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SG/SM/10763-CS/8878

KOFI ANNAN APPELLE LE CONSEIL À CONSOLIDER LES ACQUIS ET À ÉLARGIR LA PORTÉE DES INITIATIVES DE LUTTE CONTRE L’IMPLICATION DES ENFANTS DANS LES CONFLITS

28/11/2006
Secrétaire généralSG/SM/10763
CS/8878
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

KOFI ANNAN APPELLE LE CONSEIL À CONSOLIDER LES ACQUIS ET À ÉLARGIR LA PORTÉE DES INITIATIVES DE LUTTE CONTRE L’IMPLICATION DES ENFANTS DANS LES CONFLITS


On trouvera ci-après le texte intégral des observations faites aujourd’hui, mardi 28 novembre, à New York par le Secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan, à l’occasion du débat ouvert du Conseil de sécurité sur les enfants et les conflits armés :


Permettez-moi de vous remercier, ainsi que votre délégation, d’avoir organisé un débat sur cette importante question, débat qui sera, vous en conviendrez, très constructif.


Le sort des enfants touchés par les conflits armés est depuis toujours au premier rang de mes préoccupations de Secrétaire général.


Ces 10 dernières années, nous nous sommes efforcés d’en faire un sujet qui demeure en permanence au centre du débat international.  En 1998, mon premier Représentant spécial se mettait au travail et le Conseil organisait son premier débat ouvert.  Depuis, le problème retient de plus en plus l’attention.  Vos débats annuels, qui bénéficient de la participation des organisations non gouvernementales, voire des enfants eux-mêmes, montrent bien que les bonnes volontés se rallient déjà contre ceux qui recrutent et continuent d’utiliser des enfants soldats.


Ces 10 dernières années ont également été une décennie d’élaboration de normes juridiques internationales de protection des enfants.  Le Statut de Rome de la Cour pénale internationale qualifie de crime de guerre et de crime contre l’humanité le fait d’enrôler des enfants dans les forces combattantes; la Convention n° 182 de l’Organisation internationale du Travail définit la conscription des enfants comme l’une des pires formes du travail des enfants; la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant l’interdit; et le Protocole facultatif se rapportant à la Convention relative aux droits de l’enfant fixe à 18 ans l’âge minimum de participation à des hostilités.


Le Conseil de sécurité lui-même a concouru à cette évolution.  Dans ses résolutions successives, il a pointé six graves violations du droit international humanitaire qui concernent les enfants touchés par les conflits armés: le meurtre et la mutilation, l’enlèvement, l’enrôlement, les sévices sexuels, les attaques contre les écoles et les hôpitaux et l’interdiction des secours humanitaires.


Après avoir élaboré des normes, la communauté internationale passe aujourd’hui à la protection véritable.  Pour ne parler que de l’année passée, des signes encourageants montrent qu’il n’y aura plus d’impunité pour les crimes contre des enfants.  La Cour pénale internationale poursuit Thomas Lubanga, qui a enrôlé des enfants de moins de 15 ans et les a fait participer activement aux combats.  Pour la première fois, un ancien chef d’État, Charles Taylor, doit rendre des comptes pour les violations commises contre des enfants pendant le conflit au Libéria.


Nous avons tous le devoir de soutenir cette dynamique sur le plan politique et sur le plan pratique, et de suivre attentivement toutes les situations problématiques.  C’est dans cette optique que le Conseil de sécurité avait demandé l’année passée la création d’un mécanisme de suivi et d’information.  C’est chose faite, et ce mécanisme est maintenant en place dans sept pays et fournit en temps utile des informations à l’Équipe spéciale que préside ma Représentante spéciale.  Ces informations alimentent les rapports que je présente tous les deux mois au Groupe de travail du Conseil sur les enfants et les conflits armés et ont permis de prendre des mesures très ciblées contre les partenaires en infraction.  Les parties au conflit ont ainsi été amenées à s’entendre sur des plans concrets visant à respecter les droits des enfants.


Le Conseil a reçu le rapport d’évaluation indépendante du mécanisme de suivi et d’information.  Je vous invite vivement à examiner les recommandations qui y sont présentées pour renforcer le système de contrôle.


Le système des Nations Unies continuera de participer à l’entreprise.  L’UNICEF a fait de la protection un aspect essentiel de ses activités et c’est lui qui mène le mouvement sur le terrain.  Plusieurs opérations de maintien de la paix sont suivies par les conseillers en matière de protection des enfants que le Département des opérations de maintien de la paix détache auprès des représentants spéciaux.  Le Département des affaires humanitaires, le Haut Commissariat pour les réfugiés et le Haut Commissariat aux droits de l’homme jouent également un rôle actif dans le mécanisme de contrôle et de suivi.  Ma Représentante spéciale vient de mettre au point un cadre stratégique biennal qui l’aidera à assumer sa mission si particulière, qui est d’être la conscience morale indépendante de la communauté internationale.


Il n’y a pas si longtemps, le destin des enfants touchés par les conflits armés était pour ainsi dire dans un angle mort, même sous ses aspects les plus importants.  On en savait peu de chose, on en disait encore moins.  Les initiatives que je viens d’évoquer sont donc un progrès considérable face à un problème que pourtant nous n’avons fait qu’effleurer.  J’espère que le Conseil consolidera ces acquis et décidera d’en élargir la portée à toutes les situations et à toutes les violations graves du droit international.  Les résultats tangibles des années qui viennent de s’écouler montrent que lorsque le Conseil en a la volonté politique, il est possible d’améliorer le sort des millions d’enfants pris au piège dans les conflits armés.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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