CONFÉRENCE DE PRESSE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ADJOINT AUX AFFAIRES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES, JOSÉ ANTONIO OCAMPO
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CONFÉRENCE DE PRESSE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ADJOINT AUX AFFAIRES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES, JOSÉ ANTONIO OCAMPO
Le vieillissement de la population aura un profond impact sur l’économie et le développement social du monde, mais si elles étaient mises en œuvre, des réponses appropriées pourraient faciliter l’adaptation à ce phénomène et aider à tirer profit des changements démographiques en cours, a annoncé ce matin le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, José Antonio Ocampo.
Ce constat est une des conclusions de l’édition 2007 de « La situation économique et sociale dans le monde », un rapport annuel des Nations Unies que M. Ocampo a présenté ce matin au cours de ce qui était sa dernière conférence de presse en tant que Secrétaire général adjoint de l’ONU. La part de la population mondiale en âge de travailler va se réduire tandis que la force de travail vieillira et que la proportion des personnes âgées continuera de croître partout dans le monde à des taux jamais vus auparavant, a indiqué M. Ocampo.
Les pays en développement, dont la population est jeune et continue de croître, et les pays à faibles revenus économiques notamment, verront une forte augmentation de leurs forces de travail jusqu’en 2050. Cette croissance pourrait ouvrir une fenêtre d’opportunités économiques de développement si les mesures requises sont appliquées, a poursuivi M. Ocampo, en citant les études contenues dans le document.
Le rapport indique cependant que dans plusieurs des pays en développement, le vieillissement de la population est déjà en cours à un rythme accéléré et dans un cadre de niveaux de revenus plus bas que ceux qu’ont connu les pays développés. Si l’on se fie aux tendances actuelles, près de 80% de la population mondiale âgée de 60 ans et plus vivent dans les pays développés, a fait observer le Secrétaire général adjoint.
De nombreuses mesures, dont la migration internationale et la délocalisation de l’emploi, destinées à juguler de possibles conséquences négatives du vieillissement sur la croissance économique ont certes été proposées. Mais, a souligné M. Ocampo, ce sont les mesures tendant à stimuler la productivité qui seront déterminantes. Dans la plupart des cas, l’amélioration de la productivité devrait s’accompagner d’autres mesures destinées à contrôler l’érosion de la main d’œuvre. Une plus grande participation des femmes et des personnes âgées pourrait à cet égard être encouragée, a-t-il ajouté.
Le vieillissement de la population affectera d’autre part la sécurité financière des personnes âgées ainsi que la viabilité financière des régimes de retraite et des structures de soins de santé, a relevé José Antonio Ocampo. Les conditions de vie des personnes âgées se détériorent de plus en plus, et le nombre de personnes dépourvues de protection financière est estimé à 342 millions rien que dans les pays en développement. Ce chiffre pourrait passer à 1,2 milliard si la couverture des systèmes de retraite actuels n’était pas élargie, a prévenu le Secrétaire général adjoint.
À cet égard, il a estimé que la mise en place d’un système de pension universel pouvant offrir des bénéfices équivalant au seuil international d’extrême pauvreté, fixé à un dollar par jour, semblait possible, même dans les pays à faibles revenus. Il a cependant souligné qu’il n’existait pas de solution unique à des problèmes dont les caractéristiques locales sont liées à la situation spécifique de chaque pays. Répondant à une question à ce sujet, M. Ocampo a rappelé que le modèle chilien, autrefois montré en exemple dans le reste du monde en développement, faisait aujourd’hui l’objet de profondes réformes.
Si la conception et la réforme des systèmes de retraite doivent s’inspirer d’une approche globale, ils doivent être adaptés à la situation de chaque pays. Ces systèmes doivent s’appuyer sur plusieurs niveaux, a expliqué M. Ocampo, et trouver un juste équilibre entre leur viabilité financière et leur capacité à offrir un minimum de sécurité économique à tous les membres d’une société. Le rapport indique à cet égard que des principes permettant de garantir la solidarité à travers ces systèmes, ainsi que leur accès et l’adéquation de leurs prestations, doivent être pris en compte.
Le Secrétaire général adjoint a ensuite indiqué que le vieillissement de la population n’était pas le principal facteur à avoir un impact sur les systèmes de santé. Il a, à cet égard, cité aussi les changements que l’on observe dans les attitudes individuelles face aux questions de santé, l’introduction des nouvelles technologies médicales et la hausse des prix des produits pharmaceutiques et des contrats d’assurance maladie. Pour pallier à ce phénomène, les autorités nationales devraient envisager de lancer des interventions ciblées dans le domaine des soins préventifs et dans celui de l’éducation. Elles devraient par exemple déconseiller la consommation du tabac et celle des boissons riches en alcool.
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