En cours au Siège de l'ONU

CS/2264

LA PAIX AU MOYEN-ORIENT PASSE PAR LA REPRISE DES NEGOCIATIONS ET NON PAR DES MESURES MILITAIRES OU SECURITAIRES, ESTIMENT DES DELEGATIONS

26/02/2002
Communiqué de presse
CS/2264


Conseil de sécurité

4478ème séance – après-midi


LA PAIX AU MOYEN-ORIENT PASSE PAR LA REPRISE DES NEGOCIATIONS ET NON PAR DES MESURES MILITAIRES OU SECURITAIRES, ESTIMENT DES DELEGATIONS


Réuni aujourd’hui sous la présidence de M. Adolfo Aguilar Zinser (Mexique), le Conseil de sécurité a examiné, à la demande du Groupe des Etats arabes, la question de la situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne.  Le Conseil a entendu un exposé du représentant de la Mission d’Observation de la Palestine qui a fait le point sur les violences qui se sont produites dans les territoires occupés depuis le 28 septembre 2000 et qui ont fait, selon ses informations, plus de 900 morts du côté palestinien.  Le représentant a dénoncé les assassinats ciblés commis par les forces israéliennes, ainsi que la destruction des maisons, des cultures agricoles et des infrastructures de l’économie palestinienne, et il a critiqué le projet de M. Ariel Sharon, Premier Ministre d’Israël, de créer des «zones-tampons» autour des localités palestiniennes, ce qui, selon lui, les transformerait en véritables «bantoustans».  La clé du problème se trouve, a-t-il estimé, partageant en cela l’analyse du Secrétaire général des Nations Unies, dans la fin de l’occupation des territoires palestiniens et arabes par Israël; la solution des questions liées à la sécurité ; et l’arrêt des mesures qui portent atteinte à l’économie palestinienne et occasionnent des souffrances à la population.


Prenant la parole au cours du débat, le représentant des Etats-Unis a déclaré que la voix la plus autorisée de son pays a clairement déclaré que l’objectif de la diplomatie américaine est de parvenir à la création d’un Etat de Palestine viable qui vive côte à côte et dans la sécurité mutuelle avec l’Etat d’Israël.  A cet égard, les Etats-Unis voient d’un œil positif la vision exprimée par le Prince héritier Abdullah d’Arabie saoudite sur l’avenir de la région, et qui est l’établissement d’une paix durable et juste entre Israël et ses voisins arabes sur la base des résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité et du respect du principe et la terre contre la paix.  Partageant le point de vue de M. Kofi Annan sur la situation actuelle, les Etats-Unis souhaitent aider les parties à sortir de l’impasse et aimeraient envoyer de nouveau le Général Zinni dans la région aussitôt que les conditions le permettront. 


Favorable à l’arrêt des violences et à une reprise du processus de paix, l’Union européenne a regretté, par la voix de l’Espagne, le grand nombre de victimes innocentes occasionnées par le conflit, et la destruction par les forces d’Israël d’infrastructures civiles palestiniennes financées par les pays européens.  L'Union européenne considère fondamental et urgent le lancement d'une action de paix par les Nations Unies, les Etats-Unis, la Fédération de Russie et les pays arabes les plus concernés afin d'aider les deux parties à reprendre le chemin des négociations politiques, a dit le représentant qui, résumant le point de vue de nombreuses délégations, a estimé que la paix ne pouvait être imposée par des mesures militaires, mais devait être le résultat de négociations.


Pour le représentant d’Israël, la sortie de la situation actuelle exige la «cessation complète, immédiate et inconditionnelle des violences», qui serait le premier pas à accomplir en vue de relancer le processus de négociations et de rétablir la confiance entre les parties.  Mais, a-t-il dit, Israël n’acceptera pas de négocier dans un «climat de haine ou sous la menace de la terreur» et demande à la communauté internationale et au Conseil de ne pas récompenser des politiques et des actes de violence. 


Après l’intervention de l’Observateur de la Palestine, les représentants des pays suivants ont pris la parole au cours du débat: Maurice, France, Colombie, Fédération de Russie, Irlande, Etats-Unis, Norvège, Royaume-Uni, Guinée, Bulgarie, République arabe syrienne, Singapour, Chine, Cameroun, Mexique, Israël, Espagne (au nom de l’Union européenne et des pays associés), Afrique du Sud (au nom des non-alignés), Jordanie, Egypte, Algérie, Tunisie, Brésil, Maroc, Pakistan, Bangladesh, Cuba et Canada.  Le Président du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien est également intervenu.


Le Conseil poursuivra son débat demain, mercredi 27 février, à partir de 18 heures. 


LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT, Y COMPRIS LA QUESTION PALESTINIENNE


Déclarations


M. MARWAN JILANI, Chargé d’affaires par intérim de la Mission d’observation de la Palestine auprès des Nations Unies, a dit que la situation qui prévaut en ce moment dans les territoires palestiniens occupés menace de plonger toute la région dans une situation de guerre.  La communauté internationale et, notamment, le Conseil de sécurité, doivent faire face à cette crise et assumer leurs responsabilités.  Le peuple palestinien a, depuis le 28 septembre 2000, souffert de l’escalade de la violence et a vu ses droits humains constamment violés  par les forces d’occupation israéliennes.  Plus de 900 Palestiniens ont perdu la vie, et de nombreux enfants et femmes ont subi toutes sortes d’affronts, de blessures et de violences.  Les forces israéliennes ont commis de nombreuses exécutions extrajudiciaires, détruit des maisons, des vergers et de nombreuses installations économiques.  Alors que le Président Arafat lançait, la semaine dernière, un appel au cessez-le-feu, M. Ariel Sharon parlait, quant à lui, de créer des «zones tampons» autour des villes palestiniennes en vue de les transformer en de simples «bantoustans».  Il a décidé de construire un mur entre Jérusalem-Est et Ouest.  Toutes ces politiques, illégales au regard du droit international sont extrêmement dangereuses.


Le Secrétaire général de l’ONU, M. Kofi Annan, a clairement énoncé le consensus qui existe au sein de la communauté internationale: il n’y aura pas de solution militaire ou simplement sécuritaire au conflit.  La situation ne pourra être réglée que si trois questions sont justement traitées: il s’agit de celles de l’occupation des terres arabes par Israël, du blocus imposé par Israël aux territoires occupés, et des soucis de sécurité des deux parties.  Ces trois données doivent être discutées simultanément et non pas séparément.  M. Sharon cherche à enterrer le rapport Mitchell pour imposer une alternative qui n’aurait pas été acceptée par toutes les parties.  Israël ne peut prétendre imposer son agenda.  La seule solution acceptable est celle qui est basée sur la fin de l’occupation israélienne sur les territoires arabes occupés depuis 1967, et qui reconnaît la création d’un Etat palestinien ayant Jérusalem-Est comme capitale.  Cette proposition a déjà été avancée par le Président Bush et le Secrétaire d’Etat Powell.  Le Conseil de sécurité devrait la promouvoir.


M. MOHAMED IQBAL LATONA (Maurice) a déploré le cycle de violence qui s’est installé au Moyen-Orient et qui a fait depuis septembre 2000 plus de 900 victimes palestiniennes et 250 israéliennes.  Il a condamné les actes de provocation et de violence venant du côté israélien, ainsi que les actes de terreur perpétrés par les groupes extrémistes palestiniens qui nuisent à la cause palestinienne.  Ce qui est cependant plus dérangeant, a continué M. Latona, c’est de voir que les dirigeants israéliens ne ménagent pas leurs efforts pour détruire le processus de paix: embargos économiques de plus en plus stricts, occupation des bureaux palestiniens et exécutions extrajudiciaires.  Si l’on ajoute à cela la tentative des autorités israéliennes d’évincer le Président Arafat et le mandat d’arrêt virtuel qui pèse sur ce dernier depuis près de trois mois, on peut réellement se demander si Israël souhaite la paix. 


Israël recourt à la force sans prêter la moindre attention aux appels de la communauté internationale, et cela renforce le sentiment de désespoir du peuple palestinien, a ajouté le représentant.  Soulignant que le Président Arafat reste le seul interlocuteur viable et le principal partenaire de la paix, il a condamné les attaques récentes contre son quartier général à Gaza.  En conséquence, M. Latona a demandé que les résolutions 242 et 338 soient respectées, et qu’un Etat palestinien soit créé.  Il a plaidé en faveur de l’établissement d’une troisième partie chargée de protéger les civils au sol et d’aider les parties à appliquer les recommandations du rapport Mitchell et le Plan de sécurité Tenet.  Il s’est indigné de l’inaction et de la paralysie du Conseil de sécurité face à la détérioration de la situation au Moyen-Orient.


M. JEAN-DAVID LEVITTE (France) a déclaré que la nouvelle escalade de la violence entre Israéliens et Palestiniens est d’une extrême gravité et que les parties sont au bord du gouffre et semblent s’enfoncer dans une guerre totale.  Rappelant que 977 Palestiniens et 279 Israéliens avaient été tués depuis septembre 2000, M. Levitte a souligné que la communauté internationale, à commencer par le Conseil de sécurité, était d’accord sur le fait qu’il ne peut y avoir de solution militaire au conflit et sur le fait que les parties ont besoin de l’assistance de la communauté internationale pour sortir durablement du piège de la violence et parvenir à enclencher à nouveau un réel processus constructif.  Le représentant a observé que la politique de représailles militaires à l’œuvre depuis plus d’un an et le recours à la violence ne menaient nulle part.  Ils n’apportent pas la sécurité à Israël et plongent les deux peuples israélien et palestinien dans des conditions de vie intolérables, a fait valoir M. Levitte qui a estimé que la lutte contre le terrorisme devait être poursuivie mais devait aller de pair avec la recherche d’une solution politique. 


Il n’y aura pas de cessez-le-feu durable sans relance d’une perspective politique qui corresponde aux aspirations légitimes d’Israël et des Palestiniens, a poursuivi le représentant qui a rappelé que ces aspirations étaient, pour Israël, la pleine reconnaissance de son droit à vivre en paix et en sécurité à l’intérieur de frontières internationalement reconnues, et pour les Palestiniens, l’établissement d’un Etat viable, indépendant et démocratique ainsi que la fin de l’occupation de leurs territoires.  La destruction des infrastructures de l’Autorité palestinienne contredit les engagements qui lui sont demandés pour assurer sa part de responsabilité dans le retour au calme, a observé le représentant qui a déclaré qu’Israël avait aussi sa part de responsabilité à assurer en mettant un terme aux actions de provocation telles que les exécutions extra-judiciaires, soulignant aussi que le Président Arafat doit pouvoir être entièrement libre de ses mouvements. 


La conviction de la nécessité de relancer une dynamique politique et de redonner aux populations confiance dans la perspective d’une paix négociée motive les idées françaises, a souligné M. Levitte qui a précisé que ces idées consistent à organiser dans les territoires palestiniens des élections centrées sur le thème de la paix.  Elles consistent également à reconnaître un Etat palestinien comme point de départ d’un processus de négociation.  Il a ajouté que la tenue d’une consultation populaire, sous observation internationale, supposerait bien évidemment des mesures de part et d’autres visant à l’instauration d’un cessez-le-feu effectif et au rétablissement de la confiance, sur la base des dispositions du Plan Tenet et des recommandations du rapport Mitchell.  Ces mesures devraient conduire au retrait de l’armée israélienne sur ses positions d’avant septembre 2000 et à la levée des bouclages, a déclaré M. Levitte.  Il a rappelé que la France apporte son soutien aux efforts du Vice-Premier ministre israélien, M. Shimon Pérès et du Président du Conseil législatif palestinien, M. Abou Alaa et aux autres initiatives de dialogue et d’échanges.  Saluant les pistes de réflexion particulièrement intéressantes lancées par le Prince héritier de l’Arabie saoudite, M. Levitte a jugé que les Etats-Unis, qui ont été les coparrains du processus de paix depuis la Conférence de Madrid, doivent s’impliquer de manière active et déterminée, ajoutant que cette implication réussira d’autant mieux qu’elle se fera en concertation avec les autres membres du «Quartet».


M. ALFONSO VALDIVIESO (Colombie) a souligné que cette réunion se tient dans un contexte de désespoir, regrettant qu’au cours des 16 derniers mois l’escalade de la violence se soit progressivement aggravée au Moyen-Orient, ne laissant pas entrevoir d’issue.  Il a fait observer que les représailles israéliennes et les exécutions extrajudiciaires n’ont pas permis de restaurer la sécurité en Israël tout comme les actions terroristes perpétrées par les groupes extrémistes palestiniens ne leur ont pas permis de résoudre le problème de l’occupation.  Il a exhorté la communauté internationale à promouvoir une voie appropriée pour mettre un terme à la violence et à trouver des solutions pour inciter les parties à revenir à la table des négociations. 


M. Valdivieso a appuyé l’appel du Secrétaire général afin que les parties relancent la dynamique enclenchée à Madrid et à Oslo avant de souligner que toute stratégie cherchant à saper l’autorité du Président Arafat ne ferait que compromettre le processus de paix.  Il a jugé que le Président Arafat devait faire plus pour faire cesser la violence et a suggéré que le processus de négociation prenne appui sur les dispositions du Plan Tenet et sur les recommandations du rapport Mitchell.  M. Valdivieso a souligné que la communauté internationale a également une responsabilité dans ce contexte et a demandé l’application des résolutions 242 et 338 et du principe de la terre contre la paix.  Il a enfin souligné que la Colombie appuie les efforts en cours, notamment ceux de l’Arabie saoudite, et a encouragé les membres du «Quartet» à rechercher une position commune. 


M. SERGUEI LAVROV (Fédération de Russie) a dit que la seule issue possible à l’impasse actuelle passait par la mise en œuvre du rapport Mitchell.  La partie palestinienne devrait vigoureusement combattre les auteurs d’actes terroristes et les remettre à la justice.  Israël pour sa part devrait cesser la pratique des exécutions extrajudiciaires et la destruction des maisons et de l’économie palestinienne.  Les deux parties doivent, sans conditions préalables, retourner à la table des négociations.  M. Yasser Arafat est le leader incontesté du peuple palestinien et doit être traité comme tel.  La Russie accueille en ce moment une délégation de la coalition israélo-palestinienne pour la paix, et se réjouit que, des deux côtés, des efforts soient déployés en vue d’un retour au calme.  Le désir de la Fédération de Russie est de voir s’établir une paix solide basée sur des termes justes et équitables, qui permettrait à deux Etats, israélien et palestinien, de vivre côte à côte en paix et en sécurité.


M. RICHARD RYAN (Irlande) a déclaré que le recours à la violence ou à la puissance militaire ne pourra jamais apporter la paix au Moyen-Orient.  L’Autorité palestinienne doit mener des actions vigoureuses en vue de mettre fin aux actes terroristes qui prolongent la souffrance de la population palestinienne en donnant des prétextes d’intervention aux forces israéliennes.  De son côté, Israël doit comprendre que le recours démesuré à la force, aux exécutions ciblées et extrajudiciaires, ou encore la destruction de maisons palestiniennes et les punitions collectives imposées à la population ne lui apporteront pas la paix et la sécurité auxquelles aspire sa populations.  Aucune des deux parties n’aura le loisir de choisir elle-même le partenaire de paix qui lui convient.  Chacune doit accepter le représentant choisi par l’autre peuple.  Dans le cas présent, M. Sharon a été élu par les Israéliens et M. Arafat par les Palestiniens.  Israël ne peut donc continuer à vouloir ignorer le Président Arafat et à l’isoler, cette politique ne lui apportant aucun point positif et ne lui faisant pas honneur.  La confiance n’existant pas entre les deux parties, la communauté internationale doit s’impliquer pour une relance du dialogue et des négociations. 


L’Irlande partage à cet égard le point de vue exprimé la semaine dernière par le Secrétaire général.  Nous sommes pour une action visible des membres du Quartet, dont fait partie l’Union européenne.  M. Javier Solana, représentant de l’Union européenne pour les questions de politiques extérieures est, à cet effet, en ce moment dans la région.  Parmi les initiatives que doit soutenir la communauté internationale, l’Irlande place celle avancée par le Prince héritier Abdallah d’Arabie saoudite.  Les parties en cause et les Etats du monde arabe devraient l’examiner avec soin.  


M. JOHN D. NEGROPONTE (Etats-Unis) a exprimé sa préoccupation face aux événements récents au Moyen-Orient et a assuré que les Etats-Unis déploient tous les efforts possibles pour inciter les parties à renoncer à la confrontation et à faire le choix de la coopération qui permettra de réduire les souffrances et de poser les jalons d’une solution politique.  Soulignant que personne, au sein de cette assemblée, ne conteste le fait que la situation actuelle doit changer, M. Negroponte a insisté sur le fait que les trois aspects politique, sécuritaire et économique doivent être pris en compte dans la vision qui doit être privilégiée.  Cette vision, a-t-il rappelé, a été défendue au plus haut niveau par les Etats-Unis et consiste dans l’établissement d’un Etat de Palestine viable aux côtés d’un Etat d’Israël vivant dans la paix et la sécurité.  Il a salué à ce titre les propositions positives du Prince héritier Abdullah d’Arabie saoudite qui reposent sur le principe de la terre contre la paix contenu dans les résolutions 242 et 338.  Il a déclaré que le Président Bush s’était entretenu ce matin avec le Prince Abdullah pour soutenir ses efforts en vue de la normalisation des relations entre les pays arabes et Israël pour parvenir à une paix réelle.  Il a ajouté que pour inciter les parties à regagner la table des négociations, il faut avant tout se préoccuper des questions de sécurité.  Sans coopération effective dans les domaines de la sécurité, il semble vain d’envisager une solution politique a fait valoir le représentant des Etats-Unis. 


Soulignant que la question était aujourd’hui de savoir comment la communauté internationale pouvait aider les parties à sortir de la situation actuelle pour revenir à un processus de négociations constructif, M. Negroponte a souhaité que l’Autorité palestinienne contribue à éliminer la menace que font peser les extrémistes qui sont déterminés à faire échouer le processus de paix dans la région.  Il a également jugé qu’Israël doit aussi respecter ses obligations et a déclaré que les mesures prises par Israël contre l’appareil de sécurité palestinien sont contre-productives.  Les Etats-Unis entendent rapprocher les deux parties pour rechercher des solutions pratiques à leurs divergences à fait savoir le représentant avant de les encourager à appliquer les recommandations Mitchell

pour reprendre un véritable dialogue politique.  Il s’est ensuite inquiété de la situation économique critique des Palestiniens avant de faire part des initiatives prises par les Etats-Unis pour améliorer ces conditions, notamment par le biais de l’UNRWA.  Assurant que les Etats-Unis sont engagés à aider les parties à aller de l’avant, M. Negroponte a annoncé que les Etats-Unis souhaitent envoyer de nouveau le Général Zinni dans la région dès que possible. 


M. PETER KOLBY (Norvège) a fermement condamné les attaques terroristes palestiniennes et a appelé l’Autorité palestinienne à lutter vigoureusement contre ces actes.  A cet égard, il s’est félicité de l’arrestation des meurtriers présumés du Ministre israélien Ze’evi.  Il a également fait remarquer que la situation s’est améliorée depuis le discours du Président Arafat le 16 décembre dernier mais a regretté qu’Israël n’ait pas tiré profit de cet élan positif.  De même, le représentant a qualifié les bombardements israéliens de villes et d’institutions palestiniennes d’inacceptables.  Dans ce contexte, les deux parties doivent adopter des mesures visant à mettre un terme à l’escalade de la violence.  Elles doivent en particulier reprendre immédiatement le dialogue politique avec pour objectif de mettre fin au conflit au Moyen-Orient afin de créer un Etat palestinien viable sur la base des résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité et sur la base des Accords d’Oslo.  Le Plan Tenet et les recommandations du rapport Mitchell doivent également être appliquées de façon inconditionnelle. 


M. Kolby a en outre précisé que si la responsabilité ultime du règlement du conflit au Moyen-Orient revient aux parties elles-mêmes, le Conseil de sécurité doit les aider à y parvenir.  Il a estimé qu’il est toujours possible de réaliser les objectifs des Accords d’Oslo.  C’est pourquoi, en conclusion, il s’est félicité des idées présentées par l’Arabie saoudite et a souhaité qu’elles soient examinées de manière approfondie.


M. JEREMY GREENSTOCK (Royaume-Uni) a déclaré que l’objectif à atteindre au Moyen-Orient reste la coexistence pacifique de deux Etats viables, l’un israélien et l’autre palestinien, vivant chacun en paix et en sécurité.  Les remarques faites récemment par le Prince Abdallah d’Arabie saoudite peuvent donner un élan à la réalisation de cet objectif.  La vision qu’il a de voir les pays arabes normaliser leurs relations avec Israël est la bienvenue, et nous espérons que d’autres pays de la région vont s’en inspirer.  La fin de l’occupation ne peut être réalisée qu’à travers des négociations entre Israël et l’Autorité palestinienne, qui mèneraient à un règlement respectant les termes des résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité et le principe de la terre contre la paix. 


Le Royaume-Uni constate qu’après plusieurs mois de violences la confiance n’existe plus entre les parties.  Nous soutenons donc l’engagement du Secrétaire général et de son Coordonnateur spécial, ainsi que celui des Etats-Unis, de l’Union européenne et de la Fédération de Russie, dans le règlement de la question.  Quant au Conseil de sécurité, si nous voulons lui donner des chances de réussite, nous devons faire en sorte qu’il parle d’une seule voix, et il en est de même de la communauté internationale.


M. FRANCOIS L. FALL (Guinée) a réaffirmé que la violence aveugle et le mépris inconsidéré des principes élémentaires du droit humanitaire international ne peuvent conduire qu’au chaos.  Il a condamné sans équivoque ces actes qui ne peuvent reposer sur aucune justification et a exhorté les deux parties à renoncer à l’affrontement et préserver ainsi les dernières chances pour la reprise des négociations, d’où la nécessité d’obtenir rapidement un cessez-le-feu durable.  Israël, a poursuivi le représentant, doit mettre fin aux destructions d’infrastructures, au bouclage des zones autonomes palestiniennes et lever l’assignation à résidence du leader Yasser Arafat qui doit retrouver tous ses droits et sa liberté initiale de mouvement.  Israël doit également se retirer des zones autonomes palestiniennes et renoncer à la politique du tout militaire.  De même, le Hamas et les autres groupes marginaux doivent cesser les attaques contre les populations civiles israéliennes. 


M. Fall a également précisé que la seule véritable issue au conflit israélo-palestinien réside dans la cessation des hostilités, le retour à de meilleurs sentiments et la reprise rapide des négociations fondées sur les résolutions 242 et 338 et adossées au cadre d’action du Plan Tenet et aux recommandations du rapport Mitchell.  Enfin, il a indiqué que sa délégation souscrit à toute initiative nouvelle qui viendrait conforter le processus de paix au Moyen-Orient.


      M. STEFAN TAFROV (Bulgarie) a exprimé sa grave préoccupation face à la détérioration inédite de la situation au Moyen-Orient.  Il a souligné la nécessité urgente d’arrêter la spirale de la violence et de la mort et a appelé à la reprise de négociations directes entre Israéliens et Palestiniens sur la base des résolutions 242 et 338 et du principe de la «tTerre contre la paix ».  Il a appelé à l’arrêt des actes de terrorisme ainsi qu’à l’arrêt des mesures de représailles par les Israéliens.  Le représentant a recommandé la mise en œuvre des recommandations du rapport Mitchell pour mettre un terme à la violence avant d’insister sur la question de la sécurité.  Il a ajouté que la Bulgarie appuie pleinement les recommandations faites par les membres du «Quartet» et en particulier la position de l’Union européenne.  M. Tafrov a salué la disponibilité exprimée par le Gouvernement israélien pour communiquer avec l’Arabie saoudite et a appuyé également l’initiative américaine soutenant la proposition du Prince héritier Abdullah. 

M. MIKHAIL WEHBE (République arabe syrienne) a déclaré que la détérioration de la situation dans les territoires occupés et l’aggravation des agressions israéliennes contre la population palestinienne sont une grave violation des Conventions de Genève et des résolutions du Conseil de sécurité.  Des centaines de Palestiniens ont trouvé la mort sous les balles et les missiles israéliens depuis le début de l’Intifada.  Israël utilise la volonté de la communauté internationale de combattre le terrorisme depuis le 11 septembre pour mener une guerre de génocide contre le peuple palestinien.  La politique menée par Ariel Sharon contre les Palestiniens est aujourd’hui dénoncée même en Israël.  Le mythe de la sécurité pour Israël aux dépens des autres peuples de la région a été mis à nu, et la politique du tout sécuritaire, qui s’accompagne de crimes de guerre est récusée par des réservistes de l’armée israélienne elle-même.  3,5 millions de Palestiniens vivent sous l’occupation, la faim et la violence qui leur sont imposées.  Qu’attend donc la communauté internationale pour faire respecter les principes qu’elle a elle-même inscrits dans la Charte des Nations Unies?


Le Conseil de sécurité qui est chargé du maintien de la sécurité internationale a le devoir de condamner les actes posés par Israël contre les Palestiniens.  Il doit inviter Israël à appliquer les résolutions adoptées sur le Moyen-Orient et lui rappeler qu’aucun pays n’est au-dessus du droit international et des résolutions de l’ONU.  Il est aussi temps que le Conseil rappelle Israël à ses obligations, concernant la question des colonies et le principe de «Terre contre paix».  Concernant la question du Golan syrien occupé, Israël doit revenir sans condition aux frontières de 1967.  Si Israël veut vivre dans la paix, il doit renoncer à sa politique d’occupation et d’agression.


M. KISHORE MAHBUBANI (Singapour) a souligné que le conflit entre Israéliens et Palestiniens prend une tournure dangereuse.  Il a regretté l’escalade actuelle de la violence, se disant préoccupé par les bombardements des installations des Nations Unies dans la région a appelé le Conseil a prêter une attention soutenue à cette situation et aux conditions de sécurité du personnel de l’Organisation.  Il a salué les propos du Secrétaire général qui soulignait le 21 février devant le Conseil le lien entre occupation, sécurité et situation économique. Le rapport Mitchell est essentiel pour ramener les parties à la table des négociations, a-t-il poursuivi.  Il est urgent qu’il y ait une aide extérieure, a reconnu M. Mahbubani mais il faut identifier le type d’aide à promouvoir.  Beaucoup de pays dans la région peuvent jouer un rôle de pivot, a-t-il ajouté, avant de souligner le rôle positif joué par l’Arabie saoudite.


Il a proposé de procéder à une approche comparative des différents dispositifs mis en avant pour inverser la situation au Moyen-Orient sous la coordination du Conseil de sécurité.  L’occupation engendre la violence, la violence amène la violence et cause la dégradation des  conditions économiques et sociales qui alimentent les frustrations et le terrorisme, a regretté le représentant de Singapour pour qui seule une approche globale pourra permettre de trouver une solution.  Il a rappelé la nécessité de reprendre les négociations sur la base des résolutions 242 et 338 et du principe de la «Terre contre la paix». 


M. WANG YINGFAN (Chine) a déploré les incidents et les violences récents qui ont eu lieu au Moyen-Orient.  Il a également condamné les mesures qui menacent la sécurité des civils.  La violence répondant à la violence ne mène à rien, a-t-il poursuivi, et la reprise des négociations de paix est la seule voie à emprunter.  De même, il est essentiel de maintenir l’autorité de Yasser Arafat, Israël doit mettre un terme à l’occupation des territoires palestiniens et rétablir le droit du peuple palestinien sur la base des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.  Il faut, en parallèle, assurer la sécurité d’Israël.  Cependant, il est également indispensable de lier la question de la sécurité à celle de la terre et de la situation désespérée du peuple palestinien.  Le représentant a estimé, en conclusion, que le Conseil de sécurité doit assumer ses responsabilités pour atténuer la tension au Moyen-Orient.


M. MARTIN BELINGA EBOUTOU (Cameroun) a déclaré que la situation qui prévaut au Moyen-Orient et en Palestine est un sujet de grave préoccupation pour la communauté internationale, au vu des pertes en vies humaines qu’elle provoque.  Plus de 900 Palestiniens et de 200   Israéliens ont déjà perdu la vie, et le processus de paix est en danger face à la montée des haines et des vengeances.  Les peuples du Moyen-Orient attendent du Conseil de sécurité qu’il donne un coup d’arrêt aux violences qui déchirent le Moyen-Orient et, qu’il y promeuve la réconciliation et le retour à la paix.  La paix dans cette région postule la naissance de l’Etat de Palestine et la reconnaissance de celui d’Israël.  La mise en œuvre des résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité est indispensable à une paix juste et durable, issue du dialogue et des négociations entre les deux parties.  Une telle paix ne peut être imposée par les armes, car toute imposition de la paix par les armes ou la force est vouée à l’échec.  Telle est la position du Cameroun.  Il est donc temps que les deux parties retournent à la table des négociations sur les bases des accords déjà conclus et des nouvelles initiatives, dont celle de l’Arabie saoudite.  Nous devons accompagner les peuples frères israélien et palestinien à trouver le chemin du règlement du conflit qui les divise.

M. ADOLFO AGUILAR ZINSER (Mexique) a fait remarquer qu’au Moyen-Orient, la violence qui menace de se généraliser montre qu’il n’y a pas de solution militaire et il faut, dans ce contexte, protéger la population civile conformément aux dispositions du droit humanitaire.  De même, si rien ne peut remplacer la volonté des parties de négocier, il n’en reste pas moins que la communauté internationale a une très nette responsabilité qu’elle ne saurait ignorer.  En effet, a estimé le représentant, nous devons trouver des formules nouvelles et originales et être disposés à discuter de la question au sein du Conseil de sécurité dans l’intention de nous écouter mutuellement et de nous entendre. 


Le Mexique lance en outre un appel aux parties pour qu’elles appliquent les recommandations du rapport Mitchell et du Plan Tenet.  Le Mexique réitère également le droit à l’autodétermination du peuple palestinien et l’importance de l’application des résolutions 338 et 242 du Conseil de sécurité.  Les représentants du «Quartet» doivent, pour leur part, trouver une solution aux problèmes et, à cet égard, donner suite à la proposition de l’Arabie saoudite.  Le représentant a également estimé qu’il faut tenir compte des capacités matérielles et émotionnelles qui permettraient de participer à l’édification de la paix.  En effet, a-t-il conclu, l’espoir dans l’avenir réside dans le développement et la communauté internationale doit aider à relancer la confiance économique en Palestine.


M. AARON JACOB (Israël) a rappelé que le peuple et le Gouvernement d’Israël sont convaincus de la nécessité de négocier un accord de paix au Moyen-Orient qui repose sur les principes du droit des peuples de la région à vivre dans la liberté, la paix et la sécurité.  Il a ajouté qu’en dépit de plus d’une année de violences, Israël demeure fermement engagé sur la voie du processus de paix qui exige une négociation en tête-à-tête entre les deux parties sur la base des résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité.  M. Jacob a rappelé que son pays avait entériné les recommandations contenues dans le rapport Mitchell et le pPlan Tenet dans la perspective de négociations de paix, faisant observer que, lors des négociations de Camp David, en juillet 2000, Israël avait pris des positions risquées et sans précédent pour promouvoir la paix.  Le représentant a ensuite fait remarquer que la paix ne pouvait être imposée aux parties et que seule une négociation en tête-à-tête pouvait faciliter le retour de la paix.  Il a toutefois regretté que les propositions de paix faites par Israël aient été reçues par une vague de violence et de terrorisme qui dure depuis 17 mois et est soutenue, sinon orchestrée, par les autorités palestiniennes. 


Malgré les appels de la communauté internationale, la direction palestinienne est demeurée équivoque, a ajouté le représentant d’Israël dénonçant la duplicité des autorités palestiniennes qui, d’un côté, parlent le langage de la paix devant la communauté internationale, et de l’autre, privilégient le langage de la haine et du meurtre pour attiser la violence au sein de la population palestinienne.  Est-il possible de faire croire à la communauté internationale que le fait d’attaquer des enfants israéliens innocents peut être considéré comme un acte de défense légitime? s’est interrogé M. Jacob.  Soulignant qu’aucune distinction ne saurait être faite entre une «bonne» et une «mauvaise» terreur, le représentant a rappelé que lorsque le Président Arafat avait renoncé au terrorisme en 1993, dans la lettre historique adressée au Premier Ministre Rabin, il ne faisait aucune distinction entre un terrorisme légitime et une autre forme de terrorisme. 


M. Jacob a fait valoir que, pour Israël, le premier pas fondamental doit être de renoncer sans condition à la violence et à la haine, soulignant que la négociation politique ne peut être menée sous la menace de la terreur.  Une telle duplicité de la part des dirigeants palestiniens lance un message clair à Israël sur le fait que les Palestiniens ne considèrent toujours pas que cet Etat a le droit d’exister, a déclaré le représentant.  Les dirigeants palestiniens ne sont pas parvenus à faire la preuve de leur volonté de promouvoir la coexistence pacifique, a-t-il observé avant de déclarer que, depuis 17 mois, les Palestiniens essaient de prouver que la violence est nécessaire pour faire avancer leur cause alors qu’Israël essaie de prouver le contraire.  Il a rappelé que sa délégation est attachée à la mise en œuvre du rapport Mitchell mais a surtout souligné que le Conseil devrait insister sur le fait que seul le non recours à la violence saurait renforcer les chances de parvenir à une paix durable. 


M. INOCENCIO F.ARIAS (Espagne), s’exprimant au nom de l’Union européenne et des pays associés, a condamné avec la plus forte énergie l’escalade récente des violences au Moyen-Orient.  La spirale actuelle doit être immédiatement arrêtée et les souffrances endurées par les peuples israélien et palestinien doivent cesser.  Les deux parties doivent pour cela prendre d’urgence des mesures visant à restaurer le calme, retourner à la table de négociations et résoudre ainsi un conflit auquel il n’est aucune solution militaire.  L’Union européenne demande au Gouvernement israélien et à l’Autorité palestinienne, avec l’aide de la communauté internationale, de briser le cercle actuel de  violences et de souffrances.  L’absence d’une nouvelle direction ne fait qu’encourager la confrontation et jouer en faveur des extrémistes. 


Les parties doivent prendre chacune leurs responsabilités, a expliqué le représentant.  L’Autorité palestinienne, et son Président élu, M. Arafat, doivent faire tout leur possible pour mettre un terme au terrorisme et à l’Intifada armée, démanteler les réseaux terroristes et arrêter et traduire en justice les auteurs d’actes terroristes.  Pour éliminer le terrorisme et construire la paix, Israël a besoin, en effet, d’un partenaire.  Ce partenaire est l’Autorité palestinienne et son Président dont la capacité à exercer son autorité et à combattre le terrorisme ne doit pas être diminuée ou compromise par des restrictions à ses déplacements et autres obstacles, a insisté M. Arias.  De son côté, le Gouvernement israélien doit retirer ses forces militaires et cesser les exécutions extrajudiciaires, lever les restrictions imposées à la population palestinienne et à son dirigeant. 

Les activités d’expansion des colonies de peuplement doivent immédiatement cesser, de même que les actions menées contre des installations et infrastructures palestiniennes.  Le représentant a demandé instamment au Gouvernement israélien de faciliter aussi l’accès des travailleurs humanitaires et de l’aide à la population palestinienne.  Si la sécurité est une priorité, elle ne peut cependant pas être envisagée isolément de la nécessité d’assurer un avenir politique et économique au peuple palestinien.  C’est pourquoi, l’Union européenne a appelé instamment les parties à mettre immédiatement et pleinement en oeuvre du Plan Tenet et les recommandations du rapport Mitchell. 


De nouvelles approches et initiatives sont nécessaires et à cet égard, l’Union européenne soutient les contacts actuels entre les deux parties, y compris entre le Ministre israélien des affaires étrangères et le Président du Conseil législatif national palestinien.  Elle accueille aussi comme un pas positif les propositions du Prince d’Arabie saoudite et attend avec intérêt leur évolution.  Mais l’Union européenne considère qu’il est fondamental et urgent de parvenir à organiser une action résolue entre les Nations Unies, les Etats-Unis, la Fédération de Russie et les pays arabes les plus concernés afin d’aider les parties à reprendre le chemin des négociations politiques.  M. Arias s’est aussi dit convaincu qu’un mécanisme de surveillance impartial servirait les intérêts de deux parties, ajoutant que l’Union européenne était disposée à prendre une part active à l’établissement d’un tel mécanisme. 


M. DUMISANI KUMALO (Afrique du Sud), au nom des non-alignés, a déclaré qu’il ne saurait y avoir de solution militaire au conflit au Moyen-Orient.  L’occupation étrangère, les activités de colonisation, la punition collective infligée au peuple palestinien, les assassinats extrajudiciaires, le non-respect des droits de l’homme ainsi que la pauvreté sont les racines du conflit.  Dans ce contexte, il a réaffirmé l’importance des résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité.  Il a également regretté que le Président Arafat soit assigné à résidence et a estimé que cette situation rend plus difficile le retour au processus de paix.  Les non-alignés estime par conséquent que les Palestiniens et les Israéliens ne peuvent mettre un terme au cycle de la violence sans l’assistance déterminée de la communauté internationale ni l’instauration d’un mécanisme de suivi des accords passés. 


Le représentant a également rappelé que, récemment, le Président Mbeki a invité les responsables palestiniens et israéliens qui appuient le processus de paix, ainsi que quelques personnalités sud-africaines, à effectuer une retraite dans l’Etat de Spier Wine à Cape Town du 9 au 11 janvier derniers.  Le communiqué de Spier publié à l’issue de la rencontre, s’est-t-il félicité, montre qu’il y a toujours des dirigeants attachés à la paix et prêts à reprendre le dialogue.  Plus généralement, le représentant s’est dit encouragé, en conclusion, par les récents signes favorables à la paix et a estimé qu’il est de la responsabilité de la communauté internationale d’appuyer les deux parties dans la recherche de la paix.


M. ZEID RA’AD ZEID AL-HUSSEIN        (Jordanie) a dénoncé l’agression et les attaques israéliennes qui continuent et entraînent une détérioration de la situation entre les deux parties et dans toute la région du Moyen-Orient.  Les assassinats, le bouclage des villes et des villages, le dynamitage des maisons n’assureront pas la sécurité d’Israël et violent les accords passés entre Israéliens et Palestiniens ainsi que les dispositions du droit humanitaire international, a observé le représentant.  Le règlement de ce conflit, a-t-il réaffirmé, devrait tenir compte des objectifs de coexistence pacifique entre les deux parties.  C’est pourquoi, il a invité Israël à prendre conscience du fait que des mesures parallèles et communes doivent être prises avec les Palestiniens.  L’armée israélienne utilise toutes ses forces pour assiéger le Président Arafat et les Palestiniens, a regretté le représentant jordanien pour qui des négociations sur un statut final constituent une priorité urgente.  La finalité de ces négociations, a-t-il rappelé, doit être l’établissement au plus vite d’un Etat palestinien viable.  Il a salué la déclaration faite par le Prince héritier Abdullah d’Arabie saoudite et a demandé au Conseil d’exhorter Israël à évacuer immédiatement les positions occupées depuis septembre 2000.  Il a également demandé l’application immédiate des résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité et d’assurer le droit légitime du peuple palestinien à disposer d’un Etat.  Il a enfin réaffirmé la solidarité de la Jordanie avec le Président Arafat et le peuple palestinien. 


M. AHMED ABOUL GHEIT.(Egypte) a déclaré que la situation qui prévaut au Moyen-Orient est dans une telle impasse que le Conseil de sécurité et la communauté internationale ne peuvent plus fermer les yeux sur les souffrances du peuple palestinien soumis aux pires violences israéliennes.  Le Moyen-Orient ne connaîtra la paix que lorsque les résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité seront appliquées et les accords de Madrid et d’Oslo respectés.  La naissance d’un Etat palestinien ayant pour capitale Jérusalem-Est est une des conditions à réaliser pour une paix juste et durable. 


Israël devrait mettre fin aux assassinats ciblés, et à la destruction de maisons et de l’économie palestiniennes, car ces actes ne briseront jamais le désir légitime de souveraineté du peuple palestinien.  Le retrait total d’Israël des terres arabes occupées en 1967, la création d’un Etat de Palestine, la mise en place de relations de bon voisinage avec les autres Etats de la région sont les impératifs auxquels doivent s’atteler les différentes parties.  Les pays arabes de la région sont prêts à se lancer dans la mise en œuvre de ce type de mesures, mais attendent qu’Israël soit prêt à accepter sincèrement ces principes.  L’Egypte reste prête à réaliser cet objectif noble qui profiterait à tous les peuples de la région. 


M. ABDALLAH BAALI (Algérie) a observé qu’en dépit des dénégations israéliennes, il existe une situation de guerre au Moyen-Orient qui appelle à la mise en oeuvre urgente des instruments pertinents du droit humanitaire international, en particulier la quatrième Convention de Genève de 1949.  Il a ajouté que les actions militaires dirigées contre les édifices de l’Autorité palestinienne et la destruction de ses infrastructures, les invasions répétées des territoires sous juridiction palestinienne, l’isolement physique de la direction légitime et démocratiquement élue du peuple palestinien représenté par le Président Yasser Arafat, participent d’une politique délibérée visant à réduire à néant ce qui reste des acquis d’Oslo et à «casser» définitivement la dynamique de paix initiée à Madrid.  M. Baali a regretté que l’assassinat et le terrorisme d’Etat aient été érigés en politique nationale malgré la condamnation unanime de la Communauté internationale.  L’objectif recherché est en fait d’attenter à la crédibilité de l’Autorité palestinienne et de maîtriser la révolte légitime d’un peuple contre l’occupant.  Cette politique israélienne, a déploré le représentant, vise à discréditer le concept de l’Etat palestinien viable et responsable qui constitue la finalité du processus de paix, particulièrement depuis que cette revendication a enregistré une percée décisive le 10 novembre 2001 avec son évocation par le Président des Etats-Unis d’Amérique. 


M. Baali a condamné la poursuite de la politique d’expansion territoriale d’Israël.  Face à cette situation, il est impératif que la communauté internationale cesse de suivre en observateur passif le Moyen-Orient sombrer dans la violence et qu’elle assume ses responsabilités.  De ce point de vue, l’Algérie trouve opportune et encourageante l’intention déclarée du Secrétaire général d’intensifier les consultations avec les membres du Quartet ainsi qu’avec les acteurs régionaux et internationaux sur la question.  Cependant, le Conseil de sécurité doit appeler à un arrêt immédiat de la violence en envoyant sur place une mission composée parmi ses membres pour examiner la question de la protection du peuple palestinien et faire appliquer les recommandations du rapport Mitchell et du Plan Tenet.


M. NOUREDDINE MEJDOUB (Tunisie) a constaté avec regret que la situation dans les territoires palestiniens occupés n'a cessé de se dégrader depuis le défi de la visite de l'actuel Premier Ministre israélien à la mosquée Al Aqsa en automne 2000.  Il devient évident, a-t-il ajouté, que l'actuel Gouvernement israélien entend poursuivre son "utilisation excessive de la force", comme la qualifient des dirigeants internationaux parmi les meilleurs amis d'Israël.  Il a mentionné le fait que l'armée reprend sans vergogne les zones sous contrôle palestinien et cité les destructions affectant l'infrastructure de l'Autorité palestinienne et même les agressions contre les édifices des Nations Unies.  M. Mejdoudb a déclaré qu'il appartient aux Nations Unies, et spécialement au Conseil de sécurité, d'assumer pleinement leurs responsabilités pour amener Israël à mettre fin à ses agressions.  Il a rappelé que les tentatives de prévention du Conseil n'ont pas abouti et qu'aujourd'hui il convient qu'il adopte une résolution dans le cadre non pas de la prévention mais du règlement d'un conflit.  Comment est-il possible à l'Autorité palestinienne d'assurer l'ordre et la sécurité alors qu'Israël s'emploie chaque jour à détruire les éléments mêmes de l'autorité sécuritaire, s'est-il interrogé.  Comment est-il possible de ramener le calme dans les territoires occupés pris sous le déluge quotidien des obus et des bombes que lancent les forces occupantes?


La Tunisie demande à nouveau à la communauté internationale d'amener Israël à adhérer de bonne foi à une action de paix et à un retour à la table des négociations, a exprimé son représentant.  Il a insisté pour qu'Israël respecte la légalité internationale, en particulier les résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité.  Peut-être est-il temps de nous interroger sur les événements douloureux qui ont eu lieu récemment et qui ont fait des milliers de victimes innocentes, a-t-il suggéré.  Il est donc de la plus urgente priorité que la communauté internationale rassemble ses efforts pour édifier un front contre ces dangers qui menacent l'humanité.  De l’avis de la délégation tunisienne, il faudrait tout d'abord que le Gouvernement israélien lève le siège imposé au Président Yasser Arafat, et qu’il donne ensuite des preuves de son intérêt pour la paix et exprime son souhait de revenir à la table de négociation.  Ensuite, le représentant a demandé que les négociations puissent reprendre d'urgence sur la base de la légalité internationale.  Enfin, il a émis l’espoir que le rôle essentiel des Etats-Unis, les idées nouvelles apportées notamment par la France et les idées arabes exprimées récemment permettront maintenant de passer aux actes.


M. PAPA LOUIS FALL, Président du Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien (Sénégal), a rappelé, au nom du Comité, que le chemin de la paix reste indissolublement tributaire de la fin de l'occupation israélienne et de la création d'un Etat palestinien indépendant et viable, coexistant avec l'Etat d'Israël.  Corrélativement, il a estimé que la conclusion d'un accord de règlement global, juste et durable, fondé sur les résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité, demeure liée au partage de Jérusalem ainsi qu'à une solution juste et équitable, pour tous, du problème des réfugiés et leur droit au retour.  Il a appelé les protagonistes à un retour à la table des négociations en exhortant la communauté des donateurs à mobiliser une assistance économique significative et d'importants secours d'urgence en faveur du peuple palestinien.


M. Fall a relevé que des «frémissements scandent désormais l'horizon de la paix dans le prolongement de la dynamique américaine amorcée à Louisville» autour de la reconnaissance de la création d'un Etat palestinien à l'intérieur de frontières sûres et internationalement garanties.  Dans ce contexte, il a cité la réflexion prospective de certains dirigeants arabes quant au principe «la normalisation contre le retrait total».  Les intentions de paix étant proclamées, la volonté de négociation affichée et le soutien de la communauté internationale acquis, M. Fall a appelé l'ONU, en particulier le Conseil de sécurité, à extraire le processus de paix du cycle infernal de la violence.  Il a conclu sur les propos récents de Yasser Arafat: «J'ai bon espoir… Nous sommes prêts, de notre côté, à mettre un terme au conflit et à négocier avec le chef du Gouvernement israélien, quel qu'il soit et sans considération de son passé… Je réitère mon engagement ferme pour une paix juste et globale, la paix des braves».


M. GELSON FONSECA (Brésil) a déclaré que la crise persistante au Moyen-Orient ne peut pas être simplement considérée comme un problème régional.  Elle concerne en fait la communauté internationale dans son ensemble.  Le moment est crucial et l’ONU doit réaffirmer sa conviction que le processus de paix peut être relancé et doit formuler des propositions spécifiques à cette fin.  L’ONU peut en effet contribuer véritablement à changer la situation de totale méfiance entre les parties.  Le Conseil de sécurité a pleine légitimité et dispose des instruments appropriés pour exercer un tel rôle.  En premier lieu, il peut transmettre aux dirigeants des deux parties notre consternation à tous devant le fait qu’ils n’ont pas honoré les engagements pris, a précisé M. Fonseca.  Ensuite, le Brésil appuie la création d’un mécanisme de surveillance pour aider les parties à appliquer les recommandations du rapport Mitchell, qui bien qu’acceptées par les parties sont demeurées lettre morte.  Le Brésil déplore profondément tous les actes de violence qui affectent les populations civiles, que ce soit les attentats suicides en Israël ou le recours excessif à la force dans le territoire palestinien occupé. 


Les parties ne doivent poser aucune condition artificielle à leur retour à la table des négociations, a insisté aussi le représentant, avant de regretter le maintien en quasi «“résidence surveillée» du Président Arafat.  L’Autorité palestinienne joue en effet un rôle fondamental; elle est un éleément indispensable de la paix et, en tant que telle, elle doit se voir garantir la possibilité de respecter ses engagements politiques et sécuritaires.  En fait, le retour à la pleine liberté de mouvement du Président Arafat pourrait donner l’occasion aux deux parties d’appliquer sans délai les recommandations du rapport Mitchell et

le Plan Tenet.  Le Brésil a toujours soutenu la création de l’Etat d’Israël, mais aujourd’hui il demande aussi des mesures concrètes vers l’établissement d’un Etat palestinien, démocratique, uni et économiquement viable.  C’est pourquoi, il se félicite de l’appel lancé par M. Kofi Annan en faveur de nouvelles idées et solutions imaginatives.  Dans cet esprit, le Prince Abdullah d’Arabie saoudite a récemment fait des propositions spécifiques qui trouvent écho dans le coeur de tous ceux qui désirent la paix.  Le Conseil de sécurité a le devoir d’examiner dans quelle mesure il peut faire en sorte que ces idées soient dûment explorées. 


M. MOHAMED BENNOUNA (Maroc) a estimé qu’au vu des dangers qu’elle présente la question du Moyen-Orient et de la Palestine devrait être discutée quotidiennement par le Conseil.  Le Maroc condamne l’escalade militaire israélienne contre la population palestinienne sans défense, ainsi que la politique d’assassinats ciblés et la destruction systématique des infrastructures et des symboles de l’Autorité palestinienne.  Ces pratiques sont des violations flagrantes des conventions internationales, dont celles de Genève.  Le Maroc rejette toute tentative de marginalisation ou d’isolation du Président Yasser Arafat qui est le chef reconnu du peuple palestinien.  Le traitement purement sécuritaire de la crise par le gouvernement israélien ne mènera à aucun règlement, car seul le retour à la table de négociations et le respect des résolutions et des engagements internationaux peuvent permettre aux parties de sortir de la situation actuelle.  Il n’y a pas d’avenir pour une occupation quelle que soit la puissance de l’occupant. 


Le Maroc est encouragé par l’initiative lancée par le Prince héritier Abdallah d’Arabie saoudite. Ce qui se produit au Moyen-Orient a des répercussions directes sur la paix et la stabilité internationales, a déclaré récemment le Roi du Maroc, qui a souhaité que la communauté internationale et le Conseil de sécurité mettent fin à l’agression israélienne et permettent l’envoi d’observateurs pour protéger les populations et surveiller la mise en œuvre du Plan Tenet et du rapport Mitchell.


M. SHAMSHAD AHMAD (Pakistan) a prévenu que la détérioration actuelle de la situation en Palestine risquait de réduire à néant les efforts entrepris ces vingt dernières années en vue de parvenir à la paix et à la stabilité au Moyen-Orient.  Avec le déraillement du processus de paix et l’accélération incontrôlable de la violence, jamais il n’a été aussi urgent d’apporter une réponse au conflit.  Le Conseil de sécurité a pourtant depuis des années cette question à son ordre du jour.  Mais, comme pour le problème du Cachemire, les résolutions ne font qu’appeler d’autres résolutions qui toutes demeurent lettre morte, a déploré le représentant.  Les résolutions sur la Palestine demandent toutes à Israël de se retirer du Territoire occupé, et plus elles sont ignorées, plus la paix nous échappe.  Le peuple palestinien continue lui d’être privé de son droit légitime à l’autodétermination. 


Toutefois, le Pakistan reconnaît, avec le Secrétaire général, que la situation n’est pas irréversible.  Les idées neuves que M. Annan a appelé de ses voeux, si elles sont recherchées en toute bonne foi, pourraient bien augurer pour l’avenir de la paix au Moyen-Orient, a déclaré M. Ahmad, tout en précisant que dans cette quête il n’est pas besoin de chercher au-delà des résolutions 242 et 338 qui fournissent, à la vérité, la base fondamentale de la paix dans la région.  La communauté internationale doit donc agir avec fermeté et détermination pour empêcher que la situation ne s’envenime encore.  Les violences, les provocations et les destructions doivent cesser immédiatement.  Les recommandations du rapport Mitchell doivent être mises en oeuvre et un environnement plus sûr doit être établi pour tous les civils.  Tout le monde sait que le règlement de la question passe par l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien et par le retrait des forces d’occupation ainsi que le démantèlement des colonies de peuplement illégales.  «Nous demandons instamment à toutes les parties, surtout aux parrains du processus de paix, de faire valoir ces éléments».  La communauté internationale doit aussi encourager et favoriser un dialogue véritable entre les parties et, à cet égard, les Nations Unies, qui ont toujours soutenu la lutte des peuples pour leur autodétermination, ont une responsabilité particulière. 


M. IFTEKHAR AHMED CHOWDHURY (Bangladesh) a rappelé que le Conseil de sécurité a été créé pour résoudre les problèmes qui menacent la sécurité régionale et mondiale.  Or, peu de conflits aujourd’hui méritent plus son attention que la tragédie du Moyen-Orient.  La situation est d’autant plus triste qu’aujourd’hui plus que jamais tout le monde s’accorde sur la solution, laquelle inclut la création d’un Etat indépendant et séparé appelé la Palestine.  La seule question qui demeure est la suivante: quel est le chemin à prendre pour parvenir à cette solution?  Une chose est sûre, ce n’est pas par la violence et la terreur.  A la vérité, une fois que celles-ci seront éliminées, le chemin vers la paix n’en sera que plus facile.  L’arrêt de la violence doit s’accompagner simultanément par le renforcement du sentiment de sécurité pour les protagonistes. 


Dans ce contexte, la pratique des constructions de colonies de peuplement s’est avéré clairement contreproductive.  Elle doit donc cesser immédiatement.  Il en va de même pour le recours excessif et disproportionné à la force militaire.  Des mesures dans ce sens ne pourront recevoir qu’un écho positif, a insisté le représentant.  Il s’est dit aussi très encouragé par la nouvelle orientation qui semble émaner des pays arabes.  Les idées neuves lancées par le Prince Abdullah doivent notamment être saluées.  Il va falloir maintenant identifier le forum approprié pour en discuter.  A cet égard, M. Chowdhury a réitéré sa proposition de tenir des pourparlers constants rassemblant non seulement les dirigeants israéliens et Palestiniens mais aussi les Présidents de tous les organes principaux des Nations Unies, à savoir l’Assemblée générale, le Conseil de sécurité, le Conseil économique et social, ainsi que le Secrétaire général.  Cette approche permettrait au système des Nations Unies d’aborder la question de la manière la plus intégrée et globale qui soit. 


M. BRUNO RODRIGUEZ PARRILLA (Cuba) a rappelé que les attaques les plus récentes, réalisées à l’aide de navires de guerre, d’avions, d’hélicoptères et de tanks, ont causé la mort de dizaines de Palestiniens.  Il a fait observer que les attaques des forces israéliennes sont dirigées contre les installations qui servent de siège aux autorités palestiniennes, dont le dirigeant, le Président Arafat est soumis à une situation d’arrêt à domicile.  Face à ces agressions quotidiennes, a poursuivi M. Rodriguez, le Conseil de sécurité ne remplit en aucune manière ses fonctions et contemple passivement une situation qui met directement en péril la paix et la sécurité internationales.  Le 24ème veto que les Etats-Unis ont opposé à un projet de résolution sur la question palestinienne, le 14 décembre dernier, a une fois de plus empêché le Conseil de sécurité de remplir les fonctions que lui assigne la Charte des Nations Unies.  Une paix juste et durable, a continué le représentant, ne peut être obtenue que par l’application des résolutions 242 et 338 et le respect par Israël des obligations contractées en vertu de la quatrième Convention de Genève sur la protection des civils dans les conflits armés. 


C’est pourquoi Cuba demande que les Etats-Unis suspendent immédiatement leur soutien financier et les ventes d’armes à Israël et condamnent le terrorisme de l’Etat israélien.  Le représentant a en conclusion condamné les attentats suicides perpétrés contre des civils israéliens mais a demandé que de tels faits isolés ne soient pas utilisés pour remettre en cause le droit du peuple palestinien à recourir à la légitime défense ou pour justifier les actions, autant sélectives que de masse, d’Israël contre les Palestiniens.


M. PAUL HEINBECKER (Canada) a regretté la détérioration tragique de la situation au Moyen-Orient qui renforce l’indignation et la consternation de sa délégation face au statu quo.  Il a plaidé pour des mesures urgentes afin de restaurer la confiance et relancer le processus de négociations.  Il a regretté par ailleurs que les mesures qui consistent à renforcer la sécurité ne contribuent qu’à la saper, tout en reconnaissant les aspirations légitimes du peuple israélien à vivre en sécurité.  La sécurité véritable pour les deux parties ne peut être résolue que par la voie de la négociation politique.  Il a soutenu l’initiative de l’Arabie saoudite et encouragé la reprise de la négociation sur la base des résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité mais aussi sur la base des recommandations contenues dans le rapport Mitchell.  Il a exhorté le Conseil de sécurité et la communauté internationale à aider les parties à retrouver elles-mêmes la voie de la négociation et de la paix.


*   ***   *


À l’intention des organes d’information. Document non officiel.