MESSAGE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL À L’OCCASION DU COLLOQUE DES AMIS DU PÈRE TEILHARD DE CHARDIN
Communiqué de presse SG/SM/9809 |
MESSAGE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL À L’OCCASION DU COLLOQUE DES AMIS DU PÈRE TEILHARD DE CHARDIN
On trouvera ci-après le message du Secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan, à l’occasion du colloque des amis du père Teilhard de Chardin, à New York, le 7 avril:
Permettez-moi d’abord de saluer la mémoire du pape Jean Paul II qui vient de nous quitter. Je m’associe à la peine de tous ceux qui le pleurent et qui viennent de bien au-delà de la communauté catholique.
Permettez-moi aussi de vous souhaiter la bienvenue au Siège de l’Organisation des Nations Unies et de rendre hommage au Président Jacques Chirac qui honore ce colloque de son haut patronage.
Cette séance d’ouverture m’offre l’occasion de saluer la pensée et l’œuvre du Père Teilhard de Chardin, comme l’ont fait avant moi mes prédécesseurs, Dag Hammarksjöld, U Thant et Javier Péres de Cuéllar lors de précédentes conférences de ce genre. Je n’ignore pas avec quelle attention passionnée, le père Teilhard, qui avait choisi de finir ses jours à New York, a suivi la mise en place de l’Organisation des Nations Unies. Je sais aussi l’influence qu’il a exercée sur les premiers fonctionnaires de l’Organisation, par l’intermédiaire notamment de son ami le Père de Breuvery, de la Compagnie de Jésus, qui servait dans nos rangs. Je suis convaincu enfin que le père Teilhard de Chardin est un penseur pour le XXIe siècle.
C’est pourquoi je me réjouis qu’à l’occasion du cinquantième anniversaire de sa mort, vous ayez choisi d’axer vos discussions sur l’avenir de l’humanité. Ce thème est particulièrement approprié, à l’heure où les Nations Unies et ses États membres doivent impérativement s’adapter aux défis du nouveau siècle. Comme vous le savez, j’ai présenté il y a quelques semaines, à cet effet, un rapport que j’ai intitulé « Vers une liberté plus grande: développement, sécurité et respect des droits de l’homme » et j’ai invité les Chefs d’Etat et de gouvernement à se retrouver à New York en septembre prochain pour répondre par l’action aux propositions contenues dans ce rapport.
Le sommet de septembre peut marquer un nouveau début pour le système international et rendre aux peuples l’espoir en un monde plus libre, plus équitable et plus juste. Si les Chefs d’Etat et de gouvernement prennent les bonnes décisions, ils peuvent faire reculer la pauvreté, arrêter la propagation des grandes maladies qui affligent l’humanité, mettre fin aux conflits violents qui font chaque année des milliers de victimes et juguler le terrorisme. Ensemble, nous pouvons faire respecter la dignité humaine partout dans le monde.
Comme l’indique le titre de mon rapport, toutes ces questions sont liées. C’est sur tous ces fronts à la fois que nous devons avancer. Comme l’aurait dit Teilhard de Chardin, nous devons avoir une approche holistique. Et qui ne voit aujourd’hui que, selon son intuition profonde, c’est bien de l’avenir de la Terre que nous sommes désormais comptables?
Teilhard de Chardin était un homme de foi et un homme de science. J’ajouterai aussi un homme d’action, car sa vie elle-même constitue un modèle de rectitude et de courage. Nous avons besoin plus que jamais du travail commun des hommes de foi, des hommes de science et des hommes d’action.
Je vous souhaite plein succès dans vos travaux.
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