En cours au Siège de l'ONU

ECOSOC/6292

LE CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL ACHÈVE SON DÉBAT SUR LES ACTIVITÉS OPÉRATIONNELLES

12/07/2007
Conseil économique et socialECOSOC/6292
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

LE CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL ACHÈVE SON DÉBAT SUR LES ACTIVITÉS OPÉRATIONNELLES


(Publié tel que reçu)


Le Conseil économique et social a clos, ce matin, son débat consacré aux activités opérationnelles des Nations Unies au service de la coopération internationale pour le développement, en se penchant sur le suivi des recommandations de l'Assemblée générale en la matière et sur la coopération entre pays en voie de développement.


Le débat était animé par M. Sha Zukang, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, qui a relevé que le contexte du développement a beaucoup changé depuis le dernier examen triennal des activités opérationnelles en 2004.  L'accent est en effet davantage placé aujourd'hui sur la notion de responsabilité nationale en matière de développement et de nouveaux acteurs ont fait leur apparition.  On constate aussi un renforcement de la coopération pour le développement entre pays du Sud.  Des défis demeurent toutefois pour renforcer les capacités au niveau des États et améliorer la disponibilité des financements - le volume général de l'aide financière des pays du Nord ayant diminué tandis que l'aide des pays émergents est en augmentation.


Au cours du débat de ce matin, certaines délégations se sont félicitées de l'accent mis sur le renforcement des capacités au niveau national, sur la responsabilisation des acteurs nationaux s'agissant de développement de leur propre pays et sur le respect des priorités et des besoins locaux.  Certains intervenants ont relevé l'importance excessive dans le financement des activités de développement des Nations Unies des contributions affectées par rapport aux contributions non affectées.  Compte tenu du caractère quelque peu imprévisible du financement, les institutions du système des Nations Unies ne sont pas vraiment maîtresses de leurs budgets, leurs activités étant tributaires des priorités des donateurs, a-t-il été souligné.  Il est indispensable que les activités des Nations Unies soient appuyées par des financements prévisibles et pluriannuels, ont insisté plusieurs orateurs.  Plusieurs délégations ont plaidé en outre pour le renforcement et la clarification du rôle de coordonnateur résident.  Une délégation a relevé des difficultés opérationnelles dues à la diversité des règles et procédures existantes. 


Des représentants des États suivants ont participé au débat: Pakistan au nom du Groupe des 77 et de la Chine, Portugal au nom de l'Union européenne, Suisse, Fédération de Russie, Australie, Japon, Bélarus, Indonésie, Venezuela, Canada, Nouvelle-Zélande, Algérie, Norvège, Soudan, Chine, États-Unis, Brésil, Angola, Inde et Cap-Vert.  Le Directeur exécutif du Programme alimentaire mondial est également intervenu.


Le Conseil a par ailleurs décidé d'entériner une proposition de modification du statut du Programme alimentaire mondial contenue dans le Rapport du Conseil d'administration du PAM (E/2007/36), visant notamment l'annualisation de l'examen du rapport de l'Inspecteur général.   Le Conseil a en outre pris note des rapports qui lui ont été soumis au titre des activités opérationnelles du système des Nations Unies au service de la coopération internationale pour le développement (et dont les résumés figurent dans le présent compte rendu et celui portant sur la séance d'hier matin).


Lors de sa prochaine séance plénière officielle, lundi prochain à 10 heures, le Conseil ouvrira son débat sur les questions humanitaires.  Demain après-midi, à 15 heures, le Conseil tiendra un débat informel sur la question du passage de la phase des secours à celle de l'aide au développement et une discussion informelle sur le Burundi.


Coopération économique et technique entre pays en développement et suite donnée aux recommandations de l'Assemblée générale et du Conseil


Documentation


Le rapport du Comité de haut niveau sur la coopération Sud-Sud (A/62/39) rend compte des travaux de sa quinzième session, tenue du 29 mai au 1er juin 2007 et présente les décisions adoptées.  Ainsi, en vertu de sa décision 15/1, le Comité encourage tous les États Membres à approfondir, à intensifier et à renforcer la coopération Sud-Sud, notamment dans le cadre de la coopération triangulaire, dans tous ses aspects, et ce au titre d'un processus permanent et vital qui doit permettre de relever les défis auxquels font face les pays du Sud, particulièrement les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement, ainsi que les pays sortant d'un conflit ou d'une situation de crise.  Il encourage la communauté internationale, et en particulier les institutions financières internationales, à prêter leur concours aux pays en développement.  Il constate enfin qu'il est nécessaire de renforcer et de dynamiser davantage la coopération Sud-Sud et invite l'Assemblée générale à envisager de convoquer, en 2008 ou au plus tard au premier semestre de 2009, une conférence de haut niveau des Nations Unies sur la coopération Sud-Sud.


Le rapport du Secrétaire général sur l'examen triennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies (A/62/73 – E/2007/52) passe en revue les activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies et examine la question de savoir si elles répondent aux attentes des États Membres telles qu'elles ont été exprimées dans la résolution 59/250 de l'Assemblée générale et le Document final du Sommet mondial de 2005.  Il rappelle que les activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies doivent répondre avec souplesse aux besoins de développement des pays membres bénéficiaires, et être en accord avec leurs propres politiques et priorités de développement.  Elles reposent sur les principes fondamentaux d'universalité, de financement volontaire et à titre gracieux, de neutralité et de multilatéralisme.


Le rapport souligne que les connaissances, les compétences et les ressources mises à la disposition des pays membres par quelque 40 fonds, programmes, organismes et autres entités du système des Nations Unies pour le développement sont d'une ampleur et d'une diversité sans pareille, offrant une vaste réserve de ressources pour les pays.  La configuration actuelle, au niveau national, du système des Nations Unies pour le développement ne permet toutefois pas aux pays en développement d'avoir le meilleur accès possible à toutes les ressources qu'offre le système.  Aussi, des efforts particuliers sont maintenant déployés pour faire en sorte que le système des coordonnateurs résidents, les bilans communs de pays et le Plan-cadre des Nations Unies pour l'aide au développement accordent une plus grande place aux organismes non résidents, y compris les institutions spécialisées et autres entités mondiales et régionales. 


Il reste des difficultés à surmonter pour rendre le système des Nations Unies pour le développement plus cohérent et plus efficace; aussi, le rapport décrit et analyse les efforts en cours et les derniers résultats obtenus.  Il souligne notamment que l'efficacité et la viabilité des activités de renforcement des capacités soutenues par les Nations Unies risquent d'être compromises si les efforts ne sont pas adaptés à la capacité technique et financière des gouvernements bénéficiaires et autres institutions nationales de poursuivre ces activités sans appui extérieur.  Il indique en outre que le caractère imprévisible du financement des fonctions fondamentales des organismes des Nations Unies qui s'occupent du développement les empêche dans bien des cas de combiner efficacement leur rôle directeur sur le plan normatif avec l'exécution des programmes opérationnels et limite la capacité du système de s'acquitter de sa mission d'ensemble.  Enfin, le rapport préconise que soient mises en place des procédures plus ouvertes pour permettre aux pays en développement d'avoir un meilleur accès à l'ensemble des mandats normatifs et opérationnels des institutions spécialisées et des entités du système des Nations Unies, ainsi qu'aux compétences dont elles disposent.


Le rapport du Secrétaire général sur l'analyse statistique globale du financement des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies (A/62/74 – E/2007/54) présente le recueil annuel de statistiques des activités opérationnelles établi pour le débat du Conseil économique et social en y ajoutant une perspective pluriannuelle, et en intégrant l'information et les statistiques disponibles.  Une compréhension meilleure et plus cohérente des activités opérationnelles et des tendances de l'action des organismes des Nations Unies concernant le développement, l'humanitaire et l'environnement suppose que l'on accélère les efforts actuellement menés dans ces organismes pour normaliser les données et les pratiques statistiques afin d'améliorer la qualité, la ponctualité et la comparabilité des données, souligne le rapport.  Il faut donc donner la priorité à l'amélioration de la couverture, de la qualité et de la comparabilité des données et des rapports financiers sur les activités opérationnelles du système des Nations Unies de façon cohérente et flexible qui puisse s'adapter à l'architecture évolutive du système des Nations Unies.  À cette fin, le rapport recommande de créer un système global et viable de collecte et de publication de données financières pour les activités opérationnelles du système des Nations Unies.


Débat général


Ouvrant le débat sur la coopération économique et technique entre pays en développement et la suite donnée aux recommandations de l'Assemblée générale et du Conseil, M. SHA ZUKANG, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a précisé que le Conseil allait débattre de l'application de la résolution 59/250 (2004) de l'Assemblée générale concernant l'examen triennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies, qui pose des lignes directrices de l'action des Nations Unies au niveau national.  Le cadre de ces activités est le renforcement de l'efficacité des Nations Unies et l'aide aux pays en voie de développement dans leurs efforts de réalisation des objectifs internationalement convenus de développement, y compris les Objectifs du Millénaire pour le développement.  Les activités doivent aussi pouvoir s'appuyer sur les expériences acquises et les bonnes pratiques.  Le Conseil peut maintenant évaluer les résultats de l'application de la résolution 59/250 et proposer des domaines à renforcer. 


Depuis l'examen triennal de 2004, le contexte du développement a beaucoup évolué, a souligné M. SHA.  On insiste davantage aujourd'hui sur la notion de maîtrise nationale en matière de développement et de nouveaux acteurs ont fait leur apparition dans ce secteur.  On constate de même un renforcement de la coopération au développement entre pays du Sud.  Des défis demeurent toutefois en termes de manque de capacité au niveau des États, de disponibilité des financements et de rapport entre financements affectés et non affectés; le volume général de l'aide financière des pays du Nord a diminué, tandis que l'aide des pays émergents est en augmentation.  Le Conseil peut maintenant faire le bilan des examens triennaux précédents et discuter de l'impact des efforts pour le développement.  Le Secrétariat du Conseil préparera, sur la base des débats, un document de synthèse.


M. MUNIR AKRAM (Pakistan, au nom du Groupe des 77 et la Chine) a souligné que les délibérations sur les activités opérationnelles revêtent une importance particulière car elles permettent de canaliser tous les processus engagés en matière d'activités opérationnelles.  Il a estimé que les caractéristiques des activités opérationnelles des Nations Unies pour le développement doivent rester l'universalité, la neutralité et le multilatéralisme.  Les activités opérationnelles doivent pouvoir réagir aux besoins des pays en matière de développement et ce, de manière flexible.  Elles devraient être dirigées dans l'intérêt des pays bénéficiaires à leur demande et suivant leurs politiques et priorités.  Il faut renforcer le partenariat mondial pour le développement, a-t-il ensuite souligné.  Les partenaires devraient appuyer la réalisation des objectifs et des buts fixés par les stratégies nationales.  Le système des Nations Unies dans son ensemble, les institutions de Bretton Woods et les donateurs bilatéraux devraient reconnaître la responsabilité des pays en développement et harmoniser leurs programmes de coopération avec les stratégies de développement des pays en développement.  D'autre part, il est impératif de garantir que la base d'aide fournie par l'ONU pour le développement soit appropriée et continue de croître.  Le déséquilibre entre les ressources de base et les autres sape la cohérence des programmes de développement.  De surcroît, la part des ressources de base que reçoit l'ensemble des Nations Unies ne cesse de chuter, s'est-il inquiété. 


Les principes directeurs des activités opérationnelles devraient davantage viser d'efficacité, a poursuivi le représentant.  La cohérence au niveau national et international requiert en outre l'implication des institutions de Bretton Woods.  Il n'y a pas de solution adéquate pour tous, a-t-il fait observer, arguant qu'il ne devrait pas y avoir de restrictions dans les capacités et la souveraineté des gouvernements nationaux dans la détermination de leurs priorités et le choix de leurs partenaires du développement.  La coopération Sud-Sud est complémentaire à la coopération Nord-Sud, a-t-il ajouté.  Elle permet l'échange de bonnes pratiques entre pays en développement.  Des efforts doivent donc être faits pour promouvoir la coopération Sud-Sud et la coopération triangulaire.  Parmi les autres recommandations du représentant pakistanais figurent la prise de conscience de la nécessité de promouvoir les capacités nationales des pays en développement et l'importance d'assurer l'accès des pays en développement aux nouvelles technologies de l'information et de la communication.  Pour conclure, il s'est dit préoccupé que l'inclusion des questions de droits de l'homme et de parité dans les objectifs de la coopération au développement, valeurs qui devraient être promues dans tous les pays et pas uniquement les pays en développement, ne provoque une discrimination à l'égard des pays en développement et ne soit utilisée pour introduire de nouvelles conditionnalités dans l'aide internationale au développement.


M. FRANCISCO XAVIER ESTEVES (Portugal, au nom de l'Union européenne) s'est félicité que des progrès ont été réalisés depuis le dernier examen triennal des activités opérationnelles, notamment en matière d'amélioration de l'efficacité des fonds, programmes et institutions spécialisées.  Toutefois, des efforts supplémentaires peuvent être faits pour permettre au système des Nations Unies de faire face aux nouveaux défis.  Les réformes en cours doivent être approfondies pour créer une ONU véritablement unie et un vrai partenariat pour aider les pays en développement.  M. Esteves s'est à cet égard réjoui de la mise en œuvre d'instruments communs de programmation et d'évaluation des pays.  Le système est en outre mieux à même aujourd'hui de contribuer au renforcement des capacités, a-t-il poursuivi.  Toutefois, des efforts supplémentaires sont requis pour renforcer la capacité des équipes de pays à soutenir la promotion, par les États, des droits de l'homme et à mettre leurs efforts en adéquation avec les mécanismes des Nations Unies en matière de droits de l'homme.  L'Union européenne considère en outre que la coopération Sud-Sud doit être partie intégrante des efforts conjoints de développement, a ajouté M. Esteves.  Le système des Nations Unies devrait aider les pays en développement à établir des liens plus forts entre les activités opérationnelles et la poursuite des Objectifs du Millénaire pour le développement. 


Le représentant européen a également fait observer que l'efficacité des efforts internationaux pour enrayer les crises et gérer les situations post-conflits est particulièrement cruciale pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  À cet égard, il a déploré les lacunes dont souffre encore le processus de transition d'une sortie de crise au relèvement en vue d'assurer un développement durable, notamment en termes de division du travail, d'établissement des priorités et de financement.  Dans les situations de transition, le système des Nations Unies doit mettre au point une réponse cohérente, coordonnée et efficace.  À cet égard, M. Esteves a souligné le rôle essentiel du coordonnateur résident pour la coordination des activités opérationnelles sur le terrain; il faut lui assurer l'autorité suffisante à cet égard.  S'agissant du financement des activités opérationnelles, M. Esteves a insisté sur l'importance d'assurer sa prévisibilité et son efficacité.  À cet égard, le «code de conduite» offre une bonne occasion de diminuer les problèmes de financement.  Il a fait observer qu'il y a un lien entre l'efficacité des différents organes de l'ONU et la volonté des donateurs de fournir un financement de qualité.  Puis, il a expliqué que l'Union européenne est prête à envisager une augmentation de son financement regroupé, plutôt que le financement de projets individuels.  Il a ainsi appelé l'ONU à réfléchir à un cadre budgétaire consolidé qui montre dans la transparence les différentes sources de financement. 


M. OLIVIER CHAVE (Suisse) a relevé deux aspects particulièrement importants de l'examen triennal des activités opérationnelles, soit le financement et la cohérence.  En matière de financement, le représentant a relevé l'importance excessive de la part des fonds affectés par rapport aux fonds non affectés.  Compte tenu du financement quelque peu imprévisible, les organisations des Nations Unies ne sont pas vraiment maîtresses de leurs budgets, leurs activités étant tributaires des priorités des donateurs plutôt que des mandats multilatéraux et les responsabilités trop compliquées à répartir.  Des solutions doivent être trouvées à ce manque d'efficacité et la Suisse estime que la notion de « bon financement multilatéral » devrait être développée et appliquée, basée en particulier sur la prévisibilité et la qualité des financements et les engagements pluriannuels.  Les contributions extrabudgétaires, un élément important du financement des Nations Unies, devraient être mieux alignées sur les priorités opérationnelles.  Par ailleurs, la Suisse estime que toute nouvelle forme de financement devrait être évaluée dans le contexte de sa capacité à mobiliser durablement des ressources supplémentaires et à renforcer la cohérence des processus de planification.


En ce qui concerne la cohérence, le représentant a relevé que, malgré la grande variété des compétences techniques au sein du système des Nations Unies, les plans-cadres pour l'aide au développement ne peuvent pas répondre complètement aux attentes et priorités des gouvernements partenaires.  La taille relativement restreinte du système exige la fixation de priorités claires.  Les programmes conjoints sont une extension naturelle des plans-cadres pour l'aide au développement.  Ils constituent l'une des meilleures manières de traduire des objectifs systémiques communs en activités opérationnelles conjointes visant des objectifs partagés.  Ces programmes sont en outre un point d'entrée pour les contributions spécifiques des agences non résidentes ou spécialisées.  Mais il faudra accorder une plus grande attention aux cycles de planification des institutions, et synchroniser ces cycles avec les instruments de planification nationaux, a estimé le représentant suisse, qui a déploré l'existence de trop nombreuses institutions spécialisées incapables de planifier correctement leur action.  Ces institutions devraient être incitées à déléguer davantage d'autorité à leurs représentants nationaux et adopter une planification pluriannuelle.


M. MIKHAIL SAVOSTIANOV (Fédération de Russie) a déclaré que son pays est sensible au rôle central de l'examen triennal des activités opérationnelles, estimant que ce rôle doit demeurer inchangé: les décisions prises dans le cours de cet examen sont en effet à la base des activités opérationnelles.  L'examen intergouvernemental est l'un des mécanismes les plus efficaces, il doit donc être maintenu, quitte à être exploité de manière plus efficace.  Par ailleurs, il n'y a pas de difficulté à examiner, dans le cadre de l'examen triennal, des activités opérationnelles de l'ensemble des institutions spécialisées, a estimé le représentant russe.  Les institutions chargées du développement à l'ONU doivent exploiter d'autres ressources pour l'exécution de leur mandat fondamental: récupération des dépenses de gestion, financement extérieurs ponctuels, mobilisation au niveau des États.


La Russie estime que les jugements négatifs sur les activités de développement des Nations Unies sont infondés, même s'il est vrai que des progrès sont toujours possibles, et souhaitables.  La Russie n'est par ailleurs pas convaincue que le rapprochement des activités doit passer par l'application du concept «Une ONU», qui est loin d'avoir fait ses preuves.  La Russie estime enfin que le système des coordonnateurs résidents doit être renforcé, étant entendu que les coordonnateurs ne doivent pas agir comme «ambassadeurs» des Nations Unies, mais comme centralisateurs de l'action du système en collaboration avec les gouvernements et en tenant compte de leurs priorités.  Il faudra également déterminer quel organe intergouvernemental sera habilité à contrôler l'action des coordonnateurs, un bon choix à cet égard étant l'ECOSOC.


Mme NATACHA SMITH (Australie) a expliqué qu'à l'heure où le Conseil procède à l'examen triennal des activités opérationnelles, son pays a une priorité: que le système soit véritablement opérationnel.  Il doit contribuer au développement des pays de la manière la plus efficace possible.  Il est également important de veiller à ce que les engagements et les attentes de l'examen de 2004 ne sombrent dans l'oubli.  Il reste encore beaucoup à faire, notamment s'agissant de la cohérence entre les activités des Nations Unies au niveau des pays.  À cet égard la représentante australienne a salué le travail effectué par les équipes de pays et espéré que d'autres mesures seraient prises pour faire du Plan-cadre des Nations Unies pour l'aide au développement la norme et non l'exception.  Il convient de renforcer également l'analyse de ce cadre.  Pour l'Australie, ce passage à une plus grande cohérence n'implique pas qu'il n'y a qu'un seul modèle pour tous les pays, a-t-elle souligné.  Il faut soutenir les capacités et les expertises nationales pour faire face aux défis et aux priorités nationales.  Le renforcement des capacités est crucial pour assurer que les résultats du développement soient durables, a-t-elle ajouté.


Mme Smith s'est ensuite intéressée à la transition des activités de secours aux activités de développement.  Il convient à cet égard de faire davantage encore, a-t-elle estimé; la transition suppose une direction forte, une bonne coordination, notamment avec la Banque mondiale, et des ressources adéquates.  Enfin, elle a expliqué que d'une manière générale, une meilleure aide suppose une réduction des coûts de transaction.  Elle suppose aussi que l'accent soit mis sur la responsabilité et la maîtrise nationale, a-t-elle conclu.


M. MAKIO MIYAGAWA (Japon) a notamment déclaré que cette année sera importante pour l'adoption de programmes de développement coordonnés, la véritable mesure du succès résidant dans les résultats engrangés.  Les discussions sur l'examen triennal doivent donc être axées sur l'idée de responsabilité nationale et sur les populations.  Les plans-cadres pour l'aide au développement doivent être mieux coordonnés au niveau des régions et le rôle des commissions régionales réévalué.  De même, le rôle des coordonnateurs résidents doit être renforcé dans le sens d'une plus grande cohérence à l'échelle du système.  Il faudra dans ce contexte définir précisément le double rôle du Programme des Nations Unies pour le développement et veiller à ce que ses activités ne fassent pas double emploi avec celles d'autres institutions. 


D'une manière générale, les activités opérationnelles des Nations Unies devraient être envisagées sous cinq angles principaux, a poursuivi le représentant japonais.  D'abord, le renforcement des capacités des gouvernements est fondamental, en particulier pour la formulation des stratégies et plans d'action nationaux.  La coopération entre pays en voie de développement doit être d'autre part encouragée et les efforts encore désordonnés des Nations Unies dans ce domaine consolidés.  Le représentant japonais a encore fait valoir l'importance de l'intégration de l'approche de l'égalité entre les sexes, observant que cette démarche souffre encore d'un manque d'analyse, d'application et d'évaluation.  Quatrième angle, le passage des situations de secours au développement proprement dit, notamment dans les situations d'après-conflit: dans ce contexte, il faut en particulier s'attacher à simplifier le «passage du témoin» du coordonnateur humanitaire au coordonnateur résident.  Enfin, le représentant du Japon a insisté sur l'importance d'une approche basée sur l'action au niveau local, avec retour d'information de bas en haut: la responsabilité première du développement réside en effet dans les gouvernements eux-mêmes et il faut donc que toutes les parties de la société se sentent responsabilisées en matière de développement. 


Mme TAMARA KHARASHUN (Bélarus) s'est dite favorable à la mise en place d'un système des activités opérationnelles qui favorise le transfert de technologie.  Il n'est pas utile de chercher à remanier les activités opérationnelles au niveau de l'appareil central, a-t-elle poursuivi, estimant qu'une centralisation excessive pourrait avoir des effets négatifs.  Il faut respecter les particularités de chaque entité, a-t-elle insisté.  Elle s'est félicitée des mesures prises par le Programme des Nations Unies pour le développement pour renforcer le rôle des coordonnateurs résidents.  L'instauration de ce programme devrait se faire en harmonie avec les priorités définies au niveau national, a-t-elle souligné.  Peu importe les résultats des projets-pilotes, a-t-elle poursuivi, il faut accorder le libre choix aux gouvernements dans le mise en œuvre du Plan-cadre des Nations Unies pour l'aide au développement.  D'autre part, elle a témoigné sa reconnaissance au Fonds des Nations Unies pour l'enfance et au Programme des Nations Unies pour le développement pour avoir lancé une Conférence internationale sur la traite des femmes et des petites filles.  Nous devons continuer à œuvrer pour lutter contre la traite des personnes, a-t-elle souligné.  S'agissant de la coopération Sud-Sud, elle a fait observer qu'une telle coopération existe depuis longtemps et qu'elle joue un rôle crucial dans le processus de développement.  C'est dans cette optique que le Président du Bélarus a proposé la création pour les pays non alignés d'une banque d'information économique, qui contiendrait une base de données sur les problèmes que rencontrent les pays en développement.


Mme NINA DJAJAPRAWIRA (Indonésie) a rappelé que la coopération entre les pays en voie de développement et le système des Nations Unies devrait toujours être fondée sur les besoins et priorités des premiers, et respecter leur cadre national de développement.  Il est important de reconnaître que le renforcement de capacités nationales garantit la viabilité des programmes de développement.  Pour renforcer la responsabilisation au niveau national, il convient d'améliorer la gouvernance et la cohérence des politiques et activités.  La concurrence entre donateurs doit cesser.  Il est également indispensable que les activités des Nations Unies soient appuyées par des financements prévisibles et pluriannuels et que le système onusien appuie la coopération Sud-Sud, qui contribue de manière évidente à l'éradication de la pauvreté.  Ce fait a été reconnu au Sommet mondial de 2005, a rappelé la représentante indonésienne.


M. RUBÉN MOLINA (Venezuela) a expliqué que son pays est résolu à assurer dans son pays une véritable démocratisation et la participation de tous.  Les pays en développement ont un besoin urgent que soient créées les conditions nécessaires au développement durable, a-t-il insisté.  Il faut œuvrer plus activement à améliorer les conditions économiques et sociales de tous les peuples du monde.  C'est pour cette raison que le Venezuela a lancé des initiatives importantes pour promouvoir le développement économique et social.  À titre d'exemple, il a indiqué que son gouvernement a établi des mécanismes pour la coopération à destination de pays à revenus intermédiaires.  Le Venezuela apporte en outre une forte contribution en matière de sécurité énergétique et de développement durable, notamment dans le cadre de l'accord Petrocaribe.  Il a participé à la création de la Banque du Sud qui a pour objectif de contribuer au développement économique et social des pays membres et renforcer l'intégration régionale et promouvoir la stabilité économique.  Le Gouvernement du Venezuela a étendu sa coopération au-delà de la région, avec l'Afrique notamment.  Certains pays les moins avancés du continent ont ainsi reçu près de 14 millions de dollars de contributions (non remboursables) entre 1999 et 2006.  Ces exemples sont la preuve de la créativité qui peut être déployée dans le cadre de la coopération Sud-Sud, a-t-il conclu.


Mme DIANA RIVINGTON (Canada) a relevé, outre des progrès accomplis à l'échelle des pays, des problèmes qui correspondent à une faiblesse fondamentale de l'examen triennal au niveau des pays.  Des difficultés opérationnelles ont été rencontrées qui résultent notamment de la diversité de règles et procédures.  À cet égard, il est devenu nécessaire. pour les équipes de pays, de se repositionner pour répondre aux besoins changeants des pays en développement et de renoncer à la «projectite» pour appuyer les priorités émanant des pays grâce au renforcement des capacités.  Les progrès sont encore à confirmer au chapitre du réalignement des structures régionales; et des attitudes et changements de culture institutionnelle sont requis pour instaurer la confiance dans la prise en charge du système de coordonnateur résident par l'ensemble de l'ONU.  La représentante canadienne a aussi relevé l'incapacité de l'examen triennal à faire le suivi des sommes affectées à l'égalité entre hommes et femmes.  Par ailleurs, le Canada souhaite que le prochain rapport sur l'examen triennal des activités opérationnelles contienne des recommandations sur les lacunes en matière de surveillance et de gouvernance et qu'une bien plus grande attention soit accordée à la nécessité d'appliquer le principe d'égalité entre hommes et femmes.


Mme BILLIE MOORE (Nouvelle-Zélande) a souligné que l'examen triennal des activités opérationnelles est fondamental pour que l'ONU puisse s'acquitter de son mandat, notamment pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Il offre l'occasion de faire le point depuis 2004, d'incorporer les éléments qui ont fait leur preuve et repérer les échecs.  Mme Moore s'est félicitée des améliorations apportées en matière d'harmonisation et de simplification de l'agenda de l'examen de 2004, de la multiplication des programmes communs et de la mise en place des huit projets-pilotes « Une ONU ».  Les institutions, fonds et les programmes arrivent à mieux travailler ensemble, a-t-elle relevé.  Il reste cependant beaucoup à faire, notamment pour assurer que l'ONU harmonise ses travaux avec les pays partenaires et travaille plus efficacement avec les partenaires du développement hors ONU, comme les donateurs, la société civile et le secteur privé.  Pour conclure, la représentante néo-zélandaise a fait part de l'expérience de la région pacifique en la matière.  Elle s'est ainsi réjouie des impacts positifs de l'action plus coordonnée des Nations Unies et indiqué qu'un plan-cadre des Nations Unies pour l'aide au développement commun a été lancé en faveur de 14 petits États insulaires en développement.  C'est un bon exemple de la manière dont une région peut prendre en main son destin, a-t-elle conclu.


M. NOUREDDINE BENFREHA (Algérie) a observé que le débat sur les activités opérationnelles intervient dans un contexte particulier marqué par des discussions intensives sur les réformes des Nations Unies.  L'examen triennal au sein du Conseil économique et social est le cadre approprié pour l'examen des voies et moyens de réorienter les méthodes de travail des fonds et programmes et des institutions spécialisés pour qu'ils répondent aux besoins des pays en voie de développement et les soutenir notamment dans la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Cependant, il est admis que la configuration actuelle ne permet pas aux pays en voie de développement d'avoir le meilleur accès à toutes les ressources qu'offre le système.  Il faut donc relever les défis inhérents à la fragmentation des méthodes de travail, au chevauchement et au double emploi des activités en matière de développement.  Des efforts méritoires ont été déployés pour appuyer les programmes de développement à travers les alliances et les partenariats entre les institutions de développement des Nations Unies et les institutions de Bretton Woods pour contribuer à la réduction de la pauvreté et de la faim.  Ces initiatives devraient être renforcées, a estimé le représentant algérien.


M. OLA BREVIK (Norvège) a fait observer qu'à mi-parcours de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, la communauté internationale se trouve en état d'échec.  Nous devons faire de notre mieux et les Nations Unies ont un rôle à jouer en la matière, a-t-il insisté.  L'examen triennal des activités opérationnelles de 2004, a-t-il poursuivi, a offert une base sur laquelle de nombreux progrès en matière de cohérence et d'efficacité ont été faits.  Le système de l'ONU doit se remettre sur pied de manière à répondre aux demandes de la façon la plus efficace et cohérente possible et à assurer que les pays prennent le contrôle de leur développement.  M. Brevik a ensuite souligné le rôle vital que joue le coordonnateur résident en matière de cohérence et d'efficacité de la réponse sur le terrain.  Il s'est réjoui, à cet égard, des progrès réalisés en matière de renforcement des responsabilités des coordonnateurs résidents et demandé que ces processus se concluent rapidement.  S'agissant du financement, il a plaidé pour que l'aide au développement soit augmentée.  La réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement en dépend.  La quantité du financement ne suffit pas, a-t-il poursuivi, il faut également qu'il soit de qualité.  Le représentant norvégien a plaidé pour que les organisations des Nations Unies fassent leur possible pour éviter la fragmentation et la concurrence entre les sources de financement, rappelant que la Déclaration de Paris a fixé certains indices en matière d'harmonisation.


M. ELTAYEB MUKHTAR (Soudan) a déclaré que son pays fait tout son possible pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement avec l'aide de ses partenaires internationaux.  La nouvelle loi sur le travail a ainsi été conçue pour garantir aux citoyens le droit de travailler dans des conditions décentes avec, si nécessaire, l'appui des services sociaux du pays.  La mise en œuvre des droits des travailleurs permettra d'augmenter la productivité et d'assurer des conditions de vie décentes pour chacun.  La préoccupation du Gouvernement est en effet d'assurer de bonnes conditions sociales et économiques pour sa population.  Le renforcement institutionnel est donc aussi à l'ordre du jour.  Cependant, il faut déplorer un désintérêt de la communauté internationale pour le développement social et économique du pays.  Il faut espérer que les arrangements pourront être trouvés pour appliquer les programme de développement et en contrôler les résultats.  Le Soudan est prêt à s'inspirer à cet égard d'autres expériences réussies dans le domaine de l'application des programmes des Nations Unies, a conclu son représentant.


Mme YANG NINGNING (Chine) s'est félicitée que les activités d'assistance visent davantage la réalisation des stratégies nationales de développement et des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Il convient d'adopter une approche systématique dans la mise en œuvre de ces activités.  Mme Yang a plaidé pour que soient renforcées les capacités et souligné que les gouvernements des pays bénéficiaires devraient jouer un rôle de coordination plus important s'agissant des bilans communs de pays et du Plan-cadre des Nations Unies pour l'aide au développement.  En matière de financement, elle a insisté sur l'importance d'assurer des ressources fiables, adéquates et prévisibles.  À cet égard, elle a regretté que les ressources de base des fonds et programmes des Nations Unies aient décliné au profit des autres sources de financement.  Cela a affaibli les fonctions de gestion de ces fonds et programmes, a-t-elle déploré.  Elle a exprimé l'espoir que les différentes institutions au sein du système pourront trouver des moyens d'améliorer la structure et la répartition des ressources et de limiter les effets négatifs.  La réforme des activités opérationnelles aura des conséquences importantes pour les pays en développement, a-t-elle poursuivi.  Aussi, il est temps d'entendre leurs voix.  Au lieu d'établir un calendrier artificiel, une approche étape par étape sur la base de consultations doit être privilégiée pour mettre au point un programme de réforme pratique et acceptable pour tous, a-t-elle souligné.


M. CHARLES CHANG (États-Unis) a fait observer que le Sommet mondial de 2005 a montré que la mise en œuvre d'une bonne gouvernance constitue le fondement d'une croissance économique durable, de l'éradication de la pauvreté et de la création d'emplois.  Le respect des droits de l'homme est une condition essentielle du développement, a-t-il ajouté.  S'agissant du renforcement des capacités, il a fait observer que plutôt que d'en parler dans l'abstrait, il conviendrait de se poser la question des capacités réelles et de la façon dont les Nations Unies peuvent aider les pays en développement à mettre en place des politiques favorisant une croissance soutenue.  La mise en place des institutions est un élément fondamental du renforcement des capacités, a-t-il ajouté.  S'agissant des ressources, il a estimé que plutôt que de répéter le même schéma de transferts de ressources qui équivaut à donner des chèques en blanc, il faudrait promouvoir la transparence et la reddition de comptes dans la mise en place d'un système de fonds publiques.  Il faut que l'on puisse savoir comment les Nations Unies utilisent les fonds.  Il faut également voir comment les Nations Unies peuvent faire des économies pour que davantage de fonds publiques aillent à l'essentiel, là où il y a des besoins, a-t-il conclu.


Mme LÚCIA MAIERÁ (Brésil) a déclaré que son gouvernement a augmenté sa coopération Sud-Sud en s'efforçant toujours de satisfaire les besoins croissants dans les domaines notamment du soutien aux processus électoraux, des biocarburants, de la santé, de l'agriculture, des sports.  Le Brésil s'est aussi engagé dans une coopération bilatérale et régionale, conformément aux objectifs de sa politique étrangère et à ses relations privilégiées avec l'Afrique et ses voisins latino-américains.  Outre ces activités bilatérales, le Brésil applique des projets communs avec des organisations multilatérales, régionales ou internationales.  La représentante brésilienne a estimé que la coopération Sud-Sud ne répond pas aux mêmes approches conceptuelles que la coopération Nord-Sud.  L'action du Brésil est ainsi basée sur des techniques adaptées aux niveaux de développement des pays concernés, ainsi que sur les échanges fructueux d'expériences et de pratiques. 


M. VIRGÍLIO FARIA (Angola) a dit son pays résolu à renforcer le travail du Conseil économique et social.  Il s'est à cet égard félicité de la tenue de l'examen ministériel annuel.  Cette session marque un jalon historique car elle permet de tirer un bilan des résultats obtenus et de réfléchir aux meilleurs moyens de garantir le succès et l'efficacité des activités du Conseil.  Le représentant angolais a souligné que toutes les activités opérationnelles doivent respecter les priorités nationales.  Si le développement relève, certes, de la responsabilité nationale, aucun pays n'y parviendra sans les efforts concertés de toute la communauté internationale.  Il faut mettre à profit les avantages de la coopération multilatérale pour mener à bien la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, a-t-il ajouté.  La coopération Sud-Sud est cruciale à cet égard, notamment du fait qu'elle offre la possibilité aux pays en développement de tirer parti de l'expérience d'autres pays.  Il s'est à cet égard réjoui que son pays bénéficie d'une excellente coopération Sud-Sud.  C'est la clé de l'accélération du développement et de l'aide apportée aux pays les moins avancés en général, a-t-il estimé.  M. Faria a en outre tenu à souligner que la coopération Sud-Sud ne devrait pas être perçue comme remplaçant la coopération Nord-Sud, mais plutôt comme devant la compléter.


M. ARINDAM BAGCHI (Inde) a notamment déclaré que son pays est un fervent partisan de la coopération Sud-Sud et qu'il favorise une coopération croissante en pays du Sud tout en intégrant l'apport des pays développés dans le cadre de partenariats triangulaires.  Cependant, il faut souligner que la coopération entre pays en développement est une manière de favoriser les échanges de meilleures pratiques entre pays en développement et participe au renforcement de leurs capacités: ceci ne permet pas de remplacer la coopération Nord-Sud, a tenu à souligner le représentant indien.  Il a par ailleurs estimé que la place réservée aux femmes originaires des pays en développement au sein des Nations Unies n'est pas suffisamment assurée et a demandé que des informations plus détaillées soient fournies sur la participation des femmes aux échelons supérieurs de la hiérarchie onusienne.


Mme ANA SAPINHO PIRES (Cap-Vert) a souligné que le système de l'ONU dispose d'un vaste répertoire de connaissances, de capacités et de connaissances, ce qui en fait un partenaire du développement primordial.  Pour utiliser au mieux ses capacités, le système des Nations Unies doit renforcer sa cohérence, améliorer les synergies et éviter les doublons.  Le système semble s'être adapté et a entrepris une vaste réforme dans ce but, s'est-elle félicité, avant toutefois de souligner que beaucoup reste à faire.  Il faut harmoniser et simplifier les procédures et réduire de manière considérable le fardeau administratif de la préparation et la mise en œuvre des activités opérationnelles imposé aux organisations et à leurs partenaires.  Dans l'ensemble, le modèle est utile et offre une présence unifiée sur le terrain, a-t-elle estimé.  Toutefois, il reste à réduire les coûts de transaction, clarifier la question de la responsabilité et créer un climat de confiance entre les institutions spécialisées.  La responsabilité des gouvernements nationaux, le renforcement des compétences et les fonds des pays donateurs sont les piliers d'un développement réussi.  Pour conclure, Mme Pires a préconisé que les économies réalisées grâce à l'harmonisation des programmes soient réinvesties dans les programmes de base.


M. JEAN-JACQUES GRAISSE, Directeur exécutif du Programme alimentaire mondial, a dit l'attachement de son organisation à l'examen triennal et à la préparation du prochain rapport.  Le but du PAM est d'atteindre le plus grand nombre possible de personnes dans la faim et de leur ouvrir de meilleures perspectives.  Le PAM agit en partenariat avec de nombreux partenaires, notamment les autres institutions basées à Rome, et dispose pour appuyer son action d'un ensemble d'outils ayant maintenant fait leurs preuves.  Dans le cadre de l'examen triennal à venir, le PAM souhaite que soient reconnus les progrès accomplis en matière d'alignement entre activités régionales et nationales, ainsi que le rôle des institutions individuelles en matière de contrôle de leur performance.  En outre, M. Graisse a demandé un engagement du système dans le sens de la prévisibilité des financements et d'une augmentation du volume des fonds non affectés.  Le PAM estime enfin que les équipes par pays sont confrontées à des difficultés induites par l'existence de programmes parallèles visant à améliorer la cohérence au niveau des États. 


Conclusion du débat sur les activités opérationnelles


Clôturant le débat consacré aux activités opérationnelles, M. IDRISS JAZAÏRY, Vice-Président du Conseil économique et social, s'est félicité que les travaux du Conseil en la matière aient permis de brosser un tableau précis du système des Nations Unies au service du développement.  Les exposés riches en informations et les débats ont permis de se faire une idée précise des domaines lesquels des améliorations doivent être effectuées, a-t-il précisé.  Parmi les thèmes qui ont été mis en relief au cours du débat, M. Jazairy a souligné que beaucoup d'intervenants se sont accordés sur la contribution particulière des Nations Unies dans le domaine du développement.  En outre, le principe de la maîtrise par les pays des stratégies de développement doit rester au cœur des principes de développement des Nations Unies.  Il faut que soient assurés respect de l'exécution nationale et respect des programmes.  Le système des Nations Unies doit également être davantage attentif aux priorités des pays.  D'autre part,

M. Jazaïry a insisté sur l'importance de promouvoir la participation de la société civile.  Les pays en développement doivent également pouvoir bénéficier de l'ensemble des compétences.  À cet égard, le coordonnateur résident doit jouer le rôle de lien entre les pays et le système des Nations Unies.  Il faut aussi réfléchir au système d'aide au développement, et notamment aux conséquences que peuvent avoir les conditionnalités, a-t-il poursuivi.  En matière de financement, il a également fait observer que les ressources de base restent le cœur du financement.  Les pays doivent faire un effort pour assurer qu'elles ne diminuent pas et qu'elles restent prévisibles.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.