ACTIVITES DU SECRETAIRE GENERAL AU NIGERIA DU 21 AU 28 AVRIL
Communiqué de presse SG/T/2276 |
ACTIVITES DU SECRETAIRE GENERAL AU NIGERIA DU 21 AU 28 AVRIL
Le samedi 21 avril, le Secrétaire général, M. Kofi Annan, a quitté New York pour se rendre au Nigéria et participer au Sommet africain consacré au VIH/sida, à la tuberculose et à d’autres maladies infectieuses qui se tiendra à Abuja cette semaine.
En route pour le Nigéria, le Secrétaire général s’est arrêté au Royaume-Uni et au Ghana. A son arrivée à l’aéroport international de Kotoka à Accra dans la soirée de lundi 23 avril, il a été reçu par le Ministre des affaires étrangères, M. Hackman Owusu-Agyemang, le Vice Ministre des affaires étrangères M. Mustapha Idris, ainsi que par l’équipe des Nations Unies résidant dans le pays, dirigée par M. Alfred Sallia Fawundu, Coordonnateur résident des Nations Unies. M. Annan a fait une brève déclaration et a répondu aux questions des journalistes.
Mardi matin, le Secrétaire général s’est entretenu avec le Ministre des affaires étrangères, M. Owusu-Agyemang. Il s’est ensuite rendu au Palais présidentiel pour un entretien et un déjeuner avec le Président M. John A. Kufuor. Leur entretien a porté sur la situation économique et politique au Ghana, sur le rôle des Nations Unies et sur la situation dans la région, en particulier en Côte d’Ivoire et en Sierra Leone.
Le Secrétaire général est arrivé à Abuja, la capitale du Nigéria, en début d’après-midi mercredi, à bord d’un vol spécial en provenance d’Accra, en compagnie du Président Kufuor. A l’aéroport, le Secrétaire général et le Président ont été reçus par le Ministre d’Etat de la justice, M. Musa Elayo Abdullahi. Accueillis par un groupe de danseurs traditionnels, ils ont également passé en revue une garde d’honneur. Une fois à l’hôtel, le Secrétaire général a rencontré le Ministre nigérian de l’information, M. Jerry Gana.
Plus tard dans la journée, le Secrétaire général s’est entretenu avec le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Dr Peter Piot ainsi qu’avec le Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique, M. K.Y. Amoako. Il a également rencontré les responsables des institutions des Nations Unies présents à Abuja.
Jeudi 26 avril, le Secrétaire général s’est exprimé lors de l’ouverture du Sommet africain consacré au VIH/sida, à la tuberculose et à d’autres maladies infectieuses. Face aux dirigeants africains, il a affirmé que le sida représentait une urgence à l’échelle du continent et qu’il avait fait de la lutte contre cette maladie une priorité personnelle.
Dans son discours, il a mis l’accent sur cinq objectifs de la lutte contre la maladie: la prévention, la transmission mère-enfant, les soins et les traitements, les avancées scientifiques, et la protection des plus vulnérables, en particulier les orphelins.
S’adressant aux délégués, il a déclaré que: “pour remporter la guerre contre le sida, nous avons besoin de ressources, bien plus importantes que celles dont nous disposons actuellement. A l’échelle mondiale, il faudrait consacrer, au minimum, de sept à dix milliards de plus par an à la lutte contre le sida dans le monde entier”. Ce montant, a-t-il ajouté, ne représente guère plus d’un pour cent des dépenses militaires de la planète.
Suscitant l’enthousiasme général, le Secrétaire général a également appelé de ses voeux une révolution sociale qui accorderait davantage de pouvoir aux femmes et leur permettrait de se protéger, elles et leurs enfants, contre le virus (voir SG/SM/7779).
La cérémonie d’ouverture a commencé par une représentation de la Troupe nationale du Nigéria dans l’entrée du centre de conférences. Ensuite, le Ministre de la santé du Nigéria, M. A. B. C. Nwosu, a exposé les objectifs du Sommet. Trois intervenants se sont exprimés, au nom des personnes infectées par le sida, de celles qui souffrent de tuberculose et au nom des jeunes.
M. Abayomi Rotimi Mighty, âgé de 17 ans, s’est adressé en des termes saisissants aux dirigeants africains: «Vous avez le pouvoir de changer les vies de millions de jeunes Africains. C’est vous qui nous dites de prendre les armes en période de guerre; c’est vous qui nous demandez de nous rallier à votre cause en période d’élections. Maintenant, nous avons besoin de vous pour lutter contre le VIH/sida. Car nous sommes ceux que la maladie tue ou handicape.»
M. Salim A. Salim, Secrétaire général de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), M. Gnassingbe Eyadema du Togo, Président en exercice de l’OUA, ainsi que l’ancien président des Etats-Unis, M. William J. Clinton, se sont également exprimés devant l’audience. Clôturant la séance d’ouverture du Sommet, M. Olusegun Obasanjo, Président du Nigéria, a déclaré devant ses pairs qu’il incombe aux responsables africains d’ouvrir des perspectives d’espoir aux peuples et de trouver des solutions aux fléaux. Ce Sommet, a-t-il ajouté, témoigne de façon éloquente de la détermination des dirigeants africains de ne pas abandonner leurs populations.
Après la séance du matin, le Secrétaire général a tenu une conférence de presse. Certes, le sida ne concerne pas seulement l’Afrique, a-t-il déclaré, mais si nous ne le vainquons pas ici en Afrique, nous ne le vaincrons nulle part. En ce qui concerne le prix des médicaments, il a souligné qu’il était important que les pays pauvres aient accès aux traitements et que ces pays, dans le même temps, améliorent leurs systèmes de santé et accordent une attention particulière à la prévention et à l’éducation. A mon avis, les accords vont être appliqués de façon beaucoup plus souple et on va, petit à petit, accepter l’idée que les médicaments génériques doivent être produits là où ils peuvent sauver des vies, a-t-il ajouté.
Jeudi, dès 7 heures 30 du matin, le Secrétaire général s’est entretenu en privé avec le Président de la Namibie, M. Sam Nujoma. Cet entretien de 25 minutes a été axé sur la situation en République démocratique du Congo et sur les perspectives de stabilité dans la région. Le Président a promis un soutien sans réserve au Secrétaire général et à la Mission des Nations Unies en République démocratique du Congo. De l’avis unanime des deux dirigeants, la pandémie du sida est une autre «guerre» que l’Afrique doit mener, en donnant à l’éducation et à la prévention des rôles majeurs.
Jeudi après-midi, le Secrétaire général a tenu un certain nombre de réunions bilatérales, y compris avec M. Gnassingbe Eyadema, Président du Togo et président en exercice de l’OUA. L’accès aux médicaments et aux traitements contre le VIH/sida a été au centre des discussions. Le Secrétaire général a remercié le Président Eyadema d’avoir facilité le dialogue entre le Président de la Côte d’Ivoire, M. Laurent Gbagbo, et le dirigeant de l’opposition Alassane Ouattara. Ils ont également exprimé leur inquiétude face à la prolifération des petites armes dans la région.
Lors d’une discussion avec le Président Gbagbo lui-même, le Secrétaire général a insisté sur l’importance de la réconciliation nationale en Côte d’Ivoire.
Le Secrétaire général a également rencontré l’ancien Président des Etats-Unis, M. William J. Clinton. Au cours de leur entretien sur la question du sida, ils ont notamment souligné la nécessité de mobiliser des ressources. Ils ont également brièvement discuté des perspectives économiques et des investissements en Afrique.
Avec M. Lansana Kouyaté, Secrétaire exécutif de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, le Secrétaire général s’est entretenu de la situation en Sierra Leone, au Libéria et en Guinée. Ils ont mentionné la nécessité d’établir des mesures qui permettent de rétablir la confiance entre les dirigeants des pays de l’Union du fleuve Mano et se sont accordés à dire que ce n’est que par le dialogue que la paix pourrait être instaurée dans la région.
Avant de se rendre au banquet d’Etat offert en l’honneur des participants au Sommet, le Secrétaire général s’est entretenu avec M. Abdelaziz Boutaflika, Président de l’Algérie, sur la situation au Sahara occidental, en République démocratique du Congo et en Ethiopie/Erythrée.
Vendredi, le Secrétaire général a passé en revue un certain nombre de situations mondiales et a tenu des réunions internes. Il a rencontré les représentants des organisations non gouvernementales impliquées dans la lutte contre le sida et des jeunes gens infectés par le virus. Le Secrétaire général souhaitait vivement établir un contact direct avec les organisations non gouvernementales afin de connaître leur opinion et leurs préoccupations sur la question du sida. C’était un échange direct ceux qui oeuvrent au niveau communautaire, une des priorités identifiées dans son appel à des mesures concrètes. Les représentants des organisations non gouvernementales ont mis l’accent sur les financements et l’utilisation des fonds, l’accès aux médicaments et la participation de la société civile au programmes nationaux. Ils ont demandé que les ONG puissent participer directement aux initiatives internationales. Quelques voix se sont élevées contre la lourdeur des procédures bureaucratiques des institutions des Nations Unies.
A l’issue de cette réunion, le Secrétaire général s’est rendu à Lagos pour une visite privée, où il a également rencontré le personnel des Nations Unies en poste au Nigéria. Il a quitté le Nigéria vendredi soir et est arrivé à New York samedi, 28 avril dans la matinée.
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