En cours au Siège de l'ONU

AG/1429

ASSEMBLEE GENERALE: DES DELEGATIONS APPELLENT ISRAEL A CESSER LA CONSTRUCTION ILLEGALE DU MUR DE SEPARATION

20/10/2003
Communiqué de presse
AG/1429


Assemblée générale

Dixième session extraordinaire d’urgence

21e séance plénière – après-midi


ASSEMBLEE GENERALE: DES DELEGATIONS APPELLENT ISRAEL A CESSER LA CONSTRUCTION ILLEGALE DU MUR DE SEPARATION


Reprenant cet après-midi la dixième session extraordinaire d’urgence sur les mesures illégales prises par Israël à Jérusalem-Est occupée et dans le reste du territoire palestinien occupé, plusieurs délégations ont estimé, devant l’Assemblée générale que la construction par Israël d’un mur dit «de sécurité» dans les territoires occupés devait être interrompue et que la partie déjà édifiée devait être démantelée.  Estimant que le Conseil de sécurité avait échoué à exercer son autorité le 14 octobre dernier, lorsque les Etats-Unis ont voté contre la résolution qui demandait l’arrêt de l’édification du mur et son démantèlement, l’Observateur permanent de la Palestine a affirmé que l’alternative actuelle était la suivante: soit l’édification du «mur expansionniste» continue, soit la paix se réalise, mais que les deux ne pourraient jamais exister ensemble.  De même, le représentant de l’Afghanistan, intervenant en tant que Vice-Président du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien et faisant référence au même veto, a souligné «l’incapacité consternante du Conseil de sécurité à exercer ses responsabilités en vertu des dispositions de la Charte des Nations Unies».


Plusieurs délégations ont également fait valoir qu’Israël construisait ce mur sur une terre qui ne lui appartenait pas, puisque son tracé s’écartait des lignes d’armistice de 1949, et que la première phase de sa construction, qui s’était notamment traduite par la confiscation et la destruction de 15 0000 km2 de terre, correspondait à l’annexion illégale de facto de territoires palestiniens par Israël.  Le tracé de la barrière de sécurité n’a aucune signification politique et ne modifie en aucun cas le statut juridique du territoire sur lequel elle est érigée, a affirmé de son côté le représentant d’Israël.  En outre, il a déclaré que si aucune résolution n’avait été adoptée la semaine précédente au Conseil de sécurité, cela tenait au fait que ses coauteurs avaient refusé de négocier un texte juste et équilibré, qui aurait explicitement fait référence aux responsabilités qui incombent aux Palestiniens dans leur soutien au terrorisme.  Le représentant israélien a en outre fait valoir que, face à une campagne terroriste sans précédent, l’édification de la barrière de sécurité représentait une méthode non violente très efficace dans la prévention du terrorisme et conforme au droit à l’autodéfense visé à l’Article 51 de la Charte des Nations Unies. Pour sa part, le représentant des Etats-Unis a affirmé qu’il lui avait paru inacceptable de voter une résolution qui ne prenait pas en compte la situation de terreur qui prévaut sur le terrain. 


La reprise de la dixième session extraordinaire d’urgence sur les mesures illégales prises par Israël à Jérusalem-Est occupée et dans le reste du territoire palestinien occupé a été convoquée à la demande de la République arabe syrienne, au nom de la Ligue arabe, et de la Malaisie, au nom du Mouvement des non-alignés.  La dernière reprise de la session avait eu lieu le 9 septembre 2003.


Au cours du débat, les délégations suivantes sont également intervenues: La République arabe syrienne (s’exprimant au nom des Etats arabes), la Malaisie (au nom du Mouvement des non-alignés), l’Afrique du Sud, l’Indonésie, la République islamique d’Iran, Cuba, le Sénégal, La Fédération de Russie, le Pakistan, l’Inde, la Chine, le Zimbabwe, l’Italie ainsi que l’Organisation de la Conférence islamique.


La dixième session extraordinaire d’urgence reprendra mardi 21 octobre à 15 heures.


MESURE ILLÉGALES PRISES PAR ISRAËL À JÉRUSALEM-EST OCCUPEE ET DANS LE RESTE DU TERRITOIRE PALESTINIEN OCCUPÉ


Déclarations


M. NASSER AL KIDWA, Observateur permanent de la Palestine, a estimé que l’édification d’un mur expansionniste sur les territoires palestiniens par Israël représentait un crime contre l’humanité.  L’alternative, c’est soit le mur, soit la Feuille de route et la paix, a-t-il poursuivi, affirmant qu’il était impossible d’avoir les deux à la fois.  A cet égard, l’Observateur a estimé que le Conseil de sécurité avait échoué à exercer son autorité lorsqu’un veto a été posé le 14 octobre dernier à l’égard de la résolution qui demandait l’arrêt de l’édification du mur ainsi que son démantèlement.  La conséquence de ce veto, le deuxième de la part des Américains en mois d’un mois, c’est que la construction du mur va se poursuivre et créer davantage de drames dans le peuple palestinien, à moins que l’Assemblée générale ne se prononce sur la question, a-t-il souligné.  A cet égard, il a appelé la communauté internationale à mettre un terme à la construction de ce mur qui empêche la population de circuler librement et qui divise le territoire palestinien en plusieurs bantoustans murés, mettant ainsi un terme à tout espoir d’un Etat palestinien uni.  Soulignant que dans certaines zones, ce mur était en béton et entouré par des fils de fer barbelés, des patrouilles et des radars, l’Observateur a déclaré que la première phase de sa construction s’était traduite par la confiscation et la destruction de 15 000 km2 de terres et avait isolé plus de 105 000 km2 de terres, ce qui correspondait à l’annexion illégale de facto de territoires palestiniens par Israël.  Son édification représente une violation de la Charte des Nations Unies, du droit international et de la Convention de Genève, et elle constitue un crime de guerre, qui s’ajoute aux autres crimes de guerre d’Israël, dont les plus récents ont été commis à Raffah il y a quelques jours, a-t-il poursuivi.  Le mur participe de la même politique que les activités de peuplement d’Israël, responsable de la destruction de trois générations palestiniennes et des maux dont pâti notre société, parmi lesquels le phénomène du terrorisme, a en outre déclaré l’Observateur, qui a souligné que l’Autorité palestinienne avait toujours été opposée au terrorisme et que sa position était claire à ce sujet.  Enfin, il a appelé l’Assemblée générale à s’opposer clairement à la construction du mur et à réclamer son démantèlement, ainsi qu’à demander un avis consultatif de la Cour internationale de Justice à ce sujet.


M. DAN GILLERMAN (Israël) a déclaré que la raison pour laquelle aucune résolution n’a été adoptée la semaine dernière tient au fait que ses coauteurs avaient refusé de négocier un texte juste et équilibré se référant explicitement aux responsabilités qui incombent aux Palestiniens pour mettre fin à leur appui à la pratique terroriste.  Malheureusement ils sont devenus trop confiants dans leur capacité à abuser l’Assemblée générale et à soumettre à son vote des résolutions partiales, qui n’ont pu obtenir l’aval du Conseil de sécurité.  M. Gillerman a ensuite réitéré les motifs pour lesquels Israël a été placé dans l’obligation de dresser une clôture de sécurité.  Face à une campagne terroriste sans précédent, cette barrière est devenue une nécessité, a t il expliqué, pour mettre un terme à l’infiltration des terroristes encouragés à agir par les instances palestiniennes.  Il s’agit aussi d’une méthode non violente très efficace dans la prévention du terrorisme et conforme au droit à l’autodéfense tel qu’exprimé dans l’Article 51 de la Charte des Nations Unies et entériné par les résolutions 1368 et 1373, qui ont reconnu le droit des Etats à user de la force pour se défendre contre les attaques terroristes.  Par ailleurs, en construisant cette clôture, Israël a atteint un point d’équilibre entre les droits et les intérêts des populations locales et le droit des civils à vivre et ne pas périr dans des attaques terroristes.  Par ailleurs, le droit humanitaire a prévalu dans la construction de cette barrière, a souligné le représentant: elle ne constituait en rien une ligne d’armistice pas plus qu’une ligne verte.  Il a également affirmé que l’utilisation de terrains publics a été privilégiée et que lorsqu’il y avait eu réquisition, la détermination du tracé a été faite dans le respect du droit international, avec des compensations à la clef à chaque fois que cela a été nécessaire.  De même, des solutions individuelles ont été avancées, telles que la modification des points de passage à plusieurs endroits.  Chaque citoyen est d’ailleurs en droit de saisir la Cour suprême palestinienne, a rappelé la délégation israélienne, qui a répété qu’il n’y avait aucune signification politique à l’édification de cette clôture, dont le seul objectif est de sauver des vies.  Israël se dit d’ailleurs prêt à le démanteler si les conditions d’un règlement politique autour de négociations bona fide sont réunies.  Le représentant s’est élevé contre la convocation de ce débat, qui n’est selon lui qu’une tentative supplémentaire par les Palestiniens de détourner l’attention des raisons véritables pour lesquelles Israël a été obligé de construire ce mur, c’est-à-dire des responsabilités qui leur incombent.  Et proposer de saisir la Cour internationale de Justice pour des questions qui doivent faire l’objet de négociations jetterait le discrédit sur cet organe, remettant en question son statut juridique et ses fonctions, a conclu M. Gillerman.


M. FAYSSAL MEKDAD (République arabe syrienne) a condamné la construction du mur de séparation par Israël, qui sape la possibilité de mettre un jour en place un Etat palestinien.  Le plus dangereux dans l’édification de ce mur, c’est qu’il sépare les Palestiniens des terres dont ils devraient avoir la jouissance, créant davantage de réfugiés et de déshérités.  Le représentant a affirmé que si ce mur n’avait pas été construit sur la ligne verte ou au sein d’Israël, c’est précisément parce que ce mur est en réalité un symbole de la politique expansionniste d’Israël, qui s’en sert comme prétexte à accroître son occupation.  Le représentant a déclaré qu’Israël tente d’exporter la crise pour détourner l’attention du fait que son gouvernement n’a pas été capable d’assurer la sécurité de sa population civile.  Il a ajouté qu’en violation des principes élémentaires du droit international, en particulier la Charte des Nations Unies et la Convention de Genève, la construction de ce mur constituait un crime de guerre aux dimensions d’un crime contre l’humanité, qui ne peut être en aucun cas déguisé derrière une simple mesure préventive contre le terrorisme.


M. RAVAN FARHÂDI (Afghanistan), intervenant en tant que Vice-Président du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, a indiqué que si la reprise de la dixième session extraordinaire a une fois encore été rendue nécessaire, c’est que la situation dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, continue de se détériorer.  La semaine dernière, a-t-il rappelé, une écrasante majorité d’orateurs a dénoncé la construction du mur de séparation, lors d’une séance du Conseil de sécurité.  Le représentant a alors souligné «l’incapacité consternante du Conseil de sécurité d’exercer les responsabilités qui sont les siennes en vertu de la Charte des Nations Unies et de prendre des mesures décisives à cet égard».  D’où la nécessité de se tourner vers l’Assemblée générale, a-t-il expliqué.  Il a encore prié instamment le Quatuor de faire tout ce qui est en son pouvoir pour donner un nouvel élan à la Feuille de route.


M. RASTAM MOHD ISA (Malaisie), au nom du Mouvement des non-alignés s’est déclaré profondément désappointé par le fait que le Conseil de sécurité n’ait pas pu déclarer le mur expansionniste d’Israël illégal, et n’ait pu ordonner sa destruction ainsi que l’immédiate cessation de sa construction.  Il est dommage qu’une fois de plus un veto ait été utilisé au Conseil, a-t-il affirmé.  C’était le 27e veto sur la question de la Palestine, a-t-il souligné.  Qui plus est, cette non action par le Conseil peut être perçue comme l’approbation de pratiques inhumaines et de politiques répressives, autorisant la situation à s’éloigner encore un peu plus de la solution des deux Etats qu’envisage la Feuille de route.  Après avoir condamné fermement la violence et le terrorisme, notamment les récentes attaques de Haïfa et de Gaza, le représentant a tenu à rappeler que le problème du conflit israélo-arabe n’était pas le terrorisme, mais l’occupation illégale par Israël de la Palestine.  Il a réitéré son appel au démantèlement du mur par Israël pour de nombreuses raisons.  Il a demandé à l’Assemblée générale de soutenir les deux projets de résolution.


M. DUMISANI S. KUMALO (Afrique du Sud) a déclaré qu’une fois de plus, le Conseil de sécurité a échoué dans ses obligations de maintien de la paix et de la sécurité au Moyen-Orient. La résolution condamnant la construction du mur de séparation en Palestine a fait l’objet d’un veto, a-t-il regretté. L’accélération de sa construction ainsi que l’expansion des colonies de peuplement sur le territoire des Palestiniens est un acte d’annexion, ce qui est en contradiction avec les obligations d’Israël sous le droit international accepté par la Feuille de route et le Quatuor.  Le mur de séparation incorpore plus de territoires en Israël, aux dépens du peuple palestinien.  En dépit de ces conditions au Moyen-Orient, nous sommes encouragés par le fait qu’il y ait encore des Palestiniens et des Israéliens prêts à renoncer à toute forme de violence.  M. Kumalo a demandé que l’Assemblée adopte les projets de résolution et condamne la construction par Israël du mur de séparation.  


M. SUDJADNAN PARNOHADININGRAT (Indonésie) a déclaré que le Conseil de sécurité avait échoué en n’adoptant pas une résolution déclarant que la construction du mur de séparation dans les territoires occupés était illégale eu égard au droit international.   Une fois de plus, nous avons vu que le Conseil était incapable de prendre les mesures qui s’imposaient pour forcer Israël à accepter les termes d’une solution équitable du conflit israélo-palestinien, a-t-il souligné.  Il a regretté que le projet de résolution du Conseil n’ait pu être adopté.  Il a en outre estimé que la construction du mur allait largement au-delà des mesures de sécurité et que c’était, de facto, une annexion de territoires palestiniens.  Il a réitéré son soutien à une fin du conflit basée sur la Feuille de route.  Il a exhorté Israël à cesser la construction du mur et à détruire les portions déjà construites. Enfin, il a demandé que le projet de résolution présenté devant l’Assemblée générale soit adopté. 


M. MOHAMMAD H. FADAIFARD (République islamique d’Iran) a déclaré que la construction d’un mur de séparation par le régime israélien sur le territoire occupé palestinien constituait une violation du droit international et des droits élémentaires du peuple palestinien.  Elle ouvre également la voie à la confiscation de davantage de territoire palestinien, constituant une annexion de fait sous un prétexte de sécurité et complétant la politique illégale de colonisation dans les territoires occupés.  Le représentant s’est ainsi inquiété du fait que l’édification de ce mur sabotait toute perspective de créer un Etat palestinien viable.  Par ailleurs, il a jugé regrettable que l’exercice du droit de veto par un seul membre permanent du Conseil de sécurité ait empêché, une fois encore, l’adoption d’un texte de résolution, qui exhortait les Israéliens à cesser la construction de ce mur.


M. BRUNO RODRIGUEZ PARRILLA (Cuba) a estimé que si l’Assemblée générale a encore dû être convoquée d’urgence, c’est à cause du veto que la délégation des Etats-Unis s’est escrimée à opposer, et cela pour la 27e fois, afin d’empêcher que les résolutions du Conseil de sécurité puissent être appliquées.  Israël a présenté la construction du mur comme une mesure de sécurité, alors qu’il s’agit d’une évidente expansion territoriale au détriment du peuple palestinien, a-t-il affirmé.  Une «bantoustanisation» qui ne pourra que compliquer la recherche de la paix, a-t-il insisté.  Son Gouvernement a ainsi souhaité que l’Assemblée générale puisse adopter les mesures nécessaires pour que cesse immédiatement la construction du mur de séparation, et pour que la Cour internationale de Justice se prononce aussi sur cette question.


M. CHEIKH NIANG (Sénégal) a estimé que l’acharnement des forces d’occupation israéliennes à l’encontre des populations palestiniennes avait atteint de nouveaux sommets avec la construction de ce mur, dit de sécurité, en Cisjordanie occupée et dans le voisinage de Jérusalem-Est.  Cet ouvrage de la honte est d’une longueur de 145 kilomètres dans sa phase initiale, a poursuivi M. Niang, et entraînera la démolition de nombreuses maisons palestiniennes et la confiscation d’un peu plus de 1 000 hectares de terres palestiniennes, plaçant, par ailleurs, de facto 50 000 Palestiniens sous juridiction israélienne.  Face à une telle provocation, le Sénégal lance un appel à la mobilisation de la communauté internationale, a déclaré le représentant, afin qu’elle obtienne, par le biais des Nations Unies et du Quatuor la cessation des travaux de construction du mur et la destruction des premières réalisations.


M. SERGUEY LAVROV (Fédération de Russie), déplorant que la tension au Proche-Orient soit à son paroxysme, s’est opposé à toute action unilatérale dans les territoires palestiniens, y compris la construction du mur, et a demandé aux deux parties de mettre fin à la confrontation et de reprendre la mise en œuvre de la Feuille de route.  Mon pays a l’intention d’agir en coordination avec les membres du Quatuor pour qu’une solution soit trouvée au Moyen-Orient, a-t-il ajouté, proposant que la proposition de son Ministre des affaires étrangères soit adoptée et que la Feuille de route soit approuvée dans une résolution du Conseil de sécurité, pour souligner qu’aucune autre option n’est possible pour trouver une solution à la paix au Proche-Orient.


M. NISAR AHMED MEMON (Pakistan), rappelant la position exprimée par son pays devant le Conseil de sécurité le 14 octobre, a condamné la construction du mur de séparation par Israël et déploré ses conséquences sur le plan humanitaire et sur le processus de paix.  La construction de ce mur, qui annexe de facto des terres palestiniennes, va à l’encontre des Accords intérimaires signés en 1995 entre les parties et ne respecte pas les obligations d’Israël au regard de la Feuille de route présentée par le Quatuor et des recommandations du rapport Mitchell, a ajouté le représentant.  Cette initiative unilatérale, loin de combattre le terrorisme, va surtout à l’encontre des efforts de la communauté internationale en faveur d’une solution durable au conflit israélo-palestinien que M. Ahmed Memon a de nouveau appelé de ses vœux, réitérant l’appui du Pakistan à une solution basée sur le respect des résolutions 242, 338 et 1397 du Conseil et du plan de paix du Prince héritier Abdullah d’Arabie saoudite. 


M. SHERVANI (Inde) a rappelé qu’à la suite de l’accord signé il y a trois mois concernant le retrait des forces israéliennes de la bande de Gaza, préalable à des négociations entre les deux parties au conflit israélo-palestinien, la reprise des hostilités et l’escalade des activités militaires israéliennes avaient assombri les perspectives de paix.  Stigmatisant l’édification injustifiée d’un mur de séparation, l’Inde a déclaré que la poursuite de sa construction serait interprétée comme la fin de ces négociations.  Le représentant a également appelé Israël à considérer la question du point de vue humanitaire, soulignant les souffrances infligées aux populations palestiniennes et qui ne font qu’aggraver une situation déjà compliquée par l’imposition de mesures difficiles dans les territoires occupés.


M. ZHANG YISHAN (Chine) a déploré la tension persistante au Moyen-Orient et condamné, en pareilles circonstances, l’entêtement d’Israël à construire le mur de séparation et à poursuivre les colonies de peuplement.  L’argument de sécurité mis en avant par le Gouvernement israélien n’est pas convaincant, a jugé ensuite M. Zhang, avant de réitérer son appui à la constitution d’un Etat palestinien viable.  Les racines du conflit actuel résident dans le manque de confiance entre Israéliens et Palestiniens, a indiqué ensuite le représentant, manque de confiance imputable à la poursuite de la violence qui ne peut être qu’exacerbée par la construction de ce mur.  Il a encouragé les parties à opter pour une vision à long terme qui inclut la cessation des violences, la reprise et le renforcement des négociations de paix sur la base des dispositions de la Feuille de route présentée par le Quatuor. 


M. BONIFACE CHIDYAUSIKU (Zimbabwe) s’est dit gravement préoccupé par les actes de violence quotidienS, la destruction de propriété perpétrée par Israël, la terreur exercée sur des hommes, des femmes et des enfants palestiniens.  En dépit du fait que le représentant reconnaisse pour chaque nation le droit à l’autodéfense, y compris Israël, il a condamné les tueries sans aucun sens, les bombardements et les abus militaires.  Les Nations Unies ne peuvent pas autoriser ces violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire, a-t-il dit.  La construction du mur de séparation, qui ignore les préoccupations légitimes du peuple palestinien, a eu pour résultat la confiscation de la terre palestinienne, la destruction des habitations et l’annexion de leur terre.  Ce scénario ne détruit pas seulement les efforts de paix, il compromet aussi l’existence d’un Etat indépendant souverain de Palestine, a regretté le représentant.  Il est important de construire la paix, basée sur l’existence de deux Etats, Israël et la Palestine.


M. MARCELLO SPATAFORA (Italie), au nom de l’Union européenne, a pris acte que, malgré le soutien de la communauté internationale, et notamment la déclaration ministérielle faite à l’issue de la réunion du Quatuor, qui s’est tenue le 26 septembre dernier, cela n’ait pas suffi à faire appliquer la Feuille de route.  C’est pourquoi le représentant a appelé les deux parties, Israël et l’Autorité palestinienne, à trouver les moyens d’appliquer leurs engagements pris à Aqaba, le 4 juin 2003.  Il a enjoint les deux parties à mettre en œuvre des politiques propices au dialogue.  Notamment, il a demandé une nouvelle fois à l’Autorité palestinienne de clairement faire la preuve de sa détermination à combattre la violence extrémiste.  Son Président doit accepter de faire un pas décisif, en consolidant le pouvoir de son Premier Ministre et de son Ministre de l’intérieur dûment mandatés. Quant à Israël, le représentant lui a reconnu le droit de protéger ses citoyens des attaques terroristes mais il l’a appelé à interrompre sa politique de colonisation et à s’abstenir de toute forme de provocation. La barrière de sécurité constitue à cet égard un danger pour un retour à la paix, a-t-il conclu.


M. JAMES CUNNINGHAM (Etats-Unis) a rappelé que la semaine dernière, le Conseil de sécurité s’était opposé au vote d’une résolution quasi identique à celle présentée aujourd’hui devant l’Assemblée générale.  Pourtant, les Etats-Unis sont prêts à discuter une nouvelle fois de la question, a-t-il assuré.  Mais, il lui a paru inacceptable de voter une résolution qui ne prenait pas en compte la situation de terreur qui prévaut sur le terrain.  A cet égard, il a remercié chaleureusement tous ceux qui ont envoyé des condoléances à son pays après l’attentat qui a coûté la mort à trois Américains la semaine dernière.  Il a encore indiqué que le terrorisme, sous toutes ses formes, était ennemi du progrès.  Toute résolution devra tenir compte du tableau général, c’est-à-dire de ces attaques dévastatrices du terrorisme, a-t-il encore dit.  Il a enfin estimé que la saisine de la Cour internationale de Justice ne contribuerait pas à faire progresser la sécurité et à faire régner la primauté du droit.  En revanche, il a déclaré que son pays était toujours engagé dans l’application des principes de la Feuille de route.


M. MOKHTAR LAMANI, Observateur de l’Organisation de la Conférence islamique, a déploré que le Conseil de sécurité n’ait pas pu parvenir à un accord sur une résolution demandant à Israël de mettre fin à la construction de ce qu’il appelle une barrière de sécurité.  Cette édification viole le droit international, annexe un territoire de facto et ruine tout espoir de paix, a-t-il poursuivi, estimant que la politique pratiquée par Israël était raciste.  La motivation d’Israël n’a rien à voir avec une question de sécurité, il s’agit plutôt pour eux d’annexer des territoires, a ajouté l’Observateur.  Estimant que la situation était en train de se détériorer gravement, il a réclamé qu’une force multinationale se déploie sur le terrain afin qu’Israël retire ses forces des territoires palestiniens.


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