ENV/DEV/J/680

PILIER DU DEVELOPPEMENT DURABLE, L’AGRICULTURE DES PAYS DU SUD DEVRA BENEFICIER DE PROGRAMMES DE DIVERSIFICATION ET DE L’OUVERTURE DES MARCHES

30/08/2002
Communiqué de presse
ENV/DEV/J/680


                                                            ENV/DEV/J/680

                                                            30 août 2002


PILIER DU DEVELOPPEMENT DURABLE, L’AGRICULTURE DES PAYS DU SUD DEVRA BENEFICIER DE PROGRAMMES DE DIVERSIFICATION ET DE L’OUVERTURE DES MARCHES


JOHANNESBURG, le 30 août -- L’agriculture, de l’avis de nombreux experts, représente l’un des domaines où persistent des déséquilibres entre mondes développé et en développement, et constitue, entre autres, l’un des enjeux du Sommet de Johannesburg.  La pratique des subventions agricoles dans les pays de l’OCDE, qui s’élèvent annuellement à près de 350 milliards de dollars, entraîne à terme l’asphyxie et la faillite des économies agricoles des pays d’Afrique, des Caraïbes et d’Amérique latine, comme l’a constaté, cet après-midi, la représentante du Commonwealth.  Le secteur de l’agriculture fait vivre plus de 2,5 milliards de travailleurs et d’exploitants agricoles dans le monde en développement, lesquels sont de plus en plus menacés par les déséquilibres croissants provoqués par l’effondrement des cours des produits de base, tels que le café et le cacao. 


Comment remédier dès lors à la paupérisation accélérée des populations rurales qui vivent pour les 2/3 d’entre elles avec moins de un dollar par jour et comment corriger la tendance accrue à la dégradation des terres agricoles épuisées par la pratique des monocultures d’exportation?  Comme l’a rappelé le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), la communauté internationale s’était engagée, lors du Sommet mondial de l’alimentation de Rome de juin 2002, à mobiliser d’ici à 2015, 8 milliards de dollars supplémentaires par an afin de réduire de moitié le nombre de personnes souffrant de malnutrition dans le monde en développement et dont le nombre avoisine actuellement les 800 millions. 


Au-delà des programmes de sécurité alimentaire et des projets de fertilisation des sols développés par la FAO dans une vingtaine de pays africains, l’expérience conjointe de la FAO et de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a été soulignée par le représentant de l’Agence qui a mentionné les avantages apportés par l’application de technologies nucléaires dans les domaines de l’agriculture, de l’alimentation, de la gestion des ressources en eau et de la gestion des pâturages.  Grâce à leurs programmes de recherche, l’AIEA et la FAO ont mis au point un procédé nommé «stérile insect technique» -utilisé pour réduire l’utilisation des pesticides nocifs aux plantations et au bétail- et qui a permis d’éradiquer la mouche tsé-tsé à Zanzibar. 


Si les transferts de technologies et la mise en œuvre des engagements pris à Rome en juin 2002 par les dirigeants de la planète peuvent contribuer à améliorer les conditions de production agricole dans les pays du Sud, d’autres mesures urgentes doivent être prises tant à l’échelle nationale qu’internationale pour assurer la durabilité du développement de ce secteur. 


Au premier rang des mesures, le Directeur général du Fonds commun des produits de base a identifié la mise en place des mécanismes de stabilisation des prix des produits de base afin de garantir un revenu minimum aux exploitants agricoles.  D’autres intervenants ont appelé à des partenariats dans le domaine du développement agricole pour améliorer et diversifier les conditions de production. 


L’accès libre des produits aux marchés internationaux et la suppression des subventions agricoles, qui pourraient être réorientées vers des stratégies de développement de productions qualitatives dans les pays du Nord, ont figuré également au rang des mesures proposées au cours du débat.  Cependant, comme l’a rappelé le Secrétaire général de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), M. Rubens Ricupero, le compromis atteint à Rio en 1992 prévoyait déjà l’ouverture des marchés des pays riches aux produits des pays en développement.  Mais, dix ans après, les barrières commerciales, tarifaires et douanières ne sont toujours pas levées. 


Le Sommet poursuivra ses travaux en plénière lundi 2 septembre, à 9 heures, avec l’ouverture du segment de haut niveau. 


Les représentants des entités non étatiques suivantes se sont exprimés au cours du débat: Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), Organisation internationale pour la migration (OIM), Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Université des Nations Unies, Wise Integrated Social and Environmental Activities, Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), Banque africaine de développement, Secrétariat du Commonwealth, Conseil mexicain de la jeunesse pour le développement durable, Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), Association des Nations d’Asie du Sud-Est (ANASE), Ligue des États arabes, Wiltern Labor and Communauty Strategy Center, Bureau du contrôle des drogues et de la prévention du crime, Agence internationale de l’énergie, Banque interaméricaine de développement, ESKOM, Organisation internationale de normalisation (ISO), Ordre militaire souverain de Malte, Organisation de la Conférence islamique (OCI), Fonds commun des produits de base, Fédération mondiale des organisations d’ingénieurs, Partenaires dans la population et le développement, Forum du Pacifique, Groupe consultatif du Secrétaire général pour le Sommet mondial pour le développement durable, Haut Commissariat pour les réfugiés, Union nationale des agriculteurs du Kenya, Comité des satellites d’observation de la Terre, Bureau du Haut Commissaire aux droits de l’homme (Rapporteur spécial sur la question du logement convenable), Centre du Pacifique pour l’environnement et le développement durable, Convention sur la Conservation des espèces migratoires, Banque asiatique de développement, Center for Apllied Bioscience International (CAB International), WACLAC et Association du bois africain.


REUNIONS ORGANISEES EN PARTENARIAT


Déclarations


M. CARLOS MARGARINOS, Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), a fait remarquer que les régions les plus riches sont beaucoup trop attachées à leur style de surproduction.  Les progrès technologiques accélérés font de l’industrie un domaine porteur d’espoir dans la mesure où, étant le moteur de la croissance économique, elle favorise la création de nombreux emplois qualifiés.  Il y a dix ans, lors du Sommet de la terre, le transfert des technologies a été reconnu comme le moyen d’assurer un développement durable.  Cependant, les études actuelles montrent que les pays en développement ne participent qu’à hauteur de 4% aux activités de recherche et de développement.  Il faut par conséquent développer les investissements étrangers directs qui sont le seul moyen d’assurer un équilibre économique dans un contexte où seuls 12 pays en développement sont concernés par ce type d’investissements.  La Déclaration du Millénaire ne souligne pas assez l’importance de la technologie.  Le Sommet pour le développement durable doit donc permettre de renforcer la coopération technique, d’améliorer l’accès à l’énergie, de favoriser une production plus propre et de responsabiliser les entreprises tout en améliorant la compétitivité et la productivité des pays en développement.  De leur côté, les pays en développement doivent recenser leurs besoins en matière de technologie afin de mieux évaluer leurs besoins.


M. JACQUES DIOUF, Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a rappelé que l’agriculture, les pêches, les forêts, le développement des zones rurales et la sécurité alimentaire sont des éléments essentiels dans la mise en œuvre du développement durable.  La FAO a créé en 1996 un Département du développement durable qui s’est penché sur plusieurs aspects de la question tels que la sécurité des sols et la protection des zones arides.  Un programme sur la protection des sols a été appliqué dans une vingtaine de pays africains, a-t-il dit, mentionnant que les programmes forêts, arbres et communautés et ceux qui sont mis en œuvre dans le cadre du lancement de l’initiative montagne dans le cadre de l’Année internationale de la montagne.  Rappelant que la FAO a organisé en juin 2002 le Sommet mondial sur l’alimentation, M. Diouf a fait part d’un programme de la FAO qui vient en appui à 69 pays en développement à faible revenu vivrier et de la mise en œuvre d’un Code de conduite pour une pêche responsable.  A Rome en juin 2002, les États Membres des Nations Unies ont pris l’engagement de s’attaquer à la racine de la pauvreté extrême, à savoir la faim et la malnutrition chronique, a-t-il rappelé, soulignant que le programme de lutte contre la faim exige des apports de financement additionnels de l’ordre du 8 milliards de dollars par an, si l’on veut réduire de moitié d’ici à 2015 la part des 800 millions de personnes victimes de malnutrition. 


Mme NDIORO NDIAYE, Directrice générale de l’Organisation internationale pour la migration (OIM), a souligné que les pays les moins avancés et de nombreux pays en développement sont confrontés à un dilemme, celui de la volonté de développement et le poids de la dette sur les finances publiques.  Ces pays ont reçu une aide importante de leurs partenaires mais les prêts ont largement dépassé les dons et engendré une sorte de cercle vicieux qui rappelle la question de l’effacement ou de l’allègement de la dette.  La mauvaise gouvernance a naturellement aggravé la situation dans certains pays où la majorité de la population continue de vivre dans une pauvreté extrême.  Le développement durable suppose une action nationale volontariste impliquant la société civile mais aussi un réel accompagnement de la part des pays développés. 

Que sont 0,7% du PNB devant les défis considérables auxquels ces pays sont confrontés.  Pourtant, que de promesses tenues depuis plus de dix ans.  Un grand nombre de ressortissants, poussés par de mauvaises conditions de vie, ont cherché ailleurs un mieux-être parfois illusoire.  L’OMI attire l’attention sur le risque politique et économique des stratégies de limitation de l’immigration légale qui renforcent, en fait, l’émigration illégale.  La représentante a dénoncé le paradoxe en la matière où l’on voit pays développés faire appel à la main-d’œuvre qualifiée selon leurs besoins, encourageant une émigration fondée sur des critères qu’ils ont fixés eux-mêmes.  Si la mobilité professionnelle doit être encouragée, il faut pourtant mettre en garde contre le pillage des ressources humaines qui sont le moteur du développement durable.  Toutefois, le développement ne peut se fonder sur des relations inégales.  La représentante a demandé que la migration ne soit plus perçue sous l’angle du contrôle et de la répression mais soit intégrée dans le développement durable par une utilisation des compétences et des ressources de la diaspora dans un cadre de mobilité et d’échange.


M. WERNER BURKART, Directeur général adjoint de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), a souligné l’interdépendance entre développement durable, protection de l’environnement et sécurité du nucléaire qui relève de la compétence de l’Agence.  Il a fait observer que l’apport scientifique et technologique de l’AIEA dans les domaines de l’agriculture, de l’alimentation, de la santé, de la gestion des ressources en eau est peu connu.  L’AIEA collabore pourtant étroitement avec la FAO dans les domaines de la recherche agricole et de la biotechnologie et les deux organisations ont des laboratoires conjoints qui interviennent dans l’application de technologies nucléaires dans les domaines de l’eau et de la protection des végétaux, de la gestion des exploitations agricoles et des pâturages, ou encore dans la détection des maladies affectant les troupeaux de bovins.  Un procédé nommé «sterile insect technique» (SIT) a été utilisé pour réduire les conséquences négatives des pesticides sur les plantations et sur le bétail, et ce procédé a permis d’éliminer certains insectes en Amérique centrale et du Nord ainsi que d’éliminer la mouche tsé-tsé sur l’île de Zanzibar.  La mouche tsé-tsé sévit sans 37 pays africains et constitue un obstacle au développement économique et social d’où l’engagement pris par l’AIEA de collaborer avec le Programme panafricain de lutte contre la Tsé-tsé et la trépanicytose de l’Union africaine grâce au procédé SIT.  Les techniques nucléaires sont en outre bénéfiques dans les domaines de la recherche et de la médecine pour soigner les cancers ou la malaria.  M. Burkart a fait part de l’importance des techniques isotopes pour déterminer par exemple l’origine de la pollution des eaux douces et des zones côtières et d’évaluer les mesures à prendre en matière de dépollution.  Les partenariats sont au cœur des préoccupations de l’AIEA qui est disposée à élargir ses programmes de transferts de technologies et de renforcement des capacités pour les pays en développement, a-t-il dit. 


M. VAN GINKEL, Recteur de l’Université des Nations Unies, a indiqué que la dégradation de l’environnement naturel et le niveau persistant de pauvreté ont suscité une prise de conscience de l’urgence de ce Sommet.  Le développement durable doit être abordé de façon plus complète et stratégique.  Il faut en particulier améliorer l’accès des pays en développement aux marchés des pays riches et promouvoir le flux des ressources financières.  Cependant, ces conditions préalables sont insuffisantes.  Pour être vraiment efficaces, elles doivent être accompagnées d’infrastructures institutionnelles solides.  Comment le NEPAD pourrait-il aider à la mise en oeuvre des principes de la bonne gouvernance dans le cadre de sociétés mal instruites, a demandé le représentant. 

Cette question a conduit l’Université des Nations Unies à consacrer des ressources importantes au renforcement du cadre institutionnel pour le développement durable et à promouvoir ses principes dans tous les programmes d’enseignement.  L’UNU s’efforce également de faire comprendre l’importance des accords régionaux et multilatéraux, par le biais, en particulier, de son organe de presse.  Une des conditions du développement durable est en outre le renforcement des capacités des êtres humains: les politiques de développement durable doivent être accompagnées de politiques adéquates en matière de démographie. 


Mme HALIMA MAMULA, Directrice exécutive de Wise Integrated Social and Environmental Activities, s’exprimant au nom du Caucus des femmes, s’est déclaré préoccupée par la tournure des négociations à Johannesburg avant de rappeler les termes de la plate-forme internationale que les femmes ont lancée à la Conférence de Rio.  Les femmes, a-t-elle insisté, ont lutté pour obtenir des engagements clairs en matière de parité entre les sexes lors de toutes les conférences qui ont suivi.  Or, aujourd’hui, a-t-elle regretté, les gains sont en train de s’effriter voire de disparaître.  En dépit de la bonne documentation sur le rôle des femmes dans le développement durable, la question de la parité est encore considérée comme une question secondaire.  Les femmes exigent que les engagements soient respectés.  Dans le domaine de la paix, elles demandent aux gouvernements de renoncer à la guerre et de prendre les mesures pertinentes notamment dans le domaine du contrôle des armes et de la ratification du statut de Rome.  Les gouvernements doivent garantir la participation des femmes à tous les niveaux de la prise de décision.  Ils doivent mettre au point des objectifs quantifiables afin de garantir la parité d’ici à 2015.  Les gouvernements, a ajouté la Directrice exécutive, doivent insister sur l’égalité entre les hommes et les femmes et remplacer le paradigme néo-libéral par un nouveau paradigme de développement durable consistant à placer l’individu avant les profits.  Les gouvernements doivent respecter leur engagement en matière d’APD et garantir le droit des femmes à la terre.  Elle a plaidé pour l’annulation de la dette, l’élimination des subventions agricoles et la fin des sanctions économiques unilatérales.  Le Sommet, a-t-elle encore dit, doit modifier le cours de ses travaux pour prévenir un échec qui serait désastreux pour l’avenir de l’humanité.


M. RUBENS RICUPERO, Secrétaire général de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), a rappelé qu’à Rio en 1992, il avait présidé le Comité des finances qui a rédigé le chapitre 13 d’Action 21.  Ce chapitre était un compromis, un contrat entre les pays en développement qui s’engageaient à faire de leur mieux pour améliorer l’environnement en échange de la fourniture de ressources financières et de technologies, et de l’ouverture des marchés pour des produits respectueux de l’environnement des pays du Sud.  Dix ans après, la mise en œuvre de ce contrat s’avère être un échec et, même si les responsabilités sont partagées, elles reposent en grande partie sur les épaules de ceux qui n’ont pas fourni les financements, les technologies et qui n’ont pas ouvert leurs marchés.  La mise en œuvre de ce qui sera décidé à Johannesburg suppose d’accorder une priorité centrale à ce que l’on peut appeler l’esprit de l’accord de Rio, c’est-à-dire le partenariat.  Mais pour mettre en œuvre des partenariats avec les entreprises privées, par exemple, il faut adopter des normes claires car, a-t-il souligné, lorsque j’étais Ministre de l’environnement du Brésil, j’ai fait face trop souvent à des efforts et autres initiatives du secteur privé qui ne tiennent pas compte de l’environnement.  


M. BOUCHER, Vice-Président de la Banque africaine de développement (BAD), a rappelé qu’étant donné que 33 des pays les moins avancés (PMA) sont en Afrique, ce continent doit faire face aux défis les plus importants en matière de développement durable.  Pour réaliser les objectifs de la Déclaration du Millénaire, les pays africains devront accroître leur taux de croissance.  Les politiques de développement durable doivent veiller à ce que les conditions sociales et économiques des pays africains soient prises en considération.  La plupart des pays ont réalisé un certain nombre de progrès dans la mise en œuvre des objectifs d’Action 21.  Depuis 1992, la Banque africaine de développement a intégré les conditions environnementales dans ses programmes de prêts.  Des efforts ont également été déployés pour renforcer la coopération entre les collectivités locales et les institutions spécialisées.  Des aides ont été octroyées aux Etats africains dans le but de leur permettre de mettre en œuvre les dispositions des conventions internationales en matière de développement durable.  La BAD appuie l’Initiative du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) ainsi que la coopération avec l’Union africaine.  Pour ce qui est de l’eau, la Banque favorise la création de partenariats et met l’accent sur les efforts concertés visant à mieux gérer l’eau.  La Banque souhaite lancer prochainement un Fonds pour l’eau en Afrique.  Le représentant a lancé un appel pour que la communauté internationale réalise que la promotion du développement durable en Afrique est de l’intérêt de tous, y compris celui des pays développés. 


Mme JANET STRACHA, au nom du Secrétariat général du Commonwealth, a, en matière de développement durable, appelé à un engagement ferme en faveur de partenariats durables fondés sur l’égalité, la collaboration et la solidarité.  Elle a lancé un appel urgent au Sommet pour qu’il appuie les efforts des PMA et les pays en développement, en particulier le NEPAD, par des mesures concrètes dans le domaine de la libéralisation commerciale, des investissements et de la gestion durable de l’environnement.  Elle a demandé à la communauté internationale d’accorder un appui urgent aux petits Etats insulaires en développement en leur accordant, en particulier, une révision du Programme d’action de la Barbade.  Elle a indiqué que les pays du Commonwealth entendent se réunir pour discuter de la mise en œuvre des résultats de la Conférence de Monterrey dans les mois à venir.


Mme LINABEL SEGOVIA, Conseil mexicain de la jeunesse pour le développement durable, a estimé que Rio avait constitué un premier pas dans le domaine de la pérennité et de la durabilité du développement.  Elle a regretté que les avancées de Johannesburg constituent un recul par rapport à Rio.  Elle a revendiqué la mise en œuvre d’un système cohérent et efficace, l’adoption de la Charte de la Terre, le respect de l’exigence de diversité culturelle et biologique, la renégociation de la dette extérieure des pays en développement, le respect par les pays développés des 0,7% de leur PNB consacré à l’aide publique au développement, la promotion de modes et de niveaux de consommation respectueux de l’environnement dans les pays riches.  Elle a demandé la création d’une Cour internationale compétente en matière de commerce transnational et qui soit contraignante pour forcer les entreprises à respecter l’environnement.  Outre des indicateurs et des mécanismes de surveillance, Mme Segovia a suggéré la réorientation des subventions agricoles vers le financement d’une production plus durable. 


M. ALVARO SILVA-CALDERON, Secrétaire général de l’OPEP, a regretté qu’en dépit des engagements pris dans le cadre du programme d’Action 21, la pauvreté connaisse une croissance alarmante dans le monde.  Il faut donc trouver un nouvel élan afin de lutter contre la pauvreté.  L’énergie demeure un des éléments clefs dont disposent les pays en développement.  Cependant, les populations de ces pays continuent d’être contraintes d’utiliser des formes traditionnelles d’énergies très polluantes.  La demande énergétique des pays en développement sera de trois à quatre fois supérieures au cours des dix années à venir à celle des pays industrialisés.  C’est pourquoi il est essentiel d’élargir l’infrastructure énergétique.  Dans ce contexte, le pétrole et le gaz jouent un rôle important et permettront de relever le défi du développement durable dans la mesure où les progrès technologiques permettent de faire en sorte que les hydrocarbures soient plus propres.  L’évolution réussie du piégeage du CO2 est par exemple compatible avec une croissance durable.  Les sources d’énergies renouvelables doivent être encouragées.  Cependant, toute tentative de diminuer la responsabilité des pays développés à cet égard serait synonyme d’érosion du développement durable. 


M. CLARKE, Directeur du Département environnement de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), a établi un lien entre développement durable et démocratie et entre économie de marché.  Il a indiqué que la Banque s’attache à appuyer les programmes de privatisation, de restructuration des entreprises et de fourniture de prêts et de capitaux aux nouvelles entreprises.  L’intervenant a reconnu que la mobilisation du financement privé n’est pas une fin en soi pour le développement durable.  Les investissements financiers, a-t-il dit, doivent s’accompagner d’une coopération technique pour les projets mais aussi pour la création d’un climat favorable aux investissements.  A cet égard, on ne saurait trop souligner l’importance d’institutions fortes.  L’expérience de la BERD a, en effet, montré les dégâts de la corruption et les avantages de la transparence et de la lutte contre le blanchiment d’argent.  Le travail de la BERD en matière d’investissement s’est amélioré grâce aux réseaux de concertation qu’elle a mis en place avec les ONG et les collectivités locales qui seules saisissent le modus operandi des projets.  Le respect de l’environnement est partie intégrante de tout projet financé par la BERD qui sans relâche fait la promotion de l’efficacité énergétique et hydrique. 


Hélas, un problème continue de préoccuper les anciens Etats soviétiques à savoir l’insécurité nucléaire.  Ainsi la BERD a créé un compte de 1,5 milliard de dollars pour la sécurité nucléaire destiné à mettre fin aux activités de certaines centrales.  Pour être efficace dans le développement durable, le rôle de la Banque à l’appui de l’économie de marché doit s’accompagner d’autres efforts dans le domaine social que peuvent déployer des organisations internationales dont le système de l’ONU.  Pour ce qui est de l’avenir, la BERD entend se concentrer sur le développement du commerce et des transports entre les pays de la région et entre eux et le reste du monde.  


M. RAMAN LETCHUMANAN, Directeur assistant de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), a souligné que, en dépit des promesses de Rio, les écarts entre pays du Nord et pays du Sud se sont aggravés au cours des dix dernières années.  Soulignant le lien étroit entre croissance économique et développement, il a fait observer que les piliers que représentent l’environnement et le social ne peuvent être laissés de côté comme ont pu le constater les pays de l’ANASE, qui à la suite d’une industrialisation croissante et des exportations accrues massives dans les années 1980/90, ont été frappés de plein fouet par les crises financières de 1997-1998 qui ont inversé le processus de développement.  Le

chômage, l’évasion de capitaux et des cerveaux, ainsi que l’expansion de la pauvreté, qui en ont résulté, ont multiplié les incendies qui ont ravagé les forêts de la région en 1998 et ont conduit les gouvernements à prendre conscience de l’importance de tous les piliers du développement durable.  L’ANASE a mis en place un programme de développement durable 2020, qui touche la gestion des ressources forestières, la prévention des écosystèmes et la perte de la diversité biologique. 


Mme EL MALLAH, Ligue des Etats arabes, Directrice du Département de l’environnement et du développement durable, a rappelé que la Ligue a travaillé d’arrache-pied pour préparer ce Sommet selon un  processus déployé en coopération avec les institutions spécialisées des Nations Unies et du monde arabe et en collaboration avec les pays africains.  Le Sommet de Johannesburg doit adopter une démarche régionale complète en vue du développement durable dans le sens de la paix, de la sécurité et de la cessation de l’ingérence dans les affaires intérieures des pays et ce, conformément aux résolutions pertinentes des Nations Unies.  Il faut également prévenir la possession d’armes nucléaires dans le monde arabe et encourager la coopération équitable entre pays développés et pays en développement tout en s’intéressant de très près aux femmes.  La représentante a souhaité que la communauté internationale s’engage à fournir les ressources nécessaires à la constitution d’un fonds mondial de solidarité pour la lutte contre la pauvreté et a lancé un appel pour la suppression des embargos économiques qui aggravent la pauvreté des populations.


M. ERIC MANN, Directeur de «Wiltern Labor and Community Strategy Center», a fait part de «sa dépression, de son désespoir et de sa colère» devant les résultats escomptés du Sommet.  Il s’est dit obligé de conclure devant le cours des négociations que la Conférence de Rio n’était qu’un leurre, voire un piège.  On voit, d’un côté des résolutions excellentes et de l’autre, un laxisme dans la mise en oeuvre.  Nous avons régressé, depuis Rio, a estimé l’intervenant puisque tous les problèmes se sont aggravés.  Il a particulièrement regretté l’absence de mesures concrètes sur la dette, les subventions agricoles, les OGM et le racisme.  Il s’est élevé contre la remise en cause du principe de précaution.  Il s’est dit surpris qu’une superpuissance qui ne dispose que d’une voix aux Nations Unies puisse exercer une influence aussi considérable.  Le Sommet, selon l’intervenant, se dirige vers l’adoption d’un document néo-libéral consacrant délibérément le mépris des engagements de Rio.  L’intervenant a regretté le changement de ton dans le discours sur les ONG.  Il a dénoncé les tentatives de les discréditer et de mettre en cause leur représentativité.  Nous représentons des gens qui souffrent et qui meurent, a dit l’intervenant et s’adressant aux gouvernements et il a ajouté: «Vous qui dites représenter les gens dans le monde, pensez-vous que vos activités faciliteront l’accès des enfants à l’assainissement ou à la lutte contre la pandémie du VIH/sida?».  «Soyez courageux», a-t-il ajouté.  Nous sommes ici pour œuvrer de concert avec vous.  Si vous vous nous rejetez, ne vous étonnez pas des troubles sociaux, a-t-il observé.


M. ANTONIO MARIA COSTA, Directeur exécutif du Bureau de contrôle des drogues et de la prévention du crime, a souligné que la mondialisation avait permis de libérer des forces productives capables d’engendrer des richesses.  Mais elle a aussi encouragé certains éléments de la société mondiale à établir et améliorer le réseau du crime transnational organisé, le trafic de drogue, la traite des êtres humains, les trafics d’organes, créant ainsi des profits illégaux de l’ordre de 1000 milliards de dollars par an, dont 250 milliards de dollars pour le seul trafic de drogue.  Deux millions de personnes sont victimes de la traite moderne,

notamment en Europe de l’Est, a-t-il indiqué, avant d’ajouter que la criminalité internationale et le terrorisme menacent la sécurité internationale et le développement durable.  Illustrant la contribution du Bureau de contrôle des drogues et de la prévention du crime, M. Costa a précisé qu’il apporte une assistance aux États membres des Nations Unies pour lutter contre les activités criminelles, le terrorisme, la traite des êtres humains et le trafic de drogue, et qu’il développe des programmes de bonne gouvernance et de promotion de l’état de droit.


M. R. PRIDDLE, Directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie, a fait remarquer que l’inscription de l’énergie au rang des thèmes principaux de ce Sommet montre que l’on ne peut pas garantir un développement durable sans une fourniture adéquate et durable d’énergie.  Des mesures en matière de sécurité énergétique doivent être prises et aller dans le sens d’un appui aux énergies renouvelables.  A cet égard, il faut prendre des mesures d’incitation pour stimuler la recherche technologique.  Les transports doivent eux aussi être rendus plus durables et respectueux de l’environnement.  Les énergies fossiles peuvent être rendues durables, a fait remarquer le représentant qui a lancé un appel pour le développement de technologies permettant de réduire les émissions de CO2.  Dans un monde où 1,6 milliard de personnes n’ont pas accès à l’électricité et sont dépendantes de la biomasse, une bonne distribution centralisée de l’électricité représente une solution pour les pauvres. 


M. CARLOS JARQUE, Directeur du Département du développement durable de la Banque interaméricaine de développement, malgré l’évolution positive des pays de la région, des difficultés persistent comme en témoignent la faible hausse du revenu par habitant, la persistance des inégalités sociales et de la pauvreté, la volatilité des flux financiers ou encore l’exposition démographique qui a conduit à un accroissement de la population active vouée au chômage.  Par ses efforts, la Banque prouve quotidiennement son engagement en faveur de Rio.  Elle est, entre autres, devenu l’agence de prêts et de services consultatifs la plus importante du continent.  La Banque s’est fixée deux objectifs principaux, à savoir la promotion de la stabilité économique et le renforcement de l’efficacité et de la production propre.  Mais les efforts de la Banque ne sont pas suffisants, a reconnu le Directeur en arguant que la pauvreté est due à des processus politiques et économiques qui doivent être abordés de manière concertée.  Il faut rechercher les moyens permettant de faire en sorte que la croissance économique bénéficie véritablement aux pauvres, a-t-il souligné.


M. REUEL KHOZA, Président d’ESKOM, s’exprimant au nom de «Business action for sustainable development», a déclaré que les entreprises peuvent participer à part entière au processus de développement durable comme le démontre leur rôle dans le développement des énergies renouvelables par exemple.  Le Conseil mondial des entreprises pour le développement durable estime qu’aucune entité ne peut réaliser seule les objectifs du développement durable, d’où la nécessité de partenariats de types 1 et 2 que le monde des affaires est disposé à adopter dans la mesure où ils n’imposent pas de conditionnalités coûteuses.  Il a prôné l’adoption de mesures cohérentes de la part des pays en développement pour

favoriser la mise en place d’un environnement qui soit propice à l’investissement.  Il a plaidé en faveur de codes de conduite volontaires et d’initiatives de partenariats sectoriels dans le domaine du développement durable tel que le secteur minier est entrain de le faire dans le cadre de ce Sommet, a-t-il précisé.  Il a prôné le renforcement des cadres juridiques et réglementaires garantissant la sécurité pour les entreprises dans les pays en développement ainsi que le renforcement de l’innovation technologique et de l’efficacité des systèmes de production et de fourniture de biens et de services. 


Le Révérend GERARD T. LAGLIEDER, Ordre militaire souverain de Malte, a estimé que le développement doit être axé sur la personne humaine dans sa totalité, à savoir le corps, l’esprit et l’âme.  Or, certaines évolutions scientifiques actuelles sacrifient le caractère sacro-saint de la vie.  La pratique de l’avortement et de l’euthanasie active dégradent la vie.  Dès que le développement ne s’inscrit pas en synergie avec le Créateur, le progrès technologique se fourvoie.  Le représentant a lancé un appel pour que tous les gouvernements fassent tout ce qui est en leur pouvoir pour protéger la vie de l’homme de la conception à la mort. 


M. SADDEDINE TAIB, Directeur de Cabinet de l’Organisation de la Conférence islamique (OIC), a souligné que le monde est confronté à des problèmes difficiles mais pas insolubles et que c’est la raison pour laquelle l’OIC essaie de participer à tous les efforts pour promouvoir la protection de l’environnement.  En la matière, a-t-il dit, la sagesse exige que les efforts des pays en développement ne soient pas mis sur un pied d’égalité avec ceux des pays développés.  L’objectif premier des «gérants du capital mondial» étant de faire du profit, le Directeur de Cabinet a demandé aux institutions internationales de venir en aide aux pays en développement afin de les rendre capables de hiérarchiser leurs initiatives par rapport à la protection de l’environnement.


M. ROLF BOEHNKE, Directeur général du Fonds commun des produits de base, a expliqué que la mise en place d’une base économique solide est le seul moyen de garantir des services de santé, d’éducation qui sont des piliers du développement durable.  Et, dans les pays en développement, où 2,5 milliards de personnes vivent de l’agriculture, la base économique est liée au développement durable de l’agriculture.  Pourtant, dans ce mêmes pays, plus d’un milliard de paysans vivent de la production de produits de base d’exportation tels que le café ou le cacao dont les prix fluctuent sur les marchés.  D’où l’importance de mettre en place des mécanismes de stabilisation des prix des produits de base car les plus pauvres parmi les pauvres travaillent dans le domaine des produits de base font partie des 2/3 de la population dans les PMA qui vivent avec moins d’un dollar par jour.  Pour faire face aux conséquences sociales et environnementales de la chute des recettes à l’exportation et de la baisse des prix des produits de base, le Directeur général du Fonds commun des produits de base a proposé des partenariats orientés vers le renforcement du secteur de la production, la diversification, l’accès libre aux marchés internationaux, la stabilisation des produits de base, autant de mesures qu’entend appuyer le Fonds commun des produits de base pour parvenir à réduire de moitié la pauvreté d’ici à 2015. 


M. JOSE MEDEM, Président, Fédération mondiale des organisations d’ingénieurs, a estimé que les scientifiques et les ingénieurs, grâce aux connaissances et à la diffusion de techniques, peuvent contribuer au règlement des problèmes de développement durables liés à l’eau, à l’alimentation et à l’énergie.  Les modes de production et de consommation intenables du monde développé expliquent les problèmes de la planète.  Ce modèle économique est malheureusement perçu comme la voie de la prospérité.  La réduction de la pauvreté est la condition nécessaire à l’avènement d’un monde durable.  C’est pourquoi, il faut agir d’urgence pour renverser les comportements actuels de production et de consommation.  Les scientifiques et les ingénieurs doivent axer leurs recherches sur le caractère abordable et accessible des nouvelles technologies et développer l’utilisation de matériaux locaux à faibles coûts.  Afin de renforcer la capacité des pays en développement à produire, il faut également mieux diffuser les informations.


Mme JOSEPHINE MOYO, Directrice de la documentation et des communications de «Partners in Population and Development», a estimé que la coopération Sud-Sud doit être utilisée davantage pour renforcer les capacités humaines et institutionnelles en matière de santé génésique des pays en développement.  Par ce biais, elle a dit l’engagement de Partners de relever les défis de la durabilité du développement.  Attirant l’attention sur une étude effectuée récemment, elle a indiqué que la coopération Sud-Sud permet des résultats plus rentables que l’autre type de coopération.  Elle a conclu en demandant à la communauté internationale d’appuyer financièrement son organisation.


M. IOSEFA MAIAVA, Secrétaire général adjoint, Forum des îles du Pacifique, a regretté que le sous-développement persiste dans les îles du Pacifique.  Il a indiqué que la mondialisation fournit des chances mais entraîne également une dégradation des conditions de commerce et a formulé l’espoir que l’isolement des marchés des îles du pacifique incitera la communauté internationale à leur réserver un traitement spécial dans le Plan d’action.  Il a lancé un appel pour la mobilisation d’une aide technique et financière.  Le principal défi, à cet égard, est la définition et l’institution de processus régionaux et l’établissement de partenariats pour le développement. 


M. JOSEPH WARIOBA, au nom du Groupe consultatif du Secrétaire général sur le Sommet mondial pour le développement durable, a rappelé que le Sommet de la Terre de Rio a suscité de nombreux espoirs quant à un avenir durable et pacifique.  Or, un recul a été observé dans bien des domaines et le développement durable s’est révélée bien plus complexe qu’on ne le croyait.  Des changements plus fondamentaux sont nécessaires pour inverser les tendances négatives.  Il faut une vision commune et des valeurs partagées pour créer une éthique du développement durable et à ce propos, la Charte de la Terre paraît l’instrument de choix.  Pour l’intervenant, la concurrence effrénée qui caractérise la mondialisation a compliqué la tâche des gouvernements dans la fourniture des services sociaux de base et de la protection de l’environnement.  Il est donc important que le Sommet aboutisse à des objectifs et à des calendriers clairs pour la mise en œuvre des engagements qui ont déjà été pris.  L’accent doit être mis sur la mobilisation des ressources financières, le renforcement des capacités, le transfert des technologies, la réforme des règles commerciales et la création d’institutions.  Un autre défi est la gestion durable des ressources énergiques compte tenu de leur impact sur le changement climatique et la perte de la biodiversité.  L’intervenant a conclu en soulignant qu’il sera difficile de convaincre les pays en développement de renoncer à l’énergie polluante si les pays développés ne montrent pas l’exemple. 


M. BEMMA DONKOH, représentante du Haut Commissaire pour les réfugiés (Afrique du Sud), a rappelé que le développement durable est un aspect essentiel du travail du Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR) dans la mesure où les questions de santé, d’eau, d’énergie, de biodiversité et d’agriculture revêtent une importance extrême pour les réfugiés et les populations locales qui les hébergent.  En Afrique, la perspective d’un retour des réfugiés dans leurs foyers est prometteuse mais le développement durable ne pourra pas être atteint sans la participation active des réfugiés qui sont à la fois les bénéficiaires de l’aide humanitaire et contributeurs du développement durable.  C’est pourquoi il faut formuler des partenariats avec d’autres acteurs afin de garantir une transition souple entre les efforts humanitaires et le développement à long terme.  La préoccupation principale du HCR est la sécurité et le bien-être des réfugiés.  Le HCR s’occupe à la fois de la gestion rationnelle des ressources naturelles et s’efforce de sensibiliser les populations et de fournir une éducation scolaire.  Les activités déployées reposent sur les collectivités locales et visent à garantir des moyens de subsistance durables aux populations.  Les réfugiés ne sont pas seulement un fardeau pour le développement mais des acteurs à part entière. 


Mme MERCY KARANJA, Chef de l’Union nationale des agriculteurs du Kenya, s’est réjouie des engagements pris dans les cinq domaines d’intervention identifiés par le Secrétaire général car, a-t-elle dit, ils constituent les piliers de tout développement durable.  Elle a mis l’accent sur la sécurité alimentaire en soulignant l’importance des partenariats en la matière.  Elle a attiré l’attention sur l’apport des femmes dans le domaine de l’agriculture et a dénoncé les problèmes auxquels elles sont confrontées.  Pour surmonter ces problèmes, elle a suggéré que les agriculteurs s’organisent, renforcent leurs capacités et créer les institutions nécessaires.  Elle a lancé un appel en faveur d’un programme d’appui financier notamment pour les infrastructures rurales. 


M. JOSE ACHACHE, Président, Comité des satellites d’observation de la Terre, a souhaité que les moyens techniques disponibles dans le domaine de l’analyse de la terre soient approfondis afin de les rendre accessibles à tous.  Il a indiqué qu’il ne peut y avoir de développement durable sans information sur l’état de la terre et de son environnement.  Les partenariats sont à cet égard importants, de même que la formation à l’observation de la terre en faveur des pays en développement.  Le Sommet doit rappeler l’importance de la collecte de l’information relative à la terre et doit renforcer les capacités des pays en développement. 


M. MILOON KOTHARI, Rapporteur spécial sur la question du logement convenable du Bureau du Haut Commissariat aux droits de l’homme, a souligné que la question du logement ne peut être séparée de l’accès à l’eau potable, à l’assainissement, à un environnement sain ou encore à la pauvreté, lesquelles sont toutes liées au développement durable.  Face à l’ampleur du problème, seule une démarche fondée sur les droits de l’homme peut offrir des solutions systémiques.  Rappelant les nombreux instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme sur la question, le Rapporteur spécial a demandé que le droit à un logement convenable

soit reconnu en tant que droit du développement durable, en particulier du droit à la sécurité de l’environnement.  Plusieurs accords multilatéraux présentent des affinités avec les instruments relatifs aux droits de l’homme et dans le cadre de la mondialisation, il faut garder à l’esprit les obligations découlant des accords internationaux.  Aussi faut-il assurer une certaine cohérence entre les accords commerciaux et économiques et les droits de l’homme.  Le Rapporteur spécial a demandé que soit conservées dans le document final les dispositions qui font référence aux droits de l’homme.


M. RAJESH CHANDRA, Centre du Pacifique pour l’environnement et le développement durable, a indiqué que le Pacifique regroupe quelques-unes des nations les plus isolées, les plus pauvres et les plus sensibles à la dégradation de l’environnement.  Ces pourquoi cette région a besoin d’une aide et d’un traitement spécifiques par l’adoption de démarches régionales et l’établissement de partenariats solides avec les gouvernements, les organisations non gouvernementales et les collectivités locales.  Pour promouvoir l’aspect vital du renforcement des capacités, le Centre du Pacifique pour l’environnement et le développement durable offre des programmes à distance car l’éducation, la formation et la recherche sont les fondements du développement durable. 


M. DOUGLAS HYKLE, Secrétaire exécutive adjoint de la Convention sur les espèces migratoires, a mentionné le caractère désastreux de la perte des services et des biens que les 8 à 10 000 espèces migratoires fournissent aux écosystèmes.  Les espèces apportent des avantages économiques importantes aux économies locales, régionales voire mondiales, en particulier les économies des peuples autochtones. La disparition des espèces migratoires mettrait en danger des secteurs entiers de l’industrie. Le caractère migratoire de ces espèces les rend vulnérables à des menaces telles que la chasse, la pêche débridée ou les barrières artificielles à la migration.  Le Secrétaire exécutif a donc appelé à un plan de gestion pour mieux réglementer les récoltes, protéger les habitats naturels et coordonner les interventions nationales.


M. ROLF ZELIUS, Directeur général adjoint de la Banque asiatique de développement, a présenté les mesures qu’entend prendre la Banque pour mettre en oeuvre les recommandations qui seront prises concernant le développement durable.  Des programmes prioritaires ont été définis dans quatre domaines liés à l’environnement, a-t-il précisé, à savoir la lutte contre la pauvreté en luttant contre la dégradation de l’environnement, la mise en place d’un environnement favorable aux investissements, le renforcement du cadre juridique et réglementaire régissant les entreprises et la promotion de la transition dans les comportements de consommation.  Pour faire face à l’apparition de maladies urbaines, la Banque soutient des partenariats dans le domaine de la viabilisation des zones urbaines et de l’appui aux populations vulnérables des villes.  La mise en œuvre de partenariats est importante pour conjuguer les efforts des parties prenantes et aider les populations à bénéficier à la fois des prêts ou de dons, et de l’expertise de la société civile.  Afin de mieux intégrer la protection environnementale dans les stratégies de développement, M. Zelius a défendu les mécanismes d’évaluation stratégique et programmatique. 


M. DENNIS RANGI, Directeur de pour l’Afrique, Centre for Applied Bioscience International (CAB International), a rappelé que le Programme des espèces étrangères du CABI a contribué à la formulation de la Convention sur la biodiversité et a fait remarquer que bon nombre de personnes vivant en zones rurales peuvent répondre aux attentes du marché par l’utilisation de techniques viables.  Cependant, la perte de la biodiversité menace la survie de ces personnes.  C’est pourquoi l’utilisation durable de la biodiversité microbienne devrait en particulier être au centre des tentatives pour conserver la biodiversité. 


M. ALLAN LLOYD, Président de WACLAC and IULA, a estimé que les questions mondiales abordées au Sommet doivent être traitées au plan local car les collectivités locales travaillent en collaboration étroite avec leurs administrés en accordant une attention particulière aux besoins des démunis.  Le représentant a lancé un appel à l’accroissement de l’aide publique au développement et à l’annulation de la dette des pays en développement. 


M. DJOMBO, Président de l’association du bois africain, a souligné que les forêts tropicales africaines subissent une pression accrue due à la croissance démographique et à l’épuisement des ressources locales.  Elles représentent dans le même temps des ressources économiques importantes car elles fournissent les moyens de subsistance aux personnes vivant en milieu rural et représentent un réservoir de biodiversité à l’échelle mondiale ainsi qu’un puits de carbone.  Il s’agit à présent de concilier la mise en valeur des ressources forestières et la protection de l’environnement, notamment par une réforme de la fiscalité forestière comportant une dimension incitative visant à une meilleure gestion du bois et à sa transformation locale.  L’organisation africaine du bois souhaite que les efforts consentis par les Etats soient soutenus par la communauté internationale afin que les bénéfices que les pays tireront de l’exploitation du bois soient supérieurs à ceux qu’ils retirent des systèmes actuels de gestion en cours.


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