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SG/2120

TRANSCRIPTION DE LA CONFÉRENCE DE PRESSE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DÉSIGNÉ, M. BAN KI-MOON, AU SIÈGE DES NATIONS UNIES, LE 14 DÉCEMBRE

14/12/2006
Secrétaire généralSG/2120
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

TRANSCRIPTION DE LA CONFÉRENCE DE PRESSE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DÉSIGNÉ, M. BAN KI-MOON, AU SIÈGE DES NATIONS UNIES, LE 14 DÉCEMBRE


Le Secrétaire général désigné (interprétation de l’anglais): Mesdames, Messieurs les représentants des médias, je vous remercie d’être venus aujourd’hui. Je suis ravi de pouvoir rencontrer le corps de presse des Nations Unies. C’est la deuxième fois que je le fais, la première remontant au mois de septembre. Il va sans dire que je suis profondément ému du fait qu’après avoir prêté serment ce matin, je regarde vers l’avenir - où je deviendrai en janvier le huitième Secrétaire général des Nations Unies - avec un mélange de crainte et d’enthousiasme.


J’attends avec impatience d’avoir avec vous un dialogue qui sera, je l’espère, ouvert et constructif tout au long des années à venir. Mes relations avec la presse seront essentielles pour montrer ce que sont les Nations Unies et ce qu’elles feront. Nous espérons que l’ONU sera mieux appréciée dans le monde pour ce qu’elle fait.


Vos collègues coréens m’ont peut-être surnommé « l’anguille insaisissable » parce que j’étais trop charmeur pour qu’ils puissent m’attraper, mais si j’ai reçu ce surnom, c’est aussi parce que j’étais très ami des médias, vous devez le comprendre. Aujourd’hui, je vous promets que je vais droit au but quand il le faut. Mes relations avec les médias seront essentielles dans les efforts que je déploierai pour faire mieux connaître la mission des Nations Unies auprès des peuples du monde.


Depuis notre dernière rencontre au mois de septembre, où j’ai été nommé Secrétaire général, mon équipe et moi-même avons rencontré et écouté avec attention des centaines de futurs collègues des délégations, du Secrétariat et de toute la famille des Nations Unies, qui représentaient un éventail très vaste. Parmi eux figuraient des dirigeants, des fonctionnaires de haut rang des États Membres, des ambassadeurs de groupes d’États et d’États individuels, des représentants, conseillers et envoyés spéciaux du Secrétaire général, des hauts fonctionnaires du Secrétariat de l’ONU, des parlementaires et des représentants de la société civile de nombreux pays.


Ainsi, j’ai pu voir directement les compétences et les talents qui existent dans toute la communauté des Nations Unies et j’ai pu donner forme à certaines idées quant à la façon de faire progresser l’œuvre de l’Organisation. Je serai en mesure de parler davantage de la question au moment de mon entrée en fonctions, au mois de janvier. Mais je vois déjà les trois grands volets sur lesquels seront axés les travaux de l’Organisation: premièrement, poursuivre les efforts faits pour renforcer l’Organisation grâce à une consolidation et une coordination accrues: deuxièmement, faire en sorte que le personnel soit professionnel, responsable, mobile et capable d’accomplir des tâches multiples pour mieux répondre aux défis du monde au XXIe siècle inscrits dans le programme de travail de l’ONU: et, troisièmement, redresser le climat de divergence et de méfiance qui a figé une trop grande partie du travail de l’ONU.


On pourrait dire que je suis un homme parti en mission. Cette mission pourrait être baptisée « Opération rétablir la confiance », confiance à l’égard de l’Organisation, confiance entre les États Membres et le Secrétariat. J’espère que cette mission n’est pas une mission impossible.


Pour ce qui est des questions de fond, nous devons également accélérer notre travail pour renforcer les trois piliers de l’action des Nations Unies: paix, développement et droits de l’homme. Les crises du Darfour et du Moyen-Orient, ainsi que les conflits qui sévissent en Afrique et ailleurs appellent des actions concertées. Il en va de même du travail à accomplir pour atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement d’ici 2015. Lorsque je prendrai mes fonctions, il ne restera plus que huit ans avant d’atteindre cette date butoir. Bien sûr, je suivrai de près la reprise, la semaine prochaine, des pourparlers internationaux concernant la Corée du Nord.


Je voudrais à présent en venir à la question qui, je le crois, attire le plus votre attention: la nomination des hauts fonctionnaires de l’Organisation. Depuis mon arrivée à New York, j’ai rencontré un grand nombre de personnes à l’intérieur de l’Organisation, mais aussi en dehors. Je continue de passer en revue les contrats des Secrétaires généraux adjoints et des Sous-Secrétaires généraux. La décision concernant la nomination de nouveaux hauts fonctionnaires sera prise au début de l’année prochaine. La plupart des contrats des hauts fonctionnaires viendront à expiration à la fin du mois de février. En procédant à la nomination des hauts fonctionnaires, je considérerai, en premier lieu, les mérites de chacun en tenant dûment compte de l’équilibre entre les sexes et de la répartition géographique.


Pour ce qui est du poste de Vice-Secrétaire général, qui sera vacant à la fin de cette année, j’examine en ce moment plusieurs noms. J’ai une préférence pour les candidates. Je ferai mon choix en temps voulu, en consultation étroite avec les États Membres.


J’entre en fonctions à un moment très difficile pour les affaires internationales. Mais j’ai la chance de pouvoir compter sur l’expérience de mes nouveaux collègues de toute la famille des Nations Unies ainsi que du réseau d’amis et de collègues que je me suis constitué ces 40 dernières années dans le service diplomatique, lequel connaît de grands défis en matière de politique étrangère.


Je suis prêt à écouter vos questions et à y répondre. La tradition veut que je commence par le Président de l’Association des correspondants de presse.


Question (interprétation de l’anglais): Monsieur le Secrétaire général, c’est pour moi un grand plaisir, au nom des correspondants de presse des Nations Unies, de vous saluer une fois de plus. Votre sens de l’humour et votre habileté augurent très bien de l’avenir.


Ma question est la suivante: compte tenu des crises du Darfour, de la Somalie et de la Palestine qui affligent le monde entier et qui ont sapé la situation au Moyen-Orient, quelles seront vos priorités pour faire du monde un monde meilleur, comme vous vous y êtes engagé?


Le Secrétaire général désigné (interprétation de l’anglais): Comme tout le monde, je suis très préoccupé par la situation qui se détériore au Moyen-Orient et ailleurs, notamment en Afrique. La question du Moyen-Orient est bien sûr l’une des plus graves. Elle sévit depuis très longtemps. Oui, j’accorde la priorité à cette question. Je vais essayer de donner une plus grande impulsion à l’accord du Quatuor. Nous parlerons immédiatement de cette question avec les pays intéressés. Je crois qu’au cœur de la question du Moyen-Orient se trouvent les relations entre Israël et les autorités palestiniennes. Il serait souhaitable d’encourager la communauté internationale et les dirigeants de la région à encourager eux-mêmes les parties intéressées à poursuivre les négociations.


Au Liban et en Iraq aussi, la situation se détériore. Tout cela va limiter la capacité des Nations Unies à accorder plus de temps et d’énergie au développement d’une stratégie qui viserait à obtenir la prospérité pour tous. Nous demandons à toutes les parties intéressées d’être plus sincères dans l’examen de ces questions. En tant que Secrétaire général de l’ONU, je n’épargnerai aucun effort pour participer à ce processus.


Question: J’ai une question en français. C’est une question sur l’avenir de la langue française. La tradition veut que le Secrétaire général s’exprime en anglais et en français et on dit que vous avez beaucoup travaillé cette année pour améliorer votre français. Alors, j’aimerais savoir pourquoi vous pensez que le français devrait rester la deuxième langue officielle de travail des Nations Unies. Pourquoi pas l’arabe ou le chinois, qui sont devenus plus populaires dans le monde? Pourriez-vous répondre en français?


Le Secrétaire général désigné: Je n’ai pas pu comprendre ce que vous avez dit parce que j’entendais plusieurs voix à la fois. Si vous vouliez bien parler plus lentement,  en français, je ferais ce que je peux pour répondre.  Mais c’est très difficile pour moi de répondre, au pied levé, en français.


Question: La tradition veut que le Secrétaire général s’exprime en anglais et en français. Les deux langues de travail officielles des Nations Unies sont l’anglais et le français. J’aimerais savoir pourquoi, selon vous, il est important que le français reste la deuxième langue de travail officielle des Nations Unies.


Le Secrétaire général désigné (interprétation de l’anglais): Je crois que c’est une décision qui a été prise par les États Membres. Bien sûr, il y a six langues officielles à l’ONU, à savoir le français, l’anglais, le russe, l’espagnol, l’arabe et le chinois. Chaque langue a la même authenticité dans le travail de l’Organisation. Néanmoins, pour certains aspects pratiques, je crois que les États Membres ont convenu d’utiliser l’anglais et le français pour certaines procédures officieuses ou semi-officielles. Vous devez savoir que les six langues sont tout aussi importantes l’une que l’autre.


Question (interprétation de l’anglais): On attend beaucoup de l’ONU dans le monde. Il serait juste de dire que la situation au Darfour suscite le plus grand intérêt. On y a parlé de génocide. Or, il est acquis que l’ONU a été précisément créée pour empêcher ce genre de phénomènes. Vous connaissez très bien la situation actuelle: l’ONU n’arrive pas à obtenir qu’une force placée sous son égide soit déployée au Darfour. Comptez-vous examiner ce problème personnellement? Allez-vous appeler le Président soudanais à accepter les Nations Unies dans son pays?


Le Secrétaire général désigné (interprétation de l’anglais): Telle est bien mon intention. Je veux m’engager personnellement et directement dans ce processus. Le Secrétaire général Kofi Annan a lui-même fait de grands efforts diplomatiques auprès du Président soudanais Al-Bachir et d’autres dirigeants de l’Union africaine. Les souffrances endurées par le peuple du Darfour sont tout simplement inacceptables. En dépit des efforts intensifs qui ont été faits, la situation en matière de sécurité semble se détériorer depuis ces derniers jours.


Il n’y a pas de solution militaire à cette crise, nous le répétons. L’ONU doit continuer d’œuvrer étroitement avec l’Union africaine et avec d’autres parties prenantes, y compris le Gouvernement soudanais, pour régler tous les aspects de la crise que traverse le pays. J’ai déjà parlé de la question en ma qualité de Secrétaire général désigné avec le Ministre soudanais des affaires étrangères. J’en ai également parlé, à maintes reprises, avec le Secrétaire général Kofi Annan lui-même, et jusqu’à la fin de son mandat, je le consulterai de près, ainsi que les autres membres des parties intéressées.


Question: Monsieur le Secrétaire général désigné, vous avez parlé de l’Iraq et du Liban comme faisant partie de vos priorités. Est-ce que vous ferez revenir les Nations Unies activement en Iraq? Est-ce que le tribunal international établi pour juger ceux qui ont participé à des assassinats politiques au Liban sera une question que vous allez défendre et sur laquelle vous allez travailler activement?


Le Secrétaire général désigné (interprétation de l’anglais): Pour la situation en Iraq, la communauté internationale s’inquiète de ce que le Gouvernement et la Force multinationale ne soient pas en mesure d’assurer la paix, la sécurité et de stabiliser la situation économique et sociale. Les Nations Unies et la communauté internationale doivent travailler ensemble, doivent avoir recours à leur sagesse collective et faire des efforts pour aider le Gouvernement iraquien à assurer la stabilité politique et sociale, pour que l’Iraq puisse connaître une véritable liberté, une véritable paix. C’est ce que les Nations Unies devraient faire. Il faudrait donc qu’elles coopèrent avec la Force multinationale et la communauté internationale.


Pour le Liban, les Nations Unies jouent un rôle important en adoptant une résolution, en mettant en place la FINUL. Nous devons travailler ensemble à mieux mettre en oeuvre les résolutions du Conseil de sécurité. Dans le même temps, une enquête est en cours. M. Serge Brammertz est en train de l’effectuer. Je l’ai rencontré et l’ai encouragé à poursuivre ses activités comme Procureur spécial chargé d’enquêter sur l’assassinat de l’ancien Premier Ministre Hariri.  Je déploierai pour ma part les plus grands efforts afin que ses activités d’enquête et la mise en place du Tribunal puissent se faire.


Question (interprétation de l’anglais): Monsieur le Secrétaire général désigné, dans votre déclaration il y a quelques instants, vous avez dit qu’une de vos priorités serait de rétablir la confiance dans l’Organisation. Est-ce que vous pouvez être plus précis? A votre avis, quel est le genre de confiance qui a été perdue?


Le Secrétaire général désigné (interprétation de l’anglais): Il y a deux aspects à la confiance. Le premier [… inaudible] est que malheureusement, on a beaucoup critiqué, ces dernières années, l’incapacité des Nations Unies, son inefficacité, même si elles ont joué un rôle clef pour le maintien de la paix et de la sécurité et pour aider les pays en développement à surmonter leurs difficultés économiques. Les Nations Unies doivent retrouver la confiance des États Membres et des autres parties prenantes majeures.


L’autre aspect est que, malheureusement, il y a une certaine méfiance, un manque de confiance entre États Membres, et entre ces derniers et le Secrétariat, et c’est pour cela que je disais que j’essaierai de construire des ponts entre différents groupes. Car sans rétablir la confiance entre États Membres, et entre les États Membres et le Secrétariat, il sera très difficile d’obtenir un progrès constant dans les différentes questions qui nous intéressent.


Question (interprétation de l’anglais): Qu’allez-vous faire pour la Corée du Nord, pour les armes nucléaires? Et pour l’assistance alimentaire aux Coréens? Qu’allez-vous faire à propos de la mise au point de l’arme nucléaire par la Corée du Nord?


Le Secrétaire général désigné (interprétation de l’anglais): En tant que Ministre des affaires étrangères de la République de Corée jusqu’en novembre, j’ai fait des efforts pour trouver une solution à cette question nucléaire de la Corée du Nord. Il est encourageant que les pays participant aux pourparlers à six aient accepté de reprendre le dialogue le 18 décembre. J’espère bien que les pourparlers à six permettront des progrès substantiels pour dénucléariser la péninsule coréenne.


Il est essentiel, crucial, que les Nord-Coréens s’engagent à ce qu’ils avaient annoncé en septembre l’an dernier dans la Déclaration commune, c’est-à-dire abandonner toute arme nucléaire et tout programme d’armes nucléaires, et que les autres parties aux pourparlers à six soient disposées à fournir les assurances en matière de sécurité et l’assistance ainsi que des perspectives de normalisation des relations avec les États-Unis et le Japon.


En tant que Secrétaire général désigné et futur Secrétaire général à partir du 1er janvier 2007, j’accorderai un rang de priorité élevé à la question. Je suivrai de très près l’évolution de la situation et essaierai de faciliter le processus à six. Tout en suivant l’évolution de la situation, je réfléchirai à l’initiative que je pourrais prendre en tant que Secrétaire général des Nations Unies, en coopération étroite avec les membres du Conseil de sécurité et les six participants.


Question (interprétation de l’anglais): Monsieur le Secrétaire général désigné, une des questions dont vous n’avez pas parlé était l’Iran, son programme nucléaire et les relations avec Israël, notamment avec la conférence de Téhéran qui a eu lieu récemment, où l’on niait qu’il y ait eu l’Holocauste. Allez-vous prendre des initiatives sur ces questions relatives à l’Iran?


Le Secrétaire général désigné (interprétation de l’anglais): Vous le savez, le Conseil de sécurité est en train de discuter d’une deuxième résolution sur l’Iran. J’espère que la question pourra trouver une solution à la table des négociations, en temps opportun. La question nucléaire iranienne a des incidences larges sur la région et le reste du monde. J’ai demandé instamment aux autorités iraniennes de s’engager dans la négociation, comme elles l’avaient fait avec l’Union européenne plus les trois pays. La façon la plus souhaitable de procéder serait de régler toutes les questions en suspens par le biais d’un dialogue pacifique et concret. Vous aviez demandé ensuite?


Question (interprétation de l’anglais):Les relations entre l’Iran et l’Israël, l’Iran ayant appelé à son élimination et nié la réalité de l’Holocauste.


Le Secrétaire général désigné (interprétation de l’anglais):Renier l’histoire sur un sujet aussi important que l’Holocauste n’est tout simplement pas acceptable, pas plus qu’il n’est acceptable d’appeler à l’élimination d’un État quel qu’il soit ou d’un peuple quel qu’il soit. Je voudrais que ce principe fondamental soit respecté tant dans la rhétorique que dans la pratique par tous les membres de la communauté internationale.


Question (interprétation de l’anglais):Israël n’a plus sa politique nucléaire ambiguë, M. Olmert ayant confirmé qu’il disposait de l’arme atomique. Ne pensez-vous pas que la paix et la sécurité dans la région sont par conséquent sérieusement menacées?


Le Secrétaire général désigné (interprétation de l’anglais):Encore une fois, j’appelle instamment les parties concernées par cette question à engager un dialogue pour que toutes les questions puissent être réglées de façon pacifique.


Question (interprétation de l’anglais):Je voudrais demander ce qu’il en est s’agissant de la conférence qui nie l’Holocauste. Le Président iranien a en fait nié un fait qui a conduit à créer cette Organisation-ci. Comme allez-vous aborder le problème? Est-ce que l’ONU va traiter de ce problème?


Le Secrétaire général désigné (interprétation de l’anglais):Une fois encore, c’est un fait historique et nier un fait historique, notamment aussi important que celui de l’Holocauste, n’est pas acceptable. Le Secrétaire général, Kofi Annan, avait dialogué avec les dirigeants iraniens et de hauts responsables iraniens et si la situation le requiert, je suis prêt aussi à entamer un dialogue avec les dirigeants.


Question (interprétation de l’anglais):Allez-vous remplacer tous les Secrétaires généraux adjoints et envisagez-vous de nommer une femme au poste de Vice-Secrétaire générale – une femme du monde en développement? 


Le Secrétaire général désigné (interprétation de l’anglais):Je vous l’ai dit, je suis en train d’examiner le nom de plusieurs candidats en cherchant de préférence un candidat de sexe féminin pour occuper le poste de Vice-Secrétaire général qui m’aidera, qui travaillera à la réforme de la gestion et à la mise en œuvre des objectifs de développement.


Question (interprétation de l’anglais):Vous passez de SE votre surnom en anglais à SG. L’un des changements importants pendant le mandat de votre prédécesseur a été l’adoption de l’idée de la responsabilité de protéger, disant que les pays perdent leur droit à la souveraineté si leurs citoyens font l’objet d’abus et s’ils ne font rien à cet égard. S’agissant du Darfour, pensez-vous que lorsque le dialogue ne donne plus de résultats le Secrétaire général devrait se faire le champion de l’intervention extérieure pour imposer la volonté de la communauté internationale si un pays commet des crimes et des atrocités de masse?


Le Secrétaire général désigné (interprétation de l’anglais):Il est encourageant que les dirigeants du monde aient reconnu ce concept très important qu’est la responsabilité de protéger. En tant que Secrétaire général, j’en discuterai pour essayer d’avoir un cadre mieux dessiné pour que l’on puisse rendre opérationnel ce concept. Il sera très important pour la communauté internationale d’empêcher les massacres et les génocides, et de faire en sorte que nous ne puissions plus ne pas agir simplement sous prétexte de souveraineté. Les dirigeants en ont discuté, ont adopté ce concept mais il est vrai que nous n’avons pas pu entrer dans le détail. Donc j’en parlerai avec les États Membres pour que nous disposions d’un cadre mieux délimité.


Question (interprétation de l’anglais):Bienvenue à l’Organisation des Nations Unies, vous venez de prêter serment. Le Moyen-Orient connaît bien des problèmes, avec le Darfour, le Liban, l’Iran, l’Iraq. Le problème du Moyen-Orient est donc au cœur des problèmes. Vous venez de prêter serment, est-ce que vous avez un plan pour vous attaquer au problème du Moyen-Orient? Est-ce que vous êtes favorable à la convocation d’une conférence internationale, comme l’avait été la Conférence de Madrid?


Le Secrétaire général désigné (interprétation de l’anglais):Je vous l’avais dit déjà, je suis déterminé à me dévouer si je peux être d’une quelconque assistance ou aide à ce processus.  Je consulterai les dirigeants de la région et travaillerai étroitement avec eux. L’Organisation des Nations Unies est tout à fait prête, elle fait partie du Quatuor. Quant à votre question sur la conférence internationale, c’est une question dont je devrais discuter avec les pays intéressés, la communauté internationale.


Question (interprétation de l’anglais):Est-ce que vous pensez qu’il faut faire quelque chose pour revitaliser l’image de l’Organisation des Nations Unies? Est-ce que vous êtes d’accord avec ce que disait M. Annan, selon lequel les États-Unis ne doivent pas faire cavalier seul? Est-ce que vous pouvez faire quelque chose à ce titre?


Le Secrétaire général désigné (interprétation de l’anglais):Les États-Unis sont l’un des membres importants de l’Organisation des Nations Unies, on en conviendra. Les États-Unis ont été l’un des créateurs de l’ONU et sont l’un des plus importants bailleurs de fonds. Ils ont apporté des contributions importantes à la paix et à la prospérité de la communauté internationale. Il nous faut donc un appui et une participation active des États-Unis aux activités de l’Organisation des Nations Unies.


L’Organisation des Nations Unies a besoin de ce genre de participation de la part des États-Unis mais je pense que les États-Unis ont aussi beaucoup d’estime pour les valeurs, les objectifs, les buts de l’Organisation des Nations Unies, raison pour laquelle ils ont participé activement. Peut-être que dans certains cas, les intérêts des États-Unis et les objectifs de l’Organisation des Nations Unies n’ont pas coïncidé mais même dans ces cas-là, il est très important de discuter pour aplanir les divergences. En tant que Secrétaire général, je tâcherai d’harmoniser la situation pour favoriser une participation constructive des États-Unis à toutes les activités de l’ONU.


Question: Et le discours de Kofi Annan (interprétation de l’anglais)


Le Secrétaire général désigné (interprétation de l’anglais): C’était une évaluation personnelle durant son mandat.


Question: Qu’en est-il de l’augmentation du nombre des membres permanents du Conseil de sécurité pour ajouter deux membres africains et deux membres asiatiques?


Secrétaire général désigné: C’est une des questions les plus importantes et les plus délicates. Vu les changements spectaculaires que connaît la politique internationale, chaque État membre conviendra qu’il faut un élargissement et une réforme du Conseil de sécurité. Malheureusement, ces 10 dernières années, les États membres n’ont pas été en mesure de se mettre d’accord. En tant que Secrétaire général, je tâcherai de faciliter les consultations entre États membres pour essayer de trouver un consensus sur cette question.


Question: Monsieur le Secrétaire général désigné, il existe beaucoup de questions complexes dans le monde. Quelle sera votre première visite, lorsque vous aurez pris vos fonctions?


Secrétaire général désigné: Il faut que je vérifie le calendrier à partir de janvier. On m’a dit qu’il y aurait une réunion au sommet de l’Union africaine fin janvier. J’envisage d’y participer. Je pense que cela me donnerait une très bonne occasion, d’abord, de rencontrer les dirigeants de l’Union africaine et, ensuite, de discuter de nombreuses questions concernant les conflits qui sévissent en Afrique, notamment au Darfour. Comme vous le savez, il existe de nombreux conflits régionaux qui menacent la paix et la sécurité régionales.


M. Fawzi: Monsieur le Secrétaire général désigné, vous avez pu répondre à 15 des 33 questions posées. Il y aura bien d’autres conférences de presse qui se tiendront dans les cinq ou dix ans à venir pour répondre à d’autres questions de correspondants.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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