SG/SM/8904

LA FRANCOPHONIE, PORTEUSE D’UNE VISION DU MONDE FONDEE SUR LA TOLERANCE ET LA SOLIDARITE

26/09/2003
Communiqué de presse
SG/SM/8904


LA FRANCOPHONIE, PORTEUSE D’UNE VISION DU MONDE FONDEE

SUR LA TOLERANCE ET LA SOLIDARITE


Vous trouverez ci-dessous le texte du toast du Secrétaire général, M. Kofi Annan, au dîner des francophones, le 25 septembre :


Je suis très heureux d’être des vôtres ce soir pour ce rendez-vous annuel qu’est le dîner des francophones.  Il y a un an, nous nous retrouvions, ici même, pour une soirée de détente et d’humour.  Hélas, cette année, il nous est difficile d’être aussi légers.   


Les douze derniers mois ont été particulièrement pénibles.  Il y a eu de profondes divergences au sein de la communauté internationale, beaucoup de discours enflammés et d’âpres discussions.   Pour exprimer leur mécontentement, certains – heureusement peu nombreux – ont été jusqu’à tourner en invective des mots parmi les plus savoureux de la langue française, comme chocolatier et fromager.  Et même, jusqu’à rebaptiser certaines préparations culinaires et à appeler au boycott de produits, à mon goût, tout aussi délicieux les uns que les autres.


Personnellement, j’adore le chocolat, le fromage – et même les cuisses de grenouilles – et je n’ai rien contre le champagne.  Quant aux « French fries » et aux « French toasts », je me demande si leurs noms français ne sont pas tout juste faits pour les rendre plus appétissants. 


Ce soir, que nous aimions ou non le chocolat, le fromage et les pommes frites, nous allons partager un même repas.  Nos palais, bien qu’ils aient été diversement éduqués, sauront bien profiter des grandes traditions culinaires françaises.  C’est cela l’esprit de cette soirée très attendue.  Et c’est aussi l’esprit des Nations Unies.   


Nous sommes tous différents et nous pouvons avoir des opinions très diverses sur les questions mondiales, mais je crois que nous partageons un même rêve : faire de ce monde, le seul que nous ayons, un monde meilleur. 


Comme l’ONU, la francophonie a un rôle important à jouer à cet égard.  Car elle n’est pas seulement un vaste espace linguistique regroupant des peuples d’origines, de traditions et de convictions très diverses, elle est aussi un projet politique et démocratique, porteur d’une vision du monde et des relations humaines fondée sur la tolérance, la solidarité et le respect de l’autre.  Elle contribue à bâtir des ponts entre les peuples et nourrit le dialogue des cultures et des civilisations. 


C’est ce chemin du dialogue et de la solidarité que nous devons retrouver pour dissiper toutes les inquiétudes et les malentendus, et forger un consensus sur les défis communs et les moyens de les relever.  L’ONU est le lieu où les peuples du monde se rencontrent pour travailler ensemble dans l’intérêt de l’humanité.  Ne craignons pas de l’adapter, si cela s’avère nécessaire : c’est la légitimité, l’autorité, et la confiance dont notre organisation jouit auprès des peuples qui est en jeu.


Chers amis, cherchons les points de rencontre plutôt que les lignes de fracture.  Cultivons le langage universel de la paix, de la justice et de la solidarité, et ne trahissons pas ces trois mots si forts et si beaux de la langue française – liberté, égalité, fraternité – symboles d’espérance pour toute l’humanité.  C’est à cette ambition vitale pour l’avenir de notre planète que je vous invite maintenant à lever votre verre … de champagne.


Vive la Francophonie ! Vive les Nations Unies !


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