Point de presse

POINT DE PRESSE QUOTIDIEN DU BUREAU DU PORTE-PAROLE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL: 6 OCTOBRE 2004

06/10/2004
Communiqué de presse
Point de presse du porte
parole


                                                            6 octobre 2004


POINT DE PRESSE QUOTIDIEN DU BUREAU DU PORTE-PAROLE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL:

6 OCTOBRE 2004


(La version française du point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)


Ci-dessous les principaux points développés par Fred Eckhard, porte-parole du Secrétaire général, Kofi Annan.


Soudan – Aide humanitaire


Le Programme alimentaire mondial (PAM) affirme avoir fourni en septembre une aide alimentaire à plus de 1,3 million de personnes dans la région du Darfour, située dans l'ouest du Soudan.  L'agence dépasse ainsi son objectif initial, qui visait 1,2 million de personnes, et enregistre sa plus large opération de distribution de vivres depuis le début de la crise humanitaire.  Le PAM indique par ailleurs que la fin de la saison des pluies le mois dernier et la multiplication du nombre de convois a facilité l'acheminement d'une plus grande quantité de vivres.  Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a indiqué pour sa part que les nouveaux chiffres représentaient une hausse significative par rapport à ceux du mois d'août, pendant lequel 950 000 personnes seulement avaient reçu une aide alimentaire.  L'OCHA note cependant que plus de 1,8 million de personnes sont touchées par le conflit, dont 1,45 million de personnes déplacées, laissant ainsi un fossé conséquent entre les besoins avérés et l'assistance actuellement apportée.


L’est du Soudan - Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR)


La Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés a déclaré que l'est du Soudan avait accueilli jusqu'à un million de réfugiés érythréens, ce qui a eu un impact sur l'environnement et l'économie de la région.  À l’heure où la majorité d'entre eux sont rentrés dans leur pays, les communautés d'accueil bénéficient des efforts déployés pour reboiser les terres, remettre les hôpitaux en état et apprendre aux populations locales à faire un meilleur usage des ressources naturelles de la région.


Haïti


Le Représentant spécial du Secrétaire général en Haïti, Juan Gabriel Valdés, a indiqué que la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) coopère avec la Police nationale haïtienne pour essayer de maintenir la sécurité dans les quartiers les plus « chauds » de Port-au-Prince.  Dans un entretien accordé à la radio des Nations Unies, M. Valdés a affirmé que les Casques bleus se trouvaient en présence de groupes armés et de bandes organisées qui ont attaqué des policiers et des civils et causé des dégâts matériels.  Il a ensuite évoqué son entretien avec le Premier Ministre haïtien, par intérim, Gérard Latortue, et des représentants de son gouvernement, au cours duquel ils ont envisagé des mesures destinées à améliorer la coordination face à ces attaques et à aider le Gouvernement à assurer la protection de la population, en particulier des plus démunis qui vivent dans les quartiers dangereux.


M. Valdés s'est déclaré conscient que la MINUSTAH opérait avec seulement 40% des effectifs qui lui ont été promis, mais a affirmé que le déploiement de nouveaux contingents de Chine, du Pakistan, du Maroc, d’Espagne et d’Équateur, prévu dans les semaines à venir, renforcerait les capacités d'intervention des Nations Unies sur le terrain.  Les autres questions abordées par M. Valdés portaient sur le désarmement des bandes organisées, l'instauration d'un dialogue avec les anciens militaires et la nécessité de créer un cadre solide en faveur de la réconciliation politique.  « La société haïtienne est fortement divisée », a indiqué le Représentant spécial, et les affrontements se poursuivent entre les groupes armés et le gouvernement de transition ».  Il a enfin déclaré que la MINUSTAH ferait de son mieux pour permettre l’ouverture d’un dialogue constructif et faciliter la réconciliation entre tous les groupes non-violents et les partis politiques.


Bande de Gaza


Douze agences des Nations Unies opérant dans la bande de Gaza ont publié hier après-midi une déclaration conjointe affirmant que la violence actuelle, qui vient s'ajouter à une situation humanitaire déjà critique, enfonce les Palestiniens dans une crise profonde.  Ces agences appellent Israël à garantir un accès sans entraves et sûr à Gaza aux convois et aux agents humanitaires.  Elles précisent en outre que les restrictions de déplacement imposées par l'armée israélienne ont entravé la distribution de l'aide humanitaire, empêchant l'UNRWA de distribuer l'aide alimentaire d'urgence dans le nord de la bande de Gaza.  L'accès à la bande de Gaza est d’ailleurs refusé au personnel international des Nations Unies depuis 14 jours, portant ainsi à 65 le nombre de jours pendant lesquels l’ONU n'a pas été autorisée à se rendre dans cette région.


Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA)


Plusieurs informations diffusées depuis 24 heures font état de la détention supposée par les autorités israéliennes de membres du personnel de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), pour leur participation à des activités terroristes.  L'UNRWA a indiqué qu’à sa connaissance un seul membre de son personnel est détenu à Gaza depuis plus de deux ans.  Cette personne attend toujours son procès.  En Cisjordanie, 24 employés de l'UNRWA sont toujours détenus par Israël, mais il s'agit pour la plupart d'une détention administrative, sans accusation ni procès.  À chaque détention d'un membre de son personnel, l'UNRWA demande immédiatement des informations sur la situation de cette personne.  Dans le cas des personnes détenues par Israël, l'UNRWA a rarement reçu de réponse ou d'information.


Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) – Enquête sur les allégations d'Israël


Suite aux allégations des autorités israéliennes, qui affirment qu'un chauffeur d'ambulance des Nations Unies a été filmé en train de charger à bord de son véhicule un missile Qassam, le Secrétaire général avait constitué une équipe pour enquêter sur la question.  Arrivée aujourd'hui à Jérusalem, l’équipe s'entretiendra avec les autorités israéliennes au cours des prochains jours et demandera au Gouvernement israélien comme à l'UNRWA de coopérer avec elle.  L'équipe soumettra ses conclusions au Secrétaire général à son retour à New York.


Conseil de sécurité


Le Conseil de sécurité a rejeté hier après-midi un projet de résolution sur le Moyen-Orient, concernant les récentes violences survenues dans la bande de Gaza.  Les États-Unis ont opposé leur veto à ce texte, qui a recueilli 11 voix pour et trois abstentions: l'Allemagne, la Roumanie et le Royaume-Uni.


Conseil de sécurité – état de droit


Lors de la séance publique du Conseil de sécurité ce matin, le Secrétaire général a affirmé que les Nations Unies travaillaient à l'élaboration de nouveaux outils destinés à aider à consolider l'état de droit et la justice de transition.  Il a notamment fait état du soutien que l'Organisation compte apporter au perfectionnement des modèles de codes pénaux transitionnels et des orientations en matière de poursuites judiciaires.  S'exprimant sur son récent rapport adressé au Conseil sur la question de l'état de droit, M. Kofi Annan a indiqué que les Nations Unies avaient retenu la leçon que pour réussir, les activités d’édification de la paix devaient refléter les normes internationales.  Par ailleurs, a-t-il ajouté, il ne faut pas oublier le contexte politique, dans la mesure où la justice, la paix et la démocratie se renforcent mutuellement.  D'ici la fin de la journée, le Conseil de sécurité devait adopter une déclaration présidentielle sur l'état de droit.


Afghanistan


L’Afghanistan n’est plus un pays où règne la loi de la jungle, a affirmé aujourd'hui le chef de la Mission des Nations Unies en Afghanistan (MANUA).  Dans une conférence de presse donnée quelques jours avant l'élection présidentielle afghane, Jean Arnault a par ailleurs indiqué que de l’avis des Nations Unies les conditions étaient réunies pour la tenue d'élections réussies.  Il a ajouté qu'il incombait à tous de s'assurer que le scrutin se déroulerait en toute liberté, d’une manière équitable et sûre.  M. Arnault a enfin exprimé la conviction de la MANUA que « ceux qui veulent empêcher la tenue de ces élections ne réussiront pas, pas plus que ceux dont la seule autorité repose sur les armes ».


Kosovo


Le Représentant spécial du Secrétaire général pour le Kosovo, Soren Jessen-Petersen, a salué le Président de la Serbie-et-Monténégro, Boris Tadic, pour avoir encouragé les Serbes du Kosovo à prendre part aux prochaines élections législatives de la province prévues le 23 octobre.


M. Jessen-Petersen a souligné qu’il appartenait au Gouvernement serbe de veiller à ce que les personnes déplacées d'origine serbe puissent voter.  Il a également appelé la communauté serbe du Kosovo, ainsi que l'ensemble des autres communautés de la région, à participer au scrutin.


Criquets pèlerins


L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) signale que la situation provoquée par les nuées de criquets pèlerins demeurait extrêmement grave en Afrique de l'Ouest.  Des nuées de plus en plus nombreuses se sont à nouveau formées au Sénégal, en Mauritanie, au Mali, au Niger et au Burkina Faso, qui risquent de dévorer des récoltes entières.  La FAO a lancé un appel d'urgence pour réunir 100 millions de dollars en vue de financer des programmes d'éradication de ce fléau.


Espèces en voie d'extinction


Lors d’une réunion de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES), qui se tient à Bangkok, en Thaïlande, des experts des services de répression ont signalé la poursuite du commerce illicite de faune sauvage au plus haut niveau.  Leur rapport indique que cette activité implique une participation croissante de réseaux criminels organisés, le recours à des techniques de braconnage et de fraude sophistiquées, l'utilisation de faux permis commerciaux et des tentatives de corruption et de violence à l'encontre des agents des services de répression.  Selon le Secrétaire général de la CITES, Willem Wijnstekers, « nous risquons de perdre la guerre face aux délits commis contre la faune et la flore sauvages, en particulier pour des espèces très rares d'animaux et de plantes, si nous n’utilisons pas les techniques de répression les plus modernes ».  Ces délinquants, a-t-il précisé, n'ont d'autre souci que le profit, exploitant certaines des communautés les plus démunies du monde et profitant des périodes d'instabilité et de troubles civils pour poursuivre leurs activités.


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