LES POPULATIONS AUTOCHTONES DEMANDENT QUE LEUR CONTRIBUTION AU DEVELOPPEMENT DE L’HUMANITE SOIT RECONNUE
Communiqué de presse DH/335 |
Instance permanente sur
les questions autochtones
Première session
11 et 12èmes séances –matin et après-midi
LES POPULATIONS AUTOCHTONES DEMANDENT QUE LEUR CONTRIBUTION
AU DEVELOPPEMENT DE L’HUMANITE SOIT RECONNUE
Entamant la deuxième semaine de ses travaux, l’Instance permanente sur les questions autochtones a poursuivi aujourd’hui son examen des activités du système des Nations Unies en faveur des populations autochtones, placé sous le thème de l’éducation et des droits de l’homme. La discussion a associé représentants d’institutions spécialisées du système des Nations Unies, membres de l’Instance et représentants d’organisations non gouvernementales (ONG).
Le représentant du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a ainsi expliqué que le Fonds visait à fournir une éducation de base à tous les enfants, en particulier à la petite fille. Le rapport «Un monde digne des enfants» relève l’importance que revêt l’éducation pour les enfants autochtones, soulignant notamment le droit à une éducation de qualité dans le respect de leur culture, de leur langue et de leurs valeurs. Dans la mise en oeuvre de ses activités, l’UNICEF est guidé par les principes généraux de la Convention sur les droits de l’enfant, à savoir agir dans l’intérêt de l’enfant, la non-discrimination et le droit des enfants de participer et d’être entendu. Au coeur de notre stratégie figure l’accès aux populations les plus marginalisés et vulnérables, a indiqué le représentant de l’UNICEF, précisant que des efforts importants sont également déployés pour promouvoir l’éducation bilingue. L’UNICEF est convaincu que l’enseignement dans la langue maternelle facilite le processus d’apprentissage.
Comme l’a rappelé le représentant de l’Organisation des Nations Unies pour la science et la culture (UNESCO), l’année 2002 a été proclamée par les Nations Unies l’Année du patrimoine culturel. Elle vise à protéger et à promouvoir les patrimoines tangibles mais également ceux qui ne sont pas tangibles comme la tradition orale et les systèmes de connaissances autochtones.
C’est par la langue que les populations autochtones s’inscrivent dans le présent et affirment le rôle qu’elles ont à jouer dans la société actuelle, a expliqué Mme Margarita Gutierrez Romero de l’Institut de développement de la vallée de Mezquital. Elle a demandé que l’on ne «folklorise» plus les peuples autochtones qui ont apporté une contribution de taille au développement de l’humanité comme ce fut le cas de la quantification de la gestion du temps sous les Aztèques. De son côté, le représentant de l’ONG péruvienne «Capaj» a expliqué que la culture des peuples d’Amérique du Sud se transmet de génération en génération par la voie orale principalement.
La représentante de «Chirapaq», un atelier permanent des femmes autochtones regroupant 17 organisations péruviennes, a plaidé en faveur de l’éducation bilingue, regrettant que les politiques relatives à l’éducation ne contribuent pas à affirmer les cultures autochtones mais prônent au contraire leur assimilation aux cultures dominantes. Pour sa part, la représentante de «Tin Hinan», une ONG basée au Burkina Faso, a informé les membres de l’Instance permanente des taux élevés de non scolarisation des enfants nomades qui sont parfois proches de zéro en ce qui concerne les fillettes. Elle a fait observer que les pressions familiales et la quasi-inexistence de structures en milieu nomade exigeant que les parents se séparent de leurs enfants expliquent en partie ce taux élevé d’absentéisme scolaire.
Au cours du segment de discussion consacré aux droits de l’homme, le représentant du Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme a expliqué que l’institution cherchait à promouvoir des normes de protection de la personne autochtone. Nous disposons de programmes de coopération technique qui incluent de plus en plus des populations autochtones. Les questions autochtones font partie intégrante des activités du Haut Commissariat. Les dispositions de tous les traités sur les droits de l’homme s’appliquent aux populations autochtones mais il faut maintenant les appliquer concrètement, a reconnu le représentant.
Comment amener les Etats à comprendre que la notion du droit à l’autodétermination qui, comme l’a relevé un participant, est la colonne vertébrale du droit des populations autochtones, ne signifie pas droit à la sécession mais à l’autonomie? a demandé un participant.
La représentante de l’Organisation internationale du Travail (OIT) a, de son côté, expliqué que l’institution avait adopté les Conventions 107 et 169 consacrées exclusivement aux populations autochtones. La transition entre ces deux instruments dénote l’abandon de l’approche paternaliste et intégrationniste. La Convention 169, ratifiée à ce jour par 14 pays, est un instrument complet qui couvre un vaste éventail de questions comme le droit foncier, l’accès aux ressources naturelles, la santé, l’éducation, les conditions de travail et les contacts transfrontaliers. Cet instrument est une reconnaissance de la nécessité d’adopter des mesures spéciales permettant de tenir compte des spécificités culturelles des populations autochtones.
L’Instance permanente poursuivra sa discussion, demain mardi 21 mai à 10 heures.
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