LE CONSEIL DE SÉCURITÉ PROROGE LE MANDAT DE LA FORCE INTÉRIMAIRE DE L’ONU AU LIBAN JUSQU’AU 31 AOÛT 2008
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Conseil de sécurité
5733e séance – matin
LE CONSEIL DE SÉCURITÉ PROROGE LE MANDAT DE LA FORCE INTÉRIMAIRE DE L’ONU AU LIBAN JUSQU’AU 31 AOÛT 2008
Il condamne « dans les termes les plus énergiques » les attentats terroristes contre la FINUL
Le Conseil de sécurité a décidé à l’unanimité, ce matin, de proroger d’un an le mandat actuel de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL), soit jusqu’au 31 août 2008.
Condamnant dans les termes les plus énergiques les attentats terroristes contre la FINUL, le Conseil, par sa résolution 1773 (2007), demande instamment à toutes les parties de coopérer pleinement avec l’ONU et avec la FINUL et de s’acquitter scrupuleusement de l’obligation de respecter la sécurité de leur personnel.
Le Conseil demande à toutes les parties concernées de respecter la cessation des hostilités et la Ligne bleue dans sa totalité et appelle de ses vœux un renforcement de la coopération de la FINUL avec les Forces armées libanaises.
Le Conseil prie en outre toutes les parties de coopérer pleinement avec le Conseil et avec le Secrétaire général afin de parvenir à un cessez-le-feu permanent et à une solution à long terme, tel qu’envisagé par la résolution 1701 (2006). Il insiste sur la nécessité d’aller encore de l’avant dans ce sens. Le Conseil, enfin, redit son intention d’envisager de nouvelles mesures pour contribuer à la mise en œuvre d’un cessez-le-feu permanent et d’une solution à long terme.
La prorogation du mandat de la FINUL avait été proposée par le Secrétaire général, Ban Ki-moon, dans une lettre* adressée au Président du Conseil de sécurité, datée du 2 août 2007, proposition faisant suite à une demande en ce sens, formulée par le Premier Ministre libanais.
« Les événements récents ont montré tragiquement qu’il reste encore beaucoup à faire », souligne le Secrétaire général dans sa lettre, citant l’attentat perpétré contre la Force le 24 juin, au cours duquel six Casques bleus appartenant au contingent espagnol ont été tués, et l’attentat à la roquette Katyusha contre Kiryat Shemona, au nord d’Israël, le 17 juin.
« Pour mieux se protéger et assurer la sécurité du personnel civil, la Force continuera de resserrer sa coopération avec les Forces armées libanaises, et aura besoin de moyens supplémentaires d’atténuation des risques », affirme M. Ban Ki-moon. Au 24 juillet 2007, la Force comptait 13 633 soldats et 748 éléments civils.
La FINUL continue d’opérer dans un environnement difficile et instable, a souligné le représentant de la France, à l’issue du vote, estimant que celle-ci devrait pouvoir compter sur la coopération de toutes les parties dans la mise en œuvre de son mandat. Son homologue des États-Unis a regretté, pour sa part, qu’il subsiste au Sud-Liban des armes non autorisées. Il a ainsi exhorté les Forces armées libanaises à réaliser des patrouilles conjointes avec la FINUL pour s’assurer qu’aucune arme non autorisée ne soit transférée au Sud-Liban.
Auparavant, le représentant de l’Afrique du Sud avait jugé le texte non satisfaisant, et exprimé sa préférence pour une résolution technique. L’Afrique du Sud demeure convaincue que la FINUL a un rôle positif à jouer dans le rétablissement de la paix et de la sécurité au Liban, avait-il néanmoins ajouté.
Les représentants de l’Afrique du Sud, de la France, de l’Italie, du Qatar, de l’Indonésie, du Ghana, de la Belgique, des États-Unis et de la Fédération de Russie ont pris la parole.
* Lettre publiée sous la cote S/2007/470
LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT
Texte du projet de résolution (S/2007/506)
Le Conseil de sécurité,
Rappelant toutes ses résolutions précédentes concernant le Liban, en particulier les résolutions 425 et 426 (1978), 1559 (2004), 1680 et 1701 (2006), ainsi que les déclarations de son président touchant la situation au Liban, notamment celle du 3 août 2007 (S/PRST/2007/29),
Rappelant également le rapport du 28 juin 2007 (S/2007/392) et la lettre du 2 août 2007 (S/2007/470) que le Secrétaire général a adressés à son président,
Réaffirmant son ferme attachement à la souveraineté, à l’intégrité territoriale, à l’unité et à l’indépendance politique du Liban à l’intérieur de frontières internationalement reconnues et sous la seule et exclusive autorité du Gouvernement libanais,
Réitérant son ferme appui au plein respect de la cessation des hostilités et de la Ligne bleue dans sa totalité,
Réaffirmant son attachement à la pleine application de toutes les dispositions de la résolution 1701 (2006) et conscient de la responsabilité qui lui incombe d’aider à garantir un cessez-le-feu permanent et une solution à long terme au conflit comme l’envisage la résolution,
Soulignant qu’il est indispensable de s’attaquer aux causes du conflit, notamment au fait que les soldats israéliens enlevés n’ont pas été libérés et qu’il n’a pas davantage été prouvé qu’ils sont encore en vie, et demandant une nouvelle fois leur libération immédiate et sans conditions,
Encourageant les initiatives visant à régler d’urgence la question des prisonniers libanais détenus en Israël,
Accueillant avec satisfaction les mesures prises par le Gouvernement libanais pour étendre son autorité sur son territoire, par l’intermédiaire de ses propres forces armées légitimes, de sorte qu’aucune arme ne s’y trouve sans son consentement et qu’aucune autorité ne s’y exerce autre que celle du Gouvernement libanais, et l’encourageant à poursuivre ses efforts en ce sens,
Se félicitant des accords tripartites évoqués dans le rapport susmentionné, et encourageant les parties à coopérer encore avec la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL), notamment pour marquer la Ligne bleue de façon visible et parvenir à un accord sur la partie nord de Ghajar,
Condamnant dans les termes les plus énergiques tous les attentats terroristes contre la FINUL, faisant valoir qu’il est indispensable de resserrer la coordination entre cette dernière et les Forces armées libanaises, en particulier en ce qui concerne la création, entre la Ligne bleue et le Litani, d’une zone exempte de personnels armés, d’équipements et d’armes autres que ceux du Gouvernement libanais et de la FINUL, et soulignant que la FINUL doit renforcer ses capacités d’enquête pour faire face à de tels attentats,
Soulignant qu’il importe de poursuivre le travail de destruction des munitions non explosées dans le sud du Liban et demandant à toutes les parties d’appuyer ces efforts,
Réaffirmant que la FINUL est autorisée à prendre toutes mesures voulues dans les secteurs où ses forces sont déployées et, quand elle le juge possible dans les limites de ses capacités, à veiller à ce que son théâtre d’opérations ne soit pas utilisé pour des activités hostiles de quelque nature que ce soit, et à résister aux tentatives pour l’empêcher par la force de s’acquitter de son mandat,
Rappelant les principes pertinents énoncés dans la Convention sur la sécurité du personnel des Nations Unies et du personnel associé adoptée le 9 décembre 1994,
Rendant hommage au dynamisme et au dévouement du personnel de la FINUL, notamment de son commandant, ainsi qu’à ceux du Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le Liban,
Exprimant sa vive gratitude aux États Membres qui contribuent à la FINUL et soulignant qu’il faut impérativement doter la FINUL de tout le matériel et de tous les moyens nécessaires à l’exécution de son mandat,
Répondant à la demande formulée par le Gouvernement libanais dans la lettre que le Premier Ministre libanais a adressée au Secrétaire général le 25 juin 2007 (S/2007/396), tendant à voir prolonger le mandat de la FINUL pour une nouvelle période d’un an sans être modifié,
Constatant que la situation au Liban continue de menacer la paix et la sécurité internationales,
Décide de proroger jusqu’au 31 août 2008 le mandat actuel de la FINUL;
Salue le rôle positif de la FINUL, dont le déploiement avec les Forces armées libanaises a contribué à créer un nouvel environnement stratégique dans le sud du Liban, et appelle de ses vœux un renforcement de sa coopération avec les Forces armées libanaises dans l’exécution de son mandat;
Demande à toutes les parties concernées pour qu’elles respectent la cessation des hostilités et la Ligne bleue dans sa totalité;
Demande instamment à toutes les parties de coopérer pleinement avec l’ONU et avec la FINUL et de s’acquitter scrupuleusement de l’obligation à elles faite de respecter la sécurité du personnel de la FINUL et des autres personnels des Nations Unies, notamment en s’interdisant toute action qui mette en danger des personnels des Nations Unies et en faisant en sorte que la FINUL jouisse d’une entière liberté de circulation dans toute sa zone d’opérations;
Prie toutes les parties de coopérer pleinement avec le Conseil et avec le Secrétaire général afin de parvenir à un cessez-le-feu permanent et à une solution à long terme, tel qu’envisagé par la résolution 1701 (2006), et insiste sur la nécessité d’aller encore de l’avant dans ce sens;
Redit son intention d’envisager de nouvelles mesures pour contribuer à la mise en œuvre d’un cessez-le-feu permanent et d’une solution à long terme;
Se félicite de ce qu’entreprend la FINUL pour appliquer la politique de tolérance zéro à l’égard de l’exploitation et des abus sexuels décidée par le Secrétaire général et pour faire intégralement respecter le code de conduite de l’ONU par son personnel, prie le Secrétaire général de continuer à faire tout le nécessaire en ce sens et d’en tenir le Conseil informé, et engage vivement les pays qui fournissent des contingents à prendre des mesures préventives et disciplinaires pour que ces actes fassent l’objet d’enquêtes en bonne et due forme et soient dûment sanctionnés toutes les fois que leur personnel serait en cause;
Prie le Secrétaire général de continuer à lui faire rapport sur l’application de la résolution 1701 (2006) tous les quatre mois, ou toutes les fois qu’il le jugera nécessaire;
Souligne combien il est important et nécessaire de parvenir à une paix globale, juste et durable au Moyen-Orient, en se fondant sur toutes ses résolutions pertinentes, notamment ses résolutions 242 (1967) du 22 novembre 1967, 338 (1973) du 22 octobre 1973 et 1515 (2003) du 19 novembre 2003;
Décide de demeurer activement saisi de la question.
Déclarations
M. DUMISANI KUMALO (Afrique du Sud) a appuyé la résolution portant prorogation du mandat de la FINUL tout en déclarant qu’il aurait préféré une résolution technique car, a-t-il estimé, il n’y a aucune raison de soulever des questions délicates qui n’ont aucun rapport avec le propos. Ces questions ont été sélectionnées sur la base de résolutions adoptées par le passé, a encore dénoncé le représentant. Le projet, a-t-il conclu, n’est pas satisfaisant mais l’Afrique du Sud demeure convaincue que la FINUL a un rôle positif à jouer dans le rétablissement de la paix et de la sécurité au Liban.
M. JEAN-PIERRE LACROIX (France) s’est réjoui de l’adoption unanime de la résolution, qui, selon lui, traduit le plein soutien du Conseil de sécurité à la FINUL dans l’exercice de son mandat. La FINUL, comme l’a indiqué le Secrétaire général dans son rapport, a contribué à établir un nouvel environnement stratégique militaire et de sécurité dans le Sud-Liban. Ce travail aurait été impossible sans le dévouement des membres civils et militaires de cette Force, a-t-il dit, rendant hommage aux personnels qui ont perdu la vie. La FINUL continue d’opérer dans un environnement difficile et instable, a-t-il souligné, estimant que celle-ci devait pouvoir compter sur la coopération de toutes les parties dans la mise en œuvre de son mandat. Il a enfin réaffirmé le plein engagement de la France au côté du Liban, sur le terrain avec plus de 1 600 soldats français engagés, et dans le domaine politique.
M. ALDO MANTOVANI (Italie) s’est félicité de ce que le Conseil de sécurité ait renouvelé le mandat de la FINUL car il reconnaît ainsi le rôle stabilisateur que jouent les Nations Unies dans la région, en particulier le long de la Ligne bleue. La résolution a réaffirmé également l’importance d’un cessez-le-feu permanent et de la recherche d’une solution à long terme. La tâche de la FINUL n’est pas facile comme l’ont prouvé les derniers incidents, a poursuivi le représentant, en rendant hommage aux pays contributeurs qui ont perdu des soldats. La FINUL doit être dotée des moyens pour faire face aux menaces et aux risques auxquels elle est confrontée. Dès le départ, a rappelé le représentant, l’Italie a voulu que la résolution soit adoptée par consensus. Il s’est donc félicité de ce que le mandat ait été renouvelé bien avant son expiration avec une unanimité qui constitue un message fort à l’endroit de la communauté internationale qui peut ainsi mesurer toute l’importance que le Conseil accorde au rôle irremplaçable de la FINUL.
M. FAISAL AL-HENZAB (Qatar), dont la délégation s’est prononcée en faveur de la résolution, a souligné la nécessité de respecter la souveraineté du Liban. Le représentant a appuyé vigoureusement tous ceux qui travaillent au sein de la FINUL, le Qatar, a-t-il rappelé, étant lui-même un des pays contributeurs à la Force. Il a espéré que les parties s’entendront pour obtenir un cessez-le-feu permanent et que le Conseil de sécurité assumera sa responsabilité visant à assurer la paix et la sécurité dans la région.
M. HASAN KLEIB (Indonésie) a souligné que l’adoption unanime de la résolution traduit bien le consensus du Conseil et de l’ONU pour veiller à la stabilité du Liban. La FINUL, a-t-il reconnu, n’a pas encore donné aux Libanais la possibilité de retrouver une vie normale. Elle a néanmoins établi les conditions favorables à la stabilité du Liban même si cette stabilité dépend d’abord du respect par les parties des dispositions de la résolution 1701, y compris la localisation des endroits où se trouvent les munitions à grappes. Il faut assurer la souveraineté du Liban, a insisté le représentant, en jugeant regrettable que la résolution n’aborde pas toutes ces questions. La mise en œuvre de la résolution 1701 est encore loin et le rôle de la FINUL est d’une importance capitale, a-t-il conclu.
M. LESLIE CHRISTIAN (Ghana) s’est félicité de l’adoption unanime de la résolution et a salué la FINUL pour son rôle dans la mise en œuvre de la résolution 1701 du Conseil de sécurité. Il a en outre estimé que le partenariat et la coopération entre les Forces armées libanaises et la FINUL devraient être renforcés. Il s’est également réjoui des mesures prises jusqu’ici par le Secrétaire général pour accroître la sécurité des personnels militaire et civil. En tant que pays contributeur de troupes, le Ghana se félicite du renouvellement du mandat actuel de la FINUL, dont la présence continue est de nature à consolider les efforts de paix au Liban.
M. OLIVIER BELLE (Belgique) a appuyé la résolution, en soulignant qu’il est indéniable que la FINUL continue à être un élément stabilisateur au Sud-Liban et dans la zone dans son ensemble. Le Conseil, a-t-il estimé, envoie un signal clair et fort en avalisant le succès de la FINUL et en lui réitérant sa confiance quant à l’exécution de son mandat. La résolution rappelle aussi que la sécurité du personnel de la FINUL reste primordiale pour la poursuite de sa mission.
M. ALEJANDRO D. WOLFF (États-Unis) s’est félicité de l’appui du Conseil à la FINUL. Bien que l’objet premier de la résolution soit la prorogation de la FINUL, elle réaffirme aussi les résolutions adoptées par le Conseil concernant le Liban. Le représentant a salué les progrès enregistrés depuis l’adoption de la résolution 1701 dont le premier redéploiement des forces libanaises depuis 30 ans. Il a regretté qu’il subsiste au Sud-Liban des armes non autorisées et il s’est félicité de l’intention de la FINUL de renouveler ses efforts en ce qui concerne l’exécution de son mandat. Le représentant a exhorté les forces armées libanaises à réaliser des patrouilles conjointes avec la FINUL pour s’assurer qu’aucune arme non autorisée n’est transférée au Sud-Liban. Il a dit attendre avec intérêt les informations que donnera le Secrétaire général dans son prochain rapport. Ces menaces à la paix et la violence perpétrées par le Fatah al-Islam dans le nord du Liban montrent l’importance de l’Accord de Taïf sur le désarmement des milices libanaises et non libanaises. Le représentant s’est, à cet égard, dit préoccupé par les transferts d’armes illégaux à la frontière avec la Syrie qui sont une menace à la stabilité du Liban et à la sécurité du personnel des Nations Unies. Il a, une nouvelle fois, appelé la Syrie et l’Iran à honorer leurs obligations en vertu de la résolution 1701. Une année s’est écoulée depuis l’adoption de la résolution 1701 mais la cause du conflit, qui est l’enlèvement des soldats israéliens par le Hezbollah, n’a toujours pas été réglée. Le Conseil, a conclu le représentant, doit exiger des progrès en cette matière et exercer une pression pour parvenir à une solution à long terme entre Israël et le Liban pour traduire les promesses de la résolution 1701 en actes concrets.
M. IGOR N. SHCHERBAK (Fédération de Russie) a salué l’adoption de la résolution qui constitue une étape importante sur la voie de la confirmation de la souveraineté et de l’intégrité territoriale du Liban. La résolution est un texte de compromis, a-t-il estimé, notant, par exemple, que la question des trafics d’armes évoquée par un de ses homologues n’avait rien à voir avec la résolution.
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