SG/SM/10554

KOFI ANNAN DÉCLARE QUE LE CHOIX DE L’AFRIQUE DU SUD POUR LA COUPE DU MONDE DE 2010 MARQUE UN GRAND JOUR POUR LES AFRICAINS ET POUR « TOUS CEUX QUI PARLENT LA LANGUE UNIVERSELLE DU FOOTBALL »

07/07/2006
Secrétaire généralSG/SM/10554
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

KOFI ANNAN DÉCLARE QUE LE CHOIX DE L’AFRIQUE DU SUD POUR LA COUPE DU MONDE DE 2010 MARQUE UN GRAND JOUR POUR LES AFRICAINS ET POUR « TOUS CEUX QUI PARLENT LA LANGUE UNIVERSELLE DU FOOTBALL »


(Publié le 21 juillet, retardé à la traduction)


On trouvera ci-après l’allocution prononcée par le Secrétaire général de l’ONU Kofi Annan le 7 juillet à Berlin lors de la cérémonie au cours de laquelle a été dévoilé l’emblème de la coupe du monde de la FIFA 2010: 


Aujourd’hui est véritablement un grand jour, non seulement pour tous les Africains, mais pour tous ceux qui parlent la langue universelle du football. 


Nous, à l’ONU, nous parlons cette langue tous les jours.  Nous nous en servons pour tenter de guérir les plaies émotionnelles dont souffrent les jeunes du fait de la guerre dans les camps de réfugiés et dans les pays qui sortent d’un conflit armé. 


Nous nous en servons pour essayer de combler les fossés ethniques, sociaux, culturels et religieux.  Nous nous en servons pour promouvoir l’esprit d’équipe et la loyauté.  Nous nous en servons pour apprendre aux filles à se prendre en mains. 


Nous nous en servons pour faciliter la réalisation des  bjectifs du Millénaire pour le développement, cet ensemble d’objectifs puissants et centrés sur l’être humain que tous les pays du monde ont adopté comme plan pour l’édification d’un monde meilleur au XXIe siècle. 


Les gouvernements savent eux aussi combien il est utile de savoir parler le langage du football lorsqu’il s’agit de promouvoir le développement, la paix et les droits de l’homme.  Lors du Sommet mondial de 2005, ils ont déclaré : « Les sports peuvent favoriser la paix et le développement et contribuer à créer un climat de tolérance et de compréhension ».


Et ce ne sont là que quelques-unes des raisons pour lesquelles, à l’ONU, nous sommes si jaloux de la coupe du monde.  Seul sport véritablement mondial, pratiqué dans tous les pays, par des peuples de toutes races et de toutes religions, le football est un des rares phénomènes qui soit aussi universel que les Nations Unies.  On peut même dire qu’il est plus universel que l’ONU puisque la FIFA compte 207 membres et l’ONU seulement 192. 


La coupe du monde est une manifestation dans laquelle chacun connaît la place de son équipe et le chemin qu’elle a parcouru.  On aime tous évoquer ses succès et discuter de ce qu’elle aurait pu faire autrement. 


J’aurais aimé que dans le concert des nations, la compétition et les conversations prennent cette tournure, que les pays rivalisent pour occuper la meilleure place en matière de respect des droits de l’homme ou qu’ils se surpassent pour réduire le nombre des infections au VIH/sida, que les États fassent étalage de leurs performances devant le monde entier, que les gouvernements répondent de leurs actions et des résultats auxquels elles aboutissent, que les citoyens parlent inlassablement de ce que leur pays pourrait faire mieux. 


Si la population était aussi vigilante, la bonne gouvernance ne serait pas un choix.  Elle deviendrait une nécessité.  Et si la population avait le sentiment d’être partie prenante, les pays auraient tout intérêt à faire en sorte que les ressources publiques soient mobilisées dans l’intérêt général. 


Il y a d’autres motifs d’être jaloux.  La coupe du monde se déroule sur un terrain où tous les pays participent sur un pied d’égalité, où seuls comptent le talent individuel et l’effort collectif.  J’aurais aimé que les choses se passent davantage ainsi dans le monde, que les échanges soient libres et équitables, à l’abri des subventions, des obstacles au commerce ou des tarifs douaniers et que chaque pays ait véritablement la chance de donner sa mesure sur la scène mondiale. 


Et la coupe du monde est un événement qui illustre les bienfaits du brassage des idées entre les peuples et les pays.  Les équipes nationales sont à présent de plus en plus nombreuses à accueillir des entraîneurs originaires d’autres pays.  De plus en plus de joueurs représentent entre les coupes du monde des clubs autres que ceux de leur pays.  Chacun apporte de nouvelles manières de penser et de jouer.  Chacun trouve son compte dans cette fertilisation croisée.  J’aimerais qu’il soit aussi évident pour chacun que les migrations humaines peuvent, de manière générale, apporter une triple victoire –pour les migrants, pour leur pays d’origine et pour les sociétés qui les accueillent. 


J’effectuerai, pour ma part, une brève migration vers l’Afrique du Sud en juillet 2010.  Monsieur le Président, j’espère que vous voudrez bien de moi.  Mais aujourd’hui, je félicite mes frères, Thabo Mbeki, Alpha Konare et Issa Hayatou en cette occasion historique; je remercie Sepp Blatter et la FIFA d’amener la coupe en Afrique; je me réjouis de parler avec vous de football dimanche prochain et à nouveau, en Afrique du Sud, dans quatre ans. 


Enfin, je félicite le Gouvernement et le peuple allemands.  Leur équipe nationale ne jouera pas dimanche.  Mais ils ont déjà gagné –ils ont gagné en organisant la meilleure des coupes du monde et en unissant toute la nation allemande derrière cet effort glorieux.  Aujourd’hui, le monde entier sait que les Allemands savent parler la langue du football. 


*   ***   *


À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.