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AFR/873-HR/CN/1065

HUIT EXPERTS DES DROITS DE L'HOMME VIVEMENT PREOCCUPES PAR LA SITUATION « AUX CARACTERISTIQUES COMPARABLES AU GENOCIDE RWANDAIS » DANS LE DARFOUR AU SOUDAN

29/03/2004
Communiqué de presse
AFR/873
HR/CN/1065


HUIT EXPERTS DES DROITS DE L'HOMME VIVEMENT PREOCCUPES PAR LA SITUATION « AUX CARACTERISTIQUES COMPARABLES AU GENOCIDE RWANDAIS » DANS LE DARFOUR AU SOUDAN


(Adapté de l’anglais)


La déclaration suivante a été communiquée aujourd’hui par le Représentant du Secrétaire général sur les personnes déplacées et sept Rapporteurs spéciaux de la Commission des droits de l’homme:


Nous sommes gravement préoccupés par l’ampleur des violations des droits de l’homme et la crise humanitaire qui se déroule dans la région du Darfour au Soudan, et ce malgré les progrès réalisés concernant un autre conflit dans le pays entre le Gouvernement et l’Armée populaire de libération du Soudan (SPLA).


On signale que la population de la région du Darfour -appartenant majoritairement aux communautés ethniques Fur, Masalit, Dajo, Tunjur, Tama et Zaghawas- est victime de violations systématiques des droits de l’homme perpétrées principalement par des milices, alliées du Gouvernement, comme les Janjaweed, les Muraheleen et les Forces populaires de défense.  Selon des allégations, le Gouvernement encouragerait l’action des milices dans le but de poursuivre une stratégie de déplacement forcé des populations non arabes de la région.  Depuis 2003, plus de 100 000 personnes auraient fui vers le Tchad, et pas moins de 750 000 personnes auraient été déplacées à l’intérieur du Soudan, pays détenant déjà le plus grand nombre de personnes déplacées au monde. 


Selon des informations récentes, la situation s’est gravement détériorée et un nombre important de personnes auraient été tuées.  Les informations reçues rapportent que les milices seraient responsables d’attaques contre les populations réfugiées et déplacées, de viols de femmes et de petites filles, d’enlèvements d’enfants, de douzaines de villages brûlés, de pillages et de destructions de bétail.  De hauts fonctionnaires des Nations Unies, présents dans le pays, décrivent la situation comme ayant « des caractéristiques comparables, sinon l’ampleur, à celles du génocide du Rwanda ». 


Nous exhortons toutes les parties au conflit à respecter les populations civiles en vertu du droit international humanitaire et du droit international relatif aux droits de l’homme.  Nous affirmons la nécessité absolue d’identifier les responsables de ces violations et d’assurer qu’ils répondent de leurs actions conformément aux normes internationales. 


Cette déclaration est faite par les experts suivants: M. Théo Van Boven, Rapporteur spécial sur la torture; Mme Yakin Ertük, Rapporteuse spéciale sur la violence contre les femmes; M. Doudou Diène, Rapporteur spécial sur le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance qui y est associée; Mme Asma Jahangir, Rapporteuse spéciale sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires; M. Juan Miguel Petit, Rapporteur spécial sur la vente d'enfants, la prostitution d'enfants et la pornographie impliquant des enfants; M. Jean Ziegler, Rapporteur spécial sur le droit à l’alimentation; et le Représentant spécial du Secrétaire général pour les personnes déplacées, M. Francis Deng.  Ils ont transmis au Gouvernement du Soudan, selon leur mandat respectif, les communications concernant les allégations de violations des droits de l’homme dans la région.


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À l’intention des organes d’information. Document non officiel.