En cours au Siège de l'ONU

ONG/624-PI/1792

LA SOIXANTIÈME CONFÉRENCE ANNUELLE DU DÉPARTEMENT DE L’INFORMATION POUR LES ORGANISATIONS NON GOUVERNEMENTALES (ONG) S’EST OUVERTE À NEW YORK

05/09/2007
Communiqué de presseONG/624
PI/1792
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

LA SOIXANTIÈME CONFÉRENCE ANNUELLE DU DÉPARTEMENT DE L’INFORMATION POUR LES ORGANISATIONS NON GOUVERNEMENTALES (ONG) S’EST OUVERTE À NEW YORK


Les participants soulignent la nécessité d’associer la société civile aux efforts de lutte contre les changements climatiques, thème retenu cette année


La soixantième Conférence annuelle du Département de l’information pour les organisations non gouvernementales (ONG) s’est ouverte ce matin au Siège des Nations Unies à New York, dans la salle de l’Assemblée générale.  Plus de

2 000 représentants d’ONG et de la société civile, en provenance de plus de 80 pays, sont attendus au cours des trois jours de cette rencontre, pour faire entendre leur voix sur le thème des « changements climatiques: dans quelle mesure cela nous concerne tous ».


À l’ouverture, le Secrétaire général adjoint à la communication et à l’information, Kiyo Akasaka, a déclaré que cette réunion portait sur l’un des principaux enjeux de notre époque, que le Secrétaire général a identifié comme l’une des priorités de l’Organisation des Nations Unies.  La Conférence DPI/ONG sera l’occasion de réfléchir aux moyens de lutter contre le réchauffement de la planète, à l’approche de la Réunion de haut niveau convoquée par Ban Ki-moon le 24 septembre prochain.


Pour faire face à ce phénomène « qui ne connaît pas de frontières », et dont les conséquences pourraient affecter chacun d’entre nous, la Présidente de l’Assemblée générale, Sheikha Haya Rashed Al Khalifa, a estimé que toutes les parties prenantes devaient joindre leurs forces.  Dans ce contexte, l’élan de la société civile peut être mis à profit pour lancer des initiatives de terrain et sensibiliser l’opinion publique.


Mais s’il s’agit d’une responsabilité collective, la Présidente a souligné la nécessité de réfléchir à des stratégies susceptibles d’accompagner, voire de soutenir, la croissance économique des pays, notamment en mettant l’accent sur les transferts de technologies vers les plus défavorisés.  Comme l’a expliqué le Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), Achim Steiner, un pays comme l’Allemagne a pu devenir le premier producteur mondial d’électricité à base d’énergies renouvelables sans pour autant ralentir sa croissance économique.


De l’avis de la Vice-Secrétaire générale des Nations Unies, Asha-Rose Migiro, combattre le réchauffement de la planète est aussi une occasion de rompre avec le passé, de s’engager dans des voies de développement économiques respectueuses de la biodiversité et des divers capitaux naturels.  C’est d’autant

plus vrai que les pays en développement sont les premières victimes des changements climatiques, alors que ce sont les pays développés qui en sont les plus responsables, a souligné de son côté Joan Kirby, la Présidente du Comité exécutif des ONG travaillant avec le DPI.


Au cours d’une table ronde, organisée cet après-midi sur le thème des « Preuves scientifiques des changements climatiques », plusieurs panélistes ont évoqué les conclusions du rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIECC), qui a apporté au printemps dernier les preuves irréfutables du réchauffement climatique et de ses conséquences néfastes.  Selon les dernières estimations du Groupe, les températures augmenteront de 1,9 à 6,6 degrés d’ici à la fin du siècle et le niveau des mers de 59 centimètres.  Les manifestations les plus perturbantes des changements climatiques sont actuellement observées en Afrique, où se pose un problème d’insécurité alimentaire directement lié aux menaces qui pèsent sur l’agriculture et la pêche.  Des mesures vigoureuses d’atténuation et d’adaptation seront donc indispensables, a estimé un des experts, qui a en particulier préconisé aux gouvernements de s’adapter à la variabilité annuelle du climat en cours et de renforcer le recrutement des personnels qualifiés dans les services météorologiques en Afrique.


La Conférence DPI/ONG poursuivra ses travaux demain, jeudi 6 septembre à partir de 10 heures, en tenant quatre tables rondes.



SOIXANTIÈME CONFÉRENCE ANNUELLE DU DÉPARTEMENT DE L’INFORMATION POUR LES ORGANISATIONS NON GOUVERNEMENTALES, INTITULÉE « LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES: NOUS SOMMES TOUS CONCERNÉS »


Déclarations liminaires


M. KIYOAKASAKA, Secrétaire général adjoint à la communication et à l’information, a déclaré que cette réunion portait sur l’un des principaux enjeux de notre temps que le Secrétaire général a identifié comme l’une des priorités de notre Organisation: les changements climatiques et l’impact qu’ils peuvent avoir sur chacun d’entre nous.  Il s’est déclaré satisfait que ce thème ait été retenu comme le thème principal de cette Conférence DPI/ONG.  Elle constitue l’une des manifestations importantes organisées sous l’égide des Nations Unies concernant cette question, avant la Réunion de haut niveau du 24 septembre, convoquée par le Secrétaire général; la parution en novembre du rapport sur le développement humain et de celui du Groupe d’experts intergouvernemental sur les changements climatiques; et de la Conférence de Bali, qui sera organisée en décembre. 

M. Akasaka a émis l’espoir que les délibérations qui se tiendront pendant les trois jours à venir contribueront à cette série d’efforts continus déployés au niveau mondial en vue de trouver des solutions collectives et individuelles à ce défi urgent.  C’est seulement à travers de telles interactions que nous pourrons faire une différence, a conclu le Secrétaire général adjoint.


Mme MARJORIE TIVEN, Commissaire de la ville de New York pour les Nations Unies, a souhaité la bienvenue aux conférenciers au nom du maire de New York,

M. Michael Bloomberg.  L’intervenante a insisté sur le caractère « vitale » de la question du réchauffement climatique, une question qui a été négligée depuis trop longtemps.  Mme Tiven a également souligné les efforts conjoints engagés par l’administration de la ville de New York pour mettre sur pied un plan destiné à lier prospérité économique et respect de l’environnement.  Les mesures adoptées en ce sens, a-t-elle précisé, doivent accompagner les politiques d’emploi, de sécurité ou encore celles intéressant le développement de nos structures et installations touristiques. 


Mme Tiven a poursuivi en indiquant que d’ici à 2030, la ville de New York compterait un million d’habitants supplémentaires, une telle croissance devant tenir compte de l’impact des effets du réchauffement climatique qui rendront plus vulnérables tout particulièrement les mégalopoles côtières.  Enfin, Mme Tiven a rappelé qu’en décembre dernier, le maire de New York, Michael Bloomberg, avait défini un plan de développement urbain vert afin de faire de New York la première ville écologique des États-Unis.  Vingt et une initiatives ont été établies, l’accent étant mis sur cinq domaines prioritaires, à savoir la terre, l’air, les moyens de transport, l’eau et l’énergie, a conclu Mme Tiven. 


SHEIKHA HAYA RASHED AL KHALIFA (Bahreïn), Présidente de la soixante et unième session de l’Assemblée générale, a déclaré que la présence de la société civile était indispensable pour relever le défi que constituent les changements climatiques.  Ce phénomène, a-t-elle ajouté, ne connaît pas de frontière et concerne chacun d’entre nous.  Ainsi, le rapport du Groupe d’experts intergouvernemental a confirmé la relation directe et indiscutable qui existe entre les activités humaines et le réchauffement de la planète.  Or, nous savons que des catastrophes climatiques encore plus importantes que celles que nous avons déjà observées se produiront à l’avenir.  L’élan de la société civile dans la lutte contre ce phénomène peut être mis à profit pour lancer des initiatives sur le terrain et sensibiliser l’opinion publique aux actions susceptibles d’améliorer la situation.  Nous avons un impératif moral, a-t-elle affirmé, de protéger notre environnement: c’est une responsabilité commune pour les pays pauvres comme pour les pays riches, les pays développés ou en développement.  Toute mesure conçue pour résoudre le problème que constituent les changements climatiques, a précisé la Présidente de l’Assemblée générale, ne peut cependant se faire au détriment de la croissance économique, mais doit au contraire s’intégrer dans les efforts de développement, notamment en mettant l’accent sur les transferts de technologies vers les pays les plus défavorisés.  Nous savons très bien que l’augmentation du nombre de catastrophes naturelles aura un impact sur des sociétés déjà fragilisées.  C’est pourquoi, a-t-elle souligné, il faut que tous les pays soient prêts à passer à l’action.  Sans la participation de tous les secteurs de la société, a souligné la Présidente de l’Assemblée générale, nous ne saurons atteindre nos objectifs.  Or, les Nations Unies sont le lieu idéal pour coordonner les efforts des différents acteurs, a-t-elle rappelé.  La relation entre l’ONU et la communauté des ONG trouve ses bases dans nos chartes respectives et la présente Conférence illustre la fermeté des liens qui existent entre l’ONU et les ONG, a-t-elle conclu.


Mme ASHA ROSE MIGIRO, Vice-Secrétaire générale des Nations Unies, a salué, au nom du Secrétaire général de l’ONU, actuellement en déplacement au Soudan, la présence des très nombreux représentants d’organisations non gouvernementales (ONG) et de la société civile.  Mme Migiro a également remercié ces participants pour leur rôle dans la mobilisation croissante à l’échelle mondiale des opinions publiques dans des domaines tels que les droits de l’homme et la paix et la sécurité humanitaires.  Aujourd’hui, a-t-elle ajouté, le partenariat entre les Nations Unies et la communauté des ONG touche virtuellement tous les secteurs clefs de l’action des Nations Unies dans le monde, y compris le défi posé par les effets du réchauffement climatique sur l’environnement.


La Vice-Secrétaire générale a ensuite évoqué les travaux du Groupe d’experts intergouvernemental sur les changements climatiques qui, a-t-elle dit, a apporté les preuves scientifiques de ce phénomène dû pour l’essentiel aux activités de l’homme.  Mme Migiro a indiqué que les effets du phénomène étaient déjà visibles, poussant les pays à définir un processus de développement planétaire nouveau et durable.  De l’avis de la Vice-Secrétaire générale, combattre les réchauffements climatiques représente une opportunité de rompre avec le passé, de s’engager dans des voies de développement économiques respectueuses de la biodiversité et des divers capitaux naturels.


Rappelant que le Secrétaire général des Nations Unies a fait des changements climatiques l’une des priorités de son mandat, Mme Migiro a estimé que relever un tel défi requérait un effort conjoint, associant ensemble les gouvernements, le secteur privé et les acteurs de la société civile.  De ce point, a-t-elle encore dit, des engagements importants ont déjà été pris, dans le cadre notamment de l’Union européenne pour réduire de 20% les émissions de gaz à effet de serre.  La Vice-Secrétaire générale a par ailleurs salué les efforts du Brésil pour contrer la déforestation de l’Amazonie, ou encore ceux de la Chine et de l’Inde en vue de réduire la consommation d’énergie de ces pays.  Pour ce qui est de l’Organisation elle-même, elle a indiqué que la rénovation du Siège, à New York, s’effectuerait en tenant compte de la nécessité d’adapter les bâtiments de l’ONU à la « révolution verte. » 


Mme Migiro a, en conclusion, appelé les États Membres à redoubler d’efforts pour sensibiliser leur population à la Réunion de haut niveau sur les changements climatiques qui aura lieu dans deux semaines à New York.  L’objectif de tous à ce stade est de parvenir à un accord global dans le cadre de la Conférence de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques qui se tiendra à Bali en décembre prochain, a-t-elle dit. 


M. ACHIM STEINER, Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), s’est déclaré heureux de voir les ONG siéger aux places habituellement réservées aux États Membres, car cela témoigne des responsabilités qui incombent à tous les acteurs.  Les changements climatiques sont en effet un défi universel qui ne pourra être résolu qu’en joignant nos efforts, a-t-il souligné.  Un peu plus tôt cette année, un rapport scientifique, celui du Groupe d’experts intergouvernemental, a attiré l’attention sur la gravité du problème posé par le réchauffement climatique et sur ses conséquences à moyen terme, a souligné M. Steiner.  Le réchauffement climatique touche à tous les aspects de l’ensemble des activités de tous les acteurs en présence.  Quel type de croissance économique voulons-nous obtenir? a-t-il ensuite demandé.  Une croissance économique qui respecte notre environnement ou une croissance économique qui le détruit?  Cette question est également liée à celle de l’équité, puisque ce sont les pays les plus pauvres qui supportent les conséquences les plus graves des changements climatiques, alors que ce sont les pays les plus riches qui en sont à l’origine.  Rappelant qu’un millième du PIB mondial sur 30 ans serait nécessaire pour mettre en place des mesures d’atténuation efficaces, M. Steiner a indiqué que cet effort ne devait pas être consenti de la même manière par tous les pays.  Les changements climatiques peuvent être perçus comme un défi, mais aussi comme une chance, a-t-il noté.  Ainsi, un pays comme l’Allemagne a pu devenir le premier producteur mondial d’électricité à base d’énergies renouvelables sans que cela se fasse au détriment de sa croissance économique.  Souvent blâmées, les Nations Unies ont pourtant su mobiliser les acteurs mondiaux en vue de lutter contre les changements climatiques.  Avant de conclure, M. Steiner a lancé un appel à la société civile pour redynamiser son élan en faveur de cette lutte.


Mme JOAN KIRBY, Présidente du Comité exécutif des organisations non gouvernementales travaillant avec le Département de l’information, a souligné la dimension planétaire et « considérable » des défis en matière de réchauffement climatique.  Elle a insisté sur la nécessité des politiques à répondre à ce défi, « dont le Secrétaire général des Nations Unies a fait l’une des priorités de son mandat ».  Mme Kirby a ensuite relevé le caractère injuste des effets des changements climatiques, les pays riches ayant continué de prospérer au cours des dernières décennies tandis que leurs émissions de gaz à effet de serre ont donné lieu au problème auquel nous faisons désormais face ».  L’intervenante a ajouté que c’était les pays pauvres qui, demain, seraient les premiers à subir la gravité accrue des sécheresses, des inondations, de la faim et des maladies qu’entraîne le réchauffement climatique.  La crise du Darfour a été décrite comme étant la conséquence de plus de 20 ans de sécheresse qui avait précédé l’éclatement du conflit, encore expliqué Mme Kirby.  C’est pourquoi, elle a souhaité une participation active et nombreuse de tous à l’occasion des ateliers et tables rondes organisés dans le cadre de la présente Conférence. 


Mme RENATE BLOEM, Présidente de la Conférence des organisations non gouvernementales travaillant avec le Département de l’information (DPI), a estimé que la question des changements climatiques, à l’ordre du jour de la présente Conférence, était essentielle pour la communauté internationale.  Même dans les pays les plus récalcitrants, les gouvernements se rendent aujourd’hui compte que les catastrophes naturelles de plus en plus fréquentes sont liées aux activités humaines, même lorsqu’elles sont involontaires.  La Convention d'Aarhus, qui règlemente l’accès à l’information, la participation du public au processus décisionnel et l’accès à la justice en matière d’environnement, a rappelé

Mme Bloem, indique que le développement ne peut se faire qu’avec la participation de toutes les parties prenantes, y compris la société civile.  Même si elle ne concerne que les pays couverts par la Commission économique des Nations Unies pour l’Europe (CEE), cet instrument pourrait constituer un précédent pour d’autres pays tentés de prendre en compte le point de vue des ONG dans l’élaboration de leurs mesures, a suggéré Mme Bloem.


M. RICHARD JORDAN, Président de la soixantième Conférence annuelle du Département de l’information pour les ONG, a indiqué qu’exactement 2 506 participants venus de 80 pays s’étaient inscrits pour la présente Conférence, dont « 400 représentent des associations de jeunes ».  Cette Conférence, a-t-il dit, aidera à réfléchir sur les raisons du manque de progrès en ce qui concerne la lutte contre les effets néfastes du réchauffement climatique.  M. Jordan, après être revenu sur le programme détaillé de la présente Conférence, a souhaité que la déclaration finale contribue à mieux comprendre les défis posés par ce phénomène qui « engage l’avenir de la communauté humaine tout entière ». 


Table ronde intitulée « Preuves scientifiques des changements climatiques »


M. ANDREW REVKIN, journaliste au New York Times et animateur du débat, a déclaré que le passage à long terme serait l’enjeu le plus important dans la question de l’évolution du climat.  Il a rappelé que dès 1932, le quotidien pour lequel il travaille avait prévu un « grand déluge » lié à la fonte des glaciers.  En 1956, des études avaient établi que les émissions de C02 étaient anormalement élevées, ce qui explique que les préoccupations liées à l’évolution du climat ne datent pas d’hier, a-t-il ajouté, avant de présenter les panélistes.


M. MICHAEL OPPENHEIMER, titulaire de la chaire Albert G. Milbank de géosciences et affaires internationales de la Woodrow Wilson School et du département des géosciences de l’Université de Princeton, a concentré sa présentation sur quatre conséquences de l’évolution du climat.  Il a cité tout d’abord le niveau des précipitations, qui risque de devenir anormalement élevé dans certaines zones géographiques et anormalement bas dans d’autres.  Il a ensuite expliqué que les écosystèmes étaient vulnérables à l’évolution du climat, notamment les récifs coraliens, qui sont des zones de biodiversité extraordinaire.  Toutefois, a-t-il fait remarquer, la faune et la flore qui les composent sont pour un certain nombre d’espèces en voie de disparition.  Un réchauffement de plus de 30% signifierait leur arrêt de mort pur et simple, a prévenu M. Oppenheimer.  Au Groenland, la calotte glaciaire est en train de fondre, ainsi que dans l’Arctique et dans l’Antarctique.  D’autres graves conséquences seraient à redouter en ce qui concerne la sécurité alimentaire; la protection des régions côtières, menacées par la montée du niveau de la mer; ainsi que la santé des individus, exposés à des chaleurs caniculaires, qui ont déjà fait en Europe les ravages que l’on sait pendant l’été 2003.  Évoquant enfin les plans d’évacuation, le professeur Oppenheimer a expliqué que la catastrophe provoquée par l’ouragan Katrina devait inciter les gouvernements à mettre en place des mesures appropriées, avec la participation indispensable de la société civile.


M. ZHENLIN CHEN, Directeur général adjoint de la direction météorologique du Ministère de la coopération internationale de la Chine, a évoqué les conclusions des trois groupes de travail du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution des changements climatiques (GIECC), dont le président présentera un rapport en novembre prochain.  Préoccupé par la fonte des glaciers et la montée du niveau de la mer de 17 centimètres en l’espace d’un siècle, M. Chen a indiqué que le réchauffement était très bien réparti sur l’ensemble de la planète et de l’atmosphère et pas seulement concentré dans quelques régions.  Selon les dernières estimations du Groupe d’experts intergouvernemental, les températures augmenteront de 1,9 à 6,6 degrés d’ici à la fin du siècle, le niveau des mers de 59 centimètres et les catastrophes naturelles, comme les ouragans et les typhons, deviendront plus fréquentes et plus dévastatrices.  Le panéliste a expliqué que les pays en développement étaient les plus vulnérables à cette évolution du climat, et ce, malgré l’incertitude qui résulte des faiblesses du Réseau d’observation global des changements climatiques, dont l’implantation n’est pas toujours suffisante selon les régions.  Dans ce contexte, l’action de la société civile et des ONG serait indispensable pour fournir des données plus précises.


M. NIRIVOLOLONA RAHOLIJAO, Chef du service de recherche appliquée, Centre météorologique de Madagascar, a évoqué la situation de l’un des continents les plus vulnérables aux effets de l’évolution du climat: l’Afrique.  Le rapport du GIECC établit que la tendance au réchauffement du climat se poursuivra en Afrique.  Même si le système climatique africain reste très complexe et est loin d’être entièrement maîtrisé, le Groupe d’experts intergouvernemental a établi une tendance à la hausse des températures dans la région.  Il conclut à un taux de réchauffement supérieur à la moyenne mondiale et plus important dans les régions tropicales sèches que dans les zones arides ou semi-arides.  Pour ce qui concerne les précipitations annuelles, elles s’intensifieront dans les années à venir dans certaines régions, tandis que la sècheresse devrait persister dans d’autres, même si les données sont loin d’être complètes.  Le Groupe d’experts a mis l’accent dans son rapport sur les menaces qui pèsent sur la sécurité alimentaire, en particulier sur les conséquences du réchauffement sur les activités de pêche et agricoles.  Des mesures d’atténuation et d’adaptation vigoureuses seront donc indispensables, a estimé M. Raholijao, qui a préconisé aux gouvernements de s’adapter à la variabilité annuelle du climat en cours et de renforcer le recrutement des personnels qualifiés dans les services météorologiques africains.  Des partenariats entre les ONG et ces services seraient indispensables dans ce contexte, a-t-elle ajouté.


Débat interactif


Quelques questions ont été posées par les ONG à l’issue des exposés.  Comment la puissance associée de toutes les ONG participant à la présente Conférence peuvent-elles imposer un changement aux gouvernements? a demandé un représentant.  Un des panélistes a répondu que le meilleur moyen pour ces ONG serait de faire individuellement la différence sur le terrain et de revenir l’an prochain présenter leur bilan.  Un autre intervenant a souhaité savoir quelles étaient les possibilités de remplacer les combustibles fossiles par l’énergie solaire?  La première mesure qui peut être suggérée en la matière serait, selon l’un des experts, de fixer des prix très élevés pour le charbon ou d’imposer des taxes importantes pour les émissions de CO2 afin de réduire le coût des énergies renouvelables.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.