En cours au Siège de l'ONU

Conférence de presse

CONFÉRENCE DE PRESSE DU GÉNÉRAL PERVEZ MUSHARRAF, PRÉSIDENT DU PAKISTAN

20/09/2006
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE DU GÉNÉRAL PERVEZ MUSHARRAF, PRÉSIDENT DU PAKISTAN


Le Président du Pakistan, le général Pervez Musharraf, a affirmé aujourd’hui, au Siège des Nations Unies à New York, qu’il n’y avait pas d’activités des Taliban ou d’Al-Qaida dans son pays.  « Il est vrai que quelques Pakistanais ont soutenu les Taliban mais le Pakistan a réglé ces questions en agissant dans les domaines militaire, politique, administratif et par les efforts de reconstruction », a-t-il déclaré, lors d’une conférence de presse.


« Depuis 20 ans maintenant, le Pakistan subit tout le poids des problèmes de l’Afghanistan », a souligné M. Musharraf, qui était accompagné de son Ministre des affaires étrangères, Mian Khursheed Mehmood Kasuri, et de son Ministre de l’information, Muhammad Ali Durrani.  Si beaucoup a été fait concernant les problèmes de frontière entre l’Afghanistan et le Pakistan, il reste néanmoins « encore beaucoup à faire en Afghanistan », a-t-il assuré.  Selon lui, les Taliban qui, en 1995, avaient occupé 90% du territoire afghan, ne provenaient pas du Pakistan.  « La réalité est que les Taliban venaient de la région de Kandahar », a-t-il dit, ajoutant que le Mollah Omar n’était pas retourné au Pakistan depuis 1995.


Le général Musharraf a par ailleurs admis avoir appris, au cours des sept dernières années, à jouer les équilibristes, entre ceux qui le jugent trop proche des États-Unis et ceux qui estiment qu’il n’est pas assez ferme face au terrorisme.  Il s’est également élevé contre une idée fausse selon laquelle le Pakistan aurait signé un accord de paix avec les Taliban.  « Ce n’est pas vrai », a-t-il affirmé, précisant que le Pakistan avait, en réalité, signé un accord avec la Loya Jirga (Grande Assemblée tribale).


M. Musharraf a, par ailleurs, qualifié de positives ses relations avec le Premier Ministre indien, en particulier après les contacts bilatéraux lors de la réunion du Mouvement des pays non alignés à La Havane, à Cuba.  Selon lui, il existe une détermination en faveur du processus de paix concernant la question du Jammu-et-Cachemire.  « Des divergences ont besoin d’être réduites », a-t-il constaté, exhortant les médias à « soutenir les deux parties », le Premier Ministre indien et lui-même.


Le Président pakistanais a rendu un vibrant hommage au Secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, sur le point d’achever son mandat, lequel, a-t-il dit, fut un « pilier de l’espoir » au cours de la décennie mouvementée des années 90.  « Il a fait progresser les Nations Unies, apportant plus de paix et d’harmonie dans le monde et a dirigé l’Organisation avec compétence, au cours d’une période turbulente », a estimé M. Musharraf.


Selon lui, le terrorisme constitue la question la plus importante à laquelle sont aujourd’hui confrontées les Nations Unies.  La pauvreté, la faim et le chômage, qui contribuent à accroître le fossé entre les pays développés et les pays en développement, entre le Nord et le Sud, « sont également des questions importantes », a-t-il poursuivi.  « Parce que ces questions ont une portée considérable, elles devraient être réglées très sérieusement. »


Interrogé sur le projet de réforme sur les droits des femmes dans son pays, le général Musharraf a indiqué vouloir rechercher le consensus.  Entre des religieux extrémistes qui menacent de descendre dans la rue si la loi actuelle est modifiée et des libéraux qui envisagent la même chose si elle est abrogée, « un juste milieu doit être trouvé », a-t-il noté.  Des décisions seront prises au sujet de deux questions importantes pour la protection des femmes, à savoir le viol et l’adultère, a-t-il précisé et ce, « pour le bien des femmes ».


Le Président pakistanais a enfin jugé « absolument irresponsables » les récents propos du Pape sur l’Islam, affirmant que personne n’avait le droit de heurter les sentiments de millions de gens, en particulier en cette période actuelle sensible et critique.  « Le Pape devrait présenter ses excuses pour ce qu’il a dit en raison de l’émoi qu’il a suscité », a estimé M. Musharraf.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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