LE COMITE RECOMMANDE L’OCTROI DU STATUT CONSULTATIF SPECIAL A LA «LICRA», AINSI QU’A TROIS AUTRES ONG
Communiqué de presse ONG/1491 |
Comité chargé des ONG ONG/491
43e et 44e séances – matin et après-midi 21 janvier 2003
LE COMITE RECOMMANDE L’OCTROI DU STATUT CONSULTATIF SPECIAL A LA «LICRA», AINSI QU’A TROIS AUTRES ONG
Poursuivant l’examen des nouvelles demandes d’admission au statut consultatif auprès du Conseil économique et social (ECOSOC) et des demandes dont l’examen a été reporté lors de sessions précédentes, le Comité chargé des organisations non gouvernementales (ONG), présidé par Mme Mihaela Blajan (Roumanie), a recommandé aujourd’hui l’octroi du statut consultatif spécial aux quatre ONG suivantes : Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (LICRA)* ; International Self-reliance Agency for Women**; Fédération internationale pour le planning familial – Région hémisphère ouest***; etFondation Mentor***.
En revanche, le Comité des ONG a suspendu l’examen des demandes de «Association européenne des gaz industriels »**, « World Council of Muslim Communities, Inc »***, «Asian-Eurasian Human Rights Forum»****, «International Prostitutes Collective»*****, «Kashmiri American Council»*****, «African Community Resource Center»***** et«Relief International»*****, à la demande de délégations qui souhaitaient des informations supplémentaires.
Il a également décidé de reporter à sa session 2003, qui débutera au mois de mai prohain, l’examen de «Human Rights International»***** et d’adresser un troisième et dernier rappel à «Africa for Christ International»*****, ainsi qu’à «Vishva Hindu Parishad»***** qui n’a pas répondu aux sept rappels précédents. L’examen de la demande de cette dernière ONG a donné lieu à un échange de vues entre les représentants du Pakistan et de l’Inde, le premier citant que cette organisation est, selon lui, impliquée dans de nombreux actes de violence à l’égard des minorités musulmane et chrétienne et appelle ouvertement à la guerre contre le Pakistan. En conséquence, elle ne devrait pas bénéficier du statut consultatif auprès de l’ECOSOC. Répondant à ces commentaires, la délégation de l’Inde a estimé que ces allégations portent atteinte à la dignité du Comité des ONG.
L’examen de la demande de la «Fédération internationale pour le planning familial – Région hémisphère ouest»***, a donné lieu à un long débat avec la représentante de l’ONG sur les notions de «droits sexuels», d’accréditation d’ONG qui sont affiliées à une ONG déjà titulaire d’un statut consultatif, ou encore de l’indépendance de l’ONG vis-à-vis des gouvernements qui la soutiennent. Si les représentants du Chili, de la Roumanie, de la France, de l’Allemagne et des Etats-Unis, du Pérou avec quelques réserves, ont souligné la qualité de la contribution de cette organisation, les représentants du Pakistan et de la République islamique
d’Iran ont quant à eux contesté le bien-fondé de la notion de droits sexuels cités par l’ONG, en précisant que les droits évoqués n’ont fait l’objet d’aucun consensus à la Conférence de Beijing. Ces derniers ont souhaité que l’on ne confonde pas les droits à la santé reproductive et les droits sexuels et ont exhorté l’ONG à organiser ses activités en accord avec les paramètres et résolutions-cadre des Nations Unies.
Parmi les demandes dont l’examen a été différé, cellede «International Prostitutes Collective»***** a donné lieu à un long débat au terme duquelle Comité a décidé de se prononcer définitivement jeudi matin, notant que cette demande était en suspens depuis 5 ans. Les représentants de l’Iran, du Pakistan, du Soudan, du Zimbabwe, de la Chine et de Cuba se sont opposés à la demande de cette ONG en expliquant que la recommandation d’un statut à une telle ONG pourrait être interprétée comme une volonté de légaliser la prostitution, ce qui, selon eux, serait contraire à la Charte des Nations Unies. Le représentant de l’Iran, tout en se déclarant favorable à des mesures de protection aux victimes de la prostitution en matière de santé et de réinsertion, a déclaré qu’il ne pouvait soutenir le demande d’une organisation dont l’objectif principal est de légaliser la prostitution et le travail de ceux qui se livrent à des activités sexuelles.
Le représentant de l’Allemagne a rappelé que la prostitution est légale dans un certain nombre de pays, dont le sien, sans que cela ne porte atteinte à la Charte des Nations Unies. Tout en comprenant que cette question soit fort délicate d’un point de vue culturel pour un certain nombre de pays, il s’est opposé à tout rejet de cette demande.
Par ailleurs, le Comité a décidé de suspendre l’examen de la demande de «Relief International»*****, à la demande du représentant de la Fédération de Russie qui a souhaité des précisions sur l’emploi des termes « guerre d’indépendance de la Tchétchénie » dans les documents présentés par l’ONG. Il a également voulu obtenir des informations sur les liens de l’ONG avec le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés dans la région du Caucase.
Le Comité reprendra ses travaux demain matin, mercredi 22 janvier à 10 heures.
* E/C.2/2002/add.15
** E/C.2/2002/add.14
*** E/C.2/2002/add.9
**** E/C.2/2002/add.7
***** E/C.2/2002/CRP.5