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Conférence de presse

CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LA JOURNÉE INTERNATIONALE DE LA FEMME QUI SERA CÉLÉBRÉE LE 8 MARS

07/03/2007
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LA JOURNÉE INTERNATIONALE DE LA FEMME QUI SERA CÉLÉBRÉE LE 8 MARS


À la veille du 8 mars, trois représentantes des Nations Unies ont dressé ce matin devant la presse un état de la situation concernant les droits des femmes en affirmant que la communauté internationale, au premier rang de laquelle les Nations Unies, se devait de faire plus pour que soit adoptée et surtout appliquée partout dans le monde une législation réprimant les violences de toute nature, y compris les mutilations génitales.


« Des violences contre les femmes et les filles sont commises dans tous les pays –aucun n’y échappe– et elles transcendent les systèmes politiques, les religions, les cultures, les milieux sociaux et les générations.  Elles concernent toutes les femmes », a rappelé Rachel Mayanja, Conseillère spéciale du Secrétaire général pour la parité entre les sexes et la promotion de la femme.  Cette année, la Journée internationale de la femme a pour thème « Mettre fin à l’impunité des auteurs d’actes de violence à l’égard des femmes et des filles ». 


Elle a rappelé que moins de la moitié des États Membres avaient promulgué des lois contre le viol et qu’ils étaient même encore moins nombreux à avoir pénalisé le viol conjugal.  Il est tout aussi inquiétant de noter, selon elle, que les pays qui disposent de la législation nécessaire ne l’appliquent pas de manière satisfaisante.  Concernant des pratiques telles que les mutilations génitales, 140 millions de femmes et d’adolescentes en ont subi, selon les estimations de l’ONU.  Avec la mondialisation et les mouvements migratoires, c’est une question qui concerne désormais le monde entier, a souligné Mme Mayanja. 


Noeleen Heyzer, Directrice exécutive du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM), a confirmé que si 89 États Membres (sur 192) disposaient de textes sur la violence domestique, 90 sur le harcèlement sexuel, et 93 sur l’interdiction du trafic d’êtres humains, la mise en œuvre de ces textes était plutôt limitée.  Elle croit néanmoins déceler « un mouvement grandissant » en faveur de la lutte contre l’impunité, non seulement au niveau national mais également au sein des organisations régionales, grâce notamment à la pression exercée par un organe de l’ONU tel que le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes.  Au niveau national, les intervenantes ont cité « le bon exemple » du Maroc, qui a amendé sa législation dans un sens égalitaire ces dernières années, ainsi que les réflexions de juristes musulmans pour adapter la charia (loi islamique).


Rima Salah, Directrice exécutive adjointe du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a dénoncé pour sa part l’utilisation de plus en plus courante du viol comme arme de guerre, tandis que Mme Heyzer constatait que « le corps des femmes et des filles était devenu champ de bataille ».  Face à ce fléau, « on n’agit pas suffisamment, l’ONU y compris », ont-elles estimé. 


Agir plus, cela consisterait tout d’abord à porter assistance aux survivantes et aussi à mettre un terme à l’impunité.  Mme Salah est convaincue que ce combat peut être gagné, en comblant certaines lacunes par exemple dans le partage d’informations entre les Nations Unies et la Cour pénale internationale (CPI).


Mme Heyzer a fait remarquer que, souvent, les femmes ne participent pas aux négociations de paix, et de ce fait, des questions comme la violence sexuelle ne sont pas inscrites au titre des domaines prioritaires. 


Elle juge en outre que la question de la violence à l’encontre des femmes ne bénéficie pas d’« investissements » suffisants: « Nous avons besoin d’un véritable accroissement des ressources si l’on veut mettre un terme à l’impunité.  À cet égard, elle a cité le cas du Fonds d’affectation spéciale des Nations Unies, géré par l’UNIFEM.  Depuis sa création en 1996, il a versé 13 millions de dollars pour financer 230 projets dans une centaine de pays.  Mais, a-t-elle fait remarquer, pour faire face aux besoins, ce sont 10 millions par an qui seraient nécessaires.


Au-delà de la nécessaire justice contre les auteurs de violences, le meilleur moyen d’éradiquer un phénomène millénaire est d’aller à la racine du problème, à savoir la discrimination, ont souligné les trois responsables.  Pour Mme Mayanja, « la violence est elle-même discrimination et la discrimination renforce la violence ».  Selon elle, il faut enrôler aussi les hommes dans la lutte pour la l’égalité si l’on veut parvenir à des résultats concrets et durables.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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