BAN KI-MOON ENGAGE LES LIBANAIS « À AMORCER UN VRAI DIALOGUE ET À RENONCER À LA VIOLENCE ET À L’INTIMIDATION »
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BAN KI-MOON ENGAGE LES LIBANAIS « À AMORCER UN VRAI DIALOGUE ET À RENONCER À LA VIOLENCE ET À L’INTIMIDATION »
Il demande aux voisins du Liban de respecter scrupuleusement l’unité, l’indépendance et la souveraineté du pays
On trouvera ci-après le texte intégral de l’allocution prononcée par le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, à la Conférence internationale des donateurs pour la reconstruction du Liban, à Paris, le 25 janvier:
Je suis heureux d’être ici avec vous, car la Conférence d’aujourd’hui est d’une importance capitale. Le Président Chirac et le Gouvernement français méritent toute notre gratitude pour le rôle qu’ils jouent à ce moment difficile de l’histoire du Liban. Je suis ravi que M. Siniora et des membres du Gouvernement démocratiquement élu soient parmi nous. Le haut niveau de représentation à cette Conférence démontre que le Liban compte de nombreux amis prêts à contribuer de manière tangible à sa stabilité économique et à son bien-être général.
Lorsque l’idée de la Conférence a été lancée en septembre 2005, les représentants de plusieurs pays et organisations internationales se sont réunis à l’ONU pour témoigner de leur appui au Gouvernement libanais qui venait d’être mis en place. Ils se sont engagés, ensemble, à soutenir le Liban dans les efforts remarquables qu’il faisait pour sortir de sa longue guerre civile.
La guerre qu’Israël et le Hezbollah se sont livrée l’été dernier, dont les effets dévastateurs sur les infrastructures et l’économie libanaises se feront sentir longtemps, a rendu la tenue d’une conférence plus urgente encore.
De toute évidence, la reconstruction physique du pays et la réconciliation nationale, sans lesquelles il n’y aura ni stabilité, ni progrès durables, sont des priorités absolues.
Les Libanais sont déterminés à reconstruire leur pays et à le remettre sur pied. Rarement l’ONU aura-t-elle vu une transition plus rapide des secours d’urgence au travail de développement. Je suis fier que les organismes des Nations Unies et les institutions financières internationales aient pu contribuer à ce retour à la normale. La Force intérimaire des Nations Unies au Liban, renforcée depuis le conflit, a aidé le Gouvernement et les Forces armées libanaises à accomplir diverses tâches de la plus haute importance.
Aujourd’hui, notre tâche est de lever un des obstacles redoutables qui s’opposent au relèvement et au développement du Liban : une dette dangereusement élevée, qui représente actuellement 180% du produit intérieur brut. Les solutions au coup par coup ne mèneront à rien.
C’est pourquoi le Gouvernement libanais a présenté un ensemble de réformes fiscales, économiques et sociales ambitieuses, détaillées et concrètes dont le but premier est de ramener la dette à un niveau viable, de stimuler la croissance et de créer des emplois. Il apparaît aussi, et je m’en félicite, que le Gouvernement est déterminé à atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement au moyen de programmes sociaux. J’engage la communauté internationale à soutenir généreusement ces initiatives.
Il convient de dire aussi que le succès de cette troisième Conférence de Paris pour la reconstruction du Liban se mesurera non seulement au niveau des contributions internationales mais aussi au rythme de l’application des réformes. J’encourage donc tous les Libanais à entamer un processus de concertation dont puisse se dégager un consensus national sur la nécessité et l’intérêt de ces réformes.
Le peuple libanais est connu pour son dynamisme et son sens de l’initiative. Parfois, il a été durement frappé par des événements indépendants de sa volonté. Les derniers bouleversements politiques et financiers ont poussé un grand nombre de jeunes Libanais et Libanaises pleins de talents à aller chercher du travail ailleurs. C’est tragique, car le secteur privé est frappé d’anémie. Si l’exode des compétences continue, il compromettra gravement les chances de progrès. Je suis convaincu que cette conférence peut aider à l’enrayer, et redonner à tous les Libanais l’espoir d’un retour à une paix et à une prospérité durables.
La stabilité politique doit être le fondement de la reprise économique et de la reconstruction. Je demande instamment aux voisins du Liban de respecter scrupuleusement l’unité, l’indépendance et la souveraineté du pays. Il n’y aura de démocratie au Liban que si les dirigeants de ce pays sont libres de décider pour eux-mêmes et de chercher la réconciliation nationale sans craindre les pressions et les interférences extérieures.
Plus généralement, j’engage toutes les parties et toutes les communautés libanaises à amorcer un vrai dialogue et à renoncer à la violence et à l’intimidation. Le pays ne pourra aller mieux que si les Libanais travaillent les uns avec les autres dans l’intérêt général. Seuls le dialogue et la réconciliation de la nation tout entière pourront ramener la stabilité au Liban.
Les communautés du Liban ont vécu des guerres douloureuses et connu de profondes divisions. Pourtant, l’histoire a montré qu’il y a place pour tous les Libanais dans l’incroyable mosaïque sociale qu’elles constituent. Aujourd’hui, le peuple libanais est à nouveau mis à l’épreuve. La façon dont il réagira déterminera non seulement l’avenir du pays mais aussi les perspectives de paix pour l’ensemble du Moyen-Orient. J’engage donc instamment tous les Libanais, quelles que soient leurs convictions politiques ou religieuses, à œuvrer pour que leur pays retrouve la santé économique et puisse devenir prospère et indépendant. Et j’engage la communauté internationale à soutenir leurs efforts. L’Organisation des Nations Unies, quant à elle, restera bien entendu à leurs côtés.
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