KOFI ANNAN SALUE LA DÉCISION DU CONSEIL DE SÉCURITÉ D’AUTORISER UNE MISSION DE MAINTIEN DE LA PAIX AU SOUDAN POUR ASSISTER L’APPLICATION DE L’ACCORD DE PAIX
Communiqué de presse SG/SM/9779 SC/8344 AFR/1129 |
KOFI ANNAN SALUE LA DÉCISION DU CONSEIL DE SÉCURITÉ D’AUTORISER UNE MISSION DE MAINTIEN DE LA PAIX AU SOUDAN POUR ASSISTER L’APPLICATION DE L’ACCORD DE PAIX
On trouvera ci-après la déclaration du Secrétaire général de l’ONU, M. Kofi Annan au Conseil de sécurité à l’occasion de l’adoption d’une résolution concernant le Soudan, lue par M. Jean-Marie Guéhenno, Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, à New York le 24 mars:
« Je me félicite tout d’abord de l’adoption par le Conseil d’une résolution autorisant la création de la Mission des Nations Unies au Soudan (MINUS). Nous espérons que la MINUS jouera un rôle clef pour aider à l’application de l’Accord de paix global signé le 9 janvier entre le Gouvernement soudanais et le Mouvement de libération du peuple soudanais.
C’est un moment crucial pour le Soudan et un instant décisif pour la communauté internationale, dans le règlement de décennies de guerre civile dans le pays le plus vaste d’Afrique. Je suis encouragé par le fait qu’après de longues délibérations au Conseil, le texte prenne en compte des propositions que j’avais faites dans mon rapport du mois de janvier.
Ces propositions étaient fondées sur une analyse approfondie de ce qui, selon nous, est requis de la part de la communauté internationale pour fournir un appui efficace à l’application des Accords de paix. Bien qu’il existe des domaines où la résolution ne correspond pas à mes recommandations, nous sommes prêts, au Secrétariat, à nous acquitter de nos obligations.
Mais soyons clairs: le peuple soudanais, la communauté des donateurs et l’Organisation des Nations Unies doivent relever des défis exceptionnels pour mettre en œuvre l’Accord de paix. Il faut s’attaquer rapidement et avec détermination à ces défis. De gros obstacles politiques continuent d’entraver le processus de paix, et nous devons bénéficier de la pleine coopération des parties pour les surmonter.
En outre, nous serons confrontés à des obstacles logistiques sans précédent pour déployer une opération d’appui à la paix des Nations Unies dans un pays connu pour la rigueur de son climat et son relief extrêmement difficile.
L’ONU se tourne vers les membres de la communauté internationale – en particulier vers ceux qui ont déjà généreusement appuyé le processus de paix et les secours humanitaires – pour qu’ils fournissent une assistance soutenue supplémentaire dans des domaines clefs, notamment la réforme du secteur de la sécurité; le retour et la réinsertion des personnes déplacées sur le plan interne; le désarmement, la démobilisation et la réinsertion des combattants; et le développement économique à plus long terme.
Le relèvement après plus de 20 années de guerre civile sera un processus long et coûteux. Pourtant, nous continuons de manquer cruellement de fonds, même après l’appel lancé par l’ONU en vue d’obtenir 560 millions de dollars pour financer immédiatement les opérations de secours et de relèvement dans le sud, étant donné que seulement 10 % de ce montant a jusqu’à présent fait l’objet d’annonces de contributions ou de contributions effectives.
La réunion du mois prochain à Oslo sera une mise à l’épreuve importante de notre détermination. Nous avons besoin d’un appui immédiat et généreux même avant cela, surtout avec l’approche de la saison des pluies, qui menace d’entraver nos opérations.
La résolution que le Conseil a adoptée aujourd’hui exprime à juste titre la préoccupation la plus vive du Conseil devant les conséquences désastreuses de la persistance du conflit au Darfour. Je me félicite du souhait explicite manifesté par le Conseil de renforcer l’action menée pour favoriser la paix au Darfour, en particulier au moyen de l’appui que fournira la MINUS à la mission de l’Union africaine.
Je viens de recevoir le rapport préliminaire de la mission d’évaluation dirigée par l’Union africaine, à laquelle l’ONU a également participé. J’étudie le rapport et je tiendrai des consultations urgentes avec le Président Konaré avant de faire des recommandations.
Il est clair que l’état actuel des choses au Darfour est inacceptable; les problèmes de cette région sont des problèmes immédiats et nous ne pouvons accepter le statu quo. Il faut faire cesser la violence et les destructions. L’impunité doit prendre fin. Si la sécurité ne s’améliore pas rapidement, les meurtres et les viols se poursuivront. Nous ne devons pas permettre que ce scénario catastrophique aboutisse inéluctablement à cette conclusion.
Nous devons signifier clairement aux responsables qu’ils devront rendre des comptes. J’appuie les efforts faits par le Conseil pour donner un véritable sens à ce message. Comme on le sait, il existe une recommandation claire émanant de la Commission d’enquête internationale sur le Darfour visant à ce que le Conseil de sécurité renvoie immédiatement cette situation à la Cour pénale internationale. Les sanctions doivent également rester d’actualité. Tout en me félicitant de la résolution d’aujourd’hui, j’attends également avec intérêt la décision du Conseil sur ces autres questions.
Alors que nous nous réunissons ici aujourd’hui, les agents humanitaires et la mission de l’Union africaine sont en première ligne de l’action de la communauté internationale face à la crise du Darfour. Ils travaillent ensemble courageusement, avec dévouement et en courant de grands risques personnels. Le Conseil se doit à leur égard d’agir avec courage et détermination.
Notre travail d’aide au rétablissement de la paix et de la stabilité dans l’ensemble du Soudan ne fait que commencer. Dans l’intérêt des hommes, des femmes et des enfants de ce pays, agissons tous avec fermeté, de façon décisive, pour mener à bien notre mission. »
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