ACTIVITES DU SECRETAIRE GENERAL EN VISITE EN ALLEMAGNE DU 11 AU 13 JUILLET 2001
Communiqué de presse SG/T/2290 |
ACTIVITES DU SECRETAIRE GENERAL EN VISITE EN ALLEMAGNE DU 11 AU 13 JUILLET 2001
Le Secrétaire général, M. Kofi Annan, est arrivé à Munich en provenance de Lusaka (Zambie), tôt dans la matinée du mercredi 11 juillet.
Son programme officiel en Allemagne a commencé le jeudi par une rencontre, dans un centre de formation de la police, avec les anciens et les membres potentiels du contingent de police civile allemands participant aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies. “Entre artisans de la paix, laissez-moi simplement vous dire “danke schön”, a-t-il déclaré à ces membres de la police bavaroise.
Il a eu un entretien d’une heure environ avec le Ministre-Président de la Bavière, M. Edmund Stoiber. Formulant des commentaires après cette rencontre,
M. Annan a évoqué la question de la lutte contre le VIH/sida et la nécessité de travailler en partenariat contre cette maladie. Le Secrétaire général et son épouse, Nane, ont été les invités d’un déjeuner offert par M. Stoiber.
Le jeudi dans l’après-midi, le Secrétaire général s’est envolé pour Berlin, où il a rencontré le Ministre des affaires étrangères, M. Joschka Fischer. Arrivé quelques minutes avant l’heure prévue, il a retrouvé le Ministre des affaires étrangères alors qu’il s’adressait à quelque 500 étudiants français et allemands. M. Fischer a invité le Secrétaire général à le rejoindre sur scène, pour le plus grand plaisir des étudiants qui l’ont acclamé debout. M. Annan a fait une brève déclaration.
Le Secrétaire général et le Ministre se sont entretenus pendant environ
45 minutes. Interrogés par la presse à l’issue de leur rencontre, ils ont expliqué que la discussion avait essentiellement porté sur le Moyen-Orient et sur les Balkans. Concernant le Moyen-Orient, M. Annan a affirmé que l’Allemagne ainsi que l’ensemble de la communauté internationale avait un rôle à jouer et a ajouté que ce soient “les Etats-Unis, l’Union européenne ou les Nations Unies, nous avons tous un rôle à jouer”.
Dans l’après-midi, le Secrétaire général, accompagné du maire de Berlin,
M. Klaus Wowereit, et du Président du Parlement, M. Wolfgang Thierse, est allé voir un morceau du Mur de Berlin décoré par des sculptures. Ce morceau sera exposé en octobre prochain aux Nations Unies.
Le jeudi soir, le Secrétaire général a rencontré le Ministre de la défense, M. Rudolf Scharping, avant de se rendre à un dîner en son honneur donné par le Ministre des affaires étrangères au château de Charlottenburg.
Le lendemain matin, le Secrétaire général et Mme Annan ont été invités à prendre le petit-déjeuner à la résidence privée à Berlin du Président allemand,
M. Johannes Rau.
Ils se sont rendus à l’Université Libre, la plus grande université de Berlin internationalement réputée en matière d’enseignement et de recherche. M. Annan y a été fait docteur honoris causa. L’Université a annoncé qu’elle allait créer une bourse d’étude internationale “Kofi Annan” décernée à 100 étudiants chaque année.
Dans son discours, le Secrétaire général a indiqué aux étudiants et aux invités présents qu’il souhaitait leur parler des droits de l’homme et plus particulièrement du racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie et de l’intolérance.
“L’intolérance est une hydre à plusieurs têtes”, a-t-il déclaré. “Ses victimes sont multiples, y compris les femmes, les travailleurs migrants, les réfugiés, les populations autochtones, les minorités, et les personnes dont les opinions politiques déplaisent pour une raison ou pour une autre”. “Ses manifestations sont également multiples: les préjugés racistes se rencontrent sur le lieu de travail et sur les terrains de sport, dans les manuels scolaires et dans les médias, dans toutes les formes politiques identitaires et dans le service public”, a-t-il expliqué.
Il a ajouté que l’Allemagne est “manifestement engagée dans un effort difficile et impressionnant pour répondre aux problèmes que lui pose son histoire, faire face aux conséquences de la réunification et éliminer les manifestations de l’intolérance”.
Il a terminé son allocution en lisant quelques lignes d’un poème écrit par une collégienne berlinoise de 14 ans.
«D'abord ils attaquent les étrangers, les punks, les handicapés, les juifs,
Puis, un jour, ce sera nous, moi, toi;
C’est pourquoi il faut bien regarder en soi,
Voir quel drôle de type cache peut-être notre for intérieur,
Car si on ne sait pas vraiment qui on est,
Peut-on encore marcher dans les rues sans crainte ? »
“Cette collégienne nous engage instamment à agir, où que nous soyons dans le monde”, a-t-il conclu (cf. SG/SM/7889).
Le Secrétaire général s’est ensuite rendu à la Chancellerie fédérale où il a inspecté la garde d’honneur et a entendu l’hymne national allemand avant de rencontre le Chancelier allemand, M. Gerhard Schroeder.
Un peu plus tard, lors d’une conférence de presse, les deux dirigeants ont indiqué qu’ils avaient évoqué le Sommet du G-8, la lutte mondiale contre le VIH/sida, la situation au Moyen-Orient et le Protocole de Kyoto sur le changement climatique.
M. Schroeder a annoncé que l’Allemagne allait faire une contribution de 300 millions de deutsche mark au Fonds mondial pour la lutte contre le VIH/sida et pour la santé.
Le Secrétaire général et le Chancelier ont aussi évoqué la nécessité d’agir face au changement climatique et ont estimé que le Japon, en tant que pays hôte de la Conférence où le Protocole de Kyoto a été adopté, avait la responsabilité particulière de faire pression pour qu’il entre en vigueur.
Le Secrétaire général a également attiré l’attention sur la Conférence des Nations Unies sur le commerce illicite des armes légères qui se déroule en ce moment à New York, précisant qu’il était capital que l’évènement soit un succès.
“Ne vous laissez pas distraire par les déclarations de certains prétendants que les Nations Unies veulent désarmer les personnes qui possèdent légalement des armes, a-t-il déclaré avant d’ajouter que si “posséder une arme pouvait être éventuellement un droit, protéger les personnes innocentes dans nos communautés en était certainement un autre”.
Après un déjeuné, à l’invitation de M. Schroeder et de son épouse, au dernier étage de la Chancellerie qui surplombe le Tiergarten, le Secrétaire général s’est rendu à l’Hôtel Aldon, situé dans l’ancien Berlin-Est, pour deux rendez-vous de travail. Il a tout d'abord discuté du Moyen-Orient et de l’ex-République yougoslave de Macédoine avec M. Hans-Ulrich Klose, Président de la Commission des affaires étrangères du Parlement fédéral, et avec les représentants de cinq partis politiques. Il a rencontré Mme Heidemarie Wieczorek-Zeul, Ministre de la coopération économique et du développement, et a évoqué, entre autres, le sida et le Sommet du millénaire.
Le Secrétaire général a clos cette série de rencontres par un tête-à-tête avec l’ancien Président fédéral, M. Richard von Weizsacker. Il a pris l’avion à destination de Genève.
* *** *