PNUE/120

PREMIER RAPPORT SUR LA BIODIVERSITÉ MONDIALE DU BAMBOU: MISE EN GARDE CONTRE LES EFFETS DE LA DÉFORESTATION

11/05/2004
Communiqué de presse
PNUE/120


PREMIER RAPPORT SUR LA BIODIVERSITÉ MONDIALE DU BAMBOU: MISE EN GARDE CONTRE LES EFFETS DE LA DÉFORESTATION


LONDRES/NAIROBI, 11 mai -- Il faut agir immédiatement pour préserver une des plus anciennes formes de vie du monde, qui conditionne la survie de nombreuses autres espèces. Une nouvelle étude estime en effet que la moitié des 1200 variétés de bambous du monde pourraient être menacées d’extinction suite à la destruction massive de forêts.


Des espèces aussi exceptionnelles et vulnérables que les lémuriens, le panda géant et les gorilles de montagnes, qui dépendent presque entièrement du bambou pour leur alimentation et leur habitat, devront donc affronter une lutte encore plus intense pour leur survie.


Des millions de personnes utilisent le bambou dans la construction, l’artisanat, ainsi qu’en cuisine. Le commerce international des produits dérivés du bambou provenant principalement de plantations, s’élève à plus de 2 milliards de dollars E.U. par an.


L’étude du Réseau international sur le bambou et le rotin (INBAR) et du Centre mondial de surveillance continue de la conservation de la nature du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE-WCMC) est la plus complète jamais entreprise sur le sujet. Elle combine des données sur la distribution des espèces de bambou et celles sur la couverture forestière actuelle pour aboutir à des analyses novatrices. L’étude démontre ainsi que de nombreuses espèces, dont celles appartenant à la même famille que les bambous cultivés à des fins commerciales, ne possède plus qu’une petite étendue de forêt au sein de leurs aires originales.  Quelque 250 espèces de bambou ne recouvrent plus que 2000 kilomètres carrés de forêts, soit la superficie de la ville de Londres, Royaume-Uni.  L’étude répertorie les lieux de haute diversité de forêts de bambous et les régions où le risque de déforestation est le plus élevé, ce qui en fait un outil de travail de grande valeur pour mener une action de sauvegarde.


Le cycle de vie extraordinaire du bambou – la totalité des tiges de la même espèce fleurissent simultanément tous les 20 à 100 ans provoquant la mort de la plante - fait que ces plantes sont particulièrement vulnérables à la déforestation rapide qui limite de plus en plus la superficie des régions dans lesquelles il peut survivre.


Klaus Toepfer, le Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l’environnement, l’affirme: « Le bambou est un des êtres vivants les plus anciens et les plus fascinants de la planète et possède une grande valeur économique et écologique. De nombreuses espèces rares et singulières dépendent du bambou. Le commerce de ces plantes équivaut au commerce de banane ou de boeuf américain. Mais jusqu’ici, leur importance et leur état de santé ont été largement ignorés, et certaines espèces ne sont pas du tout appréciées à leur juste valeur. Ce nouveau rapport souligne à quel point il est primordial que la communauté internationale s’intéresse de près à cette famille de plantes exceptionnelles. »


Une ressource renouvelable de valeur


Parmi les produits commercialisés, figurent les pousses de bambous comestibles, les meubles et le papier. Et le potentiel économique de nombreuses espèces sauvages reste à évaluer. Des millions de personnes utilisent du bambou sauvage pour s’alimenter, comme matériel de construction, pour confectionner des meubles, voire même des instruments de musique. Le bambou a de nombreuses autres usages: aiguilles d’acupuncture, cithares, parquet, bois de feu, papier ou postes.


Des espèces rares et menacées


Le rapport identifie des espèces rares et menacées, dont le sort est intimement lié à celui du bambou, dans chaque région où pousse ce type de plante.  En Asie, c’est le cas du panda rouge, de l’ours noir de l’Himalaya, et de l’espèce la mieux connue, le panda géant.  En Afrique, pendant certaines saisons, les gorilles de montagnes sont tributaires à 90 pour cent du bambou pour leur régime alimentaire. La survie à l’état sauvage du bongo de montagne dépend elle aussi de la préservation des massifs de bambous, vers lesquels il migre pendant la saison sèche.  A Madagascar, les lémuriens de bambou, gravement menacés d’extinction, se nourrissent presque exclusivement de bambous, et la tortue la plus rare au monde, la tortue à soc, vit également grâce à cette plante définitivement exceptionnelle et fantastiquement importante.  En Amérique du Sud, l’ours à lunette, le tapir des montagnes et de nombreuses espèces d’oiseaux rares tirent profit du bambou présent dans les Andes et les forêts amazoniennes et atlantiques.


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Concernant le rapport Bamboo Diversity: le rapport est en deux parties, le premier tome couvre l’Asie Pacifique, le tome 2 analyse la situation en Afrique, à Madagascar et dans les Amériques. Le premier tome est disponible en ligne à l’adresse suivante: http://www.unep-wcmc.org/resources/publications/ss1/WCMC%20bambooComple… . Le tome 2 peut être téléchargé à partir de http://www.unep-wcmc.org/resources/publications/UNEP_WCMC_bio_series/19…


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