LES CONSEQUENCES DES CONFLITS ARMES SUR L’EPANOUISSEMENT DES ENFANTS DOIT ETRE AU COEUR DES PREOCCUPATIONS INTERNATIONALES
Communiqué de presse AG/1287 |
Assemblée générale
Session extraordinaire consacrée aux enfants
3e séance plénière – matin
LES CONSEQUENCES DES CONFLITS ARMES SUR L’EPANOUISSEMENT DES ENFANTS DOIT ETRE AU COEUR DES PREOCCUPATIONS INTERNATIONALES
Le Président du Pérou propose la réduction des dépenses militaires
au profit d’investissements dans des domaines prioritaires pour l’enfant
Alors que nous sommes réunis à New York pour cette session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée aux enfants, des milliers d’enfants meurent chaque jour en Afrique et au Moyen-Orient, victimes de l’atrocité de conflits armés encore trop nombreux, a déploré M. Anerood Jugnauth, Premier Ministre de Maurice. Comment protéger les enfants du fléau dévastateur de ces conflits? C’est là un des sujets qui a retenu l’attention des délégations qui se sont exprimées ce matin, au cours du débat général et à ce titre, un élément de réponse a été apporté par le Président du Pérou, M. Alejandro Toledo Manrique, qui a donné l’exemple de son pays où le Gouvernement a décidé de réduire les dépenses militaires et d’allouer les ressources ainsi épargnées à des programmes sociaux prioritaires notamment dans les domaines de la nutrition, de la santé et de l’éducation.
Une réduction de 10% des dépenses d’armement mondial doit être envisagée par la communauté internationale, a estimé quant à elle la Ministre de la famille et de la jeunesse de l’Ukraine, Mme Valentyna Dovzhenko, qui a insisté pour que les mandats des opérations de maintien de la paix contiennent des dispositions claires concernant la protection des enfants et des jeunes filles, trop souvent enrôlés de force et victimes de sévices de la part des adultes. La Ministre a également mis en garde contre les conséquences des sanctions sur les conditions de vie des enfants et a recommandé une action humanitaire particulière pour répondre à ce type de situation. La Princesse Lalla Meryem du Maroc a dénoncé à son tour les souffrances infligées aux enfants en raison des sanctions et des conflits armés comme c’est le cas pour les enfants de Palestine et de l’Iraq.
La vie des enfants palestiniens est marquée par un déni et une violation systématiques par Israël de leurs droits fondamentaux, a déclaré l’Observateur de la Palestine, M. Emile Jarjou’i. Il a dénoncé le fait qu’au cours des dix-neuf derniers mois, les forces d’occupation israéliennes aient tué sans discernement des centaines d’entre eux, que des centaines soient illégalement détenus dans les prisons israéliennes et que des dizaines de milliers d’autres aient dû abandonner l’école.
Le Ministre des affaires étrangères de la Georgie, M. Irakli Menagarishvili, a souligné pour sa part les conséquences dramatiques du conflit déclenché dans son pays par les séparatistes d’Abkhazie qui touche directement les enfants les privant de leur liberté, de leur éducation, entravant leur épanouissement et ayant conduit un grand nombre d’entre eux sur le chemin de l’exil. Or, comme l’a fait observer le Vice-Président de la République-unie de Tanzanie, M. Ali Mohamed Shein, la question des enfants réfugiés ne peut-être négligée par la communauté internationale car ils représentent une large partie des populations déplacées. «Bâtir un monde digne des enfants suppose dans un premier temps de mettre un terme aux conflits armés et de corriger l’impact négatif qu’ils ont sur les enfants», a estimé M. Ali Mohamed Shein.
Les Présidents, les Vice-Présidents, les Premiers Ministres, les Ministres et les Représentants des pays suivants ont également fait des déclarations: Zambie, Sainte-Lucie, Mauritanie, Gambie, Guinée, République kirghize, Uruguay, Inde, Slovaquie, Chypre, Tonga, Émirats arabes unis, Bahreïn, Allemagne, Paraguay, République tchèque, Pays-Bas, Nouvelle-Zélande, Autriche, Maldives, Niger, îles Marshall, Nauru et Etats fédérés de Micronésie. La Directrice générale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Directeur exécutif du Programme alimentaire mondial (PAM) se sont également exprimés.
Le débat général se poursuivra cet après-midi, à partir de 15 heures.
Déclarations
M. LEVY PATRICK MWANAWASA, Président de la République de Zambie, a déclaré que pour assurer un avenir sûr à nos enfants il fallait combattre les menaces émergentes à la sécurité, jugeant qu’une attaque terroriste dans un État affecte l’humanité tout entière. Il a souhaité que «Ground Zero», le site des attaques terroristes du 11 septembre, demeure pour toute l’humanité un symbole non pas de la barbarie mais plutôt des bases solides de notre civilisation. Il a lancé un appel pour le respect des engagements pris en 1990 en faveur des enfants et a exposé le Programme national en faveur des enfants mis en oeuvre par le Gouvernement zambien en coopération avec l’UNICEF et les collectivités locales pour agir dans des domaines tels que la santé en milieu rural, l’éducation gratuite pour tous les enfants et l’assainissement de l’eau. Il a ajouté que des démarches multisectorielles avaient permis à son pays de lutter contre des maladies infantiles évitables mais a regretté deux facteurs compromettant ces activités, d’une part le manque de ressources financières et d’autre part, la forte progression de la pandémie du VIH/sida. Il a expliqué que près de 44% des ménages zambiens abritent des orphelins et que 13% des enfants de moins de 18 ans sont des orphelins du VIH/sida.
Les conflits civils, qui provoquent l’exil d’un grand nombre de personnes, ne font qu’assombrir davantage le tableau en Afrique, a souligné le Président, lançant un appel à la communauté internationale pour qu’elle apporte son soutient aux efforts de son Gouvernement pour accueillir les réfugiés de la sous-région. Le Président a estimé que le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) offre une occasion historique pour assurer un développement durable et équilibré au continent qui bénéficiera en premier lieu aux enfants et aux adolescents. Il a lancé un appel aux pays développés afin qu’ils apportent un appui significatif à ce projet panafricain de développement.
Mme CALLIOPA PEARLETTE LOUISY, Gouverneur général de Sainte-Lucie, a espéré que cette session extraordinaire sera le moteur qui poussera les décideurs politiques et les planificateurs sociaux à placer les questions de l’enfance au coeur de l’ordre du jour du développement. En prévision de cette session, a-t-elle indiqué, Sainte-Lucie a convoqué un Forum des enfants pour dégager le message que ces derniers voulaient transmettre aux membres de la communauté internationale. Ainsi, ces enfants ont inlassablement fait par de leur sentiment qu’ils n’étaient pas suffisamment pris en charge et les statistiques abondent malheureusement dans leur sens. En tête de leurs priorités, les enfants ont cité la pandémie du VIH/Sida. A Sainte-Lucie, en effet, 14% des cas de sida concernent des jeunes de moins de 20 ans et 92% des cas de sida chez les adolescents concernent des filles âgées de 15 à 19 ans.
Les enfants de Sainte-Lucie ont aussi demandé la création d’espaces propres comme des centres de récréation, des hôpitaux pour enfants, des foyers d’accueil, des centres de conseils ainsi qu’une aide pour leurs parents. En un mot, a résumé l’oratrice, ce que ces enfants veulent c’est un monde où ils peuvent jouir de leur statut d’enfant, un monde de jeux et d’apprentissage dans lequel ils sont aimés, respectés, chéris et où ils peuvent s’épanouir dans la santé, la paix et la dignité. C’est la raison pour laquelle Sainte-Lucie continue de solliciter l’appui de la communauté internationale pour créer l’environnement que ses enfants veulent. En la matière la notion de retour immédiat sur investissement ne devrait pas être le facteur déterminant, a conclu le Gouvernement général.
CHEIKH EL AVIA OULD MOHAMED KHOUNA, Premier Ministre de la République islamique de Mauritanie, a rappelé que son pays a été l’un des premiers Etats à ratifier la Convention relative aux droits de l’enfant et a, pour en assurer l’exécution, adopté un plan de promotion de l’enfance, dans les domaines de la protection, de la survie et du développement de l’enfant. Des campagnes ont dans ce cadre été menées en vue de sensibiliser l’opinion nationale et la société civile aux problèmes de l’enfance et aux besoins spécifiques de cette période. Au plan institutionnel, un Secrétariat d’Etat à la condition féminine est chargé de la formulation et de la mise en œuvre des politiques nationales de promotion de l’enfant et de la famille. Pour renforcer cette dynamique, des institutions nationales chargées de la promotion de l’enfant ont été mises en place. Cette frange de la société a bénéficié également de l’attention requise dans notre système juridique et judiciaire.
La fourniture des services de base, a poursuivi le représentant, dans les secteurs de l’éducation et de la santé, constitue l’un des piliers de notre politique nationale, la promotion des ressources humaines étant le facteur déterminant de la bataille du développement. Dans ce cadre, et en vue de garantir un avenir meilleur aux générations futures, l’obligation de l’enseignement fondamental a été instituée aux fins d’assurer une scolarisation universelle. Des programmes sanitaires pour la protection de la mère et de l’enfant et la protection des maladies infantiles ont été mis en œuvre. Les politiques ambitieuses mises en œuvre dans plusieurs domaines ont permis une amélioration sensible des indicateurs du développement humain durable. Ainsi, le taux de scolarisation s’est accru, la couverture sanitaire s’est élargie, les besoins essentiels en eau potable ont été couverts et la mortalité des enfants et des femmes enceintes a été significativement réduite.
AL HADJI YAHYA JAMMEH, Président de la Gambie, a déclaré que les dirigeants africains s'étaient réellement engagés en faveur de la cause des enfants, par notamment l'adoption de la Charte africaine sur les droits et le bien-être de l'enfant. Le Gouvernement de la Gambie a lancé de nombreuses initiatives qui ont permis de donner un élan à l'application de la Convention relative aux droits de l'enfant. Au cours des cinq prochaines années, nous avons l'intention de réduire les taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans de 20% et le taux de mortalité maternelle de 10%, a indiqué le Président. Nous avons également l'intention, a-t-il expliqué, d'accroître l'accès à l'éducation de base de 63 à 80% dans certaines zones géographiques et de faire le nécessaire pour que 50 000 enfants âgés de 8 ans soient dans de bonnes conditions physiques et mentales et à même d’apprendre.
Nous voulons aussi développer une politique de protection de l'enfant. La pauvreté, la pandémie du VIH/sida et les autres maladies comme la malaria et la tuberculose ainsi que les conflits armés ont été identifiés par le Président comme des obstacles à l'amélioration de la situation des enfants dans le monde. Nous devons renforcer notre détermination à réduire de moitié la pauvreté d'ici 2015 et implorons la communauté internationale d'accroître les ressources consacrées à la lutte contre ces maladies. Une fillette de Banjul qui avait participé au Forum national sur les enfants m'a demandé de dire ceci, lors de cette session a ajouté le Président: «Nous n'avons pas besoin de violence ni d'armes… Ce que nous voulons c'est apprendre.»
M. LAMINE SIDIME, Premier Ministre de la République de Guinée, a reconnu les progrès réalisés dans les domaines relevant du bien-être de l’enfant en estimant toutefois que les résultats des actions engagées par la communauté internationale restent mitigés. Les enfants et les femmes, particulièrement en Afrique subsaharienne, restent vulnérables et exposés aux effets conjugués de la pauvreté, de la crise économique, de la dette extérieure, des conflits armés, de l’expansion de la violence ou encore de la persistance de la pandémie du sida. Ces facteurs, a insisté le Premier Ministre, ont des conséquences fâcheuses sur les programmes de développement notamment ceux en faveur des enfants. Ceci, a-t-il dit, requiert un engagement soutenu de la part de la communauté internationale afin d’envisager des solutions concrètes. A cet égard, il a considéré que la tenue de la présente session est le témoignage de l’importance renouvelée que la communauté internationale attache aux droits de l’enfant.
Faisant part des mesures prises par son pays en application des décisions du Sommet mondial de 1990, il a souligné que les acquis ont été rendus possibles grâce à la volonté politique du Gouvernement guinéen et à l’implication des ONG, de la société civile et des communautés de base. La contribution des partenaires bilatéraux et multilatéraux a également été significative, a-t-il ajouté. Cependant, il a constaté que l’instabilité et l’insécurité dans les pays voisins ont affecté considérablement les actions du Gouvernement en faveur des enfants qui en sont les principales victimes. Il a donc voulu que les engagements qui vont être pris lors de cette session, reflètent les défis à relever et réitèrent la volonté commune de toutes les parties de prendre toutes les dispositions nécessaires pour leur respect.
M. ANEROOD JUGNAUTH, Premier Ministre de la République de Maurice, a rappelé qu’à l’heure où cette session se tient, des enfants meurent encore en Afrique et au Moyen-Orient, victimes de conflits atroces, non pas à cause du manque de mécanismes régionaux ou internationaux de protection des droits de l’enfant, mais en raison de l’absence de volonté politique de les mettre en oeuvre. Bien que de nombreux progrès aient été réalisés depuis l’adoption du Plan d’action par le Sommet mondial pour les enfants de 1990, il est évident que beaucoup reste à faire pour améliorer les conditions de vie de nos enfants, a observé M. Jugnauth. Il a notamment mentionné les efforts à déployer pour protéger les jeunes générations du fléau du VIH/sida, en particulier en Afrique subsaharienne, et a apporté son soutien aux initiatives telles que la campagne «Dites oui pour les enfants» qui sont un moyen de connaître les expériences positives des autres pays et une occasion également d’œuvrer conjointement avec les organisations non gouvernementales et les partenaires de développement. 22% de la population de Maurice s’est exprimée dans le cadre de cette campagne et a insisté sur l’urgence qu’il y a à éduquer les enfants, leur assurer des soins et lutter contre leur exploitation, a précisé le Premier Ministre.
Par ailleurs, il a souligné que Maurice avait adopté en 1994 un Code de protection des enfants pour les protéger de l’exploitation et des sévices en tous genres. Il a par ailleurs annoncé que son pays avait intégré dans sa législation du travail les dispositions de la Convention de l’OIT sur les pires formes de travail des enfants. Les soins de santé et la vaccination sont gratuits et très accessibles grâce à un réseau étendu de dispensaires qui apportent un soutien à la population y compris dans les domaines de la santé prénatale et du développement de l’enfant. M. Jugnauth a également mentionné les efforts de son Gouvernement dans le domaine de l’éducation, qui consistent notamment dans le développement de la culture numérique pour les enfants et les adolescents afin d’accompagner les transformations socioéconomiques à l’échelle mondiale. Il a salué la déclaration faite avant-hier par le Conseil de sécurité traitant de l’impact des conflits sur les enfants et souhaité que l’intérêt des enfants soit placé au-dessus des intérêts égoïstes.
M. OSMUNAKUM IBRAIMOV, Vice-Président de la République kirghize, a indiqué qu’étant un jeune Etat Membre des Nations Unies, son pays a assumé lui-même ses responsabilités pour améliorer la vie de ses enfants. C’est ainsi que de remarquables progrès ont été réalisés pour tenir compte des décisions du Sommet mondial de 1990. La mortalité infantile a été considérablement réduite grâce, notamment, à de vastes campagnes de vaccination. La poliomyélite a été éradiquée et l’enseignement secondaire amélioré. En 1994, a poursuivi le représentant, mon pays a procédé à la ratification de la Convention relative aux droits de l’enfant qui a servi de base à l’élaboration d’une série de lois. Nous avons également ratifié six traités de protection des droits de l’homme et nous présentons régulièrement des rapports périodiques devant les comités pertinents.
Le Vice-Président a ajouté que le Mouvement mondial en faveur des enfants a contribué aux progrès au Kirghizistan. Il a également attiré l’attention sur l’énorme rôle que joue le Fonds pour les enfants présidé par la Première Dame du pays qui a permis la création de centres de réinsertion pour les enfants. De même, des centres pour les orphelins ont été mis en place et plusieurs lois, dont une loi sur l’éducation, ont établi les principes de base de la politique à l’égard des jeunes, en faveur de leur bien-être et de leur protection. Ces lois s’inscrivent dans la stratégie nationale qui a été lancée en 1997 sur le développement humain durable.
M. LUIS HIERRO LOPEZ, Vice-Président de l'Uruguay, a rappelé que son pays bénéfice d'un index de développement humain élevé. L'Uruguay se situe en effet en 37ème position dans le monde et en première position en Amérique latine. Selon la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes (ECLAC), l'Uruguay est le pays d'Amérique latine qui lutte le mieux contre la pauvreté et qui obtient les meilleurs résultats en terme de redistribution des richesses. L'Uruguay qui a ratifié la Convention sur les droits de l'enfant en 1990, accorde la plus grande importance à sa mise en oeuvre, a ajouté le Vice-Président. Nous pouvons dire que nous avons atteint de nombreux objectifs dans les domaines de la protection sociale, de la participation scolaire, de la lutte contre la pauvreté et de l'intégration sociale des enfants. Quelque 75% de notre budget est alloué aux dépenses sociales et le budget de l'Institut national pour les enfants est plus important que celui du Parlement ou de l'appareil judiciaire. Nous avons atteint l’objectif de la scolarisation pour tous, nous avons créé 65 écoles dans les zones les plus défavorisées et nous avons l'intention au cours des trois prochaines années d'ouvrir 300 écoles de ce type.
Les taux de couverture vaccinale atteignent 99% pour la tuberculose et 93% pour les maladies comme la rougeole, le tétanos ou la diphtérie. Le taux de mortalité des suites du sida est passé au cours des quatre dernières années de 40 à 10 décès par an tandis que le taux de mortalité infantile est passé de 10 morts pour 1 000 naissances vivantes à 2,3. 95% de la population a accès à un système d'assainissement et 98% à de l'eau potable Malgré des apports nutritionnels fournis par le gouvernement, 3,4% des enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition. 5,6% des foyers vivent en dessous du seuil de pauvreté. Nous mettons en place des programmes de régularisation des squats pour lesquels nous investirons 160 millions de dollars. L'Uruguay doit encore réduire davantage les taux de mortalité infantile, obtenir plus de résultats dans la lutte contre la pauvreté, lutter contre le phénomène croissant des grossesses d'adolescentes, réinsérer les jeunes ayant quitté l'école dans le système scolaire, introduire un système pénal spécifique par l'adoption du Code sur les enfants et les adolescents, trouver des solutions efficaces aux problèmes des délinquants adolescents et éliminer le phénomène des enfants des rues.
M. ALI MOHAMED SHEIN, Vice-Président de la République-Unie de Tanzanie, a déclaré qu’à la suite du Sommet mondial pour les enfants de 1990, son Gouvernement a organisé en 1991 un sommet national qui a élaboré un Programme d’action pour le pays qui visait à réduire de moitié les taux de mortalité infantile et maternelle, ainsi que le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans, avant l’an 2000. Ce programme couvrait également les domaines de l’alphabétisation, de l’assainissement de l’eau et de la lutte contre le VIH/sida. Le Vice-Ministre a fait état des résultats prometteurs constatés au cours des cinq premières années, mais a expliqué que les ravages de la pandémie du VIH/sida ont inversé les tendances. En République-Unie de Tanzanie, a-t-il précisé, les enfants représentent 54% de la population et c’est conscient de ce facteur que le Gouvernement a formulé des politiques pour surmonter les défis du développement de l’enfant. Le Gouvernement a notamment mis en place le Tanzania Development Vision 2025 de même qu’un programme de réduction de la pauvreté et qu’un programme de développement et de protection des enfants. Des lois qui protègent les enfants contre l’exploitation et énoncent leurs droits élémentaires, ont été promulguées. Le Gouvernement prévoit de ratifier prochainement les deux Protocoles additionnels à la Convention relative aux droits de l’enfant ainsi que la Charte africaine sur les droits et le bien-être de l’enfant.
Le Vice-Président a reconnu que plus de 50% des foyers ne peuvent satisfaire leurs besoins élémentaires en Tanzanie et que la pauvreté affecte tous les aspects du développement d’un enfant. «Un enfant qui naît dans la misère restera toute sa vie dans la misère si on ne parvient pas à briser ce cycle infernal» a-t-il dit. Il a dénoncé l’impact du VIH/sida, soulignant que dans son pays, 80 000 nouveau-nés sont contaminés dès la naissance et que l’objectif est désormais de tout mettre en oeuvre pour lutter contre la transmission de la mère à l’enfant. A cette fin, le Gouvernement a, avec le concours de l’UNICEF et d’autres bailleurs de fonds, initié cinq sites pilotes pour lutter contre cette transmission en sensibilisant et en dispensant des traitements aux mères. Il a condamné les nombreux pays en développement où les enfants sont recrutés de force et enrôlés pour faire la guerre, ou encore jetés sur les routes dès leur plus jeune âge
fuyant les combats, leur enfance et leurs droits humains les plus élémentaires étant brutalement interrompus. Le Vice-Président a dit ensuite que le service de la dette compromet la mise en oeuvre de politiques sociales de base, se félicitant du fait que, grâce à l’initiative PPTE renforcée, la Tanzanie ait pu consacrer des ressources initialement allouées au service de la dette à la construction d’infrastructures telles que des dispensaires, des adductions d’eau et des routes dans les zones rurales.
M. ALEJANDRO TOLEDO MANRIQUE, Président de la République du Pérou, a réaffirmé l’engagement de son pays vis-à-vis de la Convention relative aux droits de l’enfant parce que, a-t-il souligné, dans les pays en développement comme le Pérou, la pauvreté a un visage de femme et un visage d’enfant. Pour le Président, le moment est venu pour le monde de regarder en face les défis auxquels il est confronté. Le défi n’est pas uniquement de vivre cette nouvelle culture caractérisée par CNN ou d’utiliser au mieux les moyens de communication ou l’Internet. Le défi consiste à nouer une alliance stratégique entre le secteur privé, l’Etat et la société civile pour façonner à la pauvreté un nouveau visage. Le Pérou et son Gouvernement, a affirmé le Président, se sont engagés vis-à-vis des enfants péruviens. Cet engagement ne vient pas seulement de la volonté politique et des fruits de l’analyse d’un professeur d’université. Cet engagement vient, a expliqué le Président, d’une personne qui, il y a 56 ans, a ouvert les yeux dans le monde pour rencontrer le visage inoubliable de la pauvreté extrême. Je réaffirme, a déclaré le Président, mon engagement de lutter intensivement contre la pauvreté et en particulier celle des enfants.
Le Gouvernement péruvien s’est ainsi engagé à accorder la priorité aux dépenses sociales, en particulier dans les domaines de la nutrition, de la santé et de l’éducation. Le Président s’est dit absolument convaincu qu’il ne peut y avoir de meilleurs investissements que ceux dans la capacité intellectuelle des enfants. L’avenir du monde, a-t-il insisté, dépend de la qualité des investissements dans les enfants. Il faut donc trouver des moyens novateurs pour effectuer ces investissements. Le Pérou, pour sa part, a décidé de réduire ses dépenses militaires et de réaffecter les fonds dans le secteur social. S’adressant aux chefs d’entreprises, le Président leur a demandé «de ne pas nous donner du poisson mais de nous permettre de pêcher notre avenir». Ouvrez vos marchés pour nous permettre de mobiliser des ressources financières. Que la technologie et la capacité des entreprises soient utilisées pour mieux financer les projets sociaux, a conclu le Président.
M. MURLI MANOHAR JOSHI, Ministre de la mise en valeur des ressources humaines de l’Inde, a indiqué que son pays se réjouit de la place importante qui a été accordée à la famille, unité de base responsable de la protection de l’enfant. Aussi bien dans l’Inde traditionnelle que contemporaine, nous estimons en effet que le droit de l’enfant à disposer d’une famille est un de ses droits fondamentaux. Dans la tradition indienne un enfant, durant les cinq premières années de son existence, doit pourvoir recevoir un amour infini de la part de sa famille. Jusqu l’âge de 16 ans, la notion du bien et du mal et le sens des valeurs et du devoir doivent lui être inculqués. Après 16 ans, les enfants et les parents doivent entretenir des relations d’amitié. Ce sens des valeurs et du devoir permet de renforcer la société. C’est pourquoi, a poursuivi le représentant, il faut renforcer la famille, considérée comme le moyen le plus naturel de conférer aux enfants protection, bien-être et développement et, pour ceux qui sont privés d’amour familial et de protection, il faut trouver les moyens de répondre à leurs besoins.
Le représentant a ajouté que la pauvreté est le plus grand ennemi des enfants. Le développement des ressources humaines est le déterminant durable de l’élimination de la pauvreté dans la mesure où la croissance économique permet d’augmenter les investissements dans la santé, l’alimentation et l’éducation. La réduction de la pauvreté est dans ce contexte l’objectif principal de tous les programmes du Gouvernement indien. Les indicateurs permettant d’évaluer les progrès réalisés en faveur des enfants dans la dernière décennie sont d’ailleurs positifs. En novembre 2001, nous avons lancé un programme national visant à garantir l’accès universel à l’éducation élémentaire d’ici 2010, avec une attention particulière accordée aux fillettes. De même, la Commission nationale des enfants deviendra un organe statutaire destiné à protéger les droits de l’enfant et à surveiller l’application de lois et des programmes en leur faveur. Enfin, l’Inde a également lancé des programmes pour réduire la malnutrition et fournir une aide aux enfants victimes des catastrophes naturelles et de la violence.
M. PETER MAGVASI, Ministre du travail, des affaires sociales et de la famille de la République slovaque, a consacré l'essentiel de sa déclaration aux mesures prises par son Gouvernement en faveur des enfants. La Slovaquie est partie à la Convention sur les droits de l'enfant et la Constitution accorde une protection particulière aux enfants et adolescents. Un comité pour les droits de l'enfant a été établi en 2000. Il accorde une attention particulière aux problèmes de maltraitance, à la dépendance à l’égard des drogues, à d'autres phénomènes sociopathologiques ainsi qu'aux enfants placés dans des structures et familles d'accueil. L'année dernière, notre pays est devenu partie à la Convention de La Haye de 1993 sur la protection des enfants, celle de 1980 sur les prises d'otage d'enfants et celle de 1980 portant sur la garde des enfants.
La ratification des deux Protocoles facultatifs à la Convention relative aux droits de l'enfant sont sur le point d'être ratifiés. Nous menons actuellement un travail important dans les domaines législatifs et l'intérêt de l'enfant est un critère décisif lors de l'élaboration de nouvelles législations, des programmes et politiques. En juin dernier, la Slovaquie a préparé son plan d'action national pour les droits des enfants.
M. ANDREAS MOUSHOUTTAS, Ministre du travail et de la protection sociale de la République de Chypre, a jugé que des progrès significatifs avaient été atteints depuis 1990, notamment dans les domaines de la survie et de la santé de l’enfant et a partagé l’avis du Secrétaire général des Nations Unies selon lequel les enfants doivent participer activement à la société et bénéficier d’une protection efficace. Il a estimé que les enfants doivent être considérés comme des sujets de droit et doivent pouvoir s’exprimer sur toutes les questions qui les concernent. Il a fait valoir les programmes sociaux mis en oeuvre à Chypre où le Gouvernement agit en partenariat avec les ONG et la société civile et qui visent à accroître le bien-être social des enfants. Il a ajouté que son Gouvernement est engagé actuellement dans des efforts visant à mieux coordonner les secteurs prioritaires pour les enfants et qu’il réforme les lois et les institutions pour assurer la participation des enfants aux prises de décisions sur les questions qui les concernent directement.
Pour cela, un Plan d’action national pour les enfants a été mis en oeuvre pour la période 2000-2004 et vise entre autres à sensibiliser le public sur ce droit à la participation des enfants. Cependant, il a regretté que l’occupation par un État voisin de 37% du territoire chypriote prive toute une partie de la population des bénéfices de ces programmes et de leurs droits fondamentaux. Il a estimé que seul un règlement pacifique de ce différend permettra aux enfants chypriotes de jouir pleinement de leurs droits et de bâtir un monde digne de leurs aspirations.
M. PAULA BLOOMFIELD, Ministre par intérim de l’éducation et de la jeunesse, des sports et de la culture des Tonga, a indiqué qu’avec une population majoritairement jeune, Tonga s’est concentré sur ce segment de la population afin d’en faire une partie intégrante de la société, un partenaire essentiel du développement et de bien préparer les futurs dirigeants du pays. A Tonga, la part du budget consacrée à l’éducation et à la santé n’a jamais été inférieure à 11% du budget total au cours de ces cinq dernières années. En conséquence, l’accès universel à l’éducation primaire a été réalisé depuis longtemps et l’accès à l’éducation secondaire, en 2001. Pourtant, des problèmes persistent. Il n’y pas si longtemps, Tonga était assez réticent à aborder la question de la violence contre les enfants en raison des valeurs culturelles et des tabous. Mais avec l’accélération des changements politiques, économiques et culturels, le silence a été brisé et en la matière, les Nations Unies symbolisent un réel espoir pour la vision qu’elle défend et dont s’inspirent les nations du monde.
Tonga considère que la coopération entre les femmes, les gouvernements et les ONG est cruciale pour réaliser les objectifs du Mouvement mondial pour les enfants. Gardant cela à l’esprit, l’objectif du pays est maintenant d’inclure les enfants âgés de 3 à 4 ans dans les programmes d’éducation. Il est également question d’ouvrir, en juillet de cette année, un institut d’études supérieures doté d’un système d’éducation à distance, grâce aux nouvelles technologies de l’information et de la communication pour augmenter les opportunités à la sortie du cycle secondaire et dans les secteurs informels. La question de la prostitution étant devenue un réel problème à Tonga, le Gouvernement a décidé de créer un refuge pour jeunes filles qui travaille parallèlement avec le Centre pour les femmes et les enfants. Tonga, a conclu le Ministre par intérim, reste convaincu que les résultats de cette session extraordinaire feront avancer considérablement la contribution des enfants au développement national.
M. RASHID ABDULLAH AL-NOAIMI, Ministre des affaires étrangères des Emirats arabes unis, a souligné qu’il est très important que tous les pays assument leurs responsabilités et s’engagent dans une coopération régionale et internationale afin de relever les défis qui se posent à eux en termes de protection des millions d’enfants défavorisés dans le monde entier. Il a également appelé les pays développés, ainsi que les organisations internationales de financement et de développement à répondre à l’obligation qu’ils ont de fournir une assistance multisectorielle aux pays en voie de développement afin de les aider à construire leurs infrastructures d’éducation et de santé. De même, nous demandons que les enfants ne soient pas exploités et soient protégés des conflits armés, des trafiquants de stupéfiants, d’organes humains et de tous les actes qui violent les valeurs humaines et les règles humanitaires, les croyances religieuses et le patrimoine culturel des peuples.
Le Ministre a en outre posé la question de savoir pourquoi, alors que la présente Assemblée se réunit pour travailler sur les moyens de mettre en œuvre la déclaration et le Plan d’action du Sommet mondial de 1990, la communauté internationale ignore les appels répétés à la protection des enfants palestiniens. Il faut en effet mettre à un terme, à leurs souffrances ainsi qu’à celles des enfants iraquiens provoquées par les sanctions imposées à leur pays. Au niveau national, a par ailleurs précisé le représentant, mon pays a élaboré des lois visant à la protection du statut de la femme et de l’enfant. L’article 16 de la Constitution prévoit notamment des soins de santé gratuits pour les mères et leurs enfants ainsi que pour les handicapés. Des lois stipulent en outre que l’éducation est obligatoire au niveau élémentaire et demeure gratuite aux autres niveaux. Enfin, reconnaissant l’importance de la coopération internationale en matière de protection des enfants, les Emirats arabes unis ont ratifié la Convention relative aux droits de l’enfant en 1996, en conformité avec son patrimoine culturel et ses croyances religieuses.
Son Altesse SHAIKHA SABIKA BINT EBRAHIM AL-KHALIFA, Présidente du Conseil suprême pour les femmes de Bahreïn, a expliqué que son pays a créé un Comité national pour les enfants en 1999. Le système juridique relatif aux droits de l'enfant repose sur la Loi islamique et est conforme à la Convention relative aux droits de l'enfant. Des lois sont en cours de révision afin d'améliorer la protection des enfants. Commentant le rapport du Secrétaire général sur les enfants, la Chef de la délégation a souligné l'importance de mesures pratiques à l'encontre de ceux qui violent les droits des enfants en période de conflit. Ceci exige l'adoption, en coordination avec les organes juridiques internationaux, de lois assurant la protection des enfants. Il est également impératif que les causes locales et internationales des conflits soient identifiées. Bien que le rapport ne mentionne pas la situation des enfants vivant sous occupation, nous attirons l'attention sur les souffrances des enfants palestiniens sous occupation israélienne. Nous appelons la communauté internationale à mettre un terme aux agressions commises contre le peuple palestinien. Ce qui se produit dans la Palestine occupée n'est pas seulement une violation de la quatrième Convention de Genève et du droit humanitaire international mais également une menace à la paix et à la sécurité.
Mme VALENTYNA DOVZHENKO, Ministre de la famille et de la jeunesse de l’Ukraine, a souligné la portée historique de cette session, en particulier pour son pays où la cause de l’amélioration de la condition de vie des enfants a permis de mobiliser plus d’un million de personnes autour de la campagne «“Dire oui pour les enfants». Il a recommandé que les dépenses d’armement mondiales soient réduites de 10% et que ces ressources soient utilisées pour améliorer l’éducation, la santé, la protection de l’environnement et pour lutter contre la pauvreté. Elle a annoncé que le processus de ratification des deux protocoles facultatifs à la Convention sur les droits de l’enfant est en cours et qu’une loi sur la protection de l’enfance a été adoptée l’an dernier en Ukraine définissant clairement les mesures prioritaires. Cependant, les mesures prises par le Gouvernement sont confrontées aux défis du processus de transformation sociale, a-t-elle souligné, faisant état des difficultés financières et des conséquences durables de la catastrophe de Tchernobyl. Plus de 1,2 million d’enfants ont été touchés par la catastrophe tandis que 60% des cas de cancer de la thyroïde chez les enfants ont été recensés dans la zone de contamination. Elle a également fait état du triplement de la mortalité chez les enfants et a lancé un appel à la communauté internationale pour pouvoir surmonter les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl, plus de seize ans après.
Pour prouver sa détermination à améliorer les conditions de vie des générations futures, l’Ukraine a renoncé au troisième arsenal nucléaire le plus important du monde et a fermé la centrale de Tchernobyl, a fait remarquer la Ministre, apportant son soutien aux dispositions de la Déclaration finale de cette session qui appellent à protéger les enfants des catastrophes dues à l’homme. Abordant la question de la protection des enfants dans les conflits armés, la Ministre a souligné que l’Ukraine préconise activement l’octroi d’une priorité à la protection des enfants dans les politiques de maintien de la paix. A ce titre, elle s’est félicitée de la déclaration adoptée cette semaine par le Conseil de sécurité et a plaidé en faveur de dispositions claires, dans les mandats des opérations de maintien de la paix pour la protection des enfants, et en particulier des jeunes filles. Elle a également mis en garde contre les conséquences des sanctions sur les conditions de vie des enfants, recommandant que les enfants et les populations civiles vulnérables fassent l’objet d’un traitement humanitaire particulier dans le cadre du régime de sanctions.
Mme CHRISTINE BERGMAN, Ministre fédéral des affaires de la famille, des personnes âgées, des femmes et de la jeunesse de l’Allemagne, a déclaré que dans le domaine de la lutte contre la pauvreté des enfants, son Gouvernement appuie la stratégie en la matière par son Programme d’action 2015 comprenant des programmes de réduction de la pauvreté dans le monde et d’allègement de la dette. S’agissant du VIH/sida, elle a jugé impératif d’inclure les mesures pertinentes dans une stratégie globale de lutte contre la pauvreté. C’est la raison pour laquelle la lutte contre le VIH/sida est inscrite dans les activités de coopération au développement de l’Allemagne. En outre, le Gouvernement allemand a décidé de contribuer à hauteur de 150 millions d’euros au Fonds mondial pour la santé. En ce qui concerne le travail des enfants, le Ministre a signalé la ratification par son pays des Conventions 138 et 182 de l’Organisation internationale du Travail (OIT) et l’appui financier considérable qu’il apporte au Programme international pour l’élimination du travail des enfants.
Venant à la violence contre les enfants, le Ministre a indiqué que par la campagne «Plus de respect pour les enfants» son pays fait la promotion de modèles d’éducation sans violence. Concernant la question particulière de l’exploitation sexuelle des enfants, le Ministre a appelé à des efforts conjoints, au niveau international, et indiqué que depuis 1997, son Gouvernement travaille avec succès avec des ONG nationales dans le cadre d’un programme d’action national pour protéger les enfants contre les sévices sexuels. Concluant sur la participation des enfants aux processus de prise de décisions les concernant, le Ministre a fait part d’un programme que son Gouvernement a lancé, il y a quelques mois, visant à élargir et à promouvoir cette participation.
M. AURELIO VALERA AMARILLA, Ministre de l’action sociale du Paraguay, a fait savoir que même s’il y a eu une augmentation significative des ressources disponibles pour l’amélioration des programmes sociaux, cela reste insuffisant pour parvenir à couvrir les besoins des enfants. C’est pourquoi, la Stratégie nationale de réduction de la pauvreté constitue au Paraguay l’élément central des politiques en faveur des enfants. Le Paraguay a connu une augmentation significative des dépenses sociales en faveur du secteur de l’éducation notamment puisque, à présent, 90% des enfants peuvent bénéficier d’une éducation scolaire élémentaire. En ce qui concerne le domaine juridique et institutionnel, le Paraguay a ratifié en 1990 la Convention relative aux droits des enfants.
De même, en 2001, un Code de l’enfant et de l’adolescent est entré en vigueur qui a notamment transformé le système pénal pour les adolescents et prévoit la mise en place de mesures pour lutter contre le travail de ces derniers. Le Ministre s’est en outre félicité du développement de la coopération entres les secteurs privé et public dans le domaine de la défense des droits de l’enfant. Cependant, de nouveaux défis restent à relever, notamment celui de la pauvreté. C’est en ce sens qu’a été créé le secrétariat à l’action sociale dans mon pays, a précisé le Ministre. Il faut également réaffirmer que les enfants sont une source de richesse et ont le droit de participer à leur propre développement. Le Paraguay s’efforce donc de donner la priorité aux programmes sociaux.. Enfin, le Ministre a souligné l’importance de la coopération entre le secteur public, la société civile et le secteur privé. Il faut de même renforcer la coopération internationale et tirer les enseignements des expériences positives de même et aussi tirer les profits de la coopération technique et financière au bénéfice des enfants.
M. KAREL BREZINA, Ministre du Gouvernement et Chef du Bureau du Gouvernement de la République tchèque, a expliqué que les résultats du Sommet mondial sur les enfants de 1990 avaient été reflétés dans de nombreux aspects des politiques nationales. La République tchèque a par ailleurs ratifié le Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l'enfant portant sur l'enrôlement des enfants dans les conflits armés. Le premier Protocole sur la traite des enfants est en cours de ratification. Nous avons également ratifié la Convention de l'Organisation mondiale du Travail touchant au travail des enfants.
Par ailleurs, le Conseil des droits de l'homme créé en 1998 aborde la question des droits des enfants. En 1999, nous avons approuvé les Directives de la politique gouvernementale en faveur des jeunes générations et avons créé un Comité ad hoc national pour la famille, les jeunes et les enfants qui fournira un aide dans l'élaboration des politiques. L'attention particulière accordée dans le projet de document final de cette session à l'élimination de la pauvreté, la prévention des conflits armés, la protection contre les actes de violence, la lutte contre les discriminations et le VIH/sida est pertinente. Nous soulignons en particulier la nécessité de lutter contre les abus et la violence et de fournir un accès à une éducation de qualité.
Mlle WILLEMIJN AERDTS, Représentante des jeunes des Pays-Bas, a estimé que les jeunes devaient être consultés pour toutes les décisions qui les concernent. Rappelant que sur 10% des personnes infectées chaque année par le VIH/sida, la moitié sont des enfants, que chaque année 14 millions de jeunes filles deviennent mères, que chaque année 2 millions de jeunes filles sont excisées, elle a déclaré que les jeunes veulent combattre ces problèmes et que les Gouvernements ne peuvent décemment fermer les yeux plus longtemps. «Ils doivent permettre à tous les jeunes d’accéder aux services et à l’information en matière de santé reproductive» a-t-elle dit, et l’éducation sexuelle doit commencer dès le plus jeune âge car les enfants et les jeunes doivent être les experts de leur propre vie. Elle a assuré que la participation des enfants et des jeunes à cette session n’était qu’un début qui devra se poursuivre car ils veulent devenir des partenaires à part entière sur tous les sujets qui les concernent.
Mme EVELINE HERFKENS, Ministre de la coopération pour le développement des Pays-Bas, a plaidé pour la démarginalisation des enfants qui restent encore victimes de tous les maux malgré les progrès réalisés depuis le Sommet de 1990 et la porté quasi universelle de la Convention relative aux droits de l’enfant. Elle a souligné que dans le monde en développement, le nombre d’enfants mourant de la diarrhée a été réduit de moitié, que de plus en plus d’enfants sont allaités, que les programmes de vaccination et d’éducation pour tous ont été développés. Toutefois, Mme Herfkens a rappelé les buts et les engagements du Millénaire pour les jeunes et les enfants, estimant qu’il faut garder à l’esprit que pour les enfants, «une promesse est une promesse» et qu’il faut dès lors que les promesses soient tenues.
Elle a admis que cette session pouvait être embarrassante pour les adultes mais elle les a mis en garde contre le risque pour eux de perdre la confiance des enfants et des jeunes si les engagements du Caire, de Beijing et de Monterrey ne sont pas mis en oeuvre pour faire du développement durable un succès qui touche prioritairement les enfants et les jeunes. Elle a appelé les pays développés à respecter les délais fixés à Monterrey pour contribuer à hauteur de 0,7% de leur PNB à l’aide publique au développement, jugeant que de nombreux pays en développement ont fait des progrès considérables mais qu’ils ne pourront jamais parvenir aux objectifs fixés en matière de réduction de la pauvreté sans un effort des pays riches. «Les enfants et les jeunes comprennent mieux que nous les enjeux de la solidarité et de la lutte contre la pauvreté et beaucoup d’entre eux se demandent dans les pays riches pourquoi attendre 2015 pour réduire de moitié la pauvreté dans le monde» a-t-elle déclaré.
M. STEVE MAHAREY, Ministre des affaires sociales et de l’emploi de la Nouvelle-Zélande, a indiqué que son Gouvernement met tout en oeuvre pour donner aux jeunes gens l’occasion de contribuer aux décisions politiques. Ainsi, des milliers d’enfants ont été activement impliqués dans le développement de l’ordre du jour pour les enfants et de la stratégie pour le développement des jeunes qui définit les politiques gouvernementales concernant les enfants et les jeunes gens. Dans ce cadre, le pays a institué une Journée annuelle des enfants, a encore indiqué le Ministre. Conscient de la vulnérabilité des enfants, le Gouvernement met également tout en oeuvre pour lutter contre la violence familiale. En Nouvelle-Zélande, a expliqué le Ministre, la stratégie de prévention de la violence familiale a ouvert la voie à la réalisation de l’objectif «des familles sans violence» dans laquelle le renforcement des communautés et du secteur du bénévolat est un élément important.
Commentant le plan d’action qui doit être adopté à la fin de la session extraordinaire, le Ministre a jugé que le plus important est de travailler activement à sa mise en oeuvre et à celles des engagements déjà pris. Il a rappelé qu’au cours des négociations, son pays a mis l’accent sur la situation particulière des enfants issus des communautés autochtones traduisant ainsi la volonté du Gouvernement néo-zélandais de réduire les inégalités entre les Maoris et les Pakehas. La délégation de la Nouvelle-Zélande a aussi adhéré aux appels visant à inclure des dispositions supplémentaires, dans le droit international, pour la protection des enfants et contre les abus. La Nouvelle-Zélande, a-t-il conclu, s’est félicitée de l’accent placé sur la santé et l’éducation des enfants mais souhaite que l’accent soit également placé sur l’accès aux services de santé reproductive et aux informations en la matière.
M. HERBERT HAUPT, Ministre fédéral pour la sécurité sociale et les générations de l’Autriche, a lancé un appel pour que soit brisé le cercle vicieux de la pauvreté des enfants et des familles. Dans ce contexte, il a fait savoir que l’Autriche a mis en place un système d’imposition qui assure que l’Etat assume une partie des frais liés à l’éducation d’un enfant par un système d’allocation de ressources additionnelles aux familles. L’Autriche a passé une loi qui reconnaît que la protection parentale des enfants est un service rendu à la société qui doit être rémunéré. Aujourd’hui, chaque parent peut bénéficier d’allocations et les foyers désavantagés ou devant élever des enfants handicapés peuvent disposer d’allocations supplémentaires. Face au problème des enfants abandonnés, l’Autriche à mis en place des institutions et a développé des mesures qui permettent de faciliter les procédures d’adoption. Le divorce, a poursuivi le représentant, est un nouveau défi posé à notre société. C’est pourquoi l’Autriche dispose d’un cadre législatif qui protège les droits des enfants de parents divorcés et qui permet aux parents de bénéficier des services d’un médiateur chargé d’aider au règlement des différents concernant les enfants. Les sévices corporels et la violence domestique à l’encontre des enfants sont également punis.
Il est nécessaire, a ajouté le représentant, de s’assurer que les progrès technologiques dans le secteur de l’information profitent aux enfants car chacun doit pouvoir bénéficier d’un accès privilégié à l’information. Cependant, il faut en parallèle lutter contre les formes d’exploitation sexuelle via Internet. C’est en ce sens que l’Autriche ratifiera très prochainement le Protocole additionnel sur la prostitution et la pornographie infantiles. Enfin, il a souligné que la question des enfants dans les conflits armés est également une source d’inquiétude et que c’est pour cette raison que l’Autriche a ratifié le Protocole additionnel sur les enfants dans les conflits armés. Il a cependant appelé la communauté internationale à déployer davantage d’efforts pour protéger ces enfants.
Mme RASHIDA YOOSUF, Ministre des affaires féminines et de la sécurité sociale des Maldives, a expliqué que son pays avait réalisé de nombreux progrès dans la mise en oeuvre de la Convention relative aux droits de l'enfant. Un Plan d'action national a été élaboré, la loi sur la protection des enfants a été adoptée, un Conseil national pour la protection des droits des enfants a été établi, et en 1992, une unité particulière a été consacrée aux droits de l'enfant. Des campagnes ont été menées pour modifier les attitudes et pratiques tandis qu'un projet visant à établir un système national de protection de l'enfant a été élaboré. Dans le domaine de la santé, nous avons été en mesure d'éliminer la malaria et la polio tandis que les taux de mortalité infantile sont passés de 120 pour mille en 1977 à 20 pour mille. La vaccination est désormais universelle. L'accès à l'éducation de base a été également développé et d'ici 2002, nous souhaitons parvenir à instaurer une scolarité sur dix ans minimum. Les efforts de réhabilitation des jeunes, qui était autrefois l'affaire des communautés, ont été renforcés par des politiques et législations.
La situation de la fillette s'est améliorée grâce à l'accent mis sur l'autonomisation des femmes. Nous préparons un cadre juridique et judiciaire permettant de traiter des questions relatives aux enfants. Nous avons également commencé à identifier et préparer des réponses aux problèmes des groupes vulnérables. La création d'un mécanisme institutionnel visant à fournir des soins familiaux alternatifs est en cours. Et dans les années à venir, la santé et le bien-être des adolescents seront une priorité.
M. IRAKLI MENAGARISHVILI, Ministre des affaires étrangères de la Georgie, a rappelé que le Plan d’action adopté il y a douze ans dans cette même enceinte engageait les Etats Membres à mettre en oeuvre des politiques orientées vers le développement de l’enfant. Ce Plan plaidé pour le droit à la santé, le droit à l’éducation et au bien-être social. Le Ministre a regretté que des milliers d’enfants aient été et soient encore victimes de conflits armés et d’actes de violence qui, comme ceux perpétrés par les séparatistes d’Abkhazie, privent les enfants de leur liberté, de leur éducation et les empêchent de s’épanouir. Il a ensuite estimé que tant qu’il y aurait des enfants réfugiés sur la planète, nous ne pourrons pas considérer que nous avons rempli nos obligations. Il a insisté sur l’importance des nouvelles technologies de la communication et de l’information, et souhaité que les progrès scientifiques, une fois qu’ils seront mieux partagés, bénéficient aux enfants qui souffrent encore de maladies évitables.
Il a fait part des faibles ressources financières de son pays qui ne peut encore bénéficier des transferts de technologies indispensables à son développement. Il a souligné que son Gouvernement, soucieux de respecter scrupuleusement le droit à la participation des enfants et des jeunes, les consulte régulièrement au sein de leur Parlement. Le Parlement des enfants permet à ces derniers d’exprimer leurs préoccupations et de partager leur vision du monde, a dit le Ministre, et nous devons mieux tenir compte de leur avis dans l’élaboration des programmes sociaux.
Mme AICHATOU N. FOUMAKOYE, Ministre du développement social et de la protection de l’enfant du Niger, a indiqué que depuis 1990, et malgré les difficultés économiques auxquelles sont confrontés des pays comme le Niger, c’est en moyenne 29% de ses dépenses de fonctionnement que le Niger consacre aux secteurs sociaux; ce taux étant passé à plus de 35% à partir de 1999. Les résultats fort encourageants que le pays a obtenus sont attribuables non seulement à l’engagement financier de l’Etat, de ses partenaires au développement et aux stratégies innovantes de porte à porte utilisées pour les vaccinations mais aussi à l’heureuse implication des chefs traditionnels. Pour la Ministre, la session extraordinaire doit être l’occasion de jeter un regard critique sur les insuffisances qui n’ont pas permis d’atteindre les objectifs fixés en 1990 mais aussi de s’engager résolument à faire mieux que par le passé.
Le Niger, a-t-elle en effet indiqué, a connu une décennie particulièrement difficile, marquée par une instabilité politique et sociale, aggravée par une crise économique qui a contrarié de façon systématique les efforts de l’Etat dans la mise en oeuvre des objectifs du Sommet mondial sur les enfants. Tirant les leçons du passé, le Gouvernement de la cinquième République a d’ores et déjà entrepris un certain nombre d’actions tendant à l’amélioration des conditions de vie des populations en général et celle des enfants en particulier. Toutefois, les progrès jusqu’ici enregistrés auraient pu être plus importants si l’appui de la communauté internationale avait accompagné, de façon significative, les efforts du pays, notamment dans la lutte contre le paludisme, première cause de mortalité infantile au Niger, la pauvreté et le VIH/sida. A cet égard, le Ministre a lancé un appel à tous les partenaires au développement de son pays pour qu’ils maintiennent et intensifient leur appui technique et financier.
Son Altesse Royale, la Princesse LALLA MERYEM, Chef de la délégation du Maroc, a rappelé que son pays a réalisé de grands progrès dans le domaine de la protection des enfants. Le taux de mortalité néonatale et infantile et chez les adolescents a diminué de manière tangible, puisqu’il a enregistré une baisse de 1987 à 1997, passant de 69 à 37 pour mille parmi les nouveau-nés vivants, pour la première catégorie et de 92 à 46 pour mille concernant la deuxième catégorie. De même, neuf enfants sur dix ont été vaccinés et aucun cas de poliomyélite n’a été enregistré depuis 1990. Concernant la scolarisation, le taux d’inscription au titre de l’année scolaire 1999/2000 a atteint 80%. En outre, dans le but d’apporter sa contribution au succès des préparatifs de cette session extraordinaire, le Maroc a organisé avec l’UNICEF une série de forums internationaux qui ont administré la preuve que les décisions et recommandations ne peuvent se traduire concrètement sur le terrain qu’en conférant une dimension humaine au processus de la mondialisation. C’est pourquoi, a poursuivi la Princesse, nous formons le vœu de voir les aides publiques au développement atteindre le niveau auquel aspire les pays en développement. Dans ce contexte, l’on ne doit pas perdre de vue combien l’endettement extérieur constitue un lourd fardeau représentant une entrave majeure au développement durable de l’humanité. Elle a également lancé un appel aux pays nantis pour qu’ils annulent les dettes des Etats africains ou au moins qu’ils les convertissent en investissements.
La représentante a en outre déploré les souffrances des enfants qui vivent dans des conditions exceptionnelles en raison des sanctions imposées et des conflits armés, comme c’est le cas pour les enfants de Palestine et d’Iraq dont le droit fondamental à la vie est menacé. L’exploitation des enfants à des fins commerciales nous préoccupe également particulièrement. Le Royaume du Maroc, qui a signé et ratifié lors du Sommet du Millénaire les deux protocoles facultatifs de la Convention des droits de l’enfant, témoigne ainsi de son engagement à respecter les dispositions de ces instruments. Enfin, la représentante a appelé les décideurs à élaborer des politiques, des stratégies et des programmes axés fondamentalement sur l’enfant dans le cadre de mesures préventives prises pour lutter contre le sida et les conflits armés.
Mme MARY NOTE, Première Dame de la République des Îles Marshall, a déclaré qu'en tant que petit Etat insulaire en développement, la République des Îles Marshall fait face à de nombreux défis de développement pour pouvoir donner un avenir meilleur à ses enfants, qui constituent plus de la moitié de sa population totale de 60 000 habitants. Notre système d'éducation a subi des transformations, dans la ligne des grandes tendances internationales, pour assurer à chaque enfant une chance d'aller à l'école à tous les niveaux, primaire, secondaire ou universitaire. Notre Gouvernement, a dit Mme Note, est engagé à donner à chaque enfant des Marshall la meilleure éducation possible pour leur permettre de devenir des membres productifs de toute société qu'ils choisiraient. De même, notre système de santé a déjà pris des mesures en vue de mettre davantage l’accent sur la santé comme une responsabilité partagée dans laquelle doivent être impliquées les communautés, et qui doit encourager la participation locale aux soins de santé et à la médecine préventive.
Le Parlement des Îles Marshall, a dit Mme Note, est en train d'examiner des législations qui renforceront les droits des enfants, et qui donneront plus d'effet à la Convention sur les droits de l'enfant. Nous avons aussi créé un Bureau central pour les enfants au sein du Gouvernement avec pour mandat la coordination et la surveillance de toutes les questions relatives à l'enfance. Assurer la mise en oeuvre, à tous les niveaux, des dispositions de la Convention, fait aussi partie de ce mandat. Nous aimerions voir nos enfants grandir, nourris et protégés, dans un monde pacifique; un monde où les enfants de toutes origines culturelles et de toutes les nations vivraient en paix. Un monde où les institutions humaines, qu'elles soient publiques ou autres, serviraient à développer le potentiel de chaque enfant pour qu'il atteigne la pleine capacité dont Dieu lui a fait don. Les Îles Marshall s'engagent à soutenir toutes les initiatives des Nations Unies visant à améliorer les conditions de vie des enfants dans le monde entier.
M. VINCI N. CLODUMAR, Chef de la délégation de Nauru, s’exprimant au nom du Forum des îles du Pacifique, a salué la présence des enfants et des jeunes à cette session et a souhaité que les récentes conférences des Nations Unies, et notamment celle de Monterrey, permettent de concrétiser les engagements sociaux qui seront pris au cours de cette rencontre. Il a demandé que la Déclaration finale et le Plan d’action tiennent compte des préoccupations des enfants des petits États insulaires en développement. Il a précisé que la plupart des pays membres du Forum mettent en oeuvre les principales dispositions de la Convention relative aux droits de l’enfant mais a regretté que les conditions de pauvreté dans le Pacifique soit un fardeau qui hypothèque les efforts des Gouvernements. Cette pauvreté se perpétue de génération en génération, et pour autant, les pays insulaires du Pacifique ont déployé des efforts considérables au cours de la dernière décennie pour répondre aux défis posés par la santé primaire, l’assainissement et l’éducation. Il a toutefois souligné que les indicateurs sociaux restent meilleurs que dans les autres pays en développement mais il a lancé un appel pour une aide accrue qui permettrait à ces pays de développer des programmes préscolaires et des programmes pour les enfants handicapés.
Il a souligné les avancées de l’Université du Pacifique sud dans le domaine des nouvelles technologies et a estimé que le défi pour ces pays était de moderniser les infrastructures éducatives. Il a souligné ensuite les défis à relever par les pays du Pacifique qui doivent mettre en oeuvre des programmes dans le domaine de la santé génésique, doivent également lutter contre le phénomène de la drogue qui affecte prioritairement les jeunes. Il a assuré que les pays membres du Forum des îles du Pacifique sont déterminés à mettre en oeuvre les 21 objectifs du Plan d’action pour faire de la planète un monde digne des enfants.
Mme IRIS G. FALCAM, Première Dame des Etats fédérés de Micronésie, a d’abord souligné que les personnes de moins de 20 ans représentent la moitié de la population de son pays avant d’indiquer que si son pays ne connaît pas les fléaux qui pèsent sur le bien-être des enfants dans d’autres parties du monde, il est néanmoins très inquiet des effets potentiels du changement climatique sur l’avenir de ses enfants. Le phénomène, a-t-elle insisté, menace l’existence même des foyers, de la culture et de l’histoire du pays. Il peut mener à l’introduction de maladies contagieuses qui, jusqu’ici, étaient inexistantes dans le pays. Elle a d’ailleurs indiqué que, selon les dernières informations, le paludisme aurait déjà franchi ses frontières traditionnelles dans la région du sud-ouest du Pacifique.
La Première Dame a donc lancé un appel urgent aux Nations Unies pour qu’elles continuent à surveiller le niveau de la mer et ses implications et pour qu’elles facilitent l’adoption et la mise en oeuvre de mesures préventives. Soulignant, par ailleurs, le rôle des nouvelles technologies dans l’accès à la santé et à l’éducation pour les enfants, la Première Dame a remercié le Japon pour sa contribution financière et a dit espérer que les autres Etats Membres feront des contributions similaires. Se préoccupant néanmoins de la place de l’Internet dans l’exploitation des enfants, elle a indiqué que son pays vient de signer le Protocole facultatif de la Convention sur les droits de l’enfant concernant la vente, la prostitution et la pornographie impliquant des enfants. La lutte contre la pauvreté étant un élément essentiel de la promotion des droits de l’enfant, la Première Dame a émis l’espoir que les partenaires au développement continueront de coopérer avec son pays. Nous dirigeants, ne pouvons rien faire seuls, a-t-elle conclu. Nous devons prendre les mesures nécessaires pour faire entendre la voix des jeunes sur les questions qui déterminent leur avenir.
M. SERGEI LING, Chef de la délégation du Bélarus, a fait savoir que dans son pays, la préparation de cette session extraordinaire a reçu une attention prioritaire de son Gouvernement, des autorités nationales et locales ainsi que des ONG. Le Gouvernement a d’ailleurs approuvé le Plan d’action et publié régulièrement des rapports nationaux sur les progrès accomplis dans l’application des recommandations issues du Sommet mondial sur les enfants. Le Bélarus a également adopté une loi sur les droits de l’enfant qui constitue la base législative pour l’établissement d’un système de protection des enfants. La Commission nationale sur les droits de l’enfant est en outre devenue l’organe principal de coordination des politiques nationales sur l’enfant. Un certain nombre d’événements publics ont été organisés à l’occasion de la célébration du dixième anniversaire de la Convention relative aux droits de l’enfant et, depuis 2000 tout Bélarussien qui atteint l’âge de 16 ans reçoit son passeport national avec, en annexe, une copie de la Convention et de la Déclaration universelle des droits de l’homme.
Le représentant a en outre indiqué que son pays, au cours des deux dernières années, est devenu partie à la Convention de l’OIT sur l’élimination des pires formes de travail des enfants, du Protocole facultatif sur la vente des enfants, la prostitution et la pornographie impliquant des enfants. Le Bélarus travaille également à la signature du Protocole sur l’implication des enfants dans les conflits armés. Enfin, le représentant s’est félicité que de nombreux projets soient menés au Bélarus avec l’aide de l’UNICEF, notamment ceux en faveur des enfants victimes de la catastrophe de Tchernobyl, de la prévention des maladies liées aux carences en iode, de la propagation du virus du sida et de la création d’orphelinats.
M. EMILE JARJOU’I, Chef de délégation d’observation de la Palestine, a souligné qu’alors que cette session extraordinaire est consacrée aux droits de l’enfant, les enfants palestiniens ne jouissent toujours pas de bon nombre de ces droits. Leur vie est marquée par un déni systématique et une violation constante par Israël de leurs droits les plus fondamentaux. Les enfants palestiniens ont appris que l’existence de la Convention et de la Déclaration sur les droits de l’enfant est importante mais que leur mise en oeuvre est encore plus importante. En tant qu’adultes, nous pouvons essayer de rationaliser ce qui s’est passé et faire des déclarations générales sur les efforts en cours pour résoudre le conflit israélo-palestinien. Mais les enfants n’ont que faire de la politique. Ils veulent vivre, jouer, aller à l'école, voyager et découvrir le monde.
Or, a rappelé l’Observateur, au cours de ces dix-neuf derniers mois, les forces israéliennes ont tué sans discernement des centaines d’enfants palestiniens. Ces enfants ont été tués dans leur sommeil, dans les bras de leur mère, dans les plaines de jeux et sur le chemin de l’école. Ces enfants tués ne sont pas que des chiffres que les télévisions diffusent à la fin de la journée. Ils sont nos enfants et nous ne les oublierons jamais. Leur mort est un déni flagrant du caractère fondamental de leur droit à la vie et les dénis sont nombreux.
Les enfants palestiniens et leur famille ont souffert des destructions massives causées par l’invasion israélienne. Cette invasion, a insisté l’Observateur, a provoqué l’étouffement socioéconomique du peuple palestinien. Aujourd’hui, plus de 60% des enfants palestiniens vivent dans la pauvreté. Des centaines d’enfants sont illégalement détenus dans les prisons israéliennes et des dizaines de milliers ont du abandonner l’école. Des milliers d’enfants se retrouvent aujourd’hui sans abri. Voici l’état dans lequel se trouvent les enfants palestiniens. Faisant part toutefois des mesures prises par son Autorité en matière de protection des droits de l’enfant, l’Observateur a fait remarquer qu’aucun progrès ne peut être réalisable ou durable en situation de guerre, d’occupation ou de pauvreté. Les bonnes intentions ne suffisent plus, il faut des actions. En conséquence, l’Observateur a appelé à l’application des articles du plan d’action de la session extraordinaire concernant la protection des enfants en temps de guerre; à la normalisation de la vie des enfants palestiniens; à la mise en oeuvre par Israël des dispositions de la Convention sur les droits de l’enfant et de la quatrième Convention de Genève; l’adoption immédiate de mesures pour protéger les enfants palestiniens et l’offre immédiate de l’accès à la santé, à l’éducation et aux soins psychologiques; et l’octroi par les donateurs de fonds destinés directement au bien-être des enfants palestiniens et de leur famille.
Mme GRO HARLEM BRUNDTLAND, Directrice générale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a indiqué que chaque enfant qui naît dans une famille dont les revenus quotidiens sont inférieurs à deux dollars par jour n’a que quatre chances sur cinq de survivre au-delà de l’âge de cinq ans. Cet enfant n’a pas le choix, il s’avance dans la vie comme le soldat sur le champ de bataille. Certes, a souligné Mme Brundtland, des progrès ont été réalisés dans les dix dernières années en matière de lutte contre la mortalité infantile, mais ils ne touchent pas ceux qui sont le plus dans le besoin. Aujourd’hui, c’est à nous d’apporter les services et la connaissance à ces personnes démunies, car nous ne pouvons nous attendre à ce qu’ils viennent vers nous, a-t-elle ajouté, faisant observer que des engagements avaient été pris et des promesses formulées lors du Sommet de Monterrey notamment. Mme Bruntdland a demandé que l’on se concentre sur les plus vulnérables, c’est-à-dire les nouveau-nés, plaidant en faveur d’une approche combinée et dirigée en faveur de la mère et de son enfant pendant la grossesse, et visant à assurer la présence de personnes qualifiées lors de l’accouchement et des soins appropriés après l’accouchement, initiatives qui ne nécessitent pas de technologies sophistiquées et coûteuses.
Mme Brundtland a par ailleurs mis l’accent sur l’âge critique de l’adolescence, dans lequel se trouve un cinquième de la population mondiale. C’est en effet à cet âge que les habitudes se prennent et que les comportements se forment, notamment en matière de consommation de tabac et d’alcool et de régime alimentaire, habitudes qui auront des répercussions négatives importantes sur la santé de l’adulte. Abordant la question du VIH/sida, Mme Brundtland a indiqué que pendant les trois minutes qu’a duré son allocution, quinze jeunes ont été infectés par le virus. Il a conclu en disant qu’il importe aujourd’hui d’intensifier les actions et les efforts afin que les pauvres et leurs enfants, et notamment les nouveau-nés et les adolescents, aient davantage de prise sur leur destinée.
M. JAMES T. MORRIS, Directeur exécutif du Programme alimentaire mondial (PAM), a indiqué qu’aujourd’hui dans le monde, 300 millions d’enfants vivent dans la faim, soit plus de la population totale des Etats-Unis. Il a donc plaidé pour une aide immédiate à l’alimentation en arguant qu’on ne peut attendre le développement économique pour venir en aide à ces enfants et changer leur vie. Ceci semble simple, a-t-il dit, mais l’année dernière, le PMA n’a pu nourrir que 42 millions d’enfants. Evoquant son programme «Global school feeding», le Directeur a indiqué que pour la modique somme de 19 cents américains, de 22 centimes d’euro ou de 25 yens par jour, le PAM peut fournir des repas, dans les écoles, contribuant ainsi non seulement à lutter contre la faim chez les enfants mais à promouvoir l’éducation. Par la fourniture de repas dans les écoles, le PAM a réussi à doubler le nombre d’inscriptions et à accroître substantiellement le nombre d’écolières.
Pour le Directeur, l’éducation est le meilleur investissement pour améliorer les conditions de vie des populations pauvres. En coopération avec les dirigeants du NEPAD, Nouvelle Initiative pour le développement de l’Afrique, le PAM entend atteindre le nombre de 40 millions d’inscriptions à l’école primaire. Le programme, qui vise à fournir des repas à l’école et à offrir des rations alimentaires à emporter chez soi, permettrait à la plupart des enfants de bénéficier de l’éducation primaire. Le Directeur a donc appelé les pays du G-8 à contribuer à la réalisation de cet objectif d’ici 2015 en indiquant que l’investissement initial s’élève à 300 millions de dollars en 2003 pour passer progressivement à 2 milliards de dollars d’ici 2015.
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