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CPSD/349

LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ADJOINT À L’INFORMATION ESTIME QUE LA VOIX DES NATIONS UNIES A GAGNÉ EN EFFICACITÉ, EN COHÉRENCE ET EN RAPIDITÉ

16/10/2006
Assemblée généraleCPSD/349
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Quatrième Commission

10e séance – après-midi


LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ADJOINT À L’INFORMATION ESTIME QUE LA VOIX DES NATIONS UNIES A GAGNÉ EN EFFICACITÉ, EN COHÉRENCE ET EN RAPIDITÉ


La route qui s’ouvre devant le Département de l’information est désormais dégagée, a assuré aujourd’hui le Secrétaire général adjoint à la communication et à l’information, Shashi Tharoor, devant la Quatrième Commission (questions politiques spéciales et décolonisation), à l’ouverture de son débat sur les questions relatives à l’information.


Dans sa déclaration qui présentait un état des lieux d’un cycle de réformes de cinq années initié par le Secrétaire général, il a notamment détaillé les progrès accomplis par le Département pour améliorer son efficacité et l’utilisation des nouvelles technologies, multiplier ses partenariats avec la société civile et développer une culture de l’évaluation.


Shashi Tharoor a souligné les efforts entrepris pour mettre en place une communication à la fois plus ciblée et plus large, plus rapide et plus précise des actions des Nations Unies.  Dans ces efforts, le rôle de l’Internet, et des nouvelles technologies en général, a été central et étendu à tous les niveaux du réseau de Centres d’information dont disposent les Nations Unies, présents dans 63 pays.  Ces Centres ont aussi été associés à la stratégie visant à s’appuyer sur des événements externes aux Nations Unies pour promouvoir les questions qui intéressent l’Organisation, dans l’esprit de l’éditorial de Kofi Annan à l’occasion de l’ouverture de la coupe du monde de football, publié dans plus de 70 journaux à travers le monde.  Sur l’exigence de la promotion du multilinguisme également, les nouvelles technologies ont permis des avancées auxquelles les Centres d’information ont apporté une large contribution, s’est-il félicité.


Le Secrétaire général adjoint a estimé que les Nations Unies parlaient désormais davantage d’une seule voix, à l’opposé de la cacophonie qui marquait parfois la réaction à un événement, grâce au développement de passerelles entre les différentes institutions de l’ONU, et a également détaillé la mise en place d’un mécanisme de réponse médiatique rapide, dans un monde où les échéances sont immédiates.


Si les efforts n’ont pas toujours atteint le résultat souhaité, ce n’est pas par manque d’engagement ou d’efforts concertés mais en raison d’une combinaison de facteurs, y compris la situation politique internationale, a assuré Shashi Tharoor, estimant que la persévérance du DPI lui avait permis d’être aujourd’hui plus précis, de mieux définir ses audiences et de mettre en place les outils de diffusion de l’information dont il a besoin.  L’information devient un élément de plus en plus important dans le processus de prise de décisions, avait auparavant souligné le Président de la Commission, Madhu Raman Acharya du Népal, rappelant son énorme influence sur une organisation politique comme l’ONU.  Il faut absolument que l’ONU soit mieux perçue par tous, a-t-il insisté.


Un dialogue interactif avec les délégations a succédé à la déclaration du Secrétaire général adjoint, immédiatement suivi d’un débat général, au cours duquel plusieurs délégations ont souligné la nécessité, pour les Nations Unies, de faire connaître leurs actions et salué l’impact de ces activités sur la promotion du dialogue et de la tolérance.  La représentante de la Finlande, au nom de l’Union européenne, a appelé le DPI à accroître sa visibilité alors que la représentante cubaine a estimé que le fossé entre pays développés et en développement exigeait des politiques mieux adaptées aux réalités.


Les délégations d’Israël, des Émirats arabes unis, de Cuba, du Guyana au nom du Groupe de Rio, de la Finlande au nom de l’Union européenne et de l’Ukraine ont pris la parole.


Avant l’ouverture des débats, Machieddine Djeffal de l’Algérie avait été élu par acclamation au poste de Vice-Président de la Commission en remplacement de Larbi Djacta, du même pays, qui a quitté New York.


La Quatrième Commission poursuivra son débat consacré à l’information demain, mardi 17 octobre, à 15 heures.


QUESTIONS RELATIVES À L’INFORMATION


Dialogue interactif


M. SHASHI THAROOR, Secrétaire général adjoint de l’ONU à la communication et à l’information, a rappelé qu’une part importante du cycle de réformes engagé par Kofi Annan concernait le renforcement des activités des Nations Unies en matière d’information.  Ayant eu, ces trois derniers mois, l’occasion de se rendre dans de nombreux pays, il a affirmé que, partout, il avait rencontré des personnes prêtes à dénoncer les Nations Unies pour une raison ou une autre, pour leur rôle en Iraq à un présumé manque d’action au Darfour.  Néanmoins, elles exprimaient plus leur exaspération que leur rejet de l’Organisation, a-t-il assuré, indiquant que des sondages menés ces deux dernières années indiquaient qu’une large majorité des populations souhaitait une ONU plus forte et plus capable de répondre à leurs attentes.


Ces attentes, a-t-il poursuivi, vont de la préservation de la paix à la promotion des droits de l’homme en passant par le respect de la justice économique ainsi que toutes les autres questions qui transcendent les frontières telles que les changements climatiques, le trafic de drogue, le terrorisme ou les épidémies.  Ces questions, a dit M. Tharoor, nécessitent une réponse collective; c’est ainsi que deux tiers des Américains interrogés, lors d’un récent sondage, ont estimé que les Nations Unies avaient un rôle central dans la résolution des conflits mondiaux.  Ce qui est mis en doute, ce ne sont pas les idéaux qui inspirent l’ONU, ni sa légitimité en tant qu’organe universel, mais sa capacité à tenir les promesses faites par ses États Membres, a-t-il précisé.


L’une des premières étapes de la réforme de l’information de l’Organisation a été de définir clairement notre mission, a rappelé le Secrétaire général adjoint, indiquant que quatre objectifs stratégiques avaient guidé les efforts du  à savoir, une plus grande efficacité, une plus grande utilisation des nouvelles technologies, une intensification des partenariats avec la société civile et une meilleure évaluation des activités du Département.


Afin de s’assurer la plus vaste exposition médiatique, le  s’appuie sur le réseau des centres d’informations installés dans 63 pays ainsi que sur les institutions spécialisées des Nations Unies intégrées dans le Groupe de la communication de l’ONU et un réseau international de 1 500 associations de la société civile.  Les départements du Secrétariat et les institutions de l’ONU forment désormais la « clientèle » dont le  est « le fournisseur de services », a expliqué Shashi Tharoor, estimant que cette approche intégrée avait permis de répondre plus précisément aux besoins des Nations Unies.  À titre d’exemple, il a cité la coopération entre le  et le DPKO (Département des opérations de maintien de la paix), indiquant que près de 100 membres du personnel de l’information avaient suivi un programme intensif de formation sur le terrain.  Il a également assuré que la préparation en amont du Dialogue de Haut Niveau sur les Migrations et la sensibilisation des États Membres au fait que l’ONU était le forum adéquat pour aborder cette question avaient assuré une couverture médiatique positive de l’événement.


L’une des innovations les plus originales a été, à son avis, la mise en place d’un mécanisme de réponse médiatique rapide, essentiel dans un monde où la vitesse de réaction est primordiale.  Aujourd’hui, grâce à des réunions quotidiennes et une meilleure préparation, le  est à même de réagir rapidement et précisément, a assuré le Secrétaire général adjoint, se félicitant également de la mise en place d’un mécanisme de communication appelé Groupe de la communication.  Auparavant, a-t-il souligné, il y avait peu de consultations entre les différents organes de l’ONU et la cacophonie prévalait sur l’harmonie, a-t-il souligné.


Dans ce même souci de coordination, Shashi Tharoor a évoqué la mise en place de UNifeed, un système satellitaire interagences qui offre des programmes six jours sur sept à plus de 560 diffuseurs à un coût réduit ainsi que la création du Groupe de la communication au niveau local, chargé de coordonner les activités des bureaux des différents organes des Nations Unies installés dans un pays, notamment au Burkina Faso, au Sénégal, au Cap-Vert ou en Mauritanie.


Le renforcement de l’information passe aussi par une communication avec le plus vaste public possible, a poursuivi le Secrétaire général adjoint, soulignant le rôle de coordination accru au niveau régional confié aux Centres d’informations, leur redéploiement stratégique vers les pays en développement, leur intégration dans les activités du mécanisme de communication interne de l’ONU, iSeek, ainsi que leur incorporation à l’intérieur d’un réseau de communication interne sur l’Internet appelé StratCom.


Un exemple concret de ces efforts a été la couverture accordée à l’éditorial du Secrétaire général à l’occasion de la Coupe du Monde de football, reprise dans environ 70 journaux de 40 pays.  Les Centres d’information ont, par ailleurs, organisé des activités spéciales liées à l’ouverture de cette manifestation, à Dakar ou à Yaoundé, ce qui montre les possibilités de transformer l’intérêt suscité par certaines activités dans la promotion d’une autre.  Dans la différence du multilinguisme aussi, les Centres d’information ont joué un rôle majeur en créant des sites Internet dans cinq langues officielles et dans 28 autres.  Pour la première fois, le rapport annuel du Secrétaire général de l’ONU a été disponible dès le premier jour de l’Assemblée générale dans les six langues officielles, s’est félicité Shashi Tharoor.


Dans le but d’améliorer la productivité et les résultats du Département, en gardant à l’esprit la nécessité de promouvoir le multilinguisme, Internet et les nouvelles technologies ont joué un rôle central, a précisé le Secrétaire général adjoint, indiquant que depuis 2002, l’utilisation du site Web avait presque doublé.  Internet est également à l’avant-garde des améliorations apportées aux programmes de radio et de télévision.  Depuis son introduction en 1998, la diffusion sur Internet a explosé, 12 000 vidéos ayant été visionnées en ligne, a-t-il souligné.  Une approche proactive en utilisant davantage les nouvelles technologies a également permis de renforcer les partenariats avec la société civile dans tous les programmes, dans l’organisation de journées spéciales, ainsi qu’avec les missions des Nations Unies dans le monde.  À cet égard, le DPI a été particulièrement actif en Afrique, a-t-il dit.  Par ailleurs, les campagnes menées en partenariat avec la chaîne de télévision MTV et le renforcement des liens avec le monde universitaire portent également leurs fruits, a-t-il assuré.


S’agissant des changements apportés aux services des bibliothèques, Shashi Tharoor a mentionné le développement d’un réseau DHLink par la Bibliothèque Dag Hammarskjöld de New York afin de favoriser l’échange de savoir et d’informations entre les parties prenantes.  Le service est maintenant orienté vers l’établissement de liens entre les utilisateurs, les documents et les fonctions, entre les personnes et les documents, a-t-il indiqué.


Enfin, le Secrétaire général adjoint a souligné que l’application du procédé APIR permettait désormais au  de mesurer, tous les ans, l’impact de ses programmes, offrant aux gestionnaires la possibilité de déterminer l’efficacité de leurs activités tout en les responsabilisant davantage.  Cette évaluation est utile, a-t-il dit, notamment pour ce qui est de l’accès international aux produits et aux services fournis par le DPI et pour pouvoir remédier à de possibles carences dans ce domaine.


La réforme est un processus, pas un événement, a souligné Shashi Tharoor, estimant que ces cinq dernières années avaient posé les jalons de la réussite de ces efforts, repris quotidiennement.  Grâce à notre persévérance, l’objectif du DPI est plus précis, ses audiences mieux définies et les outils dont il a besoin mis à sa disposition, a déclaré le Secrétaire général adjoint, saluant la contribution notable des États Membres et du Comité de l’information dans le renouveau du Département de l’information des Nations Unies.


Le représentant du Soudan a demandé des éclaircissements sur un paragraphe du rapport du Secrétaire général faisant référence à des plans détaillés concernant une mission au Darfour alors qu’il n’y a pas de mission des Nations Unies dans cette région et que la position du Gouvernement soudanais sur cette question est connue.


La représentante de la Chine a déclaré que le rapport indique que le Département avait entrepris des actions concernant le Dialogue sur les migrations, dont la couverture médiatique a été excellente.  Au cours de ces six derniers mois, combien d’articles ont été publiés sur les différentes questions et tous ces articles sont-ils régulièrement publiés, s’est-elle interrogée, évoquant également un incident relatif à un dessin sur le prophète Mahomet ainsi que de nombreux autres dessins humoristiques.  Soulignant que Shashi Tharoor avait dirigé un débat sur cette question ce matin, elle a demandé quelles actions allaient être entreprises par le DPI dans le cadre du dialogue entre les religions et les cultures.


La représentante de la Fédération de Russie a demandé quelles seraient les orientations principales du DPI dans l’avenir.


Le représentant de l’Argentine a rappelé que le DPI avait pour objectif de défendre le multilinguisme et a estimé que ce principe n’était pas toujours respecté.  Les doléances des pays sont présentées dans le cadre du travail de la Quatrième Commission mais il est important de signaler que d’autres départements du système des Nations Unies ont également la responsabilité de défendre le multilinguisme, a-t-il estimé.  Comment allez-vous assurer de meilleures relations entre les attachés de presse des missions et ceux du DPI?, a-t-il aussi demandé.


Concernant le Soudan, M. THAROOR a rappelé qu’une résolution du Conseil de sécurité prévoyait la création d’une mission au Darfour, subordonnée à l’accord du Gouvernement soudanais, mais qui exigeait une préparation en amont.


Concernant les articles repris, il a affirmé qu’environ une ou deux tribunes par Secrétaire général adjoint avaient été publiées, soulignant que la Division des médias contactait les journaux mais qu’il n’y avait pas de contacts permanents.  La préférence est accordée aux journaux capables de faire en sorte qu’un article soit diffusé le même jour dans différentes langues, a-t-il dit.  Concernant le séminaire sur le dessin pour la paix, nous avons toujours essayé de faire en sorte pour que l’intolérance soit dénoncée, a-t-il poursuivi, estimant que les Nations Unies sont l’enceinte idéale pour le dialogue interconfessionnel et signalant que le DPI avait participé à des séminaires avec l’UNESCO, ainsi qu’à de nombreuses discussions sur ces questions.


Les orientations d’avenir ont été énoncées dans le cadre stratégique du DPI pour 2008-2009 et sont très clairement indiquées dans le rapport, a indiqué le Secrétaire général adjoint en réponse à la question de la délégation de la Fédération de Russie.  Ce n’est pas à moi de dire ce qui doit être fait dans les cinq prochaines années mais une feuille de route figure dans le rapport, a-t-il ajouté.


En réponse au représentant de l’Argentine, Shashi Tharoor a rappelé que la préparation des rapports n’est pas seulement du ressort du DPI.  Lorsqu’un département met des documents sur le site Web, il est de sa responsabilité de le traduire, a-t-il dit.  J’accepte l’observation légitime faite par l’Argentine mais ce sont les organes directeurs qui doivent prendre les décisions dans ce domaine, a-t-il précisé.


Le représentant de la République islamique d’Iran a déclaré qu’il connaissait les restrictions budgétaires auxquelles le DPI était confronté mais il a demandé s’il était possible d’octroyer davantage de bourses pour les journalistes.


Shashi Tharoor a annoncé que la somme allouée aux bourses de journalistes n’avait jamais été revue à la hausse.  Par conséquent, il est difficile d’augmenter le nombre de bourses.


Débat général


M. RAN GIDOR (Israël) a recommandé l’ouverture d’un centre d’information des Nations Unies en Israël afin d’en faire un lieu de rencontre entre juifs, musulmans et chrétiens, religions qui ont vécu côte à côte depuis des milliers d’années.  Israël, pays multilingue avec des médias foisonnants, est lieu idéal pour diffuser les messages des Nations Unies, a-t-il dit.


Le représentant s’est félicité de l’engagement du Secrétaire général à la communication et à l’information dans l’organisation d’une Journée du souvenir de l’Holocauste et souligné que cette initiative avait permis d’encourager le dialogue et la tolérance dans l’esprit et dans la pratique.


Il a, par contre, déploré que le conflit israélo-palestinien, qui est le seul à faire l’objet d’un programme spécial des Nations Unies, offre une image impartiale et biaisée d’Israël.  Le représentant s’est interrogé sur la viabilité et la pertinence d’un tel programme, estimant qu’il s’agissait d’un véritable gaspillage des ressources. Israël, a-t-il rappelé, est un État jeune, un pays d’immigration, qui rassemble près de 160 nationalités différentes parlant une myriade de langues et de jargons, ce qui lui confère, à l’instar de l’ONU une grande expérience des questions examinées dans l’enceinte de l’Organisation.  Il a, par ailleurs, indiqué que son pays était très avancé sur le plan technologique, 55% des foyers israéliens ayant accès à l’Internet et les trois quarts possédant un ordinateur.  Le représentant a salué le travail du DPI et du Comité de l’information qui consiste à contribuer au rapprochement entre pays et à encourager leur coopération.


M. HAMAD OBAID EBRAHIM ALZAABI (Émirats arabes unis) a rappelé le rôle crucial des technologies numériques dans la diffusion du savoir et des connaissances, notamment sur Internet et les canaux de télévision satellitaires, permettant aux gens d’avoir accès à des informations multiples et variées. À son avis, ces nouveaux développements porteurs de progrès, soulignent en même temps les disparités technologiques entre le Nord et le Sud et appellent l’attention à la nécessité d’élargir l’accessibilité à un système international de la communication juste et efficace.  Un tel système permettrait, selon lui, d’améliorer le dialogue et la compréhension entre les peuples, en encourageant l’application des principes de tolérance, de non-discrimination et de respect mutuel.


Le représentant a également déploré le manque d’intérêt des médias de certains pays pour les questions touchant le tiers monde, dénonçant même la couverture biaisée et la pauvreté de leurs références historiques et religieuses, notamment pour ce qui est du monde arabe.  Il a appelé la communauté internationale à se doter d’un code d’éthique en matière de traitement de l’information.  Le Représentant a, par ailleurs, rappelé l’importance de la diffusion de documents en langue arabe, notamment en matière de traités, de communiqués de presse, de programmes de radio et de télévision et d’accès à l’Internet.


Mme ILEANA NUÑEZ MORDOCHE (Cuba) a estimé que le fossé entre les pays développés et en développement dans le domaine des communications et de l’information ne cessait de s’accroître chaque jour indiquant, par exemple, que seuls 15% de la population mondiale avaient accès à l’Internet et que plus de la moitié de cette population n’avait même pas accès au téléphone.  Sans une démocratisation réelle de l’accès au développement technologique, tout passage à ce que l’on a appelé la Société de l’information continuera d’être impossible pour une grande majorité de l’humanité, a-t-elle déclaré, appelant à fournir des ressources financières pour atteindre cet objectif.  Les Nations Unies, en particulier par le biais des Centres de l’information, ont un rôle important à jouer dans la dissémination de l’information.  Le monde en développement est une autre réalité et doit être traité d’une façon particulière, a poursuivi la représentante, plaidant pour une utilisation accrue de la radio.  Cuba donne la priorité à l’utilisation collective des technologies de l’information, a-t-elle précisé, évoquant notamment l’existence d’un réseau d’installations communautaires de 600 centres qui dispensent des cours d’informatique gratuits aux jeunes Cubains.  Elle a également souligné les résultats d’une méthode cubaine d’alphabétisation reposant sur la vidéo ainsi que leur utilisation importante par les médecins cubains pour former de nouveaux étudiants dans les endroits les plus éloignés.


La représentante a dénoncé l’agression radio et télévisuelle subie par Cuba depuis des décennies de la part des États-Unis, accusés d’utiliser un avion G-1 pour diffuser des programmes contre Cuba.  Il s’agit d’une violation flagrante du droit international, preuve du mépris total de ce gouvernement pour les règles des relations internationales et pour de nombreux autres instruments internationaux.  Chaque semaine, des émetteurs transmettent vers Cuba plus de 2 240 heures de programmes radio et télévisuels, subversifs contre la révolution cubaine, a-t-elle ajouté.  Jamais autant de mensonges et d’appels à la haine et à la destruction n’ont été diffusés vers un pays étranger, a déclaré la représentante, indiquant que Cuba allait continuer à exercer sa souveraineté et son indépendance et à prendre toutes les mesures nécessaires pour combattre ces agressions.


M. GEORGE WILFRED TALBOT (Guyana), s’exprimant au nom du Groupe de Rio, a rappelé le travail important du DPI dans la sensibilisation des opinions sur des questions comme le VIH/sida, les désastres naturels, le développement humain, les menaces à la paix internationale, l’éradication de la faim et de la pauvreté et la réforme des Nations Unies, pour n’en citer que quelques-uns.  Il s’est félicité, par ailleurs, de l’établissement de nouveaux organes de l’ONU comme le Conseil des droits de l’Homme et la Commission de consolidation de la paix.


Il a souhaité une collaboration plus étroite entre le Département de l’information et les opérations de maintien de la paix et déploré le manque chronique des ressources financières qui entrave les activités du DPI.  Il s’est prononcé pour un renforcement des liens du Département avec les médias du monde entier, la radio jouant à ses yeux un rôle fondamental dans la diffusion de l’information, notamment dans les régions défavorisées.  Il a rappelé l’attachement que le Groupe de Rio accordait à la diffusion de messages et au travail de l’ONU dans des langues autres que les six langues officielles des Nations Unies, notamment les activités de la radio en portugais et a salué le travail consistant à améliorer l’accessibilité du site Internet de l’ONU, notamment pour les personnes non voyantes et malentendantes.


Mme HELI KANERVA (Finlande), au nom de l’Union européenne, a rappelé qu’informer les populations du monde sur le travail des Nations Unies était une tâche prioritaire car elle contribuait à accroître le soutien à l’Organisation.  S’agissant de la situation des centres d’information, elle a déploré que l’appui de l’UE à la réforme de l’Organisation ait mené à de nombreuses fermetures de Centres d’information en Europe mais exprimé l’espoir que leur consolidation permettrait de renforcer leur efficacité et pertinence.


Elle a estimé que les objectifs fixés par le DPI en matière d’information ne pourraient être atteints que si les populations des pays développés et en développement utilisent conjointement les nouvelles technologies de l’information.  Elle a salué les objectifs stratégiques mis en avant par le Département dans sa tentative de mieux faire connaître le travail des Nations Unies et d’augmenter sa visibilité rappelant qu’Internet était un outil universel.  La représentante, par ailleurs, réaffirmé l’attachement de l’UE au principe de la liberté de la presse, déplorant que 75 journalistes aient été tués cette année, dont la journaliste russe Anna Politkovskaya.  La Représentante a salué l’effort du Département pour augmenter l’accessibilité des personnes handicapées au site Internet de l’ONU et a prôné une plus grande parité linguistique à l’ONU.


M. P. DOZENKO (Ukraine) a souligné que les nombreux objectifs des Nations Unies ne pourraient être atteints que si le grand public connaît les liens entre développement, sécurité, droits de l’homme et état de droit.  Saluant les efforts du DPI dans la promotion du Conseil des droits de l’homme et l’établissement d’une stratégie globale, il a, en outre, insisté sur l’importance de son rôle dans le domaine du maintien de la paix.


Le représentant a également distingué les efforts de sensibilisation de l’opinion publique du DPI à l’Holocauste, à la haine, au racisme et aux préjugés.  Il a déclaré que le régime totalitaire communiste avait organisé la Grande famine artificielle de 1932 à 1933 qui avait provoqué la mort de sept à 10 millions de personnes, soit 25% de la population ukrainienne.  Il a demandé que les Nations Unies reconnaissent cette famine comme un acte de génocide contre le peuple ukrainien, ce qui constituerait à ses yeux une étape supplémentaire pour que les génocides et les abus massifs des droits de l’homme ne puissent plus être perpétrés.


Documentation


Rapport du Secrétaire général sur les questions relatives à l’information A/61/216


Le présent rapport relate les activités que le Département de l’information a entreprises au cours des six derniers mois dans le cadre de son programme de réforme et d’implantation de nouvelles orientations stratégiques tel qu’il a été défini au Sommet mondial de Tunis en 2005.  Il établit, notamment, que dans ses stratégies futures, il devra combiner les moyens de communication classiques et les nouvelles technologies de la communication et de l’information.


Le rapport détaille l’étroite collaboration que le  a su établir avec ses différents « clients »: le réseau des centres d’information de l’ONU, les organisations du système des Nations Unies, qui font désormais partie intégrante du Groupe de la communication des Nations Unies, et un réseau mondial de plus de 1 500 organisations de la société civile affiliées au Département, trois clients distincts qui ont permis d’assurer une couverture médiatique optimale en 2006.


Le Département s’est, par ailleurs, employé à implanter sa nouvelle stratégie d’évaluation axée sur les résultats, une des pierres angulaires de son nouveau programme de travail.  Il s’est également attaché à implanter une nouvelle culture de communication.  Selon le rapport, cette nouvelle stratégie a aidé le Département à mieux concevoir ses campagnes de sensibilisation, à mieux choisir ses outils de communication et à obtenir les résultats souhaités dans les médias. Il s’agit du premier Département du Secrétariat à instituer un examen annuel de l’impact des programmes comme outil d’auto-évaluation à l’intention de ses administrateurs.


Le rapport insiste enfin sur le fait que le rôle des États Membres est crucial pour permettre au Département de devenir la véritable voix publique des Nations Unies.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.