DÉCLARATION DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL À LA PRESSE CONCERNANT LE DARFOUR
Communiqué de presse SG/SM/9484 AFR/1025 |
DÉCLARATION DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL À LA PRESSE CONCERNANT LE DARFOUR
Bonjour, mesdames et messieurs. Comme vous le savez, le Conseil de sécurité examine, en ce moment, un projet de résolution sur le Darfour qui pourrait me prier de nommer une commission internationale pour déterminer si des actes de génocide ont bien été commis dans la région. Si la résolution est adoptée, je répondrai naturellement à cette demande avec célérité et nous sommes en train d’entamer les préparatifs préliminaires. Mais je veux être clair: quelle que soit la qualification des crimes commis contre les civils au Darfour ou leur définition juridique, il est urgent d’agir maintenant.
Les civils sont toujours l’objet d’attaques. Au moment même où je vous parle, ils fuient leurs villages et, ce, plusieurs mois après que le Gouvernement se fut engagé à maîtriser les milices. Le cessez-le-feu est violé par les deux groupes et les deux parties doivent mettre fin à ces violations.
J’ai lancé un appel urgent au Conseil de sécurité pour qu’il se prononce, sans délai, sur le projet de résolution et pour qu’il soit aussi uni que possible face à cette crise. C’est la première fois dans son histoire que le Conseil est saisi d’une question en vertu de l’Article 8 de la Convention sur le génocide et il me semble inconcevable qu’il ne réponde pas. De toute façon, le Conseil doit être pleinement engagé. Il doit continuer à exercer des pressions sur toutes les parties. Et il doit mobiliser un appui international fort aux efforts de l’Union africaine qui a besoin d’un soutien immédiat et substantiel afin de déployer davantage de troupes dans le Darfour. Le temps presse. J’appelle tous les États Membres et les organisations dotées des capacités logistiques et financières nécessaires à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour que ce déploiement intervienne aussi rapidement que possible.
J’ai demandé au Haut Commissaire aux droits de l’homme, Louise Arbour, et à mon Conseiller spécial pour la prévention du génocide, Juan Mendes, de se rendre au Darfour et de voir ce qui peut être fait, maintenant et dans le futur, pour fournir une meilleure protection aux civils qui en ont désespérément besoin. Ils arriveront à Khartoum samedi. Leur travail n’est pas de décrire ou de qualifier ce qui se passe mais de voir ce qui peut être fait de plus pour arrêter cela et prévenir d’autres abus.
Entre-temps, nous constatons une évolution positive dans l’acheminement des secours humanitaires. Depuis les taux de mortalité effroyables que l’OMS a publiés en juin et en juillet, nous avons renforcé davantage notre capacité sur le terrain. Mais des milliers de personnes continuent de mourir de maladies facilement évitables et nous avons encore un déficit financier de 250 millions de dollars. Cela est absolument inacceptable. L’argent doit être trouvé maintenant.
Ceci dit, tout le monde –notamment les réfugiés et les personnes déplacées- sait que sa sécurité à long terme ne peut être garantie que par une solution politique acceptée par les parties elles-mêmes. Nous devons tous exercer une pression sur les deux parties pour qu’elles reprennent leurs négociations aussitôt que possible dans un esprit de compromis et avec un réel engagement à parvenir à un accord pour le bien du peuple du Darfour.
Merci beaucoup.
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