LES AGENCES HUMANITAIRES DEMANDENT 69 MILLIONS DE DOLLARS POUR FAIRE FACE A LA CATASTROPHE HUMANITAIRE QUI FRAPPE LE LIBERIA
Communiqué de presse IHA/792 |
Lancement de l’Appel interinstitutions IHA/792
révisé en faveur du Libéria AFR/686
6 août 2003
LES AGENCES HUMANITAIRES DEMANDENT 69 MILLIONS DE DOLLARS POUR FAIRE FACE A LA CATASTROPHE HUMANITAIRE QUI FRAPPE LE LIBERIA
Les agences humanitaires des Nations Unies et les organisations non gouvernementales qui travaillent en partenariat avec elles ont lancé ce matin un appel humanitaire révisé pour le Libéria. Pour faire face à la catastrophe humanitaire qui frappe ce pays après les violents combats qui ont eu lieu ces dernières semaines à Monrovia et dans l’arrière-pays, les agences de l’ONU et les ONG ont besoin dans les plus brefs délais de 69 millions de dollars. Cette somme permettrait de fournir jusqu’à la fin du mois de décembre à un million de personnes déplacées par les combats et vivant en ce moment en situation critique, l’eau, l’alimentation et le gîte dont elles ont besoin. Le déploiement en cours de la Force multinationale devrait permettre de sécuriser la distribution de l’aide humanitaire et la protection des populations civiles.
Le Secrétaire général, dans un message* lu en début de réunion par son Représentant spécial pour le Liberia, M. Jacques Paul Klein, a souligné que la période actuelle était cruciale pour le Libéria où les combats prolongés et la mauvaise gestion du pays ont semé mort et désolation. Les 3 millions d’habitants que compte le Libéria vivent dans la souffrance, et une crise humanitaire aiguë touche en ce moment un million de femmes, d’enfants et d’hommes déplacés par les combats que se livrent les différentes factions. A ce million de personnes, il faut ajouter celles qui vivaient déjà dans le plus total dénuement, mais sont obligées d’accueillir les réfugiés. Dans son message, le Secrétaire général a demandé aux parties au conflit de mettre fin immédiatement aux combats et de déposer les armes en vue de permettre une distribution de l’aide humanitaire aux populations dans le besoin. Le déploiement en cours de la Force multinationale sera important pour assurer l’accès sans entrave du personnel humanitaire à ces populations, a-t-il estimé en notant que les besoins sont immenses. A Monrovia, il faudra des interventions nombreuses et soutenues pour sauver la vie des habitants qui manquent de tout, et faire face aux maladies et aux épidémies, notamment celle du choléra, qui menacent.
Les agences humanitaires des Nations Unies et les ONG qui sont leurs partenaires lancent donc aujourd’hui un appel révisé pour le Libéria, a annoncé M. Klein au nom du Secrétaire général. Cet appel détaille le plan qu’elles veulent mettre en œuvre pour réduire la malnutrition, restaurer l’approvisionnement en eau potable, fournir abris et soins de santé, freiner la propagation des maladies et promouvoir la protection des droits de l’homme. Pour mener à bien ces opérations, nous demandons à la communauté des donateurs 69 millions de dollars qui couvriraient la période allant de juillet à décembre. La logique de cet appel révisé est celle de la préservation de la vie. Nous exhortons la communauté internationale à soulager la souffrance des Libériens et leur montrer qu’ils ne sont pas abandonnés à eux-mêmes dans leur quête pour la paix et le développement.
Dans l’intervention qu’elle a faite après celle de M. Jacques Paul Klein, Mme Carolyn McAskie, Coordonnatrice adjointe des secours d’urgence, a dit que le premier appel lancé en faveur du Libéria n’avait pas reçu suffisamment de contributions. En plus, a-t-elle noté, la majorité des sommes recueillies ont été utilisées en faveur des réfugiés de la Sierra Leone et non au profit des Libériens. Le Libéria vit en ce moment le pire de tous les scénarios qui avaient été envisagés par la communauté des agences et des ONG humanitaires. Nous avons aujourd’hui besoin de plus de ressources et de structures d’intervention mieux soutenues. L’appel que nous lançons aujourd’hui repose sur trois phases, en vue de faire face au manque de ressources essentielles comme l’eau, et mettre en place les sites de stockage de l’aide alimentaire. Au cours de la deuxième phase, qui devrait démarrer une fois que la Force multinationale aura sécurisé l’aéroport de Monrovia, nous comptons faire revenir le personnel humanitaire qui avait dû être évacué. Nous avons besoin de 20 millions de dollars pour accomplir les opérations planifiées. En phase trois, nous envisageons le retour des réfugiés dans leurs lieux d’origine, une meilleure distribution de vivres, la création de centres de santé fixes, et le lancement d’un programme d’action de déminage.
* Le texte intégral du Secrétaire général est publié dans notre communiqué SG/SM/8813.
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