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CPSD/357

LA QUATRIÈME COMMISSION ADOPTE UN PROJET DE RÉSOLUTION SUR LA CRÉATION D’UN NOUVEAU PROGRAMME DES NATIONS UNIES

30/10/2006
Assemblée généraleCPSD/357
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Quatrième Commission

18e séance – matin


LA QUATRI ÈME COMMISSION ADOPTE UN PROJET DE RÉSOLUTION SUR LA CRÉATION D’UN NOUVEAU PROGRAMME DES NATIONS UNIES


Il viserait à garantir un accès commun équitable aux informations spatiales dans la gestion des catastrophes naturelles


L’adoption, ce matin, de deux projets de résolution sur les utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique marque la fin des débats de la Quatrième Commission (questions politiques spéciales et décolonisation) sur le sujet.  Un projet de résolution sur les effets des rayonnements ionisants et un autre sur l’Université pour la paix ont, par ailleurs, été adoptés.


Concernant les utilisations pacifiques de l’espace, le premier projet de résolution déciderait de créer un nouveau Programme au sein des Nations Unies intitulé SPIDER, acronyme anglais du Programme des Nations Unies pour l’exploitation de l’information d’origine spatiale aux fins de la gestion des catastrophes et des interventions d’urgence.  Ce Programme est mis en place pour garantir à tous les pays et à toutes les organisations internationales et régionales compétentes l’accès à tous les types d’informations et services spatiaux destiné à appuyer le cycle complet de la gestion des catastrophes.


Il aurait un bureau à Beijing, en Chine et à Bonn, en Allemagne.  En outre, l’ouverture d’un bureau de liaison à Genève serait envisagée, compte tenu de la forte concentration d’acteurs humanitaires dans cette ville.


Le Secrétariat a indiqué que le programme proposé requerrait un budget opérationnel d’environ 1,3 million de dollars par an.  Les deux tiers de cette somme seraient financés par les États Membres qui ont confirmé leur soutien financier et en nature au Programme.  Le tiers restant, qui s’élève à 450 000 dollars, serait fourni par les Nations Unies sans augmentation de leur budget ordinaire, comme convenu par le Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique.


Par ailleurs, un projet de résolution relatif à la coopération internationale touchant les utilisations pacifiques de l’espace engagerait à nouveau tous les pays à empêcher une course aux armements dans l’espace et inscrirait un nouveau point à l’ordre du jour du Comité intitulé « Coopération internationale en vue de promouvoir l’utilisation de données géospatiales de source spatiale destinées à des applications géographiques pour le développement durable ».


Les délégations ont entendu une présentation du recteur de l’Université pour la paix, Julia Marton-Lefèvre.  Cette institution, installée au Costa Rica, a été redynamisée, a-t-elle assuré, indiquant que des liens et des partenariats étroits avaient été développés, à la fois avec d’autres universités dans le monde et avec des organisations non gouvernementales ou des centres nationaux qui travaillent sur les questions liées à la paix et la résolution des conflits.


L’Université pour la paix s’est transformée en organisme international, ce qui lui a permis d’acquérir une bonne réputation sur le plan international, a déclaré de son côté le représentant du Costa Rica, rappelant la nécessité, pour elle, de bénéficier de davantage d’appuis politiques et financiers.  Dans cette perspective, le projet de résolution adopté sans vote encourage les États Membres à contribuer à ses programmes et à son budget.


Un budget considérablement accru, c’est aussi le souhait exprimé par le représentant de l’Inde pour ce qui concerne le Comité scientifique des Nations Unies pour l’étude des effets des rayonnements ionisants.  Le projet de résolution, adopté sans vote après la déclaration de l’Inde, prierait l’Assemblée générale d’examiner et de renforcer le niveau de financement actuel du Comité et de continuer à chercher d’autres mécanismes de financement afin de compléter ceux qui existent déjà.  Il marque la fin des travaux de la Commission sur cette question.


Demain, mardi 31 octobre à 15 heures, la Quatrième Commission entamera ses travaux sur la question de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), en entendant la Commissaire générale de l’Office, Karen AbuZayd.


EFFETS DES RAYONNEMENTS IONISANTS


Fin du débat général


M. V. R. LAMPADAN (Inde) a indiqué que les activités du Comité scientifique des Nations Unies pour l'étude des effets des rayonnements ionisants avaient des implications importantes sur la santé des travailleurs, des patients ou encore des populations exposées aux sources naturelles de radioactivité.


Le représentant a ajouté que, s’agissant des régions indiennes de Kerala et de Tamil Nadu, le Comité devrait établir des statistiques sur l’incidence des radiations naturelles sur les taux de cancer.  Il a par ailleurs affirmé que l’utilisation croissante de l’énergie nucléaire à des fins de développement économique exigeait une analyse poussée de son impact sur la santé.


Il a indiqué par ailleurs que son pays avait participé à une analyse des effets des traitements radiologiques sur les maladies cardiovasculaires.  Les résultats de cette étude figurent dans le rapport du Comité, a-t-il dit, de même qu’une évaluation des risques liés à l’exposition domestique aux radons.  Enfin, le représentant a souhaité que le Comité reçoive du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) tout l’appui nécessaire pour qu’il puisse mener à bien son mandat.


UNIVERSITÉ POUR LA PAIX


Dialogue interactif


Mme JULIA MARTON-LEFÈVRE, recteur de l’Université pour la paix, a rappelé que l’installation de l’Université au Costa Rica était parfaite puisque ce pays avait renoncé à constituer une armée.  Nous avons parfois oublié que l’Université avait une vocation internationale, et pas seulement en langue espagnole pour l’Amérique latine, mais nous avons redynamisé avec succès nos travaux et aujourd’hui, de très nombreuses nationalités y sont représentées, s’est-elle félicitée.  L’Université travaille, par ailleurs, avec de nombreuses autres universités dans le monde, à Manille, aux Philippines, ou à Budapest, en Hongrie.  Notre programme peut facilement être scindé en petits modules de formation, a indiqué le recteur, ce qui lui permet d’avoir des liens avec d’autres établissements.  L’Université a, par ailleurs, multiplié les efforts pour développer ses liens avec d’autres agences des Nations Unies.


Au cours de ce dialogue, le représentant de l’Iran a estimé que l’ouverture de filiales de l’Université dans d’autres pays pourrait être utile et demandé des précisions sur les liens entre l’Université et la Commission de consolidation de la paix.


Mme MARTON-LEFEVRE a fait part de son souhait de développer les liens avec d’autres universités dans le monde, sous forme de filiales, le cas échéant.  Tout ce qu’il faut, c’est une invitation à en discuter de votre part, a-t-elle lancé.


Le représentant du Nigéria a demandé si la coopération était limitée aux universités ou si elle pouvait être élargie aux programmes nationaux sur les questions de la paix et de résolution des conflits, qui existent dans de nombreux pays.


Mme MARTON-LEFEVRE a indiqué que l’Université pour la paix travaillait avec 50 organisations non gouvernementales en Afrique et avait un bureau à l’Université d’Addis-Abeba, soulignant que toutes les formes de partenariat étaient envisageables.


Introduction du projet de résolution


M. JORGE URBINA (Costa Rica) a déclaré que l’Université pour la paix était un instrument visant à établir la paix et la sécurité et à encourager l’essor des sociétés.  Il a estimé que, dans un contexte international, l’Université était plus utile que jamais, saluant particulièrement le lancement de programmes éducatifs dans différentes régions du globe.


Le représentant a ajouté que le programme de l’Université était très exigeant, dispensant des cours de haut niveau à des étudiants du monde entier dans les domaines du droit international, du règlement des différents et de la parité entre les sexes.  Il a indiqué qu’en Afrique et en Asie, l’Université pour la paix s’attachait à renforcer les capacités éducatives, institutionnelles et de recherches existantes, l’objectif étant de prévenir les conflits, assurer la sécurité humaine et consolider la paix partout où elle est menacée, a précisé M. Urbina.  Il a, par ailleurs, annoncé qu’un Centre international pour la paix s’ouvrirait prochainement à Toronto, au Canada.


Il a également lancé un appel à la communauté des donateurs pour qu’elle contribue généreusement aux efforts de modernisation de l’Université.  Présentant le projet de résolution « Université pour la paix », le représentant a, par ailleurs, expliqué que ce texte contribuait au renforcement de la coopération de cette institution avec les États Membres.


DÉCISION SUR LES PROJETS DE RÉSOLUTION


Coopération internationale touchant les utilisations pacifiques de l’espace


Les deux projets de résolution suivants, adoptés sans vote, ont été introduits par le représentant de la France en sa qualité de Présidente du Groupe de travail plénier.  Le projet A/C.4/61/L.2/Rev.1 a été adopté tel qu’amendé oralement.


Aux termes du projet de résolution A/C.4/61/L.2/Rev.1 relatif au Programme des Nations Unies pour l’exploitation de l’information d’origine spatiale aux fins de la gestion des catastrophes et des interventions d’urgence, l’Assemblée générale, consciente que de nombreuses régions du monde sont touchées par des catastrophes et qu’il importe de coordonner les efforts internationaux pour en réduire les effets, déciderait d’établir un programme au sein du système des Nations Unies pour garantir à tous les pays et à toutes les organisations internationales et régionales compétentes l’accès à tous les types d’informations et services spatiaux destiné à appuyer le cycle complet de la gestion des catastrophes.


Ce Programme serait dénommé Programme des Nations Unies pour l’exploitation de l’information d’origine spatiale aux fins de la gestion des catastrophes et des interventions d’urgence (SPIDER).  Il serait soutenu par le biais de contributions volontaires et d’un réaménagement des priorités dans le cadre du processus de réforme des Nations Unies et aurait un bureau à Beijing (Chine) et à Bonn (Allemagne).  Il ne devrait pas entraîner une augmentation du budget ordinaire total des Nations Unies.


Elle prierait le Bureau des affaires spatiales d’établir un plan de travail détaillé du programme pour 2007 et pour l’exercice biennal 2008-2009, aux fins d’examen à la quarante-quatrième session du Sous Comité scientifique et technique et du Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique, en tenant compte des engagements pris en consultation avec les représentants des pays qui ont pris des engagements ou envisagent de le faire, ainsi qu’avec les représentants des autres pays qui se sont déclarés disposés à participer à l’élaboration du plan de travail.


Elle prierait également les pays participants à la mise en œuvre du programme de s’efforcer d’entreprendre les activités en janvier 2007 ou dans les meilleurs délais pour que le programme puisse commencer, dès que possible, à fournir un appui à la gestion des catastrophes.


Aux termes du projet de résolution A/C.4/61/L.3/Rev.1 relatif à la Coopération internationale touchant les utilisations pacifiques de l’espace, l’Assemblée générale demanderait instamment aux États qui ne sont pas encore parties aux traités internationaux régissant les utilisations de l’espace d’envisager de les ratifier ou d’y adhérer, ainsi que d’en incorporer les dispositions dans leur droit interne et les engagerait tous, surtout ceux qui sont particulièrement avancés dans le domaine spatial, à s’employer activement à empêcher une course aux armements dans l’espace, condition essentielle pour promouvoir la coopération internationale en matière d’exploration et d’utilisation de l’espace à des fins pacifiques.


Compte tenu des mesures déjà prises ou qui seront prises pour appliquer les recommandations d’UNISPACE III, elle les prierait également d’apporter une contribution au Fonds d’affectation spéciale du Programme des Nations Unies pour les applications spatiales afin d’accroître la capacité du Bureau des affaires spatiales, de fournir des services consultatifs, techniques et juridiques et de lancer des projets pilotes.


Elle jugerait, en outre, indispensable que les États Membres prêtent davantage attention au problème des collisions d’objets spatiaux, y compris ceux qui utilisent des sources d’énergie nucléaire, avec des débris spatiaux, et aux autres aspects de la question des débris spatiaux.


Elle prierait enfin les organismes des Nations Unies et les autres organisations internationales compétentes de poursuivre et de renforcer leur coopération avec le Comité, ainsi que de lui communiquer des rapports sur les questions traitées dans le cadre de ses travaux et de ceux de ses organes subsidiaires.


Elle prierait également le Comité de poursuivre l’examen à la cinquantième session, au titre du point de son ordre du jour intitulé: « Espace et société », du thème « L’espace et l’enseignement » retenu comme thème spécial de discussion pour la période 2004-2006.


L’Assemblée générale déciderait enfin d’inscrire à l’ordre du jour du Comité, à sa cinquantième session, un nouveau point intitulé « Coopération internationale en vue de promouvoir l’utilisation de données géospatiales de source spatiale destinées à des applications géographiques pour le développement durable ».


Effets des rayonnements ionisants


Aux termes du projet de résolution A/C.4/61/L.7 sur les questions relatives aux effets des rayonnements ionisants, adopté sans vote, l’Assemblée générale prierait le Comité scientifique de poursuivre ses travaux, y compris ses activités visant à mieux faire connaître les niveaux, les effets et les dangers des rayonnements ionisants de toute origine.


L’Assemblée générale demanderait au Programme des Nations Unies pour l’environnement de continuer à apporter son appui au Comité, afin de lui permettre de poursuivre ses travaux et d’assurer la diffusion de ses conclusions auprès d’elle, de la communauté scientifique et du public.


Elle le prierait d’examiner et de renforcer son niveau de financement actuel et de continuer à chercher d’autres mécanismes de financement afin de compléter ceux qui existent déjà.


Explication de vote


Le représentant de l’Espagne a rappelé l’importance que le document aborde la question du nombre de membres du Comité scientifique.  Compte tenu des progrès scientifiques réalisés par l’Espagne, ce pays envisage la possibilité de s’y joindre, a-t-il indiqué.


Université pour la paix


Aux termes du projet de résolution A/C.4/61/L.8, relatif à l’Université pour la paix, adopté sans vote, l’Assemblée générale, notant que l’Université a lancé un vaste programme pour instaurer une culture de paix partout dans le monde, prierait le Secrétaire général d’envisager de nouveaux moyens de renforcer la coopération entre l’Organisation des Nations Unies et l’Université pour la paix.


Elle encouragerait les États Membres, les organismes intergouvernementaux, les organisations non gouvernementales et les personnes intéressées à contribuer aux programmes et au budget de l’Université.  Elle inviterait les États Membres à adhérer à l’Accord international portant création de l’Université pour la paix et à manifester ainsi leur soutien à un établissement d’enseignement qui a pour vocation de promouvoir une culture de paix universelle.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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