CONFÉRENCE DE PRESSE DE MM. BARRETT, FUST, KHALIL ET TOURÉ, SUR L’INITIATIVE « CONNECTER L’AFRIQUE », CONCERNANT LES TIC ET LE DÉVELOPPEMENT
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CONFÉRENCE DE PRESSE DE MM. BARRETT, FUST, KHALIL ET TOURÉ, SUR L’INITIATIVE « CONNECTER L’AFRIQUE », CONCERNANT LES TIC ET LE DÉVELOPPEMENT
Il faut que les secteurs public et privé unissent leurs efforts en Afrique pour que le continent soit « connecté » au plus vite au reste du monde et accélère ainsi son intégration à l’économie mondiale et son développement. Tel est le message délivré aujourd’hui aux Nations Unies par quatre spécialistes de cette question dont le Secrétaire général de l’Union internationale des télécommunications (UIT), Hamadoun Touré, et le Président Directeur général (PDG) de la société Intel, Craig Barrett, qui est aussi Président de l’Alliance mondiale TIC et développement.
Si les quatre spécialistes participant à la conférence de presse ont constaté que l’Afrique était en train de rattraper son retard en matière de téléphonie mobile, ils ont cependant noté qu’il n’en était pas de même en ce qui concerne l’accession du continent à l’Internet à haut-débit. Or, l’existence de capacités dans ce domaine conditionne désormais le développement économique, a souligné Mohsen Khalil, Directeur du Département technologies de l’information et des communications mondiales du Groupe de la Banque mondiale, en charge de l’initiative « Connecter l’Afrique ». Selon Mohsen Khalil, « un être humain, dès lors qu’il dispose de moyens d’accès au monde, voit décupler son sens de l’innovation, et son esprit d’entreprise ».
L’Afrique est aujourd’hui la région du monde la plus dynamique en ce qui concerne le développement de la téléphonie mobile, avec dans ce domaine un rythme de croissance deux fois plus rapide que dans le reste du monde. Le taux de pénétration de la téléphonie mobile a doublé en Afrique entre 2003 et 2005 – plus de 13% des Africains disposent d’un portable. Il y a deux ans, il y avait cinq fois plus de téléphones mobiles que de lignes fixes en Afrique. M. Barrett a ainsi raconté avoir constaté il y a quelques jours, en escaladant le Kilimandjaro au Kenya, que la célèbre montagne était couverte par les réseaux mobiles locaux.
Malheureusement, la situation qui prévaut en Afrique en ce qui concerne l’Internet est moins spectaculaire, même si l’on trouve des cybercafés dans les lieux les plus reculés du continent. La faible densité de lignes fixes a été un frein au développement de la toile même si les nouvelles technologies devraient permettre de contourner cette difficulté. En outre, le coût de l’Internet en Afrique reste élevé: d’une manière générale il est en effet trois fois plus cher qu’en Asie. Seuls, une dizaine de pays, dont le Sénégal, font exception avec des tarifs attractifs. Or, ce manque de capacités devient critique, en particulier dans les situations d’urgence, sans oublier la santé et l’éducation.
Pour le Secrétaire général de l’UIT, la pénurie dont souffre l’Afrique en ce qui concerne l’Internet peut être perçue comme une opportunité. « Elle est susceptible de représenter une possibilité d’investissements excitante, les investissements à faire étant potentiellement très rentables », a-t-il estimé. Pour Hamadoun Touré, les États ont à cet égard un rôle à jouer en facilitant la concurrence – ce qui suppose, pour certains pays, de renoncer au monopole qu’exerce souvent le secteur public en matière de télécommunications. Les États doivent aussi, a-t-il dit, offrir un cadre favorable aux investissements dans les infrastructures à mettre en place. Sur le plan légal, les nouvelles technologies représentent aussi des défis en matière de régulation et d’octroi de licences aux opérateurs. Le quatrième participant à la conférence de presse, Walter Fust, Directeur général de la Direction du développement et de la coopération, de la Suisse, a souligné la nécessité d’une concertation étroite entre les secteurs public et privé qui, selon lui, se doivent d’être « partenaires ».
Les quatre intervenants se sont déclarés convaincus que le secteur privé a un rôle éminent à jouer pour faire baisser les tarifs grâce au libre jeu de la concurrence. Pour M. Khalil, le succès de la téléphonie mobile et de l’Internet est autant lié au progrès technique qu’à l’adoption de politiques économiques libérales. L’objectif est, dans un proche avenir, de faire chuter les prix des deux tiers, et à terme de 90%. À cet égard, Craig Barrett, le PDG d’Intel a évoqué « l’émergence d’une connectivité bon marché ».
L’UIT organise à la fin octobre à Kigali au Rwanda un sommet sur le « raccordement de l’Afrique à l'Internet ». Cette rencontre devrait examiner les moyens d’application d’un « Plan Marshall » pour le développement des infrastructures de télécommunications et des technologies de l’information en Afrique. M. Touré a indiqué que l’expression « Plan Marshall » devait être comprise en terme d’échelle plus qu’en terme de méthode ou de recette à appliquer. Pour lui, la prospérité future de l’Afrique dépendra de son intégration à l’économie mondiale, intégration qui dépend elle-même des capacités du continent à se « connecter » au reste de la planète.
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