LA TRAITE DES FEMMES ET LES VIOLENCES DONT ELLES SONT VICTIMES SOURCES DE GRAVES INQUIETUDES EN TROISIEME COMMISSION
Communiqué de presse AG/SHC/582 |
Troisième Commission
14e et 15e séances – matin et après-midi
LA TRAITE DES FEMMES ET LES VIOLENCES DONT ELLES SONT VICTIMES SOURCES DE GRAVES INQUIETUDES EN TROISIÈME COMMISSION
La Commission adopte sept projets de résolution sur la prévention
du crime et la justice pénale, et un projet sur le contrôle des drogues
La violence contre les femmes et, en particulier, la traite des femmes et des enfants ont suscité de graves inquiétudes et ont été vivement dénoncées aujourd’hui par les délégations devant la Troisième Commission, qui poursuivait l'examen des questions relatives à la promotion de la femme et au suivi de la vingt-troisième session extraordinaire sur les femmes en l'an 2000.
La traite des femmes et des enfants s'assimile à une forme contemporaine d'esclavage. Ses victimes sont soumises à une exploitation inhumaine, dégradante et infamante, notamment dans l'industrie du sexe, ont souligné les délégations. Plusieurs d'entre elles ont ainsi appelé la ratification du Protocole des Nations Unies visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants, ouvert à la signature jusqu'en décembre 2002. Devant l'ampleur de ce trafic qui ne connaît pas de frontière, il faut une plus grande coopération entre les Etats afin de se donner les moyens d'arrêter les trafiquants, car ce sont eux les criminels. En effet, une action internationale s'impose, a déclaré, à l'instar de l'Indonésie et du Cambodge, la représentante des Philippines, qui a indiqué que sa délégation allait présenter un projet de résolution dans ce sens.
L'intervention de l'Organisation internationale pour les migrations a permis de connaître les détails de sa politique de prévention et d'assistance aux Etats. Outre la réalisation d'études permettant d'évaluer l'ampleur de la traite et ses modalités d’opération dans diverses parties du globe, l'Organisation conduit des campagnes d'information et de sensibilisation dans les pays d'origine. Comme l’avait déjà proposé l'Islande, le représentant de l'OIM a également préconisé le lancement de campagnes dans les pays de destination, afin de sensibiliser les clients de l'industrie du sexe afin de réduire éventuellement la demande.
Envisageant les violences ordinaires et souvent tues que constituent la violence conjugale et le viol, la délégation des Pays-bas, comme celle du Guyana, s'exprimant au nom de la Communauté des Caraïbes et du Nigéria, ont estimé qu'il fallait s'attaquer aux causes de la violence contre les femmes, et particulièrement à la pauvreté. Ainsi, si un homme sur cinq est coupable de violences sur sa femme, il ne faut pas négliger de le soigner, lui aussi, tout en
veillant bien sûr à renforcer les capacités de la police en matière de violence dans les familles et à libérer le discours public sur le viol de sorte que les victimes ne se sentent plus culpabilisées. Le représentant du Chili a présenté le plan d’intervention adopté par son gouvernement pour prévenir la violence dans les familles et engager les changements culturels nécessaires à l’instauration d’un climat familial pacifique.
Outre les délégations déjà citées, les représentants des pays suivants ont pris part aux débats : Algérie, Swaziland, Fédération de Russie, République de Corée, Myanmar, Jamahiriya arabe libyenne, Arménie, Jamaïque, Jordanie, Inde, Chypre, Mongolie, Nouvelle-Zélande au nom du Mexique et de l’Australie, République-Unie de Tanzanie, Koweït, Kazakhstan et Cambodge. L’Observateur du Saint-Siège ainsi que des représentants de l’Organisation internationale du Travail, de la Banque mondiale et de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge ont également fait une déclaration. Les représentants d’Israël et du Liban ont exercé leur droit de réponse.
En début de séance, cet après-midi, la Commission a adopté six projets de résolution concernant la prévention du crime et la justice pénale, ainsi qu’un projet sur le contrôle international des drogues. Aux termes de l’un de ces projets, l’Assemblée générale déciderait de réunir au Mexique la conférence de signature par des personnalités politiques de haut rang de la Convention des Nations Unies contre la corruption, d’ici à la fin de 2003. Par un autre de ces projets, l’Assemblée générale déciderait que le onzième congrès des Nations Unies aurait pour thème principal : Synergies et réponses, alliances stratégiques pour la prévention du crime et la justice pénale. Elle accepterait l’offre du Gouvernement thaïlandais d’accueillir ce onzième congrès (prévu pour 2005).
La Commission achèvera l’examen des questions relatives à la promotion de la femme, demain, vendredi 11 octobre.
PROMOTION DE LA FEMME
SUITE DONNÉE À LA QUATRIÈME CONFÉRENCE MONDIALE SUR LES FEMMES ET À LA VINGT-TROISIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE INTITULÉE «LES FEMMES EN L’AN 2000 : ÉGALITÉ ENTRE LES SEXES, DÉVELOPPEMENT ET PAIX POUR LE XXIE SIÈCLE»
Débat général
Mme NIDA NATALIE GARCIA (Philippines) s'est associée à la déclaration du Groupe des 77 et la Chine et a réitéré la détermination de son Gouvernement à mettre en œuvre la plate-forme de Beijing. Elle a établi un lien entre l'amélioration de la situation des femmes et l'élimination de la pauvreté et estime qu'une coopération entre les pouvoirs publics et les organisations non gouvernementales permet une meilleure efficacité. Les Philippines s'attachent à améliorer la situation des femmes et à leur accorder une place plus importante dans le processus de prise de décisions. Le trafic des personnes, notamment des femmes et des enfants, prend une telle ampleur qu'une intervention de la communauté internationale s'impose, a-t-elle déclaré. Les Philippines présenteront une résolution sur le trafic de femmes et d'enfants, a déclaré la représentante.
Mme SONIA ELLIOT (Guyana, au nom de la CARICOM) a indiqué que quatre Etats membres de la Communauté des Caraïbes -Barbade, Saint-Kitts-et-Nevis, Surinam, Trinité-et-Tobago – avaient présenté cette année leur rapport au CEDAW et a profité de cette occasion pour exprimer son appréciation du travail du Comité. Elle a cependant exprimé l'espoir qu'à l'avenir, un plus grand nombre d'experts soient ressortissants de la CARICOM, ce qui permettra de réduire la tension entre les principes universels et les expériences locales. Parmi les cinq domaines prioritaires identifiés par la vingt-troisième session extraordinaire sur les femmes en l'an 2000, la CARICOM met l'accent sur la santé, en particulier sur la pandémie du VIH/sida qui affecte avant tout les femmes. Elle a précisé que la région des Caraïbes connaissait le deuxième taux de prévalence le plus élevé dans le monde et un taux d'infection des femmes qui est de 35%. La région a adopté une stratégie globale qui comprend la prévention, le traitement et les soins, et de grandes campagnes d'information ont été lancées dans les écoles. En ce qui concerne l'éducation, elle a indiqué que le taux de scolarisation des filles dépassait celui des garçons.
S'agissant de la violence contre les femmes, elle a expliqué que la région cherchait surtout à s'attaquer à ses causes. La communauté régionale a également élaboré un modèle de législation à l'intention de ses membres et créé un secrétariat sur la violence qui assiste les organisations non gouvernementales et les institutions intergouvernementales qui travaillent dans ce domaine. La représentante a également identifié la pauvreté comme le plus gros obstacle aux politiques d'émancipation de la femme. Afin d'améliorer la situation des femmes qui travaillent, les pays de la CARICOM ont lancé des programmes d'éradication de la pauvreté qui préconisent, entre autres, la création de garderies, des réformes de la législation du travail, l'établissement de centres de formation destinés aux femmes. Pour sa part, la Banque interaméricaine de développement finance des projets de formation à la mécanique, l’ingénierie électrique, la maçonnerie et l'ébénisterie dans plusieurs pays de la région. Elle a également exprimé le soutien des pays membres de la CARICOM à l'INSTRAW. Ils espèrent que sa revitalisation lui permettra d'apporter une contribution significative aux travaux des Nations Unies dans le domaine de la promotion de la femme.
Mme FARIDA BAKALEM (Algérie) a déclaré que la plate-forme de Beijing était un document tourné vers l'avenir. Du fait de la vulnérabilité des femmes dans le monde, une attention particulière doit leur être accordée, a-t-elle estimé avant de se réjouir de l'élection de Mme Meriem Zerdani-Belmihoub au CEDAW. La représentante a rappelé que l'actuel Gouvernement algérien comportait cinq femmes ministres, et que cela témoignait de la participation des femmes à la vie politique de son pays. Dans le programme de relance économique, a-t-elle ajouté, le Gouvernement algérien porte une attention particulière aux femmes et aux filles en insistant sur leur formation et en leur offrant un meilleur accès aux services sociaux et de santé, notamment de santé reproductive et de protection maternelle et infantile. Elle a précisé qu'une «stratégie genre» visant à assurer une meilleure égalité entre les sexes était aujourd´hui mise en oeuvre, avec l'aide du PNUD et du FNUAP.
Mme GRETA GUNNARSDOTTIR (Islande) a mis l'accent sur la violence contre les femmes, et en particulier sur la traite des femmes, qui constitue une forme contemporaine d'esclavage. Elle a fait part des diverses initiatives adoptées par son Gouvernement pour lutter contre la violence contre les femmes. Elle a mentionné entre autres le renforcement de la capacité de la police dans ce domaine, ainsi que les programmes d'aide aux victimes de viol. Grâce à l'aide des organisations non gouvernementales, on observe que le débat sur ces questions est devenu plus libre et que les victimes se sentent de moins en moins culpabilisées. Elle a également expliqué que son pays, avec d'autres Etats baltes, menait campagne contre la traite des femmes. Cette campagne vise à augmenter la sensibilisation du public et à réduire la demande de services sexuels. En outre, l'Islande a signé le Protocole des Nations Unies visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants (2000), et espère le ratifier l'année prochaine. Elle a dénoncé les écarts de salaire qui continuent de subsister entre les hommes et les femmes et a présenté la nouvelle législation de son pays concernant les congés de paternité, précisant que 85% des nouveaux pères ont demandé à bénéficier de leur congé.
Mme NONHLANHLA DLAMINI (Swaziland) s'est associée aux déclarations de la SADC et du Groupe des 77 et la Chine et a estimé qu'il faudra encore du temps pour que les objectifs de la plate-forme de Beijing soient atteints. Les récentes conférences des Nations Unies comme celle sur le racisme ou celle sur le vieillissement de la population ont montré que les femmes étaient toujours parmi les plus vulnérables, a-t-elle ajouté. Le Swaziland, a déclaré la représentante, porte une attention particulière au statut juridique de la femme et un comité d'experts a été chargé d'étudier sa constitution pour voir si elle était compatible avec l'égalité entre les sexes. Des lois ont été modifiées, comme celle sur le mariage ou la propriété foncière, et parmi les grandes avancées obtenues, les femmes ont maintenant le droit d'hériter. Concernant la participation des femmes à la vie publique, une campagne a été lancée en août 2002. Son slogan en a été «Votez… Votez pour une femme».
M. DMITRY KNYAZHINSKIY (Fédération de Russie) a indiqué que son pays faisait de nouveau partie de la Commission de la condition de la femme et a exprimé de graves préoccupations face à la politisation de ses travaux. Il a dénoncé la tendance de certains gouvernements d'utiliser la question de la promotion de la femme pour imposer leurs politiques. Il a appelé les Etats à s'abstenir d'utiliser ces questions pour faire avancer un certain ordre du jour, en vue de permettre à la Commission de reprendre normalement le cours de ses travaux.
Le représentant a également exprimé des réserves à l'égard de la procédure 1503, concernant les communications individuelles, qu'il a estimé contraire aux principes de l'Organisation. Toutefois, il s'est félicité du dialogue qui s'est instauré entre son pays et les experts du Comité sur l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes. Sur les recommandations du CEDAW, de nombreuses femmes ont été nommées à des postes importants de l'administration et du Gouvernement russe. En outre, un organe chargé des questions relatives à la promotion de la femme a été institué, a-t-il déclaré.
Mme JIN-WOO CHO (République de Corée) a déclaré que la promotion des femmes devait être considérée comme l'une des plus grandes tâches que les Nations Unies se sont assignées au cours des cinq dernières décennies. La communauté internationale doit toutefois maintenir sa vigilance en vue d'aboutir à l'égalité entre les sexes et la plate-forme de Beijing offre une feuille de route efficace pour atteindre ce but. La République de Corée a mis en place une coopération institutionnelle pour mettre un terme à la violence contre les femmes, qui va dans le sens des trois rapports consacrés à la violence contre les femmes soumis à l'examen de la Commission.
Selon la représentante, la République de Corée s'est efforcée d'assurer la parité entre les sexes dans les postes décisionnaires, car les femmes ne doivent pas être seulement les bénéficiaires des politiques, elles doivent également aider à les élaborer. En 2001, un Ministère de la parité entre les sexes a été créé, avec l'espoir de faire avancer la cause des femmes dans le pays, a conclu la représentante.
M. AHMED YAGOB (Jamahiriya arabe libyenne) a regretté que la pauvreté pèse plus lourdement sur les femmes, qui constituent aussi le plus grand nombre de réfugiés et sont plus souvent victimes de violences. Il a exprimé de vives préoccupations face à la hausse du trafic des femmes et des jeunes filles et a exhorté la communauté internationale à réagir avec force, en appliquant les accords multilatéraux et bilatéraux dans ce domaine. Il s'est inquiété aussi de l'avenir de l'INSTRAW et a appelé les donateurs à soutenir l'Institut. Il a estimé qu'il était indispensable d'aider les pays en développement à appliquer le Programme d'action de Beijing et la Déclaration du Millénaire, car la promotion de la femme est un élément clef du développement. Il a ensuite attiré l'attention de la Commission sur la situation des femmes palestiniennes privées de tout et sans accès aux hôpitaux et aux écoles. Rendant compte de l'évolution de la situation des femmes dans son pays, il a fait savoir qu'elles pouvaient désormais entrer dans l'armée et la police et prendre les armes, ce qui leur était interdit jusqu'à présent.
Mme DAW MAW MAW (Myanmar) a dénoncé la traite des femmes dont les victimes ont pour seul tort de rêver d'un bon travail et d'une amélioration de leurs conditions de vie. Elle a indiqué que son pays participait au projet régional interinstitutions des Nations Unies visant à réduire le trafic des femmes et des enfants dans la sous-région du Mékong. En outre, le Myanmar prend part à de nombreuses réunions bilatérales et régionales sur cette question. Pour appuyer les modifications déjà apportées au Code pénal et à la législation sur les enfants, la Cour suprême du Myanmar a publié une directive à l'intention des tribunaux locaux pour qu'ils prononcent des peines commensurables à l'abjection du crime.
Elle a ensuite dénoncé la violence contre les femmes. À cet égard, elle a fait savoir que les allégations contenues dans le rapport intitulé «Licensed to Rape», publié par deux organisations antigouvernementales, étaient infondées. Il a été établi que les groupes militaires et les individus dénoncés comme des violeurs ne se trouvaient pas dans la région au moment des prétendus faits, a-t-elle déclaré. Elle a également regretté que le rapport du Secrétaire général sur la situation des droits de l'homme au Myanmar contienne des informations inexactes sur le travail forcé. Elle a affirmé que son pays avait adopté des mesures pour l'élimination du travail forcé et s'appliquait à les mettre en oeuvre. En dernier lieu, elle a ajouté que son pays avait pris note des recommandations du CEDAW et s'emploierait à les mettre en oeuvre.
Mme MARINE DAVTYAN (Arménie) a salué l'action des Nations Unies dans le domaine de la promotion de la femme. Elle estime que les avancées des femmes sont une partie intégrante du développement social et déplore que beaucoup de femmes souffrent encore de discriminations économiques, politiques et sociales. En Arménie, a-t-elle ajouté, l'égalité entre les sexes est assurée par la loi. L'Arménie vient de présenter son rapport au CEDAW et en juin, un ministre de la question de la femme a été nommé.
Il semblerait qu'en Arménie les problèmes entre les sexes ne sont pas dans le domaine politique mais plutôt dans le secteur social, a ajouté la représentante. Il faut lutter contre les stéréotypes liés aux femmes, a-t-elle déclaré. Malgré la visibilité de femmes diplômées, la grande majorité des femmes arméniennes sont sans emploi et n'ont aucune autonomie financière. Elles sont donc très vulnérables aux effets de la transition économique et aux catastrophes naturelles. Le Gouvernement, a-t-elle ajouté, cherche à élargir les services sociaux et à secourir les femmes réfugiées et celles qui ont été victimes du tremblement de terre. Pour éviter les trafics de l'immigration, le Gouvernement arménien procure à ses concitoyens des informations sur les conditions d'immigration et d'emploi dans les différents pays, ceci dans le but d'éviter tout trafic.
M. O’NEIL FRANCIS (Jamaïque) s'est félicité de l'inclusion de la parité dans les grandes conférences des Nations Unies depuis la vingt-troisième session extraordinaire sur les femmes en l'an 2000 et jusqu'au Sommet de Johannesburg sur le développement durable. Toutefois, malgré ces bonnes intentions, les femmes ne sont toujours pas traitées sur un pied d'égalité, a-t-il regretté. C'est pourquoi, il est temps d'adopter des approches globales mettant sur un pied d'égalité les questions politiques et socioculturelles. Il convient également d'encourager la participation des femmes à l'activité économique et de favoriser leur accès aux technologies de l'information et de la communication. Il a estimé que la communauté internationale devait prêter une attention particulière à la féminisation de la pauvreté dans toutes les politiques et les programmes dont elle se dote.
Rendant compte des progrès réalisés en Jamaïque, le représentant a présenté la nouvelle loi réprimant la violence contre les femmes et les diverses mesures destinées à corriger les écarts de revenus et les inégalités d'accès à l'éducation et aux activités génératrices de revenus. Il a également exprimé ses préoccupations quant à l'avenir de l'INSTRAW et a appelé tous les Etats à soutenir l'Institut.
Mme JIKKY DINCELEK-LETTINGA (Pays-Bas) a demandé l'élaboration d'un nouveau cadre de réflexion pour les femmes. Elles sont toujours considérées comme des victimes au secours duquel il faut voler, a-t-elle déploré. Or les femmes peuvent être des actrices à part entière du développement de la planète. Il n'existe pas un domaine du développement social dans lequel les femmes ne soient pas impliquées. Les femmes doivent prendre le pouvoir, a-t-elle martelé. Il est nécessaire de créer un climat plus ouvert à la diversité, en matière de sexe, d'âge, de préférence sexuelle et d’origine ethnique… Le décisionnaire ne doit plus être toujours un homme d'âge moyen avec des enfants, a-t-elle déclaré, et ce changement permettrait peut-être de prendre de nouvelles décisions, différentes et, pourquoi pas, meilleures?
Aux Pays-Bas, a ajouté la représentante, les femmes sont souvent présentées comme des victimes. Un journal récemment indiquait qu'une femme sur cinq est battue dans son foyer. Il faut rejeter cette analyse, et considérer par exemple qu'un homme sur cinq est coupable de violences sur sa femme. Dans le domaine économique, il faut saluer le fait que davantage de crédits soient octroyés aux femmes. Enfin, elle s'est félicitée de voir que les Nations Unies étaient plus ouvertes à la diversité en accueillant et en écoutant des jeunes, des femmes, des autochtones, car ce sont eux qui peuvent apporter des solutions, a-t-elle conclu.
Mme RULAN SAMARA (Jordanie) a indiqué que les femmes bénéficiaient de l'attention du Gouvernement qui a créé des centres spécialisés et lancé des projets en vue d'améliorer leur formation professionnelle et d’accroître leur participation à tous les niveaux de la société. Des mesures ont également été prises en vue de renforcer la participation des femmes à la vie politique. L'égalité entre les sexes est reconnue par la Constitution et le pays s'est doté d'un programme d'égalité des chances qui veille à la réalisation de la parité à tous les échelons de l'administration jordanienne. Ainsi, on observe un nombre de plus en plus élevé de femmes à des postes de direction, ainsi que dans les conseils ruraux et urbains. La représentante a condamné certaines pratiques discriminatoires qui subsistent dans certains secteur de la société, notamment la violence contre les femmes. Pour y remédier, elle a expliqué que le législateur jordanien veillait à combler le vide juridique qui permet à certains des comportements personnels abusifs qui sont contraires à la loi du pays et à l'islam. Elle a également fait état de nombreux projets visant à améliorer la situation économique des femmes et à favoriser leur accès à des activités génératrices de revenus. Elle a exprimé de vives préoccupations concernant la situation des femmes palestiniennes et a appelé les deux parties à retourner à la table des négociations.
Mme MARY MAGUIRE, Observatrice du Saint-Siège, a tenu à indiquer les éléments les plus importants de la plate-forme de Beijing pour le Saint-Siège, comme la reconnaissance de la dignité humaine et la dignité des femmes. Elle a déclaré que le Saint-Siège, dont la mission le conduit à d'abord aux plus vulnérables, porte une attention particulière aux femmes. Elle a souligné que le monde avait changé depuis la Conférence de Beijing, et que faire de la plate-forme de Beijing une réalité ne pouvait être réalisée sans reconnaître la dignité de la personne humaine, particulièrement celle des femmes et des filles. Placer l'individu au centre du développement social est une condition fondamentale, a-t-elle ajouté. Quand les droits humains fondamentaux seront protégés, il faudra donner accès à l'éducation, aux services de santé et autres services sociaux de base. La mise en oeuvre de ces objectifs est impérative, a déclaré la représentante du Saint-Siège.
M. ROBERT G. PAIVA (Organisation internationale pour les migrations) a mis l'accent sur la traite des femmes et des filles, expliquant que l'OIM accorde une priorité particulière à la lutte contre ce crime. Il a décrit l'approche de l'OIM qui se concentre sur la prévention et l'assistance aux États. Ainsi, l'OIM a publié des études sur la traite des femmes en Russie, en Azerbaïdjan et en République de Corée. L'OIM a également publié une évaluation du phénomène en Europe centrale et orientale qui est disponible sur le site de l'Organisation. Il a rendu compte de la Conférence européenne sur la prévention et la lutte contre le trafic de personnes, qui a réunit plus de 1 000 participants à Bruxelles, le mois dernier. Il a également souligné l'importance des campagnes publiques d'information qui mettent les femmes en garde dans les pays d'origine et les préviennent des ruses utilisées par les trafiquants. Il a précisé que l'OIM avait conduit des programmes de cette nature en Europe centrale et orientale, ainsi qu'en Asie du Sud-Est. Ces programmes ont été étendus à l'Amérique latine depuis le mois dernier. Il a estimé qu'il importait en outre de lancer des campagnes d'information dans les pays de destination afin de sensibiliser les clients de l'industrie du sexe.
En ce qui concerne la répression de ce trafic, le représentant a recommandé une plus grande coopération entre les Etats, en vue de renforcer les mesures permettant d'arrêter les trafiquants, car ce sont eux les criminels et non les victimes. Le représentant a apporté des précisions sur les activités d'aide aux victimes menées par l'OIM, qui s'étendent de la protection au rapatriement et à la réinsertion. Dans ce cadre, l'OIM travaille en coopération étroite avec les gouvernements et les organisations non gouvernementales locales. En tout état de cause, il faut renforcer la coopération internationale et le dialogue entre les États et c’est pourquoi les Etats qui ne l'ont pas encore fait doivent adhérer au Protocole additionnel à la Convention sur la criminalité transnationale organisée concernant le trafic de personnes.
Mme CAROLINE LEWIS (Organisation internationale du Travail) a rappelé que les femmes sont victimes de discrimination depuis leur plus jeune âge. Parmi les enfants de 5 à 14 ans qui doivent travailler, 60% sont des filles. Parmi les jeunes à la recherche d'un emploi, les femmes sont de loin les plus nombreuses. Au cours de la vie adulte, les femmes, beaucoup plus que les hommes, seront, pour des périodes plus ou moins longues, exclues du marché de l'emploi, ce qui les handicapera pour leur carrière et leur salaire, sans parler de leur retraite. Les femmes sont aussi extrêmement minoritaires aux postes les plus élevés.
Tous ces facteurs constituent des sujets d'inquiétude pour l'OIT qui a mis en place un programme international «Plus de femmes pour les femmes» qui vise à mettre fin aux discriminations dont sont victimes les femmes. De plus, a indiqué Mme Lewis, en fournissant des opportunités aux femmes, il sera plus facile de mettre un terme à la pauvreté. Elle a insisté sur les inconvénients du travail dans le secteur parallèle, où les femmes sont ultra majoritaires puisqu'elles représentent jusqu'à 80% des travailleurs concernés. L'OIT vient de terminer un rapport sur le rôle des syndicats dans la lutte contre les discriminations.
M. ENCHO GOSPODINOV (Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge) a rappelé qu'avec ses 97 millions de Volontaires son organisation était présente dans tous les pays du monde. Il a rendu compte de l'intégration d'une perspective sexospécifique dans les programmes des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et dans leurs réponses aux crises humanitaires. Il a également fait part des changements intervenus dans la structure dirigeante de la Fédération afin d'améliorer la représentation des femmes. Il a fait savoir que les questions relatives à la promotion de la femme recevraient une attention particulière lors des conférences régionales de la Fédération qui se tiendront au cours de l'année à venir, à Manille (Sociétés de l'Asie et du Pacifique), à Santiago du Chili (Sociétés nationales américaines), à Bahreïn (Sociétés nationales du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord) et au Caire (Sociétés nationales méditerranéennes).
M. S.S. AHLUWALIA (Inde) a déclaré qu'en 2001, une politique nationale de la promotion de la femme avait été adoptée en Inde. Ce programme vise à assurer l'égalité entre les sexes. Parmi les autres chantiers du Gouvernement, a-t-il ajouté, se trouve le projet de réserver un nombre de sièges au Parlement à des femmes, ainsi que cela existe déjà au niveau local. Alors que l'Inde est explicitement citée dans le rapport du Secrétaire général sur les crimes d'honneur, le représentant a affirmé que «la pratique des crimes d'honneur n'existe pas en Inde» et que son Gouvernement n'avait reçu aucune information concernant ces soi-disant crimes d'honneur. Il a ajouté que la mention de tels ouï-dire dans des rapports officiels affectait la crédibilité desdits rapports. De même, dans le rapport du Secrétaire général sur le trafic des femmes et des filles, il s'est étonné de voir l'Inde citée et a tenu à rappeler que ce trafic immoral est condamné par le code pénal indien. Enfin, le représentant de l'Inde a apporté son soutien à l'INSTRAW.
Mme PENELOPE EROTOKRITOU (Chypre) a déclaré qu'en 2002, Chypre a ratifié le Protocole facultatif à la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW); accepté l'amendement à l'article 20, paragraphe 1 de la CEDAW; et adhérer à la Convention sur le consentement au mariage, l'âge minimum du mariage et l'enregistrement des mariages. Elle a fait part de la réforme du droit de la famille, des lois relatives au travail et à la sécurité sociale. En outre, Chypre s'est engagée dans un processus d'harmonisation de sa législation avec celle de l'Union européenne. La représentante a aussi apporté des précisions sur un programme destiné à renforcer la participation des femmes à l'économie, notamment par la création d'entreprises. En 2001, sous les auspices du Ministère du commerce, une banque coopérative de femmes a été créée en vue de faciliter l'accès des femmes aux ressources. La représentante a, d’autre part, attiré l'attention sur les conséquences tragiques de l'invasion de Chypre, en 1974. Cette partition de l'île empêche le Gouvernement d'appliquer ses dispositions en faveur de la promotion de la femme dans la zone occupée, a-t-elle déploré.
M. PUREVJAV GANSUKH (Mongolie) s'est associé à la déclaration du Groupe des 77 et la Chine et a précisé que la Mongolie était convaincue que l'amélioration de la situation des femmes passait par l'éducation, ainsi que l'avaient déclaré d'autres délégations. Il a déploré le faible nombre de femmes présentes dans les instances politiques de haut niveau, notamment au sein des parlements. Le représentant de la Mongolie a lui aussi apporté son soutien à l'INSTRAW. Au niveau national, a-t-il indiqué, les femmes en Mongolie cumulent souvent les difficultés comme la pauvreté et le chômage. Conscient de cette situation le Gouvernement cherche à améliorer les conditions de vie de toute la population y compris celle des femmes. Il a souligné l'apport, dans son pays, des institutions spécialisées des Nations Unies.
Mme HEATHER WARD (Nouvelle-Zélande, s'exprimant également au nom du Canada et de l'Australie - CANZ) a regretté que l'on n'ait pas assisté à une augmentation suffisante de la proportion de femmes dans le Secrétariat. Seuls quatre départements sur 24 ont atteint les objectifs de parité, a-t-elle regretté. Le nombre d'institutions des Nations Unies dirigées par des femmes est, en outre, passé de six à trois aujourd'hui. Elle s'est toutefois félicitée de l'intégration d'une perspective sexospécifique dans les politiques et les programmes du système de l'ONU. Dans l'attente du Rapport du Secrétaire général sur les femmes, la paix et la sécurité, elle l'a exhorté à accroître la participation des femmes dans les opérations de maintien de la paix. En dernier lieu, elle a dénoncé la violence contre les femmes et s'est félicitée de l'adoption de ce thème de travail par la Commission de la condition de la femme pour l'année prochaine.
M. DISMAS NGUMA (République-Unie de Tanzanie) s'est associé à la déclaration du SADC et a rappelé la détermination de son pays à promouvoir les femmes. Lors des élections en 2000, une campagne a été lancée sur «les femmes en politique et dans la prise de décisions» et aujourd'hui, 22,7% des parlementaires sont des femmes, contre 18% il y a deux ans. Au sein du Gouvernement, quatre femmes sont ministres, et cinq sont secrétaires d'Etat. «Année après année, a déclaré le représentant, les progrès sont réguliers, prouvant la détermination du Gouvernement». Le représentant a aussi présenté les efforts de la Tanzanie pour fournir un enseignement primaire à tous les enfants, garçons et filles, et distribuer des microcrédits aux femmes entrepreneurs. Il a remercié les institutions spécialisées des Nations Unies pour l’appui qu’elles apportent en la matière.
Mme AL-SABAH (Koweït) a déclaré que son pays avait présenté son rapport au Comité sur l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes (CEDAW) et a précisé que les femmes de son pays occupaient des postes de responsabilité et prenaient pleinement part à l'économie et à la politique. Elle a émis des réserves concernant le projet de résolution sur les crimes d'honneur commis à l'égard des femmes et a regretté sa terminologie. En effet, les projets de résolution soumis à la Commission devraient s'abstenir de stigmatiser une religion ou une culture, a-t-elle déclaré.
M. JUAN GABRIEL VALDES (Chili) s'est associé à la déclaration du Groupe de Rio et est revenu sur deux éléments de la plate-forme de Beijing pour lesquels, a-t-il déclaré, le Chili a fait beaucoup de progrès. Ainsi, la violence domestique a fait l'objet d'une attention particulière avec l'adoption d'un plan sur six ans. Une campagne nationale sur le thème «Ne laissez pas la violence frapper votre conjoint» a été lancée afin de changer le regard de la société sur ce problème social. En parallèle, a déclaré le représentant, une attention particulière a été portée aux femmes et aux enfants victimes de violence. Les écoles de formation des agents de la sécurité ont été priées d'intégrer la violence domestique dans leurs programmes. Le représentant a souhaité également attirer l'attention de la Commission sur le problème de la pauvreté qui concerne un grand nombre de femmes dans son pays. Grâce à la politique mise en œuvre par le Gouvernement, le nombre de femmes vivant dans la plus extrême pauvreté a diminué. Toutefois, le Gouvernement chilien est préoccupé par l'augmentation du nombre de familles pauvres dirigées par des femmes. Un programme spécifique de formation leur a été proposé ainsi qu'une aide pour l'accès aux soins de santé.
Mme ADEKUNBI A. SONAIKE (Nigéria) a rendu compte de la coopération du Ministère des affaires féminines et de la société civile nigériane en vue d'accroître la participation des femmes au processus de prise de décisions et d'engager des actions concertées en vue de réprimer toutes les formes d'exploitation sexuelle des femmes et des enfants. Dénonçant vigoureusement la traite des femmes qu'elle a qualifiée de crime contre l'humanité, la représentante a expliqué les efforts consentis par son gouvernement en vue de développer, avec l'aide des organisations non gouvernementales, qui sont légion dans le pays, des mesures préventives et des mécanismes de protection des victimes. Dans ce contexte, elle a blâmé la pauvreté qui est à la racine de toutes les violences commises à l'égard des femmes, et sur les conséquences désastreuses de la mondialisation et de la pandémie du VIH/sida qui ont appauvri les pays en développement et gravement compromis leurs progrès. Dans de telles circonstances c’est seulement en honorant leurs engagements d’aide publique au développement que les pays développés pourront contribuer à l’émancipation des femmes dans les pays en développement. Par ailleurs, elle s'est déclarée favorable à la revitalisation de l'INSTRAW qui a apporté une contribution importante dans la réalisation du Programme d'action de Beijing. En conclusion, elle a réaffirmé l'engagement de son pays aux objectifs de parité entre les sexes dans tous les secteurs de la société.
Mme ANDALUSI ARISTAPUTRI (Indonésie) a déclaré qu'en ce qui concerne la promotion des femmes, ce qui est nécessaire est «moins de mots et plus d'action». L'Indonésie considère que l'égalité entre les hommes et les femmes est dans l'intérêt même des Etats Membres. Comme la pauvreté est un obstacle au développement et à la promotion des femmes, l'Indonésie demande une aide de la communauté internationale pour accélérer le rythme de son développement. La Déclaration du Millénaire indique que la parité entre les sexes est à la fois un objectif et un moyen. La promotion de l'égalité entre les hommes et les femmes est fondamentale pour assurer un développement durable. La représentante a souligné combien son pays était préoccupé par le trafic de femmes et de filles. Une coopération régionale et internationale est indispensable car la traite de femmes et de filles ne connaît pas de frontières, a-t-elle conclut.
Mme MADINA JARBUSSYNOVA (Kazakhstan) a déclaré que la promotion de la femme faisait partie des priorités de son Gouvernement et que des mécanismes avaient été mis en place pour améliorer leur intégration sur le plan social comme politique. Elle a souligné le rôle très actif des organisations non gouvernementales dans l'élaboration de ces politiques. Plus de 150 ONG qui cherchent à promouvoir les femmes sont présentes au Kazakhstan, a-t-elle précisé. Son Gouvernement est particulièrement favorable au microcrédit pour les femmes, notamment dans les zones rurales. Depuis 1998, pas moins de 40 000 microcrédits ont été accordés dans le pays et les deux tiers des bénéficiaires sont des femmes en zone rurale. Afin d'aller encore plus loin, le Gouvernement vient de consacrer une partie de son budget au financement d'entreprises dirigées par les femmes. Malgré ces progrès, la représentante reconnaît que beaucoup restait encore à faire. Les femmes ne sont toujours pas très présentes dans la vie politique; elles sont exclues de secteurs économiques porteurs comme le gaz et le pétrole. Enfin, les indicateurs sexospécifiques ne sont pas suffisamment généralisés, a-t-elle déploré.
Selon Mme SOKUNTHEARY THONG (Cambodge), la violence contre les femmes et la traite des femmes sont des questions qui dépassent les frontières et nécessitent une réponse énergique et concertée de la communauté internationale. Il a exhorté les Etats à continuer de prendre des mesures plus efficaces à l'échelon national en vue de s'attaquer à ce problème. Elle a dressé le bilan des progrès accomplis par le Cambodge dans le domaine de la promotion de la femme et la réalisation de l'égalité entre les sexes. Plusieurs stratégies ont été mises en oeuvre dans quatre domaines principaux: l'éducation, la santé génésique, l'émancipation économique et la protection juridique. Des campagnes ont été lancées pour lutter contre la discrimination et l’on a pu observer que des progrès plus importants avaient été accomplis lorsque les femmes elles-mêmes s'engageaient dans ces actions. En conséquence, aux élections locales de 2002, plus de 900 femmes ont été élues dans les conseils municipaux et un Conseil national des femmes cambodgiennes a été institué en vue de promouvoir les questions concernant les femmes. Consciente de ce que beaucoup restait encore à faire, la représentante a exprimé l'espoir que son pays continue de bénéficier d'aide et de solidarité.
Mme CLARE FLEMING (Banque mondiale) a déclaré que les inégalités entre les hommes et les femmes sont très coûteuses quel que soit l’angle sous lequel on aborde la question politique, économique ou social. Elle a rappelé l'engagement de la Banque mondiale en faveur de la promotion des femmes et au Sommet de Monterrey, les inconvénients des politiques de développement qui ne tiennent pas compte des dimensions sexospécifiques ont été démontrés, a-t-elle déclaré. La Banque mondiale est impliquée dans la Déclaration du Millénaire et reconnaît que la promotion de la femme fait partie des objectifs et des moyens. La réduction de la pauvreté de moitié d'ici à 2015 ne pourra être atteinte si une attention particulière n'est pas accordée aux femmes pauvres, a-t-elle ajouté.
Droits de réponse
Exerçant son droit de réponse suite à l'intervention du Liban hier, le représentant d'Israël a déclaré qu'Israël s'était déjà retiré du Liban. Si le Liban est occupé, ce n'est pas par Israël, a-t-il déclaré. Il a dénoncé les agissements de Mme Leïla Khaled en faveur de la cause palestinienne.
Le représentant du Liban a répondu que le retrait israélien du Liban n'était pas complet.
Reprenant la parole, le délégué d'Israël a déclaré que le Liban abritait une organisation terroriste, le Hezbollah, qui détenait des otages israéliens.
Le délégué du Liban a déclaré que le Hezbollah était considéré au Liban comme un parti de libération et que les Israéliens se trouvaient sur le territoire libanais lors de leur interception par le Hezbollah.
PRÉVENTION DU CRIME ET JUSTICE PÉNALE
Adoption de projets de résolution
Aux termes du projet de résolution concernant la coopération internationale en matière de lutte contre la criminalité transnationale organisée: aider les Etats à renforcer leurs capacités en vue de faciliter l’application de la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée et des Protocoles s’y rapportant (A/C.3/57/L.2), adopté sans vote, l’Assemblée générale accueillerait favorablement l’action proposée par le Centre pour la prévention internationale du crime en vue de promouvoir l’entrée en vigueur rapide et l’application de la Convention et des Protocoles s’y rapportant. Elle inviterait à nouveau les Etats Membres à verser des contributions volontaires suffisantes au Fonds des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale afin de prêter aux pays en développement et aux pays dont l’économie est en transition une assistance technique en vue de l’application de ces instruments juridiques internationaux.
Par le projet de résolution relatif à la conférence de signature par des personnalités politiques de haut rang de la Convention des Nations Unies contre la corruption (A/C.3/57/L.3), adopté sans vote, l’Assemblée générale déciderait de réunir au Mexique la conférence de signature par des personnalités politiques de haut rang d’ici à la fin de 2003 et prierait le Secrétaire général de prévoir la tenue de la Conférence de signature pendant trois jours avant la fin de 2003. Elle le prierait de fournir au Centre pour la prévention internationale du crime, qui assurera le secrétariat de la conférence de signature, les ressources nécessaires pour organiser la conférence d’une manière efficace et adaptée.
Déclaration
Le représentant du Mexique s'est félicité que la Commission accepte l'offre du Gouvernement mexicain d'organiser en 2003, au Mexique, la conférence de signature par des personnalités politiques de haut rang de la Convention des Nations Unies contre la corruption.
Par le projet de résolution relatif à la suite donnée aux plans d’action concernant la mise en oeuvre de la Déclaration de Vienne sur la criminalité et la justice: relever les défis du XXIe siècle (A/C.3/57/L.4), adopté sans vote, l’Assemblée générale inviterait les gouvernements, organisations intergouvernementales et non gouvernementales compétentes à examiner soigneusement les plans d’action concernant la mise en oeuvre de la Déclaration de Vienne et à s’en inspirer pour la formulation de textes législatifs, de politiques et de programmes dans les domaines de la prévention du crime et la justice pénale, aux niveaux national et international.
Aux termes du projet de résolution relatif aux préparatifs du onzième Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale (A/C.3/57/L.5), adopté sans vote, l’Assemblée générale déciderait que le thème principal du onzième Congrès devrait être «synergies et réponses: alliances stratégiques pour la prévention du crime et la justice pénale». Elle accepterait avec gratitude l’offre du Gouvernement thaïlandais d’accueillir le onzième Congrès. Elle déciderait que la durée du onzième Congrès ne devrait pas dépasser huit jours, y compris les consultations préalables. L’Assemblée prierait de nouveau le Secrétaire général d’allouer au Centre pour la prévention internationale du crime les ressources nécessaires aux préparatifs du onzième Congrès, dans les limites des crédits ouverts au budget-programme de l’exercice biennal 2002-2003 et de veiller à ce que soit prévu dans le budget-programme pour l’exercice biennal 2004-2005 des ressources suffisantes pour permettre la tenue dudit Congrès.
Par le projet de résolution relatif à l'Institut africain des Nations Unies pour la prévention du crime et le traitement des délinquants (A/C.3/57/L.8), adopté sans vote, l'Assemblée générale exhorterait les Etats membres de l'Institut à faire tout leur possible pour s'acquitter de leurs obligations envers celui-ci. Elle demanderait à tous les Etats Membres et à toutes les organisations non gouvernementales d'adopter des mesures pratiques concrètes afin d'aider l'Institut à se doter des moyens requis pour exécuter ses programmes et activités visant à renforcer les systèmes de prévention du crime et de la justice pénale en Afrique. Elle demanderait au Programme des Nations Unies en matière de prévention du crime et de justice pénale et au Programme des Nations Unies pour le contrôle international des drogues de collaborer étroitement avec l'Institut.
Aux termes du projet de résolution relatif au renforcement du Programme des Nations Unies en matière de prévention du crime et de justice pénale, en particulier de ses capacités de coopération technique (A/C.3/57/L.10), adopté sans vote, l'Assemblée générale approuverait le rang de priorité élevé attribué à la coopération technique et aux services consultatifs en matière de prévention du crime et de justice pénale, y compris la prévention et la répression de la criminalité transnationale organisée et du terrorisme, et soulignerait qu'il est indispensable d'améliorer les activités opérationnelles du centre pour aider, en particulier, les pays en développement, les pays en transition et les pays sortant d'un conflit. Elle inviterait tous les Etats à appuyer, par des contributions volontaires au Fonds des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale, les activités opérationnelles du Programme des Nations Unies en matière de prévention du crime et de justice pénale. Elle demanderait instamment aux Etats et aux organismes de financement de revoir, en tant que besoin, leur politique de financement de l'aide au développement et de faire place dans cette aide à la prévention du crime et à la justice pénale. Elle réaffirmerait l'importance qu'elle attache à la conclusion des travaux du Comité spécial chargé de négocier une convention contre la corruption et engagerait le Comité spécial à s'efforcer d'y parvenir d'ici à la fin de 2003.
Déclaration
Le représentant de l'Inde a déclaré que sa délégation tenait à se désolidariser des conclusions du Rapport du Secrétaire général sur le renforcement du Service de prévention du terrorisme du Secrétariat (A/57/152) concernant le résumé des travaux du Colloque intitulé combattre le terrorisme. Il a toutefois appuyé le projet de résolution.
CONTRÔLE INTERNATIONAL DES DROGUES
Aux termes du projet de résolution relatif à la coopération internationale face au problème mondial de la drogue (A/C.3/57/L.9), adopté sans vote, l’Assemblée générale exhorteraitles autorités compétentes, aux niveaux international, régional et national, à mettre en oeuvre dans les délais convenus les conclusions de la vingtième session extraordinaire. Elle demanderaità tous les États d’adopter des mesures efficaces, y compris des lois et règlements, dans les délais convenus, de renforcer leurs systèmes judiciaires et de mener, en coopération avec d’autres Etats, des activités efficaces de lutte contre la drogue, conformément aux conventions des Nations Unies relatives au contrôle des drogues. Elle demanderaità tous les Etats d’adopter et d’appliquer des mesures visant à prévenir le détournement de produits chimiques vers la fabrication illicite de drogues, conformément aux objectifs fixés pour 2003 et 2008 dans la Déclaration politique et la résolution sur le contrôle des précurseurs adoptées à la session extraordinaire.
L'Assemblée demanderaitaux États, à la communauté internationale, aux organisations internationales et régionales, aux institutions financières internationales et aux banques régionales de développement d’apporter leur appui aux États où ces cultures se pratiquent pour qu’ils mettent en oeuvre le Plan d’action sur la coopération internationale pour l’élimination des cultures de plantes servant à fabriquer des drogues illicites, ainsi que la résolution 45/14 de la Commission des stupéfiants sur le rôle des activités de substitution dans la lutte contre les drogues et la coopération en vue du développement. Elle demanderaitaux États où sont cultivées des plantes servant à fabriquer des drogues illicites de mettre en place des mécanismes qui permettent de surveiller et vérifier les cultures illicites ou, s’il en existe déjà, de les renforcer. Elle demanderait instammentaux États d’ouvrir leurs marchés aux produits cultivés dans le cadre de programmes de développement axés sur les activités de substitution, qui sont nécessaires pour créer des emplois et éliminer la pauvreté.
L'Assemblée demanderait instammentà tous les Etats, compte tenu de la prochaine évaluation quinquennale prévue en 2003, de fournir des réponses aux questionnaires des rapports biennaux de la Commission des stupéfiants sur l’action qu’ils mènent en vue d’atteindre les buts et objectifs pour 2003 et 2008, énoncés dans la Déclaration politique adoptée à la session extraordinaire, suivant les conditions définies dans les principes directeurs adoptés par la Commission à ses quarante-deuxième et quarante-quatrième sessions. Elle demanderait instammentaux Etats Membres et observateurs de veiller à être représentés à un niveau approprié au segment ministériel de la quarante-sixième session de la Commission des stupéfiants et d’y participer activement.
L'Assemblée prierait instammenttous les Etats de donner la priorité à l’élaboration et à la mise en oeuvre de politiques et programmes destinés à faire prendre davantage conscience aux enfants et aux jeunes des risques que comportent l’usage de stupéfiants et de substances psychotropes, y compris les drogues synthétiques, ainsi que l’usage de tabac et d’alcool, avec pour objectif d’en prévenir l’usage et de réduire les conséquences néfastes de leur abus. Elle demanderait égalementà tous les États d’offrir des possibilités de traitement et de réadaptation aux enfants, y compris les adolescents, souffrant de dépendance à l’égard de stupéfiants, de substances psychotropes, de substances qui s’inhalent et de l’alcool. Elle demanderait instamment à tous les États d’adopter des mesures, y compris éventuellement d’ordre législatif, pour s’attaquer aux liens qui existent entre le trafic illicite d’armes légères et le commerce illicite de stupéfiants, entre autres crimes connexes, en renforçant leur coopération et en veillant à la mise en oeuvre intégrale du Programme d’action en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects.
Au titre de la partie de ce projet concernant le Programme des Nations Unies pour le contrôle international des drogues (IV), l'Assemblée demanderait au programme de continuer, entre autres, à accroître, dans la limite des contributions volontaires disponibles, l’assistance fournie aux pays qui s’emploient à réduire les cultures de plantes servant à fabriquer des drogues illicites, en particulier par la mise en oeuvre de programmes de développement axés sur les activités de substitution et à rechercher des mécanismes de financement nouveaux et innovants. Elle demanderait instamment à tous les gouvernements de fournir au Programme tout l’appui financier et politique possible en élargissant sa base de donateurs et en majorant leurs contributions volontaires, surtout celles qui ne sont pas réservées à un emploi particulier, pour lui permettre de poursuivre, développer et renforcer ses activités opérationnelles et de coopération technique. Elle demanderait à l’Organe international de contrôle des stupéfiants d’intensifier ses efforts pour s’acquitter de toutes les tâches qui lui incombent en vertu des conventions internationales relatives au contrôle des drogues et de continuer à coopérer avec les gouvernements, notamment en donnant des conseils aux États Membres qui en font la demande.
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