Conférence de presse

CONFÉRENCE DE PRESSE DU COMMANDANT DE LA FORCE DE L’ONU EN RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO, LE GÉNÉRAL BABACAR GAYE: 6 SEPTEMBRE 2007

06/09/2007
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE DU COMMANDANT DE LA FORCE DE L’ONU EN RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO, LE GÉNÉRAL BABACAR GAYE : 6 SEPTEMBRE 2007


Les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) enregistrent des « succès locaux » contre les troupes du Général dissident Laurent Nkunda, a confirmé aujourd’hui à la presse le Commandant de la Force de la Mission de l’ONU en RDC (MONUC).  Les combats ont repris, le week-end dernier, à Rutshuru, à Sake et à Masisi, dans la province orientale du Nord-Kivu, a indiqué le Commandant de la Force de la MONUC.


Le Général Babacar Gaye s’est dit « très heureux » d’avoir l’occasion de rectifier certaines informations erronées, d’exposer les faits et de parler du rôle de l’ONU, après « l’exposition » dont a bénéficié Laurent Nkunda dans la presse.  Depuis la reprise des combats, a-t-il indiqué, la MONUC a renforcé la brigade du Sud-Kivu, multiplié les patrouilles aériennes et apporté un soutien « mesuré » aux troupes gouvernementales parce que « leur action n’ayant pas été planifiée conjointement avec la Mission, nous ne connaissons pas exactement leurs objectifs », s’est expliqué le Général Gaye.


La MONUC a ainsi transporté les deux compagnies congolaises envoyées en renfort de l’Ituri, de Kisangani et du Sud-Kivu, ainsi qu’une cargaison de 1,5 tonne de munitions.  La Mission s’est aussi impliquée dans l’évacuation de 26 blessés, 46 familles et 50 enfants, a indiqué le Général Gaye.  


Les tensions ont commencé, il y a deux semaines, lorsque les troupes « mixées » se sont disputées des caisses de munitions.  La MONUC, qui est intervenue pour éviter l’escalade, n’a pas pu empêcher le départ des troupes de Laurent Nkunda.  Les conditions étaient donc réunies pour un affrontement, et ce malgré l’engagement des FARDC et de leur Gouvernement qui semblent privilégier désormais l’option militaire, a regretté le Commandant de la Force de l’ONU. 


Alors que l’armée congolaise est constituée de troupes brassées, un autre arrangement a été trouvé pour la formation armée de Laurent Nkunda, réticent au brassage.  Le « mixage », a affirmé le Général Gaye, a été proposé comme une solution provisoire.  Cette formule a consisté à mettre des anciens belligérants dans une même brigade « à valeur égale », soit deux bataillons des troupes gouvernementales et deux autres des troupes de Laurent Nkunda.     


Une semaine après la reprise des combats, Laurent Nkunda semble tendre la main au Gouvernement, a constaté le Général Gaye, avant de réitérer la disposition de la MONUC à contribuer à la recherche d’une solution négociée pour le bien de la population civile et pour éviter une insécurité endémique, parce que sans un appui adéquat du Gouvernement, les FARDC ne pourront pas aligner de succès durables, a prévenu Babacar Gaye.


La MONUC, a-t-il insisté, a, à plusieurs reprises, démontré sa détermination à protéger la population civile congolaise et à apporter son aide aux FARDC.  Pour elle, une solution « légitime et juste » consiste en un brassage des troupes.  La situation au Nord-Kivu est rendue encore plus complexe par le retentissement qu’elle pourrait avoir au niveau sous-régional.  Laurent Nkunda, qui se pose en porte-parole de la communauté tutsie congolaise réfugiée au Rwanda, réclame son retour.  Or, ce retour ne peut se faire sans le règlement de la question que pose la présence des Force démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), regroupant des rebelles hutus réfugiés dans l’est de la RDC. 


Laurent Nkunda, a estimé Babacar Gaye, n’est que l’expression du problème plus complexe des FDLR, lequel s’inscrit dans le contexte plus large de la réforme du secteur de la sécurité et du rétablissement de l’autorité de l’État congolais sur toute l’étendue du territoire.  Laurent Nkunda n’a fait que combler le vide laissé par l’Etat, a constaté le Commandant de la Force de la MONUC. 


Pressé de questions sur un éventuel appui du Rwanda aux troupes rebelles, Babacar Gaye a d’abord pointé le doigt sur la visite que vient d’effectuer à Kinshasa le Ministre rwandais des affaires étrangères, Charles Murigande.


Il a tout de même ensuite reconnu que le Rwanda « ne dira jamais rien » s’il soutient les troupes de Laurent Nkunda.  Mais, a-t-il avancé, la réalité est que par solidarité ethnique, des personnes peuvent  « de leur propre volonté » venir prêter main-forte aux troupes rebelles de Nkunda.  Personne ne peut non plus empêcher le Rwanda de déployer des troupes à ses frontières pour assurer sa sécurité, a ajouté le Général. 


Le Rwanda ne serait-il pas tenter d’intervenir en RDC pour détourner l’attention de ses propres tensions politiques internes?  Les informations sont une chose et les faits en sont une autre, a répliqué Babacar Gaye, en soulignant que la MONUC ne détient aucune preuve d’une volonté quelconque du Rwanda de s’immiscer dans les combats. 


Le Commandant de la Force de la MONUC n’a pas échappé à des questions concernant les cas d’exploitation sexuelle ou de trafic d’armes et de ressources naturelles impliquant des membres du personnel militaire de la Mission de l’ONU.


Après avoir mis l’accent sur la « clarté » du Code de conduite, il a déploré que les médias aient donné tant d’ampleur à des scandales somme toute « minimes » en termes de proportion.  « Je suis militaire depuis 1968 et je n’ai jamais vu une Force aussi disciplinée », a-t-il affirmé. 


La MONUC assume ses responsabilités, et il revient aux pays contributeurs de prendre les sanctions qui s’imposent contre les soldats qui ont été incriminés dans ces affaires et rapatriés.  La presse, a encore reproché Babacar Gaye, cite souvent des noms sans donner de preuves.  Ce qui veut dire que, quelle que soit l’issue de l’enquête menée, le mal est déjà fait. 


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.