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SG/SM/8295

IL SERAIT REGRETTABLE QUE LA CONCLUSION ABRUPTE DE LA MISSION EN BOSNIE-HERZEGOVINE MARQUE UN RECUL DU PROCESSUS DE STABILISATION POLITIQUE, ESTIME LE SECRETAIRE GENERAL

01/07/2002
Communiqué de presse
SG/SM/8295


                                                            SC/7440


IL SERAIT REGRETTABLE QUE LA CONCLUSION ABRUPTE DE LA MISSION EN BOSNIE-HERZEGOVINE MARQUE UN RECUL DU PROCESSUS DE STABILISATION POLITIQUE, ESTIME LE SECRETAIRE GENERAL


On trouvera ci-après le texte de la déclaration prononcée le 30 juin 2002 par le Secrétaire général, Kofi Annan, devant le Conseil de sécurité, au sujet de la non-prolongation du mandat de la Mission des Nations Unies en Bosnie-Herzégovine (MINUBH):


Aujourd’hui, le mandat de la Mission des Nations Unies en Bosnie-Herzégovine trouve une fin abrupte, pour des raisons sans lien aucun avec la tâche d’importance vitale qu’elle effectue dans le cadre de l’application des Accords de paix de Dayton.


Nul ne saurait nier que la Mission des Nations Unies a contribué au rétablissement de l’état de droit et de la stabilité politique en Bosnie-Herzégovine, en transformant une milice forte de 40 000 hommes pendant la guerre en une force de police professionnelle de 17 000 hommes.  Mais l’État et ses institutions demeurent fragiles et soumis aux pressions des forces nationalistes. À défaut d’accord sur un démantèlement progressif et en bon ordre de la Mission, les policiers en Bosnie-Herzégovine seront laissés sans surveillance, sans aucune orientation et sans aide.  Des programmes clefs, comme le contrôle des frontières par un Service frontalier de l’État constitué de personnel qualifié – outil capital dans la lutte contre la contrebande et l’immigration illégale –, ne pourront être menés à bien.  Par ailleurs, le transfert prévu de longue date à la Mission de police de l’Union européenne – qui devait prendre la relève à la fin de l’année, une fois le mandat de la MINUBH achevé – sera gravement compromis.


Je saisis l’occasion qui m’est offerte aujourd’hui pour exprimer ma sincère gratitude à tous les hommes et toutes les femmes de la MINUBH pour leur travail exemplaire, ainsi qu’aux nations qui ont généreusement fourni des effectifs de police civile pour ce mandat critique et complexe.


Le peuple de Bosnie-Herzégovine commence tout juste à récolter les fruits de l’aide que la communauté internationale lui a apportée, après avoir vu son pays mis à feu et à sang par la guerre, de 1992 à 1995.  Il serait regrettable que la conclusion prématurée du mandat de la MINUBH marque un recul dans le processus. Ce serait perçu dans tous les Balkans comme un amoindrissement de l’engagement de la communauté internationale en faveur de la stabilité dans la région.  De façon plus générale, je demeure convaincu que les opérations de maintien de la paix des Nations Unies constituent pour la communauté internationale un outil indispensable de promotion de la paix et de la stabilité dans le monde.


Je demande à tous les membres du Conseil de sécurité d’intensifier les négociations de haut niveau, comme celles tenues dans plusieurs capitales ces dernières semaines, pour trouver une solution acceptable par toutes les parties concernées, dans le respect des principes énoncés dans la Charte des Nations Unies et des obligations conventionnelles des États Membres.  Le monde ne peut s’offrir le luxe de se retrouver dans une situation où le Conseil de sécurité est profondément divisé sur une question de cette importance, qui pourrait avoir des répercussions sur toutes les opérations de paix des Nations Unies.


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