondiale en matière d’égalité entre les sexes et d’émancipation des femmes, nous sommes encore très loin de leur réalisation complète – qu’il s’agisse de la scolarisation des filles, de l’indépendance économique des femmes ou de leur représentation dans les organes de décision.
Dans presque tous les pays, les femmes restent sous-représentées dans les postes de responsabilité. Le travail des femmes demeure sous-évalué, sous-payé, ou même pas payé du tout. Sur plus de 100 millions d’enfants qui vivent dans le monde et ne sont pas scolarisés, la majorité sont des filles. La majorité des 800 millions d’adultes au moins qui ne savent pas lire sont des femmes.
Et surtout, la violence contre les femmes et les filles, dans tous les pays, dans tous les continents, dans toutes les cultures, se perpétue comme si de rien n’était. Cette violence prélève un tribut catastrophique sur la vie des femmes, leur famille, leur société. Si la plupart des sociétés interdisent cette violence, dans les faits, elle est passée sous silence ou tacitement acceptée.
Pour faire changer tout cela, il faut que tous – les femmes et les hommes – travaillent ensemble pour modifier des valeurs et des attitudes qui sont solidement implantées. Cela signifie qu’il faut transformer les relations entre les femmes et les hommes à tous les niveaux de la société. Cela suppose aussi une vraie coopération des gouvernements, des organisations internationales, de la société civile et du secteur privé. Cela signifie enfin que les hommes doivent assumer leurs responsabilités et que les femmes et les filles jouissent pleinement de leurs droits et puissent occuper dans la société la place qui leur revient de droit.
Il faut avancer sur plusieurs fronts à la fois :
• Veiller à ce que les hommes assument leur part des soins du ménage et des soins familiaux;
• Remettre en question les traditions et les coutumes, les stéréotypes, les pratiques dangereuses qui aggravent le sort des femmes et des filles;
• Veiller à ce que les femmes aient bien accès à l’éducation, aux soins, à la propriété, à la terre;
• Investir dans les équipements collectifs pour réduire la charge de travail des femmes et des filles;
• Promouvoir les droits de l’homme et la sécurité, en veillant à ce que les femmes soient à l’abri de la violence;
• Intégrer la question de l’égalité des sexes dans le suivi des résolutions et des décisions des Nations Unies – notamment dans les travaux d’organes récemment créés comme la Commission de la consolidation de la paix et le Conseil des droits de l’homme.
Pour ma part, comme vous le savez, j’ai fait de la parité entre les sexes une considération fondamentale dans la sélection de mon équipe de direction, qui, bien entendu, inclut Mme Asha-Rose Migiro, la très compétente Vice-Secrétaire générale.
Je m’engage à traiter de façon coordonnée les questions d’égalité des sexes – il faut pour cela que l’ensemble du système des Nations Unies collabore à cette tâche et contribue à ce que font déjà les États Membres pour l’égalité entre les sexes et l’émancipation des femmes.
Sur ce sujet, je sais que vous avez étudié des propositions tendant à renforcer l’appareil qui, à l’ONU, s’occupe de la question et que vous a présentées le Groupe d’experts de haut niveau sur la cohérence à l’échelle du système. J’espère que vous étudierez la possibilité de remplacer plusieurs structures existant actuellement par une entité unique, dynamique, qui, à l’ONU, s’occuperait de l’égalité entre les sexes et de l’émancipation des femmes. Une telle entité devrait mobiliser les forces du changement, au niveau mondial, et motiver la recherche de meilleurs résultats, au niveau de chaque pays.
Mesdames et Messieurs, je compte travailler avec vous pendant les années qui viennent à cette cause qui concerne l’humanité tout entière.
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