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Conférence de presse

CONFÉRENCE DE PRESSE DE PAUL DE LAY, DIRECTEUR DU DÉPARTEMENT DE SUIVI ET D’ÉVALUATION AU PROGRAMME DES NATIONS UNIES SUR LE VIH/SIDA (ONUSIDA)

20/11/2007
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE DE PAUL DE LAY, DIRECTEUR DU DÉPARTEMENT DE SUIVI ET D’ÉVALUATION AU PROGRAMME DES NATIONS UNIES SUR LE VIH/SIDA (ONUSIDA)


Les données 2007 montrent que le taux de prévalence du VIH/sida s’est stabilisé et que le nombre de personnes vivant avec la maladie est inférieur au chiffre avancé en 2006, a indiqué M. Paul De Lay, Directeur du département de suivi et d’évaluation au Programme des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA).  M. De Lay s’adressait à la presse, en direct de Genève par vidéoconférence, pour présenter le nouveau rapport de l’ONUSIDA, fruit d’une nouvelle méthodologie d’évaluation et d’analyse des données.


Les nouvelles données montrent une stabilisation et un nivèlement du taux de prévalence globale de la maladie, ainsi que le déclin du nombre de nouvelles infections, notamment en Afrique subsaharienne, a-t-il indiqué.  Il a expliqué que cette tendance à la baisse peut être en partie attribuée aux programmes de prévention mis en œuvre ces dernières années.  En outre, un certain déclin de la mortalité a pu être observé et qui s’explique notamment par la progression de l’accès aux traitements antirétroviraux.  Il est trop tôt pour être totalement convaincu que cette tendance va se poursuivre, a-t-il toutefois nuancé.  Et les tendances globales et régionales peuvent masquer ce qui se passe au niveau des pays individuels.


Les données présentées dans le rapport 2007 sont les meilleures que l’ONUSIDA ait eues jusqu’à maintenant, a souligné M. De Lay.  En effet, ce rapport a été établi sur la base d’une nouvelle approche méthodologique et des données statistiques plus fiables, a-t-il précisé.  Les chiffres ont été ajustés grâce à une plus grande disponibilité des données au niveau de pays, à de nouvelles méthodes d’analyse et à une meilleure compréhension de l’histoire de la maladie.  Ainsi, le nombre de personnes vivant avec le virus est estimé aujourd’hui à 33,2 millions, soit moins que les 39 millions annoncés en 2006.  Cette différence s’explique avant tout par la méthodologie utilisée, a précisé M. De Lay.  La révision des estimations pour l’Inde et pour cinq pays d’Afrique subsaharienne (Angola, Kenya, Mozambique, Nigéria et Zimbabwe) compte pour 70% de cette réduction.


À une journaliste qui se demandait pourquoi l’ONUSIDA a attendu si longtemps avant de procéder à une telle amélioration de la méthodologie et si l’objectif n’avait pas été, au fond, d’obtenir un financement plus élevé pour le Programme, M. Kevin De Cock, Directeur du Département VIH/sida de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a assuré que le processus avait été transparent.  La méthode utilisée a toujours été la meilleure disponible et celle employée pour ce rapport est basée sur les nouvelles informations et l’expérience des 12 derniers mois, a-t-il souligné.  En outre, il y a beaucoup trop de personnes impliquées dans le processus, de la récolte des données sur le terrain à l’analyse de ces données pour qu’une manipulation des données ait pu être possible.  La révision de la méthodologie a commencé au début des années 2000 et constitue un processus continu, a souligné M. De Lay.  Il a assuré que l’ONUSIDA et l’OMS sont ouverts aux critiques et essaient de rendre le processus le plus transparent possible.


En réponse à une question, un épidémiologiste a expliqué que la surveillance par réseau sentinelle, en tant que méthodologie, détermine combien de personnes sont porteuses du virus au sein d’un groupe particulier.  Ces systèmes de surveillance diffèrent selon les pays, en prenant par exemple en compte le taux de femmes enceintes atteintes du virus ou la prévalence parmi les consommateurs de drogue.  Ce système, a-t-il poursuivi, n’offre pas une représentation typique d’un pays.  À l’inverse, les sondages par population proposent la prévalence dans un pays en tant que tout.  L’épidémiologiste a ainsi expliqué que la comparaison entre ces deux systèmes, par exemple dans le cas des femmes enceintes atteintes du virus, a montré que les sondages indiquent en général un taux de prévalence plus bas que celui obtenu par la surveillance sentinelle.  Ainsi, la prise en considération de ce genre de différence a été la base des nouveaux ajustements qui ont été effectués dans le rapport 2007, a-t-il précisé. 


Une stabilisation de la prévalence signifie-t-elle que l’épidémie ne s’étend plus? a demandé un journaliste.  M. De Cock a expliqué que la réponse n’est pas facile.  Il a attiré l’attention sur les trois paramètres qui conduisent à ces estimations: le taux de nouvelles infections, la prévalence du virus -soit la proportion de personnes infectées-, et le nombre de personnes qui meurent de la maladie.  S’agissant du nombre de nouvelles infections, chiffre qui pourrait être le mieux à même de mesurer la propagation de la maladie, il n’a cessé de décliner depuis les années 90.  Toutefois, il y a encore près d’environ 2,5 millions de nouvelles infections cette année.  Si la proportion des personnes infectées s’est aplanie, il n’en demeure pas moins qu’un taux stable de nouvelles infections au sein d’une population croissante indique que de plus en plus de personnes vivent avec le virus.  Ainsi, la prévalence est stable, mais en raison de l’augmentation de la population, il y a de plus en plus de personnes atteintes par le virus, a-t-il fait observer.  En outre, il y a quelques années, dans les pays où les traitements antirétroviraux n’existaient pas, un taux de prévalence stable indiquait que le nombre de personnes infectées était compensé par le nombre de décès dus à la maladie.  Ainsi, un taux de prévalence stable n’est pas forcément un succès de santé publique, car il peut signifier un haut taux de mortalité due au virus.  Pour conclure, M. De Cock s’est dit d’avis que le rapport 2007 et les chiffres qu’il propose rendent le mieux compte de l’interaction de ces trois paramètres.


S’agissant des conclusions qui peuvent être tirées de ce bilan, M. De Cock a souligné que le VIH/sida constitue un défi majeur pour la santé globale.  Certains des chiffres sont encourageants et suggèrent qu’une partie de la réponse apportée a eu pour effet de réduire les nouvelles infections et la mortalité.  Il faut toutefois investir plus et mieux dans des stratégies d’information et de communication, a-t-il préconisé.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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