SG/SM/9090-AFR/799

DANS UN MESSAGE AU SOMMET DE L’AFRIQUE DE L’OUEST, KOFI ANNAN SOULIGNE L’IMPORTANCE DE LA BONNE GOUVERNANCE POUR LA STABILITE POLITIQUE ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE

24/12/2003
Communiqué de presse
SG/SM/9090
AFR/799


                                                            SG/SM/9090

                                                            AFR/799

                                                            24 décembre 2003


DANS UN MESSAGE AU SOMMET DE L’AFRIQUE DE L’OUEST, KOFI ANNAN SOULIGNE L’IMPORTANCE

DE LA BONNE GOUVERNANCE POUR LA STABILITE POLITIQUE ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE


On trouvera ci-après le texte du message du Secrétaire général Kofi Annan, prononcé par son Représentant spécial et Chef du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest, Ahmedou Ould-Abdallah, le 19 décembre, à Accra, à l’occasion du Sommet des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest:


Je suis heureux de vous adresser mes chaleureuses salutations à l’occasion de cet important sommet. Je voudrais féliciter les dirigeants de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour leurs efforts en faveur de la promotion de la paix, de la stabilité et du développement dans leur région, et saluer en particulier les efforts déployés sans relâche par le Président Kufuor, qui est actuellement le Président de votre organisation.


Ces derniers mois, les responsables de la CEDEAO ont lancé des initiatives majeures en vue de résoudre les crises au Libéria, en Côte d’Ivoire et en Guinée-Bissau. Grâce à ces initiatives, des progrès significatifs ont été accomplis, même si de nombreux obstacles doivent encore être surmontés pour qu’une paix et une stabilité durables soient rétablies dans ces trois pays. J’invite instamment la CEDEAO à continuer de faire pression sur toutes les parties concernées, à soutenir le processus qui doit aboutir à l’organisation d’élections en Guinée-Bissau en mars 2004, et à collaborer avec les Représentants spéciaux pour la Côte d’Ivoire et le Libéria, afin de faciliter l’application intégrale de l’Accord de Linas-Marcoussis et de l’Accord général de paix conclu à Accra.


Il est encourageant de voir à quel point vous vous attachez à trouver des solutions concertées aux problèmes auxquels doivent faire face vos pays et vos peuples. Il est cependant essentiel de tirer profit de cette volonté politique en augmentant le potentiel du Secrétariat de la CEDEAO et de ses organes chargés des affaires politiques et du maintien de la paix. À la demande du Conseil de sécurité, mon Représentant spécial pour l’Afrique de l’Ouest est en train d’élaborer un rapport portant sur les mesures à prendre pour renforcer les capacités de la CEDEAO grâce à une intensification de la coopération avec la communauté internationale. Ce rapport sera soumis à la mi-2004.


L’approche régionale est particulièrement importante car les crises que je viens d’évoquer sont de plus en plus liées. Elles sont toutes alimentées par le trafic d’armes et elles se caractérisent par l’utilisation et le recrutement de mercenaires et d’enfants soldats, ainsi que par les déplacements transfrontières de ces groupes armés. À l’issue de la récente mission du Conseil de sécurité, le


Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest a été chargé d’établir un rapport sur les solutions pratiques à apporter à ces problèmes. Des programmes de désarmement et de démobilisation, par exemple, devraient être exécutés simultanément dans les pays de la région. J’encourage en outre la CEDEAO à prendre des mesures spécifiques afin d’empêcher certains de ses membres de soutenir des groupes armés impliqués dans des manœuvres de déstabilisation au sein de pays voisins.


Pour conclure, j’invite la CEDEAO à élaborer des mesures préventives destinées à gérer les conflits causés par ces gouvernements qui, bien qu’ils aient été dûment élus, violent les règles constitutionnelles et font fi des principes fondamentaux de la bonne gouvernance, accentuant ainsi l’instabilité dans la sous-région. La communauté internationale, et en particulier les pays de cette région, ont raison de condamner les coups d’État, qui engendrent des souffrances considérables dans un si grand nombre de pays d’Afrique. Parallèlement, nous ne devrions pas rester silencieux lorsque nous constatons des situations de mauvaise gouvernance, cette dernière étant parfois la principale cause des coups d’État. Tel est notamment le cas lorsque des gouvernements ne créent pas des conditions propices à une transition pacifique, en annulant ou en truquant les élections par exemple. Une bonne gouvernance est essentielle non seulement pour la stabilité politique de la région, mais aussi pour le développement, la croissance économique et les investissements.


Soyez assurés que vous pouvez continuer à compter sur le soutien de l’Organisation des Nations Unies et sur mon appui personnel, tout au long de votre cheminement vers la paix, la stabilité et la prospérité.


Je vous souhaite tout le succès possible dans vos délibérations.


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