AG/10663

LES DÉLÉGATIONS ISRAÉLIENNE ET PALESTINIENNE SOULIGNENT DEVANT L’ASSEMBLÉE LE CARACTÈRE « EXCEPTIONNEL, HISTORIQUE ET MÉMORABLE » DE LA CONFÉRENCE D’ANNAPOLIS

29/11/2007
Assemblée généraleAG/10663
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-deuxième session

58e séance plénière – après-midi


LES DÉLÉGATIONS ISRAÉLIENNE ET PALESTINIENNE SOULIGNENT DEVANT L’ASSEMBLÉE LE CARACTÈRE « EXCEPTIONNEL, HISTORIQUE ET MÉMORABLE » DE LA CONFÉRENCE D’ANNAPOLIS


Au lendemain de la Conférence d’Annapolis que les délégations israélienne et palestinienne ont qualifiée d’« exceptionnelle, d’historique et de mémorable », l’Assemblée générale a célébré aujourd’hui la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien.


Organisée le 27 novembre à Annapolis, aux États-Unis, sous les auspices du Président George W. Bush, cette Conférence a réuni le Président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, et le Premier Ministre israélien, Ehud Olmert.  Les deux hommes ont convenu, en présence de nombreux représentants de la communauté internationale, dont 16 États membres de la Ligue des États arabes, de lancer des négociations bilatérales sur toutes les questions au cœur du conflit, sans exception, en vue de conclure un traité de paix, comme s’en est félicité hier le Secrétaire général, en précisant que les parties s’étaient engagées à tout mettre en œuvre pour y parvenir avant la fin de 2008.


Ce 29 novembre marque aussi le soixantième anniversaire de l’adoption, par l’Assemblée générale, de la résolution 181 (II), par laquelle les Nations Unies ont décidé de partager le territoire de la Palestine en deux États indépendants, l’un arabe et l’autre juif, avec un régime international pour la ville de Jérusalem, a rappelé Paul Badji, le Président du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien.


Après s’être gardé de participer, pendant quelques années, à la traditionnelle séance du 29 novembre, en raison « de la diabolisation dont il était l’objet », Israël est intervenu aujourd’hui pour « rendre à cette Journée son sens premier » à savoir la coexistence pacifique de deux États indépendants dans la région, un État juif et un État palestinien, vivant côte à côté en paix et en sécurité.


« Annapolis représente un véritable espoir », a affirmé le représentant d’Israël.  Contredit par la majorité des 13 délégations qui ont pris la parole, il a soutenu que les Arabes modérés et les États musulmans avaient reconnu que le conflit israélo-palestinien n’est pas la source de l’instabilité au Moyen-Orient et qu’il peut prendre et prendra fin.  Les Arabes modérés et les États musulmans « s’accordent maintenant à identifier l’extrémisme islamique et le pays qui s’en est fait le champion, à savoir l’Iran, comme les véritables dangers », a estimé le représentant israélien.  La coalition qui s’est formée à Annapolis il y a deux jours soutiendra le processus entre Israël et les Palestiniens, mais elle luttera aussi contre les extrémistes de Téhéran, a-t-il prévenu.


Le Secrétaire général du Comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) a cité les éléments sur lesquels doivent se fonder des négociations « sérieuses ».  Le respect du Communiqué conjoint d’Annapolis est une condition préalable à la conclusion d’un accord de paix, a-t-il souligné, en insistant sur les résolutions 242, 338, 1397 et 1515 du Conseil de sécurité, l’Initiative de paix arabe, la Feuille de route du Quatuor et le principe de la terre contre la paix. 


Yasir Abdrabou a aussi plaidé pour le rétablissement de la légitimité des institutions de l’Autorité palestinienne pour faire en sorte que le dialogue entre toutes les factions palestiniennes restaure l’unité nationale et préserve la continuité et l’intégrité du territoire palestinien.  Revenant aux négociations bilatérales, il a insisté sur les questions des frontières, de Jérusalem, des colonies de peuplement, de l’eau, de la sécurité et des réfugiés.  Ce sont là les questions essentielles dont les solutions permettront la création d’un État palestinien et la réalisation de la paix.


« La réconciliation est un compromis équitable entre le souvenir et l’oubli qui exige la fin des hostilités et un changement d’attitude », a conseillé le Président de l’Assemblée générale, en ouvrant le débat.  Srgjan Kerim a espéré que la Conférence d’Annapolis impulsera l’élan nécessaire à la Conférence des donateurs prévue à Paris le 7 décembre, avant le rendez-vous moscovite du 12 décembre.


La Conférence de Paris donnera la possibilité de réunir le financement indispensable à la mise en œuvre des mesures proposées par le Représentant du Quatuor pour le Moyen-Orient, Tony Blair.  Srgjan Kerim a donc exhorté la communauté internationale à apporter son appui financier, technique et politique pour faire de ces réformes une réalité.


L’Assemblée générale conclura demain, vendredi 30 novembre à partir de 10 heures, son débat sur la question de Palestine.  Elle se penchera ensuite sur la situation au Moyen-Orient.


QUESTION DE PALESTINE


Rapport du Secrétaire général (A/62/344)


Le présent rapport porte sur l’évolution de la situation au Moyen-Orient entre septembre 2006 et septembre 2007.  Il contient les réponses reçues du Président du Conseil de sécurité et des parties concernées aux notes verbales envoyées par le Secrétaire général. 


Le rapport précise ainsi que le Conseil de sécurité a insisté sur le fait que seuls le dialogue et la négociation apporteront la paix et la prospérité au Moyen-Orient de manière pacifique.  Dans une note adressée au Secrétaire général le 24 août 2007, le Représentant d’Israël à l’ONU a quant à lui fustigé la poursuite des actes de terrorisme palestinien et a rappelé que son pays a voté contre la résolution 61/25.  Il a en outre spécifié que cette résolution, qui ne peut remplacer un dialogue direct entre Israéliens et Palestiniens, occulte en conséquence les efforts déployés par les parties pour parvenir à une issue négociée. 


Le 19 juillet 2007, l’Observateur de la Palestine a lui plaidé pour le respect des paragraphes 11, 12 et 13 de la résolution et la cessation par Israël de toute violation du droit international, notamment sa campagne de colonisation illégale et autres graves violations.  Il a à cet égard exhorté l’ONU à s’employer de manière concertée pour appliquer ses résolutions pertinentes, et à contraindre Israël à respecter strictement les obligations qui lui incombent en vertu du droit international, en mettant fin à toutes les activités unilatérales menées dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, en vue de modifier la nature et le statut du territoire, notamment par l’annexion de facto de terres.


Le rapport comprend par ailleurs les observations du Secrétaire général sur l’état actuel du conflit israélo-palestinien et sur les efforts menés au niveau international pour relancer le processus de paix en vue de parvenir à un règlement pacifique.  M. Ban Ki-moon spécifie donc que la période considérée a été marquée par d’intenses rivalités entre les Palestiniens fidèles au Fatah et les partisans du Hamas à Gaza, les tentatives pour aplanir les différences ayant été réduites à néant par des incidents d’une extrême violence. 


Depuis que le Hamas a pris le contrôle de la bande de Gaza, les forces de l’Autorité palestinienne ne sont en effet plus présentes aux points de passage et ne fonctionnent donc plus pour la plupart, condamnant ainsi l’industrie et rendant 80% de la population dépendante de l’aide alimentaire des Nations Unies.  Le Secrétaire général estime que l’Autorité palestinienne reste la seule autorité légitime et que Gaza et la Cisjordanie continuent de former un seul territoire palestinien. 


Sans la réintégration effective de Gaza sous la direction de l’Autorité palestinienne, il sera difficile de poursuivre les efforts visant à relancer le processus de paix.  Le Secrétaire général note aussi que l’arrêt de l’expansion des colonies est un préalable indispensable pour créer un État palestinien viable et empêcher que la crédibilité du processus ne soit entamée.


M. Ban Ki-moon juge toutefois encourageant la reprise du  dialogue bilatéral entre le Premier Ministre israélien et le Président de l’Autorité palestinienne, avec pour toile de fond l’engagement renouvelé des pays de la région et de la communauté internationale à contribuer à la concrétisation de la vision de deux États, vivant côte à côte, dans la paix et la sécurité.  Il a appelé les deux dirigeants à rechercher un accord sincère et solide sur les questions liées au statut permanent, et à dresser la liste des mesures à prendre au plan diplomatique et sur le terrain. 


Déclarations


M. SRGJAN KERIM, Président de la soixante-deuxième session de l’Assemblée générale, a déclaré que le débat d’aujourd’hui, d’une actualité brûlante, donnait à l’Assemblée générale l’occasion de se montrer plus forte et plus efficace.  Au cours des années, le conflit israélo-palestinien a fait de nombreuses victimes des deux côtés, a-t-il rappelé, avant de souligner que le rétablissement de la sécurité dépendait d’abord du rétablissement du dialogue interpalestinien.  Le Président a ensuite salué le Président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, et le Premier Ministre israélien, Ehud Olmert, pour leur courage et leur volonté de s’engager dans des discussions à Annapolis, ce qui a permis d’aboutir à l’adoption d’une Déclaration commune.  M. Kerim a également félicité le Président américain pour avoir réuni les deux parties et lancé un processus sérieux de négociations sur un statut final et pour son appui à la conclusion d’un accord sur un traité de paix d’ici à la fin 2008.  Mais comme l’a reconnu le Secrétaire général dans le message qu’il a adressé aujourd’hui, les conditions préalables aux succès impliquent un engagement ferme des parties à faire suivre les promesses de résultats.


L’Assemblée générale a de son côté répété son appui à la recherche d’une solution à deux États, coexistant dans des frontières légitimes, a poursuivi le Président, avant de lancer un appel aux États Membres pour qu’ils appuient ce processus et fassent aboutir l’aspiration de longue date des Palestiniens à obtenir leur propre État et celle des Israéliens à vivre en sécurité.  Les Israéliens et les Palestiniens devront dire honnêtement à leur peuple le prix de la paix.  Des choix difficiles et des sacrifices devront être consentis par les deux parties pour y parvenir, a prévenu M. Kerim.  Il a par ailleurs exprimé sa préoccupation devant l’évolution de la situation économique et humanitaire des Palestiniens, qui ne cesse de s’aggraver et gêne les activités de l’Office de secours et de travaux pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).  Selon lui, la Conférence de Paris, prévue en décembre, donnera la possibilité de réunir le financement indispensable à la mise en œuvre des mesures proposées par l’Envoyé du Quatuor pour le Moyen-Orient.  Le Président a donc exhorté la communauté internationale à offrir son appui financier, technique et politique pour faire de ces réformes une réalité.  Il a lancé un appel aux responsables israélien et palestinien pour qu’ils redoublent d’efforts dans la mise en œuvre des dispositions de la Feuille de route.  Il a conclu en affirmant que « se réconcilier est un compromis équitable entre le souvenir et l’oubli ».  Le travail doit maintenant commencer en prévision de la prochaine réunion au sommet des parties, qui se tiendra à Moscou le 12 décembre.


M. PAUL BADJI, Président du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, a rappelé que le Comité est au centre des efforts menés par l’ONU pour parvenir à un règlement pacifique de la question de Palestine.  Le Comité considère que la poursuite de l’occupation illégale du territoire palestinien est la cause profonde du conflit, a-t-il souligné, avant d’affirmer que l’urgence est de trouver une solution négociée fondée sur les résolutions pertinentes des Nations Unies pour mettre fin à l’occupation, permettre au peuple palestinien d’exercer ses droits et garantir la sécurité de l’État d’Israël.  Se félicitant ensuite de l’intensification des efforts diplomatiques visant à relancer le processus de paix, M. Badji a estimé que la réunion d’Annapolis peut ouvrir la voie à des négociations sérieuses pour la promotion de deux États, Israël et la Palestine, vivant côte à côte dans la sécurité et la paix, conformément aux principes énoncés dans la Feuille de route du Quatuor et l’Initiative de paix arabe.


Le Président du Comité a poursuivi en attirant l’attention sur l’« état de précarité inacceptable » dans lequel se trouve le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est.  Invoquant les « souffrances quotidiennes » et les « humiliations » infligées par Israël, « puissance occupante », Paul Badji a indiqué que le développement des implantations en Cisjordanie et la présence de 400 000 colons juifs sur le territoire palestinien constituent une violation du droit international.  Les violations des droits fondamentaux de la population civile palestinienne sont courantes et les civils palestiniens sont les principales victimes des opérations militaires menées dans leurs villes et villages, a renchéri M. Badji, ajoutant que le bouclage de la bande de Gaza et le système des points de contrôle mis en place en Cisjordanie accroissent la frustration sur place. 


Paul Badji a engagé la direction palestinienne, les chefs de toutes les factions et l’ensemble des Palestiniens à s’unir autour du Président de l’Autorité palestinienne, M. Mahmoud Abbas, et à aplanir leurs divergences politiques par des moyens « pacifiques ».  S’adressant ensuite à la partie israélienne, il a appelé le Gouvernement d’Ehud Olmert à s’abstenir de toute mesure qui déstabiliserait davantage la situation, en particulier l’emploi « disproportionné » de la force militaire et les activités d’implantation.  Israël doit également cesser la construction illégale du mur de séparation en Cisjordanie et améliorer notablement la situation humanitaire des Palestiniens, en levant les couvre-feux, en assouplissant les restrictions imposées à la circulation des personnes et des biens, et en recommençant à verser à l’Autorité palestinienne les recettes fiscales qu’il retient indûment, a conclu le Président du Comité.


M. SAVIOUR F. BORG (Malte) a, en sa qualité de Rapporteur, présenté le Rapport du Comité sur l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien (A/62/35).  L’introduction, a-t-il déclaré, recense les objectives et perspectives du Comité suite aux événements de l’année écoulée.  Les chapitres 2 et 3 contiennent principalement des informations relatives à l’organisation du Comité alors que le chapitre 4 passe en revue l’évolution de la situation politique et économique.  Il dénonce les incursions et opérations militaires israéliennes, les restrictions de mouvements imposées par Israël en Cisjordanie et la poursuite de la construction du mur.


Le chapitre 4 met l’accent sur la nomination de Tony Blair en tant que Représentant spécial du Quatuor, le soutien financier aux autorités palestiniennes, et sur l’adoption de la Déclaration de Riyad lors d’une réunion des Ministres arabes des affaires étrangères.  Dans ce chapitre, le Comité dénonce aussi l’usage excessif et indiscriminé de la force par Israël et condamne dans le même temps toutes les attaques contre les civils israéliens.


Venant au chapitre 5, le Rapporteur a indiqué qu’il examine les actions entreprises par le Comité ainsi que sa coopération avec les ONG et la société civile.  Le chapitre 6 fournit un aperçu du travail réalisé par le Département de l’information, en vertu de la résolution 61/24.  Enfin, le dernier chapitre contient les conclusions et recommandations du Comité.


Ce dernier appelle Israël à mettre fin à ses opérations militaires dans les territoires occupés, en l’intimant de respecter la Convention de Genève.  Le Comité condamne aussi le massacre des populations civiles des deux côtés.  Il s’oppose fermement à l’expansion des colonies de peuplement en Cisjordanie et à la poursuite de la construction du mur, en rappelant que ces activités sont contraires au droit international humanitaire, aux dispositions de la Feuille de route et aux nombreuses résolutions de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité adoptées depuis 1967.


Le Comité exhorte les responsables et leaders palestiniens de toute faction à soutenir le Président Abbas et à s’unir pour résoudre leurs divergences politiques par des moyens pacifiques.  Il affirme que seule une solution négociée peut aboutir à l’établissement de deux États sur la base des frontières de 1967 et à un accord durable, juste sur la question de la Palestine.  Le Comité souhaite, par ailleurs, la continuation du programme spécial du Département de l’information sur la question de la Palestine.


M. YASIR ABDRABOU, Secrétaire général du Comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), a accusé Israël de poursuivre son agression militaire contre le peuple palestinien, en violation grave du droit international, notamment par ses incursions et ses raids dans les villes, villages et camps palestiniens, son usage disproportionné de la force et ses exécutions extrajudiciaires.  Israël continue son occupation du territoire palestinien, y compris de Jérusalem-Est, par la construction incessante et l’expansion de ses colonies illégales, a ajouté le Secrétaire général.  Il y a actuellement plus de 450 000 colons israéliens vivant dans plus de 150 colonies construites sur les terres palestiniennes confisquées par Israël.  Un peu plus tôt ce mois-ci, l’État hébreu a délivré des permis pour la confiscation d’au moins 110 hectares supplémentaires dans quatre villages palestiniens, a affirmé M. Abdrabou, qui a ensuite attiré l’attention sur la poursuite de l’édification du mur de séparation qui transforme les villes, villages et localités palestiniennes en véritables enclaves et ghettos.  Le nouveau tracé du mur vise d’ailleurs à porter de 9 à 12% l’annexion par Israël de territoires palestiniens.


Le représentant de l’OLP a également dénoncé la détention illégale par Israël de 11 000 Palestiniens, dont des membres du Parlement, des femmes et des enfants, et les restrictions de mouvements imposées par le biais de fermetures prolongées de points de contrôles et de barrages routiers.  Après avoir déclaré en septembre dernier la bande de Gaza « entité hostile », Israël n’a cessé d’intensifier le siège de cette partie du Territoire palestinien occupé.  De telles mesures ont provoqué une aggravation « catastrophique » de la situation humanitaire de la population civile palestinienne.


Toutes ces mesures et pratiques sont contraires aux mesures de confiance indispensables à la relance du processus de paix, a estimé la délégation.  Depuis cinq ans, ce processus fait du sur place car Israël a décidé de faire avorter tous les efforts nécessaires à une reprise des discussions et des négociations entre les deux parties pour parvenir à un règlement pacifique du conflit, a-t-elle soutenu.  M. Abdadrou s’est félicité que la Conférence d’Annapolis ait été couronnée de succès grâce aux efforts déployés par la communauté internationale et par les nations arabes, ce qui s’est trouvé reflété par le fait que 16 d’entre elles y ont participé.


Espérant que cette Conférence donnera l’élan nécessaire à la Conférence des donateurs prévue à Paris en décembre, le Secrétaire général a indiqué que la fin de la Conférence d’Annapolis sonne le début officiel des négociations entre les deux parties sur tous les aspects liés au statut final.  Il a réaffirmé la nécessité pour Israël d’honorer ses obligations, à savoir la cessation immédiate de toute activité liée aux colonies de peuplement, le démantèlement des avant-postes, le gel de la construction du mur de séparation, la suppression des points de contrôles et des points de passage, la réouverture des institutions palestiniennes de Jérusalem-Est et la libération de tous les prisonniers et détenus palestiniens.


Le respect du Communiqué conjoint d’Annapolis est une condition préalable à la conclusion d’un accord de paix, a prévenu le Secrétaire général, en rappelant la date butoir de fin 2008 et les fondements de la paix que sont les résolutions 242, 338, 1397 et 1515 du Conseil de sécurité, l’Initiative de paix arabe, la Feuille de route du Quatuor et le principe de la terre contre la paix.  À ce stade critique, a-t-il poursuivi, il faut écarter toute tentative de compromettre cette « occasion exceptionnelle » en adhérant à des agendas étroits ou en maintenant le statu quo.  Maintenant, nous avons besoin que la communauté internationale prenne toutes les mesures qui s’imposent pour mettre fin à l’occupation israélienne et contribuer à l’établissement d’un État palestinien souverain.


Nous sommes devant, a insisté le Secrétaire général, une « occasion historique ».  Il a appelé au respect du droit international, à la volonté et à la détermination politiques d’avancer et de surmonter tous les obstacles.  Il a aussi appelé à des négociations « sérieuses » entre les deux parties sur les questions des frontières, de Jérusalem, des réfugiés, des colonies de peuplement, de l’eau et de la sécurité.  Ce sont là les questions essentielles dont les solutions permettront la création d’un État palestinien et la réalisation de la paix.


Regrettant une nouvelle fois les évènements qui ont eu lieu à Gaza, en juin dernier, le Secrétaire général a appelé au rétablissement de la légitimité des institutions de l’Autorité palestinienne, conduite par le Président Abbas, pour faire en sorte que le dialogue entre toutes les factions palestiniennes restaure l’unité nationale et préserve la continuité et l’intégrité du territoire palestinien.  La terre palestinienne est une et son peuple un.  Il ne sera jamais divisé, a conclu le Secrétaire général.


M. RODRIGO MALMIERCA DÍAZ (Cuba), au nom du Mouvement des non-alignés (NAM), a fait part de sa profonde inquiétude quant à la « constante détérioration » de la situation dans tout le Territoire palestinien occupé, due selon lui à l’usage « disproportionné » de la force par Israël, « puissance occupante », contre la population civile.  Les pays non alignés condamnent fermement l’occupation militaire israélienne du territoire palestinien commencée en 1967, a ajouté le représentant, stigmatisant les « politiques illégales » d’Israël menées depuis quatre décennies en violation du droit international, en particulier la quatrième Convention de Genève, les résolutions de l’ONU et l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice du 9 juillet relatif aux conséquences de la construction illicite du mur de séparation en Cisjordanie.


Poursuivant, le représentant a mis l’accent sur la situation « critique » au plan humanitaire dans la bande de Gaza, l’isolement de cette zone orchestré par Israël équivalant selon lui à une « punition collective » à l’origine d’une dégradation des conditions de vie quotidienne des civils.  M. Díaz s’est insurgé contre la décision du Cabinet de sécurité israélien de déclarer Gaza « territoire hostile », cette « cruelle décision » s’ajoutant, d’après lui, aux autres violations du droit international par Israël.  Il a ensuite appelé la « puissance occupante » à mettre fin à ces agissements en rétablissant la libre circulation des personnes et des biens dans tout le Territoire palestinien occupé, y compris celle des personnels des agences onusiennes présentes sur place, avant d’exhorter Israël à porter réparation à tous les dommages causés aux infrastructures de Gaza.


Après avoir invité ardemment la communauté internationale à soutenir financièrement le peuple palestinien dans ses épreuves et le Conseil de sécurité à faire pression sur Israël pour que cesse son occupation, le délégué cubain a souhaité que la réunion d’Annapolis contribue aux efforts internationaux pour relancer le processus de paix au Moyen-Orient.  À ce titre, le NAM réaffirme l’importance dans cette affaire de la loi internationale, des résolutions des Nations Unies, de l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice, de l’Initiative de paix arabe et de la Feuille de route afin de parvenir à un règlement durable et complet du conflit israélo-palestinien, a conclu M. Díaz.


M. MUNIR AKRAM (Pakistan) s’exprimant au nom de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI), a lancé un appel pour aboutir à une paix juste et durable sur la question de la Palestine et fondée sur la base du droit international et des résolutions des Nations Unies.  Tout cela exige, a-t-il avancé, le retrait d’Israël des territoires occupés, dont Jérusalem-Est et le Golan syrien.  Il a en outre souligné que le monde musulman a été déçu par l’incapacité apparente et le manque de volonté de l’Occident, et plus particulièrement des nations puissantes et d’influence, de promouvoir des solutions durables aux nombreuses crises du Moyen-Orient.  Le droit international a été violé avec impunité, a-t-il déploré, avant d’indiquer que les résolutions du Conseil de sécurité et des autres organes des Nations Unies n’ont pas été appliquées.


Il a poursuivi en regrettant la tragédie, l’oppression, la souffrance et l’humiliation subies par le peuple palestinien, avant d’affirmer que la cause profonde du conflit israélo-palestinien émane de l’occupation par Israël des territoires arabes.  À cet effet, il a argué que la fin de l’occupation de ces territoires est indispensable pour aboutir à la paix, et que seuls le dialogue et la négociation mèneront à un règlement pacifique au conflit.  L’intervenant a de fait exhorté la communauté internationale à profiter de l’élan actuel.  Il a à cet égard salué tous les efforts régionaux et internationaux, y compris la relance de l’Initiative de paix arabe et la Conférence d’Annapolis du 27 novembre organisée par les États Unis.


En rappelant que les pays islamiques ont participé à la Conférence pour réitérer leurs engagements en faveur d’une paix durable au Moyen-Orient, il a espéré que la Conférence sonnera le début de la fin de la tragédie palestinienne.  M. Akram a en outre espéré qu’un traité de paix sera signé d’ici à fin 2008 et qu’il sera appliqué.


Cet accord de paix, a-t-il toutefois ajouté, devra être appuyé par des mécanismes appropriés et des garanties pour permettre son application juste et complète.  À cet égard, il a déclaré que le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale devraient jouer un rôle significatif.  Par ailleurs, il a précisé qu’il demeure important de construire un environnement de confiance pour appuyer ce processus de paix.  Énonçant les conditions indispensables à une paix durable, il a cité l’amélioration rapide et réelle de la situation sur le terrain et les territoires occupés, la fin des oppressions et souffrances imposées au peuple palestinien, la fin des campagnes militaires israéliennes, la libération des prisonniers, le démantèlement des avant-postes, la levée des restrictions, l’arrêt de l’expansion du mur et la fin du siège de Gaza et de la violence.


Le représentant a également plaidé en faveur d’un soutien humanitaire, économique et social accru de la part de la communauté internationale et d’un appui à l’édification des institutions publiques en Palestine.  Il s’est enfin félicité des discussions d’Annapolis qui ont également traité de tous les aspects du conflit israélo-palestinien.


M. MAGED ABDELFATTAH ABDELAZIZ (Égypte) a considéré que si la Conférence d’Annapolis devait constituer une première étape vers le retour au processus de paix, il faudrait l’accompagner d’une ferme volonté politique et s’assurer qu’Israël continue ses efforts pour atteindre un accord sur les six questions essentielles du statut final.  Il a jugé légitimes les efforts du peuple palestinien tendant vers un règlement pacifique et juste de la question de la Palestine, qui doit passer par la fin de l’occupation, la création d’un État palestinien indépendant et la mise en place d’une protection internationale des civils palestiniens.  Le représentant a appelé à intensifier les efforts internationaux et à renforcer le rôle de l’Assemblée générale en la matière.  Pour renforcer la capacité de l’Assemblée à faire davantage respecter les droits de l’homme, dans un cadre dépourvu de sélectivité et de politisation, a dit M. Abdelaziz, il nous faut faire plus d’efforts pour faire respecter les droits du peuple palestinien jusqu’à la création de son propre État indépendant.  Cela lèvera le voile sur le silence qui recouvre les exécutions extrajudiciaires, la fermeture permanente des routes et les châtiments collectifs, a-t-il notamment relevé.


Pour assurer le succès des nouvelles négociations, le représentant de l’Égypte a averti qu’il faudra immédiatement mettre en application une série de mesures de confiance, sous le contrôle de la communauté internationale.  À cette fin, il a à nouveau appelé Israël à mettre un terme à ses pratiques et aux châtiments collectifs en Cisjordanie et à Gaza, et à revenir aux frontières du 28 septembre 2000.  Le représentant a aussi souligné le rôle important des Nations Unies, en tant que membre du Quatuor, pour assurer la création d’un État palestinien indépendant d’ici à fin 2008.  De leur côté, les autorités palestiniennes et israéliennes ont la responsabilité de soutenir le processus et de restaurer la confiance, notamment en mettant en œuvre la Feuille de route et en relâchant les prisonniers palestiniens, a soutenu M. Abdelaziz.  L’Égypte n’épargne aucun effort pour soutenir cet élan, a-t-il ajouté.


M. DAN GILLERMAN (Israël) a d’emblée qualifié d’« occasion mémorable » la Conférence d’Annapolis où des représentants de 40 nations dont des États modérés du monde arabe et musulman, ont dit leur engagement en faveur d’un processus bilatéral entre Israël et les Palestiniens.  L’air d’Annapolis, a-t-il dit, était rempli de l’espoir qu’en travaillant ensemble, il est possible d’édifier un avenir pacifique et meilleur.  Pourtant, a-t-il poursuivi, de retour à New York, je me demande si le débat organisé aujourd’hui par l’Assemblée générale va contribuer aux promesses faites hier à Annapolis.  Après tout, cette Assemblée est le lieu où sont adoptées chaque année 21 résolutions diffamant l’État d’Israël et donnant aux Palestiniens un sens faussé des réalités et leur reconnaissant des droits mais pas de responsabilités.  Aujourd’hui en est le meilleur exemple, a poursuivi M. Gillerman.


Selon le calendrier des Nations Unies, le 29 novembre est en effet la Journée de solidarité avec le peuple palestinien, ce qui par définition exclut le peuple israélien.  Soyons clairs: l’autodétermination palestinienne est une cause que soutient pleinement Israël, a plaidé son représentant, comme vient de le réaffirmer le Premier Ministre Ehud Olmert à Annapolis.


Le 29 novembre 1947 est aussi le jour anniversaire de l’adoption de la résolution 181 qui est un jour de victoire pour le peuple juif, a dit le représentant, qui a dit célébrer l’endurance de ce peuple et son attachement à la terre d’Israël où après des années d’exil le peuple juif méritait de retourner.  Il a donc estimé que c’est faire insulte au peuple juif, à son histoire et à l’Assemblée générale, de pleurer alors qu’Israël célèbre un grand jour.


Après avoir cessé de prendre part, ces dernières années, aux séances du 29 novembre, en raison de la manière dont certains États Membres ont détourné ce forum, Israël est aujourd’hui de retour car, a expliqué M. Gillerman, « Aujourd’hui est notre jour ».  Il est temps pour Israël et pour tous ceux qui sont engagés en faveur de la paix dans notre région de faire retrouver à cette Journée son sens premier: la coexistence pacifique de deux États indépendants dans la région, un État juif et un État palestinien, vivant côte à côte en paix et en sécurité dans des frontières souveraines.


À cet égard, le représentant a fustigé les tentatives récentes de remettre en cause le caractère juif de l’État d’Israël, expliquant que le refus arabe de reconnaître l’existence d’un État hébreu a été au cœur de l’incapacité des Palestiniens à créer le leur.  Après avoir rejeté le plan de partition proposé par les Nations Unies, les Palestiniens n’ont cessé de faire les mauvais choix, que ce soit en 1967, en 1973, en 2000 et en 2005, lorsqu’Israël ne s’est retiré de Gaza que pour voir les terroristes du Hamas portés au pouvoir.  Ces choix regrettables se poursuivent aujourd’hui, au moment où les militants du Hamas tirent des roquettes en direction d’Israël toutes les trois heures, a déploré M. Gillerman.


Annapolis représente un véritable espoir, a-t-il cependant affirmé.  Non seulement les Arabes modérés et les États musulmans reconnaissent que le conflit israélo-palestinien n’est pas la source de l’instabilité au Moyen-Orient et que le conflit peut prendre et prendra fin, mais ils s’accordent aussi à identifier l’extrémisme islamique et le pays qui s’en est fait le champion, à savoir l’Iran, comme les véritables dangers.  La coalition qui s’est formée à Annapolis il y a deux jours soutiendra le processus entre Israël et les Palestiniens.  Mais elle luttera aussi contre les extrémistes de Téhéran.  M. Gillerman a donc émis l’espoir que le vent qui a soufflé à Annapolis remonterait jusqu’aux Nations Unies.  Quelle enceinte plus appropriée, en effet, s’est-il demandé, que l’Assemblée générale, pour que les nations du monde entier, et en particulier les nations arabes, démontrent leur engagement en faveur du processus de paix israélo-palestinien?


M. TAWFEEQ AHMED ALMANSOOR (Bahreïn) a exprimé sa vive préoccupation devant la dégradation de la situation dans le Territoire palestinien occupé, les incursions militaires dans la bande de Gaza étant presque chaque jour ponctuées de morts et de blessés parmi les civils innocents.  La « puissance occupante » s’efforce depuis 40 ans de modifier la terre palestinienne, en implantant des colonies, en violation du droit international.  Le délégué a également stigmatisé la construction du mur de séparation en Cisjordanie, l’« anéantissement » des infrastructures de l’Autorité palestinien et le système « humiliant » des points de contrôle, autant de pratiques illégales causant selon lui, depuis trop longtemps, une détérioration « inhumaine » des conditions de vie quotidienne des Palestiniens.


Le représentant a ensuite estimé qu’à la lumière des conclusions du rapport du Comité, il faudrait de nouveau saisir la Cour internationale de Justice (CIJ) pour solliciter un avis sur les effets à très long terme de l’occupation israélienne.  Cette occupation a entrainé destructions, déplacements forcés de population, isolement, chômage et une succession sans pareille de crises humanitaires condamnées par tous les biais du droit international, a encore lancé le délégué.  Il a par ailleurs rappelé que les pays arabes déploient depuis toujours beaucoup d’efforts pour que triomphe un règlement pacifique durable au conflit israélo-palestinien, favorable notamment à la création de deux états indépendants vivant côte à côte dans la sécurité.  En conclusion, il a salué à cet égard la tenue de la Conférence d’Annapolis, en souhaitant qu’elle contribue à mettre un terme à l’occupation israélienne, « principale source de tension internationale ».


M. MANSOUR (Tunisie) a rappelé le besoin urgent de mettre fin à la crise au Moyen-Orient ainsi qu’aux souffrances quotidiennes du peuple palestinien.  Devant l’aggravation de la crise humanitaire dans la bande de Gaza, il s’est prononcé en faveur de la levée du blocus israélien et pour l’acheminement rapide de l’aide humanitaire aux Palestiniens.  Il a poursuivi en déclarant que son pays n’a cessé de demander dans tous les fora internationaux et régionaux de trouver une action urgente garantissant l’indépendance de la Palestine.  Il a indiqué à cet effet que la Tunisie a grandement apprécié les efforts de la communauté internationale pour amener la paix au Moyen Orient, et a lancé un appel pour poursuivre la revitalisation de ces efforts.  L’intervenant a par ailleurs déclaré que l’instauration d’une paix juste et durable dans la région exige également de trouver une issue finale à toutes les questions arabes en suspens, telles que celles relatives à l’occupation des territoires libanais et syrien.


M. BASHAR JA’AFARI (République arabe syrienne) a déclaré que malgré les efforts déployés pour mettre fin à l’occupation, le peuple palestinien continuait de souffrir du joug imposé par la puissance israélienne.  La résolution 273 (1949) avait pourtant déterminé les conditions d’acceptation d’Israël comme État Membre des Nations Unies, dont les obligations qui lui incombent, hélas restées lettre morte.  Les États qui demeurent silencieux face à ces crimes sont complices des souffrances infligées au peuple palestinien, a déclaré le représentant.  Israël profane les lieux de culte et les sanctuaires et continue d’utiliser comme prétexte des fouilles archéologiques pour justifier ces sacrilèges.  L’État hébreu poursuit en outre l’expansion de ses colonies, la confiscation des terres et la destruction des infrastructures palestiniennes, et les exécutions extrajudiciaires. 


Les Rapporteurs spéciaux des Nations Unies ont mis à jour les violations et les exactions pratiquées par Israël à Gaza, transformée en une gigantesque prison.  Toutes ces pratiques ont été mises en œuvre après l’annonce par Israël de son retrait de Gaza, alors qu’en réalité Tsahal contrôle les espaces maritimes, aériens et terrestres de la zone pour empêcher le peuple palestinien de jouir de ses droits.  La communauté internationale devrait prendre des mesures urgentes contre ces pratiques illégales pour renforcer la crédibilité de l’ONU.  Face à l’impuissance du Conseil de sécurité à agir, Israël poursuit en toute impunité la construction du mur de séparation et l’expansion de ses colonies, sans compter ses coups de main et ses massacres, a insisté le représentant syrien.  Il a estimé en conclusion que la paix durable est possible à condition d’appliquer les résolutions pertinentes de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité, ainsi que les dispositions de l’Initiative de paix arabe.


M. MARTY M. NATALEGAWA (Indonésie) a profité de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien pour exhorter la communauté internationale à ne pas seulement exprimer ses sentiments de solidarité, mais à accepter également le défi consistant à mettre un terme à la violence, aux incertitudes et aux souffrances des Palestiniens.  L’Indonésie s’est toujours tenue, et continuera de se tenir, aux côtés des Palestiniens dans leur quête légitime pour l’autodétermination et l’indépendance, a-t-il déclaré.  La communauté internationale se doit de redynamiser le processus de paix, a-t-il dit, ajoutant que son pays se félicitait des différentes initiatives et des efforts diplomatiques visant à mettre en œuvre les moyens de parvenir à l’objectif de la création d’un État palestinien indépendant, démocratique et viable.


Il a ainsi souhaité que la Conférence d’Annapolis constitue le début du chemin qui mettra fin au conflit de manière juste et globale.  Le représentant a exhorté les deux parties à saisir l’élan de la reprise des négociations, telles qu’elles ont été définies dans l’accord de mardi dernier, pour aboutir à une solution pacifique durable.  Il a par ailleurs estimé que la dégradation de la situation humanitaire des Palestiniens devait être réglée sans délai.  L’assistance humanitaire doit pouvoir être acheminée à tous les Palestiniens de la Cisjordanie et de la bande de Gaza, a-t-il insisté, se félicitant de la tenue de la Conférence de Paris, prévue le 7 décembre prochain.  De même, il a précisé que l’Indonésie et l’Afrique du Sud organiseraient, l’an prochain, une conférence Asie-Afrique sur le renforcement des capacités palestiniennes dans le but de solidifier les institutions nécessaires au processus de paix et à l’établissement d’un État.


M. ISMAT JAHAN (Bangladesh) a déclaré que l’occupation continue de la Palestine par Israël était la cause principale de la violence qui prévaut dans la région et de sa déstabilisation.  Depuis 1967, les Palestiniens sont privés de leur droit fondamental à l’autodétermination et de celui de vivre librement sur leur propre territoire, a-t-il déploré.  Dénonçant le choix d’Israël de réagir en recourant à la violence, selon lui, disproportionnée, il l’a appelé à réaliser que cette approche n’était pas la bonne.  M. Jahan s’est également dit préoccupé par la poursuite de la construction illégale du mur de séparation et par les restrictions de mouvement imposées qui en découlent.  Il a à cet égard réitéré son appel en faveur du démantèlement immédiat du mur et du retrait des restrictions de mouvement aux conséquences désastreuses pour la population.  Il a par ailleurs exhorté la communauté internationale à garantir le plein respect par Israël de la quatrième Convention de Genève à laquelle il est partie.  Déplorant les conflits et divisions internes entre les Palestiniens, le représentant a estimé qu’il était nécessaire que ces derniers renforcent leur unité pour leur propre intérêt.  Il s’est par ailleurs dit convaincu que seule une application pleine et sincère des résolutions pertinentes de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité permettra de résoudre la crise palestinienne et, en écho aux recommandations du Secrétaire général, il a estimé qu’il était temps d’abandonner les approches parcellaires pour résoudre la crise et entamer les négociations sur le statut final.


M. ABDULLAH M. ALSAIDI (Yémen) a déploré la tragédie subie par le peuple palestinien et la détérioration de la situation, caractérisée notamment par les souffrances humaines, les crises économiques et sociales, et les nombreuses destructions opérées par la puissance occupante.  L’espoir, a-t-il ajouté, peut néanmoins naître des guerres.  Il s’est donc félicité de la tenue de la réunion d’Annapolis et a dit en attendre des résultats concrets.  Cette réunion, qui a suscité un optimisme prudent, pourrait aboutir à des négociations et mettre un terme au chapitre le plus sanglant de l’histoire du Moyen Orient, a-t-il argué.  L’intervenant a poursuivi en espérant que le médiateur américain et la communauté internationale joueront un rôle positif pour mettre un terme à ce conflit.  Il a en outre souligné que le retrait d’Israël des territoires occupés et la restitution de Jérusalem-Est à la Palestine sont des préalables à la normalisation de la situation au Moyen-Orient.  Il a conclu en arguant qu’Israël doit également se retirer du Golan syrien du Golan et du Liban en vue de favoriser et consolider la paix dans toute la région du Moyen-Orient.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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