KOFI ANNAN PROPOSE AUX PRESIDENTS DE LA RDC ET DU RWANDA CINQ MESURES CONCRETES POUR FAIRE AVANCER LA MISE EN OEUVRE DE L’ACCORD DE PRETORIA
Communiqué de presse SG/SM/8472 |
AFR/507
KOFI ANNAN PROPOSE AUX PRESIDENTS DE LA RDC ET DU RWANDA CINQ MESURES CONCRETES POUR FAIRE AVANCER LA MISE EN OEUVRE DE L’ACCORD DE PRETORIA
Vous trouverez ci-après le message du Secrétaire général de l’ONU, M. Kofi Annan, à la réunion des Présidents Mbeki, Kabila et Kagame sur la République démocratique du Congo (RDC). Le message sera lu, le 2 novembre 2002, par l’Envoyé spécial du Secrétaire général, M. Moutapha Niasse:
Après pratiquement une décennie de conflit et de souffrances, la signature de l’Accord de Pretoria le 31 juillet 2002, sous les auspices du Président sud-africain, M. Thabo Mbeki, a constitué un pas en avant important dans le processus de paix – non seulement pour la République démocratique du Congo, mais également pour la région des Grands Lacs. Je voudrais féliciter les Présidents Kabila et Kagame pour le courage dont ils ont fait preuve en concluant cet accord. Ce faisant, ils ont ouvert la voie au dépôt des armes et au règlement du conflit par des moyens diplomatiques et pacifiques.
Depuis la signature de l’Accord de Pretoria, le Gouvernement rwandais a annoncé le retrait de ses troupes de la RDC. C’est un progrès important dont il faut se féliciter. D’autres pays ont depuis lors pris des mesures positives importantes en vue de leur retrait. Pour sa part, le Gouvernement de la RDC coopère avec le Tribunal pénal international pour le Rwanda et a banni les dirigeants des Forces démocratiques de libération du Rwanda installés à Kinshasa.
Les Présidents Kabila et Kagame ont emprunté la voie de la paix. Cependant, comme l’ont montré les incidents survenus récemment à Uvira, les premiers jours suivant la signature d’un nouvel accord de paix sont souvent les plus fragiles. J’exhorte vivement les deux présidents à rester sur cette voie, à agir avec modération et à continuer à faire preuve d’autorité politique.
La communauté internationale peut contribuer au renforcement de la confiance entre les deux pays. Le Mécanisme de vérification de la tierce partie et la MONUC, qui ont déjà beaucoup contribué à faire avancer le processus de paix, continueront à faire tout ce qui est possible pour aider les parties.
Les Présidents Kabila et Kagame savent que je suis profondément résolu à aider à instaurer la paix dans la région. Dans ce contexte, je leur demande de veiller à ce que leurs gouvernements respectifs prennent les mesures suivantes :
•Il devrait y avoir une brève période intense de surveillance et une vérification continue;
•Le Gouvernement de la RDC doit coopérer de manière plus active pour appréhender les membres des ex-FAR/Interahamwe inculpés par le TPIR;
•Les parties doivent agir d’urgence pour faire progresser le processus de désarmement, démobilisation, rapatriement, réhabilitation et réinsertion;
•Les parties devraient aider au rétablissement de la confiance dans l’est du pays – un processus que l’ONU est prête à faciliter;
•Les parties doivent exercer leur influence afin de promouvoir le dialogue intercongolais et commencer à appliquer les accords qui, je l’espère, seront conclus prochainement.
J’ai donné pour instructions à mon Envoyé spécial, Moustapha Niasse, et à l’équipe de la MONUC d’aborder ces questions avec les parties.
Comme l’a demandé le Conseil de sécurité, je suis en train de prendre des mesures pour accroître la présence politique et militaire de la MONUC dans l’est du pays, non seulement pour le processus de désarmement, démobilisation, rapatriement, réhabilitation et réinsertion, mais également pour encourager tous les acteurs locaux à entreprendre des pourparlers pour mettre fin aux hostilités et convenir d’une base pour la coexistence pacifique dans la région. Entre-temps, j’ai déjà présenté des propositions détaillées au Conseil de sécurité concernant le renforcement du rôle de l’ONU dans le processus de paix.
Au cours de ces dernières semaines, d’importants progrès ont également été accomplis dans les négociations visant à parvenir à un accord global au sujet des arrangements en matière de partage du pouvoir durant la période de transition en RDC. Il semble désormais que toutes les composantes du dialogue intercongolais se soient entendues sur la formule de partage du pouvoir. J’espère qu’un accord final sur cette question importante sera conclu très bientôt et qu’il sera approuvé par les participants au dialogue intercongolais sous la présidence du Facilitateur, Sir Ketumile Masire.
J’appuie pleinement les efforts déployés par le Président Mbeki pour faciliter la mise en oeuvre de l’Accord de Pretoria et je le remercie de son appui aux efforts menés par mon Envoyé spécial et le Facilitateur en vue de parvenir à une conclusion satisfaisante du dialogue intercongolais.
Le Mécanisme de vérification de la tierce partie, qui a été créé en vertu de l’Accord de Pretoria, est un instrument international nouveau et novateur. Je suis convaincu qu’il continuera à fonctionner dans un esprit très coopératif, dynamique et constructif, comme le préconise l’Accord de Pretoria. À cet égard, je remercie les Gouvernements de la RDC et du Rwanda d’apporter au Mécanisme de vérification leur plein appui dans l’exécution de ses tâches
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