En cours au Siège de l'ONU

CS/9108

LE PROCESSUS DIPLOMATIQUE AU MOYEN-ORIENT DOIT ÊTRE SOUTENU, AFFIRME MICHAEL WILLIAMS DEVANT LE CONSEIL DE SÉCURITÉ

29/08/2007
Conseil de sécuritéCS/9108
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

5736e séance – matin & après-midi


LE PROCESSUS DIPLOMATIQUE AU MOYEN-ORIENT DOIT ÊTRE SOUTENU, AFFIRME MICHAEL WILLIAMS DEVANT LE CONSEIL DE SÉCURITÉ


Le Coordonnateur spécial pour le Moyen-Orient constate également de nouveaux signes d’espoir sur le terrain


Au cours des prochains mois, qui seront marqués, dès le 23 septembre, par une réunion du Quatuor au Siège de l’ONU à New York, et, en novembre, par une conférence internationale à l’initiative du Président américain George Bush, le processus diplomatique doit être soutenu et accompagné sur le terrain de mesures urgentes, a affirmé aujourd’hui, devant le Conseil de sécurité, le Coordonnateur spécial pour le Moyen-Orient, Michael Williams.  « On ne peut se permettre un nouvel échec dans les efforts visant à revitaliser le processus de paix », a-t-il estimé.


M. Williams, qui faisait son dernier exposé devant le Conseil de sécurité avant son départ des Nations Unies, a constaté un regain d’espoir que l’on n’avait pas depuis près de sept ans.   Un revers à ce stade pourrait avoir de graves conséquences, a-t-il souligné, avant un débat public consacré à la situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne.


De retour de la région, le Coordonnateur spécial a notamment souligné que le Président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, et le Premier Ministre israélien, Ehud Olmert, s’étaient réunis une nouvelle fois hier pendant trois heures.  Cette rencontre faisait suite à celle de Jéricho, le 6 août dernier, qui marquait la première visite d’un dirigeant israélien dans une ville palestinienne depuis sept ans.  M. Williams a constaté le souhait commun des deux parties d’aboutir à un accord qui pourrait être présenté lors de la réunion internationale de novembre.  Les pourparlers devraient néanmoins passer à la vitesse supérieure afin d’obtenir des accords concrets sur les questions de statut permanent et les mesures de mise en œuvre, a-t-il jugé, se disant convaincu que ces objectifs pourront être atteints grâce à une volonté politique et à un soutien sur le terrain.


Le Coordonnateur spécial s’est en outre déclaré profondément préoccupé par les conséquences politiques, institutionnelles et socioéconomiques des divisions interpalestiniennes.  Il a informé le Conseil de sécurité de l’engagement ferme que lui ont manifesté le Président Abbas et le Premier Ministre Fayyad, précisant que ces deux derniers lui avaient confirmé de ramener Gaza sous la direction légitime de l’Autorité palestinienne.


Au sujet du Liban, l’impasse politique observée depuis novembre dernier se poursuit, a noté M. Williams, qui a notamment rendu hommage aux efforts récents fournis par la France pour tenter de débloquer cette situation et de faciliter le dialogue libanais.  Il a par ailleurs exprimé le soutien du Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, au souhait clairement exprimé par les Libanais d’organiser des élections présidentielles, scrutin qui, selon lui, devrait contribuer à briser l’impasse politique. 


L’Observateur permanent de la Palestine, lors du débat public qui a suivi l’exposé du Coordonnateur spécial, s’est félicité de la proposition du Président Bush d’organiser une conférence internationale à l’automne, ainsi que d’autres développements qu’il a qualifiés de positifs, comme la réunion importante du Quatuor à Lisbonne.  De telles mesures sont importantes, a-t-il souligné, pour redonner espoir au peuple palestinien qu’une solution sera trouvée dans un proche avenir visant à mettre un terme à sa souffrance prolongée et à l’oppression qu’il subit depuis trop longtemps.  M. Mansour a par ailleurs estimé que la situation actuelle à Gaza devait revenir à celle qui prévalait avant juin 2007 afin de permettre le maintien de l’unité et de la terre palestiniennes.  Il a demandé à la communauté internationale d’apporter toute l’aide possible pour améliorer le sort tragique des Palestiniens dans les territoires occupés, en particulier et surtout ceux de Gaza.


Pour le représentant israélien, le dialogue en cours a été rendu possible par les bons choix récemment faits par l’Autorité palestinienne qui a par exemple porté assistance lundi dernier à un membre des forces armées israéliennes qui était entré par erreur dans la ville de Djénine.  Ceci montre la détermination du Gouvernement palestinien à lutter contre le terrorisme, a-t-il souligné.  Malheureusement, a-t-il regretté, les extrémistes ont choisi le camp de la violence et de l’instabilité et compromettent ainsi la sécurité des Palestiniens et des Israéliens. 


Le représentant des États-Unis a demandé à tous les Palestiniens de rejeter la terreur et au Gouvernement palestinien de confisquer les armes entre les mains de groupes ou d’individus.  Il a en outre fait part de sa préoccupation quant à la poursuite de l’occupation par le Hamas de la bande de Gaza qui, à ses yeux, est devenue un sanctuaire pour les organisations terroristes.  Pour son homologue de la Fédération de Russie, le fossé qui s’est creusé entre le Fatah et le Hamas constitue un facteur de déstabilisation et pèse négativement dans les négociations avec Israël.  Un seul choix est possible, a-t-il dit, citant le retour à l’unité et à l’entente interpalestinienne.  Tout accord avec Israël doit reposer sur un accord aussi large que possible avec tous les Palestiniens, a-t-il ajouté.


De son côté, le représentant du Liban a demandé à la communauté internationale de ne pas manquer l’opportunité présentée par le Sommet arabe de 2007.  Se félicitant lui aussi de la proposition américaine de conférence internationale, il a néanmoins jugé que toute condition injustifiée compromettrait le résultat souhaité d’un effort aussi louable. 


Israël, la République arabe syrienne et l’Indonésie ont exercé leur droit de réponse.


Les représentants des pays suivants ont pris la parole: États-Unis, Indonésie, Qatar, Chine, Ghana, Slovaquie, Afrique du Sud, France, Pérou, Italie, Panama, Fédération de Russie, Royaume-Uni, Belgique, Congo, Israël, Liban, République arabe syrienne, Yémen, Portugal (au nom de l’Union européenne), Norvège, Jordanie, Cuba, Brésil, Viet Nam, Bangladesh, Pakistan, Japon, Algérie, République islamique d’Iran et Malaisie.  L’Observateur de la Palestine s’est également exprimé.



LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT, Y COMPRIS LA QUESTION PALESTINIENNE


Déclarations


M. MICHAEL C. WILLIAMS, Coordonnateur spécial pour le Moyen-Orient et Représentant personnel du Secrétaire général, qui vient d’effectuer sa dernière visite dans la région, a dressé un exposé de la situation au Moyen-Orient.  Selon lui, le dialogue qui se développe entre le Président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et le Premier Ministre israélien Ehud Olmert, ainsi que les efforts de réforme entrepris par le Premier Ministre palestinien Fayyad suscitaient un espoir croissant.  L’engagement de l’Envoyé spécial du Quatuor Tony Blair, une diplomatie régionale plus active, les préparatifs d’une série de réunions internationales de haut niveau, et la réunion de novembre initiée par le Président américain Bush renforcent ces efforts, a-t-il observé.  Au cours de la période à venir, le processus diplomatique doit être suivi de près et être soutenu.  Il doit être étayé sur le terrain de mesures urgentes.  De l’avis de M. Williams, on ne peut se permettre un nouvel échec dans les efforts visant à revitaliser le processus de paix israélo-arabe.  Il a constaté un regain d’espoir, qui était absent depuis près de sept ans.  Un revers à ce stade pourrait avoir de graves conséquences, a-t-il souligné.


M. Williams a notamment rappelé que MM. Abbas et Olmert s’étaient réunis une nouvelle fois hier pendant trois heures.  Cette rencontre faisait suite à celle de Jéricho, le 6 août dernier, qui marquait la première visite d’un dirigeant israélien dans une ville palestinienne depuis sept ans.  Ces réunions doivent se poursuivre le 10 septembre, avant une mission dans la région de la Secrétaire d’État américaine Condoleezza Rice.  Le Coordonnateur spécial a remarqué un souhait commun des deux parties d’aboutir à un accord qui pourrait être présenté lors de la réunion internationale de novembre.  Il a estimé que les pourparlers devraient néanmoins passer à la vitesse supérieure afin d’obtenir des accords concrets sur les questions de statut permanent et les mesures de mise en œuvre.  Compte tenu de la sensibilité des questions, du peu de temps et de la somme de travail à effectuer, la tâche ne sera pas aisée, a-t-il estimé.  Mais il s’est dit convaincu que ces objectifs pourront être atteints avec la volonté politique et un soutien sur le terrain.


Concernant la Cisjordanie, le Coordonnateur spécial a notamment souligné que l’Autorité palestinienne, par le biais du Premier Ministre Fayyad avait entamé des réformes ainsi que la mise en œuvre d’un programme de sécurité sérieux.  Il a constaté toutefois qu’en dépit des inquiétudes légitimes d’Israël au sujet de sa sécurité, les 532 barrages en Cisjordanie continuaient de restreindre sérieusement les mouvements des Palestiniens et d’empêcher une activité économique normale.  Il est essentiel pour Israël de lever les barrages en Cisjordanie, a-t-il ajouté.  M. Williams s’est déclaré profondément préoccupé par les conséquences politiques, institutionnelles et socioéconomiques des divisions interpalestiniennes.  Il a indiqué que le Président Abbas et le Premier Ministre Fayyad lui avaient confirmé qu’ils demeuraient engagés en faveur de la réintégration de Gaza sous la direction légitime de l’Autorité palestinienne, se félicitant de cette position claire.  Bien que le Hamas ait pu rétablir une manière d’ordre dans les rues de Gaza, ses actes continuent de se réaliser hors de l’état de droit et des institutions de l’Autorité palestinienne, provoquant des inquiétudes concernant le respect des droits de l’homme et le développement futur de la bande de Gaza, a-t-il affirmé.  Il faut éviter que se poursuive la dégradation du tissu social et économique de la population de Gaza, a-t-il également dit.  Toutes les mesures prises doivent être liées à l’objectif de réunification du Territoire palestinien occupé sous la tutelle de l’Autorité palestinienne, a-t-il ajouté, appelant à la coopération de toutes les parties pour la réouverture du point de passage de Karni.


M. Williams a également indiqué que la violence israélo-palestinienne s’était poursuivie ce mois-ci, faisant 151 morts et 145 blessés du côté palestinien et 13 blessés israéliens.  Lors des violences internes, 18 Palestiniens ont été tués et 88 autres blessés, a-t-il précisé.  Le Coordonnateur spécial s’est dit en outre profondément préoccupé par les activités de colonisation israélienne en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est.  Il a dit regretter qu’aucun effort crédible n’ait été entrepris et qu’aucune action n’ait été prise pour retirer plus de 100 avant-postes ou cesser l’extension des colonies.


Sur le plan diplomatique, M. Williams a en particulier évoqué la prochaine réunion du Quatuor qu’organise le Secrétaire général le 23 septembre prochain, au Siège des Nations Unies à New York, étape importante dans la perspective de la conférence internationale de novembre.


Au sujet du Liban, M. Williams a constaté que l’impasse politique observée depuis novembre dernier se poursuivait.  Les initiatives internationales visant à faciliter le dialogue libanais et à régler les causes de cette impasse se poursuivent, a-t-il noté, rendant notamment hommage aux récents efforts entrepris en ce sens par la France.  L’attention est tournée aujourd’hui vers les élections présidentielles, a-t-il expliqué, précisant que le Secrétaire général espérait que les Libanais trouvent la voie du consensus sur cette importante question.  Le Secrétaire général, a-t-il ajouté, soutient le désir clair des Libanais d’organiser des élections présidentielles ainsi qu’il l’est stipulé dans leur constitution; des élections qui, selon lui, contribueront à briser l’impasse politique du pays.  Dans le sud du pays, la situation est d’une manière générale restée calme, a-t-il souligné, bien qu’à ses yeux, la poursuite des survols de la région par des appareils israéliens continue de représenter une violation.  L’engagement de la communauté internationale au Liban, a-t-il souligné, doit être robuste afin de faire progresser la mise en œuvre des résolutions du Conseil de sécurité. 


M. ALEJANDRO D. WOLFF (États-Unis) a rappelé que le 16 juillet dernier, le Président Bush avait demandé la convocation d’une réunion internationale sur le Moyen-Orient.  Cette réunion aura lieu à l’automne, sur la base des accords intervenus précédemment entre les parties.  Elle vise à réaliser des progrès notables sur la voie de la paix.  La communauté internationale a reconnu que le Gouvernement mis en place par le Président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, et le nouveau Premier Ministre palestinien, Salam Fayyad, pourraient être des partenaires pour faire avancer le processus de paix, notant qu’un accord-cadre, passé récemment, concrétise la volonté de fournir une aide à l’Autorité palestinienne dans le secteur, notamment, de la sécurité.  Cette aide permettra à l’Autorité palestinienne de lutter contre le terrorisme et de renforcer la confiance entre les parties.  Les États-Unis et l’Autorité palestinienne continueront de coopérer pour la mise en œuvre de ce programme d’aide.  


Le représentant a demandé à tous les Palestiniens de rejeter la terreur et au Gouvernement palestinien de confisquer les armes entre les mains de groupes ou d’individus.  Il a aussi fait part de sa préoccupation quant à la poursuite de l’occupation par le Hamas de la bande de Gaza qui est devenue un sanctuaire pour les organisations terroristes.  Il s’est également dit préoccupé par les mesures prises récemment par le Hamas et qui visent à restreindre la liberté d’expression.  Le représentant a insisté sur le dialogue bilatéral entre les deux parties qui, selon lui, est un élément clef pour la réalisation de la vision de deux États, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité.  Les États-Unis attendent avec intérêt la réunion le mois prochain du Quatuor qui, a-t-il précisé, permettra de progresser vers la réalisation de cette vision.  Nous appuyons la prorogation du mandat de la FINUL car nous sommes fermement attachés à un Liban pacifique et démocratique.  Nous sommes toutefois préoccupés par les infractions à l’embargo sur les armes qui ont lieu dans la zone frontalière avec la Syrie, ainsi que par le fait que les deux soldats israéliens détenus n’ont toujours pas été libérés, a-t-il dit.


Mme ADIYATWIDI ADIWOSO ASMADY (Indonésie) s’est félicitée de la reprise du dialogue entre les parties en insistant sur la nécessité pour Israël de s’engager sincèrement à trouver des solutions à quatre problèmes cruciaux, à savoir: le sort des réfugiés palestiniens, le statut de Jérusalem, les frontières de l’État palestinien et le démantèlement des colonies de peuplement en Cisjordanie.  La représentante a encouragé dans ce contexte les initiatives régionales par le biais, par exemple, de la Ligue des États arabes dans le cadre de l Initiative arabe pour la paix.  La représentante a aussi insisté sur l’importance de l’unité du peuple palestinien et a estimé que le dialogue entre le Hamas et le Fatah était de la plus grande importance.  L’aide fournie par la communauté internationale devrait promouvoir cette unité, a-t-elle recommandé.


Nous sommes d’autre part préoccupés par la situation humanitaire dans la bande de Gaza, la région étant devenue de plus en plus isolée sur le plan économique et politique, a ajouté Mme Asmady.  Le blocus israélien a mis un terme brutal à toutes les activités de commerce.  Quatre-vingt-dix pour cent des entreprises palestiniennes auraient fermé, et 70 000 Palestiniens auraient perdu leur emploi.  Ce sont là des éléments porteurs de violence, a-t-elle dit, et nous ne pouvons pas nous permettre de laisser cette situation se détériorer.  Le fardeau dont souffrent déjà les Palestiniens est de plus aggravé par les incursions militaires israéliennes.  Notre délégation déplore fermement ces actions illégales et inhumaines, a déclaré la représentante. 


S’agissant du Liban, elle a estimé que l’unité était un aspect clef d’une paix durable dans le pays.  Elle a soutenu l’idée proposée par la France de tenir un dialogue entre Libanais.  Un brin de sincérité de la part de la communauté internationale et un engagement fort de toutes les factions qui existent au Liban en faveur du dialogue sont essentiels à l’obtention de la paix, de la stabilité et de l’unité du pays, a souligné Mme Adiwoso.  La représentante s’est aussi félicitée que le mandat de la FINUL ait été renforcé, soulignant qu’un an après l’invasion israélienne, la Force des Nations Unies avait permis aux Libanais de redonner un cours plus ou moins normal à leur vie.  La FINUL seule dispose de l’autorité nécessaire pour suivre la situation sur le terrain et veiller au respect par les parties de la résolution 1701 du Conseil de sécurité, a-t-elle estimé.


M. MUTLAQ MAJED AL-QAHTANI (Qatar), après avoir sévèrement critiqué la politique d’Israël, a qualifié de « malheureux » les désaccords entre « frères » palestiniens.  Il a souligné que la conclusion d’un accord national est dans l’intérêt de tous.  Il a jugé inacceptable qu’Israël exploite les évènements de Gaza pour imposer un siège injuste et un embargo économique qui ont un impact négatif sur une population innocente.  Dans ces circonstances tragiques, a poursuivi le représentant, il est nécessaire d’intensifier les efforts pour parvenir à un règlement global et durable de la crise.  La communauté internationale, en particulier le Quatuor, doit prendre des mesures visant avant tout à rétablir la stabilité et l’unité entre les diverses factions palestiniennes.  La communauté internationale, a insisté le représentant, doit s’abstenir de toute action susceptible d’exacerber les différends entre frères. 


À cet égard, le représentant a espéré que la nomination de Tony Blair comme Envoyé du Quatuor contribuera à revitaliser le rôle de ce Groupe.  Il a aussi espéré que l’initiative des États-Unis de tenir une conférence sur la paix donnera des résultats concrets.  Pour qu’elle réussisse, a conseillé le représentant, il faut que toutes les parties fassent montre d’un véritable esprit de paix et comprennent que la violence ne peut être la solution au Moyen-Orient.  Passant à la situation au Liban, le représentant a reconnu la persistance de l’instabilité avant d’appeler Israël à cesser ses violations de l’espace aérien libanais et à coopérer à la mise en œuvre des résolutions pertinentes de l’ONU.  Tous les partis politiques libanais doivent retourner au dialogue et mettre l’intérêt national au-dessus de toute autre considération, a conclu le représentant.


M. LIU ZHENMIN (Chine) a affirmé que la situation au Moyen-Orient avait connu des faits nouveaux encourageants qu’il convenait de saluer.  Le représentant a salué la volonté du Président Abbas et du Premier Ministre Olmert de poursuivre leurs réunions.  Néanmoins, a-t-il ajouté, la situation sur le terrain continue d’être une source de préoccupation.  Il a demandé à la communauté internationale de fournir une assistance au peuple palestinien et a exhorté les parties à respecter le droit international humanitaire.  Il a espéré que tous les partis politiques en Palestine répondront aux attentes de leur peuple et de la communauté internationale.  Selon lui, la communauté internationale doit assumer les responsabilités que l’on attend d’elle et créer un environnement propice à la reprise des pourparlers israélo-arabes.  S’agissant de la situation au Liban, il a lancé un appel en faveur d’une application globale de la résolution 1701 du Conseil de sécurité.


Se félicitant, à son tour, des efforts récents, M. LESLIE K. CHRISTIAN (Ghana) s’est dit préoccupé par la situation humanitaire dans les territoires palestiniens occupés.  Il a appelé à la mise en œuvre de l’Accord sur l’accès et le mouvement.  Concernant le Liban, il s’est montré préoccupé par la situation dans le nord du pays.  Il a exhorté les milices du Fatah al-Islam à reconnaître la souveraineté du Gouvernement libanais et à déposer les armes dans l’intérêt de la paix.  Le représentant s’est également dit préoccupé par le manque de progrès dans le dialogue entre Libanais, avant d’appeler les partis à convoquer une session parlementaire pour préparer les prochaines élections présidentielles.  Le représentant s’est enfin félicité des progrès accomplis par les cartographes sur la délimitation des fermes de Chebaa et a appelé les parties à continuer de coopérer.  Elles doivent à tout prix coopérer à la mise en œuvre des résolutions 1559 et 1701, a insisté le représentant. 


Se félicitant des récents efforts de paix déployés dans la région et ailleurs, M. PETER BURIAN (Slovaquie), a appelé Israël à continuer à débloquer les fonds dus au Palestiniens, à libérer les parlementaires palestiniens qu’il détient encore et à respecter les engagements futurs en faveur de la paix.  S’agissant de la partie palestinienne, le représentant a réitéré son appui au Président Mahmoud Abbas.  Il a fermement condamné les attaques à la roquette lancées à partir de Gaza contre les civils israéliens, tout en exhortant Israël à exercer son droit d’auto-défense dans le cadre du droit international.  Le représentant a aussi demandé la libération du soldat Galid Shalit, avant de passer à la situation au Liban. 


Il a appelé au dialogue national, en disant voir dans les prochaines élections un moment clef dans le processus de normalisation et de stabilisation de la situation politique.  L’évolution des choses dans le camp de Nahr-el-Bared illustre à suffisance, a-t-il dit, l’importance qu’il y a à mettre en œuvre la résolution 1559 du Conseil de sécurité.  Il a ajouté que la résolution 1701 représente une base solide pour une solution globale de la situation complexe du pays et de la région dans son ensemble.  Seules des mesures de confiance pourront améliorer la situation, a insisté le représentant, en citant parmi celles-ci le plein respect de l’embargo sur les armes par tous les acteurs de la région, le renforcement du contrôle des frontières libanaises, le désarmement de toutes les milices, la cessation par Israël des violations de l’espace aérien libanais, la libération par le Hezbollah des deux soldats israéliens et le règlement de la question des prisonniers libanais détenus par Israël et la Syrie ou encore le règlement de la question des fermes de Chebaa.  


M. DUMISANI KUMALO (Afrique du Sud) s’est félicité des développements qui se sont récemment produits au Moyen-Orient.  Il les a qualifiés de « positifs » tout en précisant qu’ils doivent cependant mener à de réels progrès sur le terrain.  La réalité veut que les Palestiniens continuent de vivre sous le joug de l’occupation qu’ils subissent depuis des décennies.  Les incursions violentes de l’armée israélienne continuent, tandis que 550 points de passage et de contrôle freinent la libre circulation des Palestiniens.  Des milliers de prisonniers palestiniens sont toujours enfermés dans des geôles israéliennes et le mur de séparation se développe malgré une condamnation internationale, a regretté M. Kumalo.  Les Palestiniens sont confrontés, sur une base quotidienne, à une politique israélienne qui viole les principes du droit international humanitaire et des droits de l’homme, a-t-il souligné.  


Le représentant a plus particulièrement évoqué la situation dans la bande de Gaza où, selon le Programme alimentaire mondial, 400 hectares de terres arables, des systèmes d’irrigation, et des serres, auraient été détruits par Israël.  La communauté internationale a la responsabilité de garantir des progrès politiques en Palestine qui soient assortis de réelles avancées dans la vie quotidienne des Palestiniens.  La voie à suivre, a ajouté M. Kumalo, doit mener à la création d’un État palestinien avec Jérusalem comme capitale, et vivant côte à côte avec Israël dans des frontières sûres reconnues sur le plan international.


M. JEAN-PIERRE LACROIX (France) a affirmé qu’un premier élément décisif dans la voie d’un règlement sera la capacité à reconstruire une Autorité palestinienne forte et à conforter son autorité.  La France ne ménagera pas ses efforts dans ce sens, notamment dans le cadre de l’Union européenne, a-t-il assuré.  Elle apportera notamment son plein soutien à l’action du nouveau Représentant spécial du Quatuor, M. Tony Blair.  C’est cependant par leurs propres actions que les deux parties créeront les conditions d’une solidification de l’Autorité palestinienne, a dit M. Lacroix.  À cet égard, les mesures israéliennes graduées destinées à renforcer l’Autorité palestinienne prises à Charm el-Cheikh le 25 juin et lors des rencontres de Jérusalem du 16 juillet et de Jéricho le 6 août vont dans le bon sens.  La France les salue.  L’Autorité palestinienne pour sa part doit montrer qu’elle exerce pleinement son autorité en luttant contre le terrorisme et en multipliant ses efforts pour obtenir la libération sans délai de Gilad Shalit.  La France compte à cet égard sur l’action du Président Abbas, a indiqué le représentant.


La France estime qu’il est indispensable de relancer sans délai une authentique dynamique de paix conduisant à la création d’un État palestinien.  Il est essentiel de donner un horizon politique aux peuples, a ajouté M. Lacroix, jugeant positive la tenue à l’automne d’une conférence internationale.  Tout doit être fait pour renforcer la dynamique qui semble se mettre en place, a-t-il ajouté, estimant que le Quatuor devait y prendre toute sa place.  La réunion du Quatuor prévue en septembre constitue une occasion importante pour avancer dans ce sens, en liaison avec les pays de la région, notamment l’Égypte, la Jordanie, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, qui ont un rôle de premier plan à jouer pour favoriser la paix, a-t-il souligné. 


M. LUIS ENRIQUE CHAVEZ (Pérou) s’est dit préoccupé par la poursuite des affrontements entre Palestiniens, affrontements qui ont des conséquences graves sur les territoires palestiniens tant sur le plan humanitaire que sur le plan économique.  Il existe réellement un risque bien réel d’effondrement de l’économie palestinienne, a-t-il fait remarquer.  Il faut que les autorités israéliennes garantissent le transit des biens et des personnes et qu’une administration effective de l’ensemble du territoire palestinien soit mise en place pour éviter la détérioration des conditions de vie des Palestiniens et les attaques contre les civils israéliens.  Le représentant a salué la désignation de Tony Blair comme Envoyé spécial du Quatuor.  Sa capacité et son expertise, a-t-il estimé, contribueront au renforcement des institutions palestiniennes, notamment dans des domaines clefs comme l’éducation et la santé.  Il a demandé aux Israéliens de suspendre, quant à eux, le développement de nouvelles colonies de peuplement et de commencer à démanteler le mur de séparation qui est contraire à l’idéal de paix.


Sur le plan diplomatique, le représentant s’est dit encouragé par le dialogue entre le Premier Ministre israélien et le Président de l’Autorité palestinienne ainsi que par l’initiative du Président Bush visant la convocation à l’automne d’une réunion sur le Moyen-Orient.  Il s’est par ailleurs dit préoccupé par la poursuite de la crise politique au Liban qui est alimentée par des groupes armés illégaux,  C’est pourquoi, il est essentiel de rétablir l’autorité des institutions palestiniennes sur l’ensemble du Territoire  Concernant le Liban, le représentant a appuyé le nouveau mandat de la FINUL.  Il a espéré que les recommandations de l’équipe indépendante d’évaluation du respect de la Ligne bleue parles parties concernées seront mises en œuvre rapidement. 


M. ALDO MANTOVANI (Italie) s’est félicité de l’initiative du Président Bush de convoquer une conférence internationale à l’automne qui, selon lui, représente un signal clair de l’engagement des États-Unis pour un règlement final dans le cadre des efforts multilatéraux en cours.  Concernant la situation politique sur le terrain, le représentant a estimé que le peuple palestinien devait rester uni face à l’objectif de la création d’un État démocratique, indépendant et fiable, coexistant avec Israël et autres pays voisins dans la paix et la sécurité.  Le moment est venu d’être ambitieux si l’on veut saisir l’occasion créée par la reprise du dialogue entre les parties, a-t-il observé.  Il a plaidé en faveur d’une action plus résolue de la part du Quatuor pour revitaliser le processus diplomatique et offrir une solution définitive au conflit israélo-arabe, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité et aux objectifs de la Feuille de route.  Concernant le Liban, le représentant a estimé qu’il était impératif que la communauté internationale maintienne son appui au Gouvernement du Premier Ministre Fouad Siniora.  De même, il a jugé indispensable que tous les pays de la région, en particulier la Syrie, aident à promouvoir une solution politique à la crise libanaise.


M. ALFREDO SUESCUM (Panama)  a dit que sa délégation était préoccupée par certaines positions prises par certains membres de la communauté internationale.  Ces positions sont de nature à faire dérailler le processus en cours.  La communauté internationale, a-t-il précisé, est face à deux choix: soit rechercher une nouvelle unité palestinienne, soit mettre en place une politique d’appui au Président Abbas qui repose sur une politique d’exclusion et d’étouffement du Hamas.  Nous sommes contre toute politique qui jouerait sur la division du peuple palestinien, a-t-il précisé.  Nous exhortons les acteurs du processus de paix à promouvoir l’unité palestinienne par tous les moyens diplomatiques, y compris par l’ouverture du dialogue avec le Hamas.  Ce groupe représente en effet une partie non négligeable de la population palestinienne que l’on ne peut pas exclure.  Toutefois le Hamas doit accepter le concept de l’existence de deux États, Israël et la Palestine, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité.  Tant que le Hamas ne l’acceptera pas, il ne pourra pas s’imposer comme un partenaire pour la paix.  De son côté, Israël doit démanteler les colonies de peuplement ainsi que le mur de séparation, et empêcher l’effondrement économique de Gaza.  S’agissant du Liban, le représentant de Panama a dit que sa délégation attendait avec intérêt les élections du mois prochain qui doivent absolument se tenir dans la paix et la transparence.


M. KONSTANTIN K. DOLGOV (Fédération de Russie) relevé un facteur positif dans l’absence, au cours des dernières semaines, de violences massives entre Israéliens et Palestiniens ou entre parties palestiniennes, même si, a-t-il précisé, des incidents continuent à se produire.  Il importe d’accélérer les efforts entrepris en vue d’un règlement global des tensions dans la région, a-t-il souligné.  La Fédération de Russie estime que le fossé qui s’est creusé entre le Fatah et le Hamas constitue un facteur de déstabilisation et pèse négativement dans les négociations avec Israël.  Un seul choix est possible, a-t-il dit, citant le retour à l’unité et à l’entente interpalestinienne.  Tout accord avec Israël doit reposer sur un accord aussi large que possible avec tous les Palestiniens, a-t-il ajouté.  Il a appelé également Israël à prendre de nouvelles mesures pour satisfaire les besoins humanitaires des Palestiniens.  Le représentant a dénoncé la poursuite par Israël de sa pratique d’assassinats ciblés, de ses activités de peuplement et de la construction du mur de sécurité.  Il a également plaidé en faveur d’un règlement du conflit israélo-arabe qui se fonde sur la plateforme juridique internationalement reconnue constituée par les résolutions du Conseil de sécurité, le processus de Madrid et l’initiative de paix arabe.  S’agissant du Liban, il a notamment appelé les partis et les groupes libanais à rechercher une solution de compromis pour favoriser la reprise du dialogue national. 


M. JOHN SAWERS (Royaume-Uni) s’est félicité des progrès récents en citant, entre autres, la poursuite du dialogue entre le Premier Ministre israélien et le Président de l’Autorité palestinienne, les efforts renouvelés de la communauté internationale et du Quatuor pour redynamiser le processus de paix, et les discussions sur l’Initiative de paix arabe.  Mais, a-t-il prévenu, il ne faut pas sous-estimer les énormes défis auxquels l’on fait face.  L’un de ces défis, a-t-il fait remarquer, est l’atténuation des souffrances humanitaires à Gaza.  Il faudra aussi accorder un ferme appui politique et pratique au Président Abbas.  En l’occurrence, le représentant à appeler Israël à poursuivre le transfert des fonds dus aux Palestiniens.


S’agissant du Liban, il a jugé, à son tour, que les prochaines élections législatives seront un pas important vers le rétablissement de la stabilité.  Il s’est félicité des efforts de la France et de la Ligue des États arabes ainsi que de la décision du Conseil de proroger, pour une nouvelle période d’un an, le mandat de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL).  Le représentant a conclu en soulignant la nécessité d’une action concertée pour la pleine mise en œuvre de la résolution 1701.  Dans ce cadre, il a dit l’importance qu’il y a à ce que les recommandations de l’équipe indépendante d’évaluation de la frontière libanaise soient étroitement suivies.  Ce travail doit être fait parallèlement aux efforts visant à réduire les vols israéliens dans l’espace aérien libanais et à ceux visant à régler le différend lié aux fermes de Chebaa.


M. JOHAN VERBEKE (Belgique) a salué les contacts qui ont récemment eu lieu entre le Premier Ministre israélien et le Président palestinien.  Nous ne pouvons que les encourager à poursuivre dans cette voie en espérant qu’elle mènera le plus rapidement possible à un processus politique réel, a-t-il dit.  Il s’est aussi félicité du regain de vitalité du Quatuor qui s’est traduit, entre autres, par la désignation de Tony Blair comme son Représentant spécial.  Ces développements confirment la volonté de la communauté internationale de consolider le processus de paix au Moyen Orient, a dit M. Verbeke en soutenant d’autre part les initiatives de paix régionales comme celle lancée par la Ligue des États arabes, ainsi que la rencontre proposée pour cet automne.  Il importe que cette réunion soit considérée comme une opportunité à saisir par toutes les parties, qu’elles soient directement ou indirectement impliquées dans le processus, a dit le représentant.  Il a appelé les parties à lancer des actions concrètes sur le terrain pour y améliorer la situation des populations, la dégradation de la situation humanitaire étant préoccupante.  La réouverture du terminal de Karni est cruciale si l’on veut éviter l’effondrement total de l’économie de la bande de Gaza, a estimé le représentant belge.  


Concernant le Liban, il a déclaré que toutes les forces politiques du pays devaient s’atteler à rechercher des solutions au blocage politique actuel, notamment dans la perspective des prochaines élections présidentielles.  Il en a appelé au sens de l’urgence et au devoir de responsabilité de chacun.  En prorogeant le mandat de la FINUL, la communauté internationale a montré sa ferme volonté d’accompagner le Liban sur la voie du recouvrement total de sa souveraineté, de son intégrité territoriale et de son indépendance, a souligné M. Verbeke.  A l’instar de ce que l’Organisation fait sur la question du Moyen Orient, a ajouté le représentant, nous avons toujours pensé que les Nations Unies pouvaient et devaient aussi jouer un rôle important en Iraq.  Aujourd’hui, c’est ce vers quoi on tend avec l’adoption, au début du mois d’aôut, de la résolution 1770 relative à la prorogation du mandat de la Mission d’appui des Nations Unies pour l’Iraq (MANUI).   Mais l’événement tragique qu’a représenté il y a quatre ans l’attentat contre le siège des Nations Unies à Bagdad nous rappelle que pour que l’ONU puisse aider les Iraquiens, le contexte sécuritaire et politique doit s’y prêter, a souligné le représentant.


M. PASCAL GAYAMA (Congo) a noté l’existence de signes positifs qui sont autant de pas importants sur le chemin de la relance du processus de paix dans la région du Moyen-Orient.  Il s’est tout de même dit préoccupé par la situation qui règne en matière de sécurité sur le terrain et par la dégradation continue des conditions de vie des populations palestiniennes, notamment celles de Gaza.  M. Gayama a appelé la communauté internationale à y favoriser la création d’un meilleur cadre de vie et à soulager les populations palestiniennes des difficiles conditions qui régissent leur vie ordinaire.  Il a déploré le caractère violent des oppositions inter-palestiniennes, marquées par des contradictions, et qui ont abouti à la séparation de fait entre Gaza et la Cisjordanie.  Il a donc appelé le peuple palestinien à puiser dans ses ressources et son esprit patriotiques pour retrouver son unité avec l’aide des États de la région et dans l’esprit de l’Accord de la Mecque du 8 février 2007. 


Saluant ensuite les dernières initiatives du Quatuor, le représentant a demandé à Israël et à l’Autorité palestinienne d’éviter toute action unilatérale susceptible de saper la confiance.  En conséquence, il a salué la libération par Israël de 250 prisonniers palestiniens et la remise à l’Autorité palestinienne d’avoirs financiers auparavant gelés.  Il s’est aussi félicité de la reprise du dialogue entre le Premier Ministre israélien et le Président de l’Autorité palestinienne, dialogue qui devrait dépasser les simples arrangements d’ordre sécuritaire et humanitaire pour se consacrer aux questions de fond.  S’agissant du Liban, le Président du Conseil de sécurité pour le mois d’août s’est dit convaincu que seul un dialogue national responsable permettra d’apporter des réponses et des solutions aux multiples questions non encore résolues, notamment en ce qui concerne les aspects constitutionnels, les perspectives électorales, et les contentieux judiciaires .


M. RIYAD MANSOUR, Observateur de la Palestine, a souligné que les faits négatifs, déprimants, frustrants de la situation sur le terrain formaient la réalité tragique du peuple palestinien soumis à l’occupation israélienne.  Les politiques illégales d’Israël et ses violations incessantes du droit international continuent de causer des graves difficultés pour la population civile israélienne et de saper tout effort de paix en cours, a-t-il dit.  L’Observateur de la Palestine a en particulier évoqué les raids militaires israéliens, les assassinats de civils palestiniens, y compris de nombreux enfants, la poursuite des colonies de peuplement illégales en Cisjordanie, en particulier à l’intérieur et autour de Jérusalem-Est, et la construction du mur, laquelle provoque des confiscations de terres palestiniennes, des destructions de biens et cause des dommages à l’environnement.  La présence continue d’Israël dans les territoires palestiniens compromet sérieusement la viabilité d’une solution de deux États, et, par la même, les perspectives de paix.


L’Observateur de la Palestine a, par ailleurs, commenté les la situation politique sur le terrain.  Le coup d’État effectué par des milices illégales contre l’Autorité palestinienne dans la bande de Gaza est un problème grave car il menace, selon lui, l’unité de la terre palestinienne, dont l’intégrité et l’unité ont déjà été fortement compromis par la puissance occupante.  La situation actuelle sur le terrain à Gaza doit revenir à celle qui prévalait avant juin 2007 afin de permettre le maintien de l’unité et de la terre palestiniennes, a-t-il déclaré.  M. Mansour a également réaffirmé la déclaration du Président Abbas devant le Conseil central de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) dans laquelle il soulignait que l’objectif principal demeurait la création de l’État palestinien sur l’ensemble du territoire palestinien occupé, y compris la Cisjordanie, Jérusalem-Est et la bande de Gaza.  L’Observateur de la Palestine a en outre demandé à la communauté internationale d’apporter toute l’aide possible pour améliorer le sort tragique des Palestiniens dans les territoires occupés, en particulier et surtout ceux qui souffrent à Gaza.


M. Mansour a également jugé positif le discours récent du Président américain George Bush qui a demandé la tenue d’une conférence internationale sur la situation au Moyen-Orient à l’automne.  La base d’une telle conférence est bien connue, a-t-il dit, citant les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, l’Initiative de paix arabe, la Feuille de route et l’échange des territoires contre la paix.  Il a mis l’accent sur la nécessité d’une volonté politique et de la détermination requise pour faire avancer le processus et de permettre la création d’un État palestinien.  M. Mansour a constaté d’autres signaux positifs telles que les activités et réunions des Ministres des affaires étrangères arabes et la visite récente dans la région de la Secrétaire d’État américaine Condoleezza Rice, la rencontre à Moscou entre Mahmoud Abbas et le Président russe Vladimir Poutine et la réunion importante du Quatuor à Lisbonne au cours de laquelle Tony Blair a été officiellement désigné comme Envoyé spécial du Quatuor.  De telles mesures sont importantes pour redonner espoir au peuple palestinien, a-t-il dit.  C’est l’espoir qu’une solution sera trouvée dans un proche avenir qui mettra un terne à sa souffrance prolongée et à l’oppression qu’il subit depuis trop longtemps, a-t-il précisé.  


M. DAN GILLERMAN (Israël) est revenu sur des développements positifs intervenus dans la région, qui, a t-il insisté, ont pour toile de fond le danger continu que posent le Hamas et le Hezbollah soutenus par la Syrie et l’Iran.  Il a rappelé qu’hier le Premier Ministre israélien et le Président de l’Autorité palestinienne s’étaient rencontrés et que deux autres réunions de ce type étaient prévues dans le courant du mois à venir.  Israël a pris d’autres mesures de nature à donner un élan à l’Autorité palestinienne.  Pour le représentant israélien, le dialogue en cours a été rendu possible par les bons choix récemment faits par l’Autorité palestinienne qui a par exemple porté assistance lundi dernier à un membre des forces armées israéliennes qui était entré par erreur dans la ville de Jenin.  Ceci montre la détermination du Gouvernement palestinien à lutter contre le terrorisme. 


Malheureusement, a regretté le représentant, les bons choix ne sont pas faits par tout le monde, les extrémistes ayant choisi le camp de la violence et de l’instabilité, compromettant ainsi la sécurité des Palestiniens et des Israéliens.  Le représentant a accusé le Hamas d’avoir fait entrer, depuis le début du mois d’août, plus de 13 tonnes d’explosifs et 15o lance roquettes RPG à Gaza.  Il a rappelé que le soldat israélien, Gilad Shalit, a fêté ses 21 ans en captivité, ce qui marque sa deuxième année de détention.  Je vous invite à envisager ce qui devrait être fait pour permettre sa libération, a lancé le représentant aux autres orateurs.  M. Gillerman a assuré qu’en dépit de l’instabilité dans la bande de Gaza, Israël continuait d’y fournir une aide humanitaire.  Depuis le 19 juin, plus de 60 000 tonnes de fournitures humanitaires avaient été transférées d’Israël à la bande de Gaza. 


S’agissant de la situation le long de la Ligne Bleue, entre Israël et le Liban, le représentant a dit accueillir avec satisfaction la prorogation du mandat de la FINUL pour une année supplémentaire.  L’adoption de la résolution 1773 la semaine dernière a constitué un pas important pour la stabilité de la région.  Israël souhaite faire part de ses condoléances aux familles des soldats de la FINUL récemment victimes d’une attaque.  La situation dans le sud du Liban demeure précaire, a ajouté M. Gillerman, qui a identifié trois domaines exigeants l’attention et l’action du Conseil de sécurité.  L’une de ces questions est la détention de deux soldats israéliens.  Dans ce contexte, il a dit que sa délégation était déçue par la déclaration faite par la représentante de l’Indonésie qui a évoqué « l’invasion israélienne » du Sud-Liban, « en faisant fi de l’histoire », ce qui est un affront à l’intelligence du Conseil de sécurité.  L’Indonésie en effet a elle-même voté la semaine dernière en faveur de la résolution 1773 qui appelle à la libération immédiate de nos deux soldats dont l’enlèvement a été à l’origine du conflit, a dit M. Gillerman.  C’est alors faire preuve d’une grande hypocrisie que de parler d’invasion aujourd’hui et de voter en faveur de la résolution 1773 la semaine dernière.  Les deux autres domaines qui préoccupent Israël sont la présence d’éléments armés du Hezbollah au sud de la rivière Litani et les efforts d’armement du Hezbollah déployés par l’Iran et la Syrie en violation des résolutions 1701, 1559 et 1747 du Conseil de sécurité, a dit le représentant.


M. NAWAF SALAM (Liban) a affirmé que le Conseil de sécurité analysait de nouveau la situation dans une partie du monde où les espoirs légitimes en faveur d’une paix juste et durable ont été brisés.  Le représentant a demandé à la communauté internationale de ne pas manquer l’opportunité présentée par le Sommet arabe de 2007, qui s’est tenu à Riyad.  Le représentant, qui s’est félicité de la proposition du Président américain George Bush d’organiser à l’automne une conférence internationale, a estimé que toute condition injustifiée pourrait compromettre le résultat souhaité d’un effort aussi louable.  Le représentant a déclaré que son pays demeurait entièrement engagé en faveur de la mise en œuvre complète de la résolution 1701 du Conseil de sécurité, adoptée il y a un an. 


Le représentant a en outre développé des faits qu’il a qualifiés de très inquiétants.  Israël, a-t-il dit, continue de refuser de résoudre la question des détenus libanais emprisonnés depuis des décennies.  C’est pourquoi, il a appelé à leur libération immédiate.  Il a ajouté qu’Israël continuait de violer l’espace aérien de son pays, contrevenant de manière flagrante à la résolution 1701 et violant la souveraineté libanaise.  De même, a-t-il ajouté, la poursuite de l’occupation israélienne des fermes de Chebaa constitue une violation de la résolution 425 du Conseil de sécurité.  Il a en outre expliqué qu’au cours de l’agression israélienne contre le Liban, l’été dernier, l’armée avait délibérément bombardé le sud du Liban de millions de bombes à sous-munitions.  Il a indiqué qu’à la fin du mois de juin, plus de 233 civils libanais, dont de nombreux enfants, avaient été tués par de telles bombes, dont plus d’un million, selon un rapport de l’ONU de 2006, n’ont pas explosé, s’apparentant ainsi à des mines antipersonnel.  Il a assuré que le Liban était déterminé à nettoyer le pays en éliminant les bombes à sous-munitions israéliennes. 


Le représentant a également indiqué que son gouvernement et l’Armée libanaise étaient fermement déterminés à mettre un terme aux activités du groupe terroriste Fatah al-Islam dans le camp de Nahr el-Bared et de l’empêcher de continuer à menacer la stabilité du Liban.  Il a enfin souligné que les prochaines élections présidentielles témoigneront de l’attachement de son pays à la démocratie.


M. BASHAR JA’AFARI (République arabe syrienne) a regretté que la persistance de l’occupation israélienne oblige le Conseil de sécurité à traiter de cette question encore une fois.  En raison de cette situation, un nombre croissant de terres arables sont annexées par Israël qui poursuit une politique de colonie de peuplement de plus en plus agressive.  Selon le droit international, l’annexion de territoires par la force est un crime et pose une menace à la paix et à la sécurité internationales, a rappelé le représentant.  Des dizaines de résolutions ont été adoptées demandant à Israël de mettre un terme à son occupation des terres arabes, y compris Jérusalem est et le Golan syrien occupé.  Mais Israël continue très clairement de rejeter la paix et poursuit ses activités de colonisation et de peuplement et de détention illégale.  Ces activités se font avec l’approbation de ceux qui se disent les défenseurs des droits de l’homme et qui commettent aussi des violations des droits de l’homme qui n’arrivent même pas à la cheville des violations commises par Israël, a accusé le représentant de la Syrie.


Il a évoqué l’initiative de paix arabe lancée par la Ligue des États arabes en précisant qu’elle devait refléter le même attachement pour la paix de la part du Gouvernement Israélien, un attachement qui doit se manifester par le retrait des territoires occupés.  Se disant préoccupés par la situation dans la bande de Gaza, le représentant a appelé les Palestiniens à l’unité.


Les manœuvres militaires israéliennes sur le Golan syrien occupé prouvent le mépris dont fait preuve Israël pour les conséquences que pourrait avoir une nouvelle guerre et la poursuite de l’occupation, a-t-il encore dit.  L’ironie veut que le déroulement de ces manœuvres coïncide avec le fait que ce pays tente de faire croire qu’il est attaché à la paix alors que sa machine militaire est mobilisée.  Israël envoie un nombre de plus en plus important de colons dans le Golan syrien occupé.  Les dirigeants israéliens, par leurs déclarations irresponsables, montrent qu’ils ne sont pas attachés à la notion de paix.  La communauté internationale se doit donc de prendre des mesures permettant de ramener les frontières à ce qu’elles étaient en 1967, a recommandé le représentant.  S’agissant de la tenue d’une conférence internationale sur le Moyen-Orient cet automne, le représentant a insisté sur la nécessité de lui fournir un mandat et un objectif adéquats, ce dernier devant viser le retour à leurs propriétaires des terres arabes confisquées.


Réagissant à la déclaration faite par le représentant israélien, le représentant de la Syrie a indiqué que le régime de terreur instauré par Israël avait été prouvé aux yeux de la communauté internationale à maintes reprises.  Israël ne peut nier une réalité connue de tous, a-t-il ajouté, en accusant Israël d’être à l’origine de l’attentat qui a coûté la vie à des membres de la FINUL. 


M. ABDULLAH M. ALSAIDI (Yémen) a affirmé que la question du Moyen-Orient était une des questions les plus importantes inscrites à l’ordre du jour du Conseil de sécurité depuis plusieurs décennies.  Israël continue de prendre des mesures irresponsables, a-t-il fait remarquer, en condamnant fermement son action contre la Mosquée Al-Aqsa.  Cette action constitue une atteinte aux sentiments des musulmans ainsi qu’une violation grave de la quatrième Convention de Genève de 1949.  Israël poursuit ses activités de destruction et de fouilles autour de la mosquée Al-Aqsa, ainsi que son intervention dans différentes parties du Territoire palestinien, la construction du mur et ses colonies de peuplement.  Tout cela, a dit le représentant, a des conséquences très lourdes sur la stabilité et la sécurité dans la région, et sape les efforts du Quatuor et toute solution définitive au conflit israélo-arabe.  Il a affirmé que le Groupe arabe exhortait le Conseil de sécurité à assumer ses responsabilités et à amener Israël à s’associer au processus de paix.  Le Groupe arabe, a-t-il notamment ajouté, exhorte Israël à cesser de violer l’espace aérien libanais et à libérer les prisonniers libanais détenus dans les prisons israéliennes.


M. JOÃO MANUEL GUERRA SALGUEIRO (Portugal) a, au nom de l’Union européenne et des pays associés, encouragé les parties à poursuivre leurs rencontres bilatérales en précisant que l’Union européenne est fermement engagée à jouer un rôle actif dans le cadre du Quatuor.  Celui-ci sera appelé à jouer un rôle actif cet automne dans le cadre de la conférence internationale proposée le 16 juillet dernier par le Président américain.  Le représentant a aussi signalé qu’il était important de renouveler le dialogue entre le Quatuor, les parties et la Ligue des États arabes.  Nous estimons que l’Initiative de paix arabe constitue un élément de taille.  Les progrès réalisés sur les fronts diplomatique et politique doivent également être reflétés sur le terrain, a-t-il ajouté.  L’Union européenne est profondément préoccupée par la situation humanitaire dans la bande de Gaza et réitère son plein soutien au Président de l’Autorité palestinienne et à son Gouvernement.  La réconciliation et l’unité est la seule voie permettant de réaliser les objectifs palestiniens par des moyens pacifiques et démocratiques.  Nous nous opposons à une division du Territoire palestinien et confirmons notre détermination à discuter toutes les parties palestiniennes dont les actions et politiques reflètent les principes du Quatuor.


S’inquiétant de la situation humanitaire dans la bande de Gaza, le représentant a demandé instamment au Gouvernement israélien de rouvrir le point de passage de Karni.  Il a aussi réitéré son appel en faveur de la libération du soldat israélien pris en otage et des députés palestiniens détenus en Israël.  Il s’est félicité du transfert partiel par Israël à l’Autorité palestinienne des revenus provenant des taxes et la libération de prisonniers.  Il a exhorté Israël à prendre d’autres mesures, notamment l’ouverture des points de passage en Cisjordanie.  Le représentant s’est aussi dit préoccupé par la poursuite de la construction du mur de séparation sur des terres palestiniennes et des implantations de colonies de peuplement. 


S’agissant du Liban, le représentant a renouvelé son appel en faveur de la mise en œuvre des résolutions 1559 et 1701 du Conseil de sécurité et a appelé la Syrie et d’autres pays à s’abstenir de prendre des mesures de nature à déstabiliser la région.  Il a appuyé l’élargissement du mandat de la FINUL et a condamné les actes de violence ayant coûté la vie à six membres de la FINUL.  Préoccupé par la violence à Nahr el-Bared, il a condamné toute attaque contre le peuple libanais et l’Armée libanaise.


M. JOHAN LØVALD (Norvège) a assuré du plein soutien de son gouvernement à celui de Mahmoud Abbas.  Ce dernier a en effet permis la reprise du dialogue politique avec Israël et la relance de la normalisation des relations avec la communauté internationale.  Il a demandé aux deux dirigeants palestinien et israélien, Mahmoud Abbas et Ehud Olmert, de faire preuve d’un esprit visionnaire et de courage et les assurés de l’appui de la communauté internationale.  Nous devons également appuyer les efforts déployés par le Premier Ministre palestinien pour normaliser la situation sur le terrain et améliorer le quotidien de la population palestinienne.  Ceci doit aller de pair avec le dialogue politique avec Israël.  Nous ne pensons pas qu’une paix durable puisse être obtenue en isolant un mouvement populaire.  La réconciliation nationale palestinienne est indispensable à l’obtention d’une stabilité politique et à la fin des divisions.  Toutes les structures légitimes du Président Abbas doivent être rétablies et renforcées et toute structure parallèle et illégitime doit être dissoute, a t-il précisé. 


Le Gouvernement de M. Salam Fayyad doit faire face à des défis de taille en matière de sécurité, a ajouté le représentant.  Nous condamnons toute attaque de roquette contre Israël.  Jugeant que la situation économique désastreuse dans la bande de Gaza pourrait devenir un nouveau terreau du terrorisme, il a demandé à Israël de prendre des mesures pour restaurer la confiance, notamment en suspendant l’implantation de colonies de peuplement, en continuant à transférer les recettes fiscales dues à l’Autorité palestinienne, en levant les restrictions à la liberté de circulation des biens et des personnes.  Il importe aussi que la communauté internationale facilite des développements positifs sur le terrain qui soient de nature à soutenir le dialogue politique.  La Norvège, en sa capacité de Présidente du Forum des donateurs, a invité ses membres à une réunion à New York le 24 septembre prochain afin de préparer une importante conférence des donateurs en décembre 2007.  Cette réunion offrira aussi l’occasion de renforcer les liens de coopération avec les donateurs et le Forum des donateurs.


M. MOHAMMED F. AL-ALLAF (Jordanie) a affirmé que la prochaine conférence internationale, à l’initiative du Président américain George Bush, constituera une occasion unique pour la communauté internationale en vue d’intensifier les efforts et de placer le processus de paix sur la bonne voie.  La paix juste et durable dans la région reste la seule option, a-t-il dit.  Celle-ci devait intervenir, a-t-il souligné, dans un cadre global et intégré, selon un calendrier déterminé et applicable, conforme à la légitimité internationale, et devrait déboucher sur la création d’un État palestinien avec Jérusalem-Est pour capitale.  Le représentant a également appelé la communauté internationale à fournir son appui et toute l’assistance nécessaire au Président Abbas et au peuple palestinien afin de les aider notamment à bâtir des institutions responsables et transparentes et à développer la bonne gouvernance leur permettant de préserver leur unité.  Il a également appelé Israël à lever le blocus imposé au peuple palestinien, à transférer les taxes douanières, à libérer les détenus palestiniens et à mettre un terme à l’occupation et aux activités de colonisation. 


Mme ILEANA NUÑEZ MORDOCHE (Cuba), au nom du Mouvement des pays non alignés, a condamné tous les actes « illégaux » d’Israël qui ont gravement compromis le fonctionnement de l’Autorité palestinienne et contribué à la polarisation accrue de la société palestinienne.  Elle a donc appelé à des efforts urgents pour éviter la désintégration complète d’un futur État palestinien souverain, viable et indépendant et pour réhabiliter et développer les institutions palestiniennes.  Elle a aussi appelé au rétablissement de la situation à Gaza et à des mesures visant à préserver l’intégrité et l’unité territoriale du territoire palestinien, y compris Jérusalem.  Les Palestiniens doivent résoudre pacifiquement leurs différends politiques, a-t-elle poursuivi, en soulignant néanmoins que l’Organisation pour la libération de la Palestine (OLP) demeure le seul représentant légitime du peuple palestinien et une partie essentielle à toute négociation visant à résoudre le conflit.  À cet égard, la représentante a appuyé tous les efforts visant à mettre fin à 40 ans d’occupation. 


S’agissant du Liban, la représentante s’est félicitée des progrès enregistrés par le Gouvernement dans la mise en œuvre des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.  Elle a, en revanche, exprimé sa profonde préoccupation face aux continuelles violations par Israël de la Ligne bleue et de l’espace aérien libanais.  Elle a conclu en appelant à un règlement rapide de la question des fermes de Chebaa et en lançant un appel à Israël pour qu’il signale les emplacements exacts des bombes en grappes et transmette une carte des mines qu’il a placées pendant l’occupation du Sud-Liban.  Elle a enfin appelé Israël à procéder à un retrait complet du Golan syrien. 


Mme MARIA LUIZA RIBEIRO VIOTTI (Brésil) a souligné que les excellentes relations que son pays entretient tant avec les Israéliens qu’avec les Palestiniens l’ont conduit à préconiser une solution pacifique à la question du Moyen-Orient dès le début du conflit.  Alléger les souffrances de la population palestinienne n’est pas seulement humain mais c’est également une étape essentielle d’une reprise réussie du processus de paix.  Se félicitant des progrès en la matière, la représentante a également, sur le plan politique, salué les pourparlers directs entre le Premier Ministre israélien et le Président de l’Autorité palestinienne.  Appelant à la levée de tous les obstacles qui étranglent l’économie palestinienne, la représentante a appuyé la tenue d’un débat élargi sur le Moyen-Orient pour que tous les acteurs puissent apporter leurs idées.  Elle a donc encouragé la création d’un Groupe des Amis de la paix au Moyen-Orient, composé de représentants de différentes régions qui rejoindraient ainsi les premiers concernés.  Elle s’est, en conséquence, félicitée de l’idée du Président américain de convoquer une conférence internationale, sous les auspices des Nations Unies.  Concluant sur la situation au Liban, elle a exprimé l’appui de son pays au Gouvernement de Fouad Siniora, et a réitéré le droit du peuple libanais à la souveraineté, à l’autodétermination et à vivre libéré de toute influence étrangère. 


M. HOANG CHI TRUNG (Viet Nam) a affirmé que le conflit du Moyen-Orient, qui a à son centre la question de la Palestine, ne pouvait être résolu que par des négociations pacifiques en vue de parvenir à une solution globale, juste et durable, prise sur la base des intérêts légitimes de toutes les parties concernées.  Il a ajouté que les droits inaliénables des Palestiniens, y compris celui de créer un État palestinien à l’intérieur des frontières existant avant juin 1967, devaient être pleinement respectés.  Le représentant du Viet Nam a également exhorté toutes les parties concernées à entreprendre de nouveaux efforts pour relancer la Feuille de route et apporter de meilleures contributions à la stabilité et au développement de la région. 


M. ISMAT JAHAN (Bangladesh) a dit que sa délégation était encouragée par les tentatives de consolidation de l’unité nationale palestinienne tout en faisant part de son extrême préoccupation concernant la poursuite des arrestations, des exécutions et des détentions de Palestiniens sans défense.  Nous sommes également consternés par la dégradation de la situation humanitaire dans les territoires palestiniens occupés.  Il est malheureux qu’Israël, au mépris de l’opinion internationale et en violation des résolutions du Conseil de sécurité, continue de mener ses activités illégales, a dit le représentant.  Tout en se félicitant de la reprise d’un dialogue qu’il a qualifié de « modeste » entre les parties, il a demandé instamment à la communauté internationale de soutenir des projets de relance du tissu économique palestinien.  Il a par ailleurs réitéré le soutien de son pays aux droits inaliénables du peuple palestinien en précisant qu’Israël devait se retirer des territoires occupés y compris Jérusalem-est, et honorer toutes ses obligations, conformément aux Conventions de Genève.


M. FARUKH AMIL (Pakistan), s’exprimant au nom du Groupe de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI) à New York, a prévenu que l’oppression visible et bien souvent brutale du peuple palestinien est la principale cause de l’extrémisme dans le monde musulman.  Tout en se félicitant de certains faits positifs dans le processus de paix, il a néanmoins estimé que le recours continu par Israël à la violence et les divisions interpalestiniennes ont jeté une population palestinienne déjà méfiante dans le doute et l’insécurité concernant son avenir.  Malgré les progrès accomplis, les problèmes globaux des territoires occupés restent les mêmes, a poursuivi le représentant, en citant les colonies de peuplement, la construction du mur de séparation, les barrages et les points de contrôle.  Il est clair qu’il n’y a pas de solution militaire, a-t-il reconnu, en liant la paix au retrait d’Israël des terres arabes et à la création d’un État palestinien indépendant et viable.  Les Nations Unies devraient jouer un rôle plus actif dans la promotion d’une paix globale et durable. 


Mais la tâche la plus importante, a estimé le représentant, est de mettre fin à la violence dans les territoires occupés.  Après avoir noté la poursuite des efforts visant à libérer le soldat israélien, M. Amil a appelé Israël à libérer les prisonniers palestiniens restants, à faire plus pour appuyer l’Autorité palestinienne et à mettre fin au blocus économique et humanitaire.  Des efforts doivent également être déployés pour promouvoir la réconciliation entre les Palestiniens.  Une manière de réaliser cette réconciliation serait de faire en sorte que la situation à Gaza revienne à celle qui prévalait avant les évènements de juin 2007, a suggéré le représentant. 


Au nom de l’OIC, M. Amil a appelé à la reprise rapide des discussions de paix.  Il a noté, à cet égard, l’initiative de convoquer une conférence internationale.  Mais, a-t-il prévenu, la conférence ne réussira que s’il s’agit d’une initiative sincère et globale visant la restitution de tous les territoires occupés depuis juin 1967 et l’ouverture de la voie vers la résolution des questions liées au statut final. 


M. YUKIO TAKASU (Japon) a salué les progrès enregistrés ces derniers mois dans le processus de paix.  Il a illustré l’appui de son gouvernement à l’Autorité palestinienne par l’octroi d’une contribution de plus de 20 millions de dollars.  Le Japon, a-t-il ajouté, envisage l’offre d’une assistance supplémentaire à l’économie palestinienne.  Le pays défend d’ailleurs le concept du « Couloir de la paix et de la prospérité », un plan de développement en faveur d’une économie palestinienne viable fondée sur le secteur privé.  Le plan prévoit la mise en place d’un parc agro-industriel en Cisjordanie pour faciliter le transport des biens vers les pays du Golfe, en transitant par la Jordanie.  Le 15 août dernier à Jéricho, un accord a été conclu sur la construction du parc dans la partie Sud du gouvernorat de Jéricho.  Pour promouvoir le processus de paix, a expliqué le représentant, il est essentiel que les Palestiniens gardent leur foi en l’avenir.  Il est donc, tout à fait approprié que l’on s’attaque parallèlement aux aspects politiques et économiques du problème.  À cet égard, le représentant a encouragé Israéliens et Palestiniens à redoubler d’efforts pour régler les questions politiques.  Venant à la situation au Liban, il a estimé que le déploiement d’efforts incluant à la fois les volets libanais et syrien constitue le seul moyen de parvenir à une paix durable dans la région.  Il a dit attendre de la Syrie qu’elle joue un rôle actif dans la réalisation de la paix et de la stabilité régionales.


M. YOUCEF YOUSFI (Algérie) a fait part de la solidarité sans faille de son pays avec le peuple palestinien.  Il a dénoncé ce qu’il a appelé l’acharnement d’Israël à saper toute velléité d’édification institutionnelle d’une Autorité palestinienne qui est présentée comme étant la cause du blocage du processus de paix.  Le représentant a jugé sage la proposition américaine de réactiver le processus de paix en convoquant une réunion internationale pour peu qu’elle ne se transforme pas en un tribunal mais examine plutôt les facteurs de blocage.  Pour être juste et durable, la paix doit aussi être recherchée dans l’examen des moyens susceptibles de mettre fin à la crise résultant de l’occupation de l’Iraq.  L’initiative américaine gagnerait aussi en crédibilité si elle associait toutes les parties directement concernées et s’accompagnait d’un engagement ferme de la communauté internationale de faire pression sur Israël pour l’amener à coopérer avec la communauté internationale.  L’Algérie appelle la communauté internationale à faire preuve de plus de cohérence et à tout mettre en œuvre pour remettre sur les rails le processus de paix et à encourager Israël à se départir de son intransigeance et de sa politique du fait accompli. 


M. MANSOUR SADEGHI (République islamique d’Iran) a affirmé qu’il était grand temps pour la communauté internationale d’agir d’urgence pour contrecarrer les politiques et les pratiques inhumaines du régime israélien qui impose, selon lui, un désastre humanitaire au peuple palestinien sans défense de la bande de Gaza et ailleurs dans les territoires palestiniens.  Par ailleurs, le représentant a estimé que la possession par Israël d’arsenaux nucléaires constituait une menace réelle à la paix et à la sécurité régionales et internationales.  Cette situation exige, a-t-il ajouté, une action urgente et décisive de la part du Conseil de sécurité.  De l’avis de sa délégation, Israël doit placer ses installations nucléaires sous contrôle international.  Le régime israélien a persisté dans ses politiques agressives à l’égard du Liban et du Golan syrien occupé, a ajouté le représentant iranien.  Il a assuré qu’Israël violait de façon flagrante, jour après jour, la résolution 1701 du Conseil de sécurité.  Il a en outre souligné que son pays avait, à plusieurs reprises, rejeté les affrontements internes dans les territoires palestiniens et avait invité tous les groupes palestiniens à œuvrer en faveur de la réconciliation nationale et à régler leurs différences à travers le dialogue et la coopération.  Il a enfin affirmé que son pays rejetait les allégations sans fondement lancées aujourd’hui par le représentant israélien.  Une telle attitude, a-t-il dit, vise à détourner l’attention de la communauté internationale des politiques criminelles et des atrocités d’Israël en Palestine et ailleurs dans la région.


M. ZAINOL RAHIM ZAINUDDIN (Malaisie) a estimé que la détérioration de la situation dans les territoires palestiniens occupés est telle que leurs habitants vivent en permanence dans la privation et la peur.  Il s’est dit en faveur de l’Initiative de paix arabe, de la réunion du mois de septembre du Quatuor et de la conférence internationale proposée par les États-Unis au mois de novembre.  Pour le représentant, la question de la Palestine est le facteur principal de la division entre l’Est et l’Ouest et la source de beaucoup de conflits et d’instabilité au Moyen-Orient.  En sa qualité d’organe chargé du maintien de la paix et de la sécurité internationales, le Conseil doit veiller à ce que cette situation ne se détériore pas plus avant.  Le Conseil a adopté de nombreuses résolutions sur le Moyen-Orient qui devraient servir de point de référence pour la restauration des droits des Palestiniens.  Il est aussi du devoir du Conseil d’enjoindre à Israël de respecter le droit international et les Conventions de Genève de 1949, notamment la quatrième Convention sur la protection des civils en temps de guerre, et de mettre fin à l’occupation et aux pratiques illégales dans les territoires palestiniens.  Le Conseil doit veiller également à ce que Israël cesse ses implantations illégales de colonies de peuplement dans la bande de Gaza, la construction du mur de séparation et le blocage des points de contrôle.  Israël doit en outre se retirer des territoires palestiniens jusqu’à ses frontières d’avant 1967.


Le représentant d’Israël a affirmé que sa délégation ne réagirait pas à la rhétorique anti-israélienne, développée notamment par la Syrie et l’Iran.  Cette rhétorique, a-t-il estimé, est également offensante pour le Conseil de sécurité.  Il a en revanche répondu aux propos du représentant du Liban qui avait dénoncé la détention en Israël, et depuis plusieurs décennies, de civils libanais.  Ces détenus, a précisé le représentant israélien, ne sont pas des innocents qui croupissent dans des prisons israéliennes mais des criminels terroristes qui ont du sang sur les mains et qui purgent leurs peines. 


Le représentant de la République arabe syrienne a déclaré que la politique israélienne d’occupation et d’agression a mobilisé l’ensemble de la communauté internationale depuis longtemps.  Le Conseil des droits de l’homme, quelques heures après sa création, a dû se réunir en juillet 2006 en session d’urgence à la suite de l’invasion du Liban par Israël.  Il a fait remarquer qu’Israël avait aussi introduit des armes nucléaires dans la région depuis des décennies et s’opposait à ce que la région soit déclarée zone exempte d’armes nucléaires.  C’est Israël qui a commis la première prise d’otages en détournant un avion syrien dans les années 60.  Quels que soient les efforts déployés par Israël pour camoufler ses actes barbares, il ne réussira pas à cacher le fait que la communauté internationale a voté plus de 10 000 fois contre ses pratiques et sa politique d’occupation, qui portent atteinte au droit international et en particulier du droit international humanitaire.


Le représentant de l’Indonésie a réagi à l’intervention faite ce matin par le représentant d’Israël.  Il a jugé important que toutes les parties respectent la résolution 1701 du Conseil de sécurité, de même que la souveraineté et l’intégrité du Liban. 


Reprenant la parole, le Coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient et Représentant personnel du Secrétaire général s’est félicité de l’adoption de la résolution 1701 et de l’engagement des gouvernements israélien et libanais qui ont travaillé de manière inlassable pour prévenir la reprise des affrontements.  Il a précisé avoir rencontré la semaine dernière l’épouse de l’un des soldats enlevés.  Plus de 13 mois plus tard, nous ne pouvons malheureusement pas présenter la preuve que ces deux soldats israéliens  sont toujours en vie.  J’exhorte les États Membres qui sont en relation avec le Hezbollah d’en fournir les preuves.  Le représentant s’est par ailleurs dit heureux de constater que les dirigeants palestiniens et israéliens aient engagé un dialogue qui fait espérer que des progrès à l’avenir pourront être réalisés.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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