SG/2086

LE SECRETAIRE GENERAL CONCLUT QU’ISRAEL NE SE CONFORME PAS A LA RESOLUTION DEMANDANT L’ARRET DE LA CONSTRUCTION DU MUR DANS LE TERRITOIRE PALESTINIEN OCCUPE

28/11/2003
Communiqué de presse
SG/2086


LE SECRETAIRE GENERAL CONCLUT QU’ISRAEL NE SE CONFORME PAS A LA RESOLUTION DEMANDANT L’ARRET DE LA CONSTRUCTION DU MUR DANS LE TERRITOIRE PALESTINIEN OCCUPE


(adapté de l’anglais)


New York, 28 novembre – Le rapport du Secrétaire général sur la mise en œuvre par Israël de la résolution A/ES- 10/13 en date du 21 octobre 2003 a été rendu public aujourd’hui.  Cette résolution exigeait qu’Israël arrête la  construction du mur dans le territoire palestinien occupé y compris Jérusalem-Est et ses alentours et revienne sur ce projet.


Le Secrétaire général conclut qu’Israël ne se conforme pas à la demande de l’Assemblée générale.  Il s’appuie sur les résultats des recherches  effectuées par le personnel des Nations Unies sur le terrain:


-Les travaux de construction se poursuivent dans le territoire palestinien occupé, le long de la limite nord-est de la Cisjordanie et à l’est de Jérusalem. 

-Des terrains ont été nivelés pour l’aménagement d’une zone au nord-ouest de la Cisjordanie

-Des terrains sont régulièrement réquisitionnés,

-La première carte officielle indiquant le tracé projeté pour la barrière a été publiée et il a été annoncé que les travaux correspondants devaient être achevés d’ici à 2005.


Le Secrétaire général dans ce rapport reconnaît le droit et le devoir d’Israël de protéger sa population contre les attaques terroristes.  Il note que la décision initiale de construire 80 kilomètres de barrières a suivi une augmentation importante des attaques terroristes palestiniennes au cours du printemps 2002 qui ont tué et blessé tant d’Israéliens.  Le Secrétaire général a toujours reconnu le droit d’Israël de vivre en paix et en sécurité.  Toutefois, ce droit ne doit pas être appliqué de manière à violer le droit international ou à porter préjudice aux perspectives de paix à long terme.


Le secrétaire général note qu’Israël a déclaré à plusieurs reprises que l’édification de la barrière est une mesure temporaire.  Or, l’ampleur des travaux et la superficie des terres de la Cisjordanie qui, soit, sont réquisitionnées pour sa construction, soit se retrouveront entre la barrière et la Ligne verte constituent un grave sujet de préoccupation et comportent des conséquences pour l’avenir. « En plein milieu du processus de la Feuille de route, à un moment où toutes les parties devraient faire, de bonne foi, des gestes propres à renforcer la confiance, l’édification de la barrière en Cisjordanie ne peut être considérée que comme un acte profondément contraire au but recherché.»


Selon le rapport, la barrière construite est située à proximité de la Ligne verte.  En certains endroits, elle s’en éloigne de plus de 7,5 kilomètres pour intégrer des colonies, en encerclant des agglomérations palestiniennes.  En certains endroits, le tracé projeté impliquerait un écart de 22 kilomètres par rapport à la Ligne verte si les travaux sont exécutés intégralement.  D’après le tracé, environ 975 kilomètres carrés, soit 16,6% de la superficie de la Cisjordanie, seront situés entre la Ligne verte et la barrière.  Environ 237 000 Palestiniens vivent dans cette zone.  Si la barrière est entièrement construite comme prévu, 160 000 autres Palestiniens vivront dans des enclaves.  Le tracé projeté incorpore près de 320 000 colons, dont 178 000 environs à Jérusalem-Est occupé.


Le Secrétaire général informe également l’Assemblée générale des répercussions humanitaires et socio-économiques qu’implique la barrière telle que planifiée:


-Près de 56 000 Palestiniens vivent déjà dans des enclaves créées par la barrière, notamment dans la ville de Qalqiliya où l’accès à la terre, aux marchés, aux emplois et aux services et sérieusement compromis.


-Sur ces 56 000 Palestiniens, près de 5 300 d’entre eux vivent dans des zones spéciales entre la Barrière et la Ligne verte qui sont soumises à de nouvelles consignes militaires.


-La Barrière est de nature à accroître la fragmentation de la Cisjordanie qui résulte du système de bouclage des territoires imposé par Israël à la suite de la reprise de la violence en octobre 2000.


Le Secrétaire général reste convaincu que seul un règlement juste, global et durable fondé sur les résolutions 242 (1967) et 338 (1973) du Conseil de sécurité peut mener à la solution de deux Etats, Israël et la Palestine, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité, à l’intérieur de frontières sûres et reconnues.  Il appelle instamment le Gouvernement israélien et l’Autorité palestinienne à revenir à la table des négociations.


Le rapport est disponible à l’adresse suivante: wwww.un.org/Docs/journal/asp/ws.asp?m=A/ES-10/248.  Pour de plus amples informations, veuillez contacter le Bureau du porte-parole au:

+1 (212)-963-7161, e-mail: eckhard@un.org ou Mark Dennis, Bureau du Coordonnateur spécial pour les territoires palestiniens occupés, tel: +972-55-627-807, e-mail: dennism@un.org.


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