MESSAGE VIDEO DU SECRETAIRE GENERAL, POUR SOUTENIR LA CAMPAGNE «GRAND TAPAGE» LANCEE PAR OXFAM
Communiqué de presse SG/SM/8848 ECO/35 |
Message video du Secretaire general, pour soutenir la campagne «Grand tapage» lancee par Oxfam
Message vidéo du Secrétaire général, Kofi Annan, pour soutenir la campagne «Grand tapage» lancée par Oxfam, le 4 septembre 2003:
Dans quelques jours, les ministres du commerce de 146 pays se réuniront à Cancún, au Mexique. Les décisions qu’ils seront amenés à prendre peuvent faire la différence entre la pauvreté et la famine, voire entre la vie et la mort, pour des millions d’habitants des pays pauvres.
Pourquoi? Parce qu’ils vont décider si, finalement, il sera accordé à ces pays une chance réelle de sortir de la misère.
Deux questions sont particulièrement vitales à cet égard.
Il s’agit en premier lieu de la question de la propriété intellectuelle, car elle concerne la santé publique dans les pays en développement. Dans les jours qui ont précédé Cancún, un accord a été conclu sur un mécanisme visant à octroyer aux pays en développement qui ne peuvent fabriquer des médicaments génériques peu coûteux, le droit de les importer d’autres pays.
Même si pour certains cet accord reste insuffisant, il constitue un progrès important.
Il importe dorénavant de veiller à ce que les pays en développement obtiennent le soutien nécessaire pour pouvoir utiliser les mécanismes convenus afin que les millions de personnes qui souffrent et qui meurent puissent se procurer des médicaments. C’est un impératif moral.
L’autre question est bien plus vaste et décisive d’un point de vue économique pour de nombreux pays en développement. Il s’agit du commerce des produits agricoles.
Il faut donner aux agriculteurs des pays pauvres une chance raisonnable de devenir compétitifs tant sur les marchés mondiaux que dans leur propre pays.
Actuellement, les pays riches font pression sur les pays pauvres pour qu’ils libéralisent leurs marchés. Et pourtant, nombre de leurs produits sont exclus des marchés des pays riches en raison de droits protecteurs et de quotas. Cette situation est injuste.
La concurrence à laquelle ils doivent faire face de la part de producteurs lourdement subventionnés dans ces mêmes pays riches est encore plus injuste. Ces subventions font baisser les prix, entraînant la faillite des agriculteurs des pays pauvres.
Loin de gagner leur autonomie, les pêcheurs du Viet Nam, les cultivateurs de coton du Burkina Faso et les cultivateurs autochtones d’herbes médicinales au Brésil sont maintenus dans la dépendance.
La plupart des pays les plus pauvres perdent plus du fait des contraintes au niveau des échanges qu’ils ne gagnent sous forme d’aide ou d’allégement de la dette.
Même dans les pays riches, les petits agriculteurs sont ceux qui profitent le moins. La plupart des subventions vont aux plus grosses exploitations agricoles et aux plus grands producteurs.
Ces subventions doivent être, autant que possible, progressivement éliminées; il en va de l’avenir de l’humanité.
Je félicite tous ceux d’entre vous qui s’efforcent d’attirer l’attention sur cette injustice flagrante. Je suis heureux d’unir ma voix à votre slogan «Grand tapage».
Clamez-le haut et fort, jusqu’à ce le monde entier vous écoute!
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