CONFÉRENCE DE PRESSE DU REPRÉSENTANT PERMANENT DE LA FÉDÉRATION DE RUSSIE, VITALY CHURKIN
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CONFÉRENCE DE PRESSE DU REPRÉSENTANT PERMANENT DE LA FÉDÉRATION DE RUSSIE, VITALY CHURKIN
Le Représentant permanent de la Fédération de Russie auprès de l’ONU, Vitaly Churkin, a affirmé cet après-midi que les conclusions des experts russes sur le tir d’un missile tombé en Géorgie, le 6 août dernier, ainsi que le « comportement » de leurs collègues géorgiens permettaient d’assurer, « en totale confiance », que cet incident était une « provocation délibérée organisée et mise en œuvre par ceux qui, en Géorgie, ont intérêt à aggraver la situation ».
« La version avancée par la partie géorgienne de l’incident aérien,
le 6 août 2007, dans la zone de conflit entre la Géorgie et l’Ossétie, paraît pour le moins controversée », a déclaré M. Churkin, lors d’une conférence de presse au Siège des Nations Unies, à New York, estimant que les « conclusions sur une implication russe » étaient « infondées ».
Selon M. Churkin, la « version géorgienne » des faits « a commencé à être littéralement mise en pièces » par le travail en Géorgie, les 16 et 17 août, d’un « groupe d’experts du Ministère de la défense et du Ministère des affaires étrangères de la Fédération de Russie, comprenant des experts éminents de l’aviation militaire russe ».
Le représentant russe a notamment fait état de « doutes sérieux » concernant la fiabilité des données radar fournies par la Géorgie. Par exemple, a-t-il souligné, si ces radars montrent clairement la trace d’un appareil russe traversant la frontière, ils ne signalent pas la présence, au même moment, d’« autres objets dans l’espace aérien de la région », selon les observations effectuées par les Russes et transmises aux experts géorgiens.
De même, M. Churkin a estimé que « la version géorgienne d’un tir d’urgence dans les environs du village de Tsitelubani d’un missile KH-58 par un appareil russe SU-24 contient un certain nombre d’importantes contradictions ». Ainsi, selon les experts russes, au vu des dimensions du trou et de la position du missile, ce dernier « n’aurait pu être physiquement lancé ou largué par un appareil suivant la trajectoire suggérée par la partie géorgienne ».
Le représentant a également indiqué, sur la base des conclusions de l’enquête des experts russes, que les parties restantes du missile russe KH-58 non explosé qui leur ont été montrées ne constituent, en fait, qu’un « groupe de fragments séparés, dont trois seulement pourraient appartenir à des munitions aériennes de cette classe ». « Rien d’autre ne prouve qu’il s’agissait d’un missile KH-58 », a-t-il dit, précisant que les autres fragments proviennent de « différents types d’armes aériennes ».
En outre, il a rappelé, citant la « partie géorgienne », que plus des deux tiers du missile, dont la tête qui porte le numéro de série de l’engin et l’année de sa fabrication, avaient été entièrement détruits aussitôt après qu’il a été déterré. « Quelle est la raison d’une destruction précipitée d’une preuve aussi fondamentale? », s’est-il ainsi interrogé. Les affirmations de la Géorgie selon lesquelles elle a trouvé un missile KH-58 sur le site de l’incident « ne reflètent pas la réalité », a-t-il poursuivi.
M. Churkin a par ailleurs expliqué que, sous l’ère soviétique, ce type de missile était disponible dans deux des bases aériennes de l’Armée rouge en Géorgie. De même, a-t-il ajouté, sur le territoire géorgien se trouvait un entrepôt où étaient stockés, entre autres armes, un millier de ces missiles. « Tous ces équipements sont restés en Géorgie jusqu’en décembre 1992 », a-t-il dit, précisant que le missile « a pu provenir de l’arsenal soviétique ou parvenir en Géorgie par le biais d’un canal différent ».
Selon le représentant de la Fédération de Russie, à partir de toutes ces informations, « il semble logique de tirer la conclusion que le tir du KH-58 dans les environs du village de Tsitelubani ne correspond pas à la façon dont la partie géorgienne le présente ». « Des morceaux de différentes armes aériennes ont été ramenés dans cette région et placés de façon à simuler un largage de ce missile », a-t-il assuré. « Ceci n’explique-t-il pas l’énigme d’une négligence parfaitement incroyable lors des visites de responsables géorgiens, y compris celle du Président Mikhail Saakashvili, qui, en face des caméras vidéo, regardaient à l’intérieur du trou, lequel était censé contenir au moins plusieurs dizaines de kilos de TNT », a ironisé M. Churkin.
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