SG/SM/7895

LE VIH/SIDA NE POURRA ETRE VAINCU SANS L'ENGAGEMENT ET LES CONTRIBUTIONS FINANCIERES DES PAYS DU G-8 AU FONDS MONDIAL POUR LA SANTE ET LA LUTTE CONTRE LE SIDA, DECLARE KOFI ANNAN

20/07/2001
Communiqué de presse
SG/SM/7895


                                                            AIDS/31


LE VIH/SIDA NE POURRA ETRE VAINCU SANS L'ENGAGEMENT ET LES CONTRIBUTIONS FINANCIERES DES PAYS DU G-8 AU FONDS MONDIAL POUR LA SANTE ET LA LUTTE CONTRE LE SIDA, DECLARE KOFI ANNAN


On trouvera ci-après le texte intégral de la déclaration du Secrétaire général, M. Kofi Annan, lors de l'évènement du Sommet du G-8 organisé face à la presse, à Gènes, le 20 juillet 2001 :


Merci, Monsieur le Premier Ministre, pour le soutien extraordinaire que vous avez exprimé en faveur du combat contre le VIH/sida dans le monde. Ce combat ne pourra être gagné sans l’engagement et les ressources des pays du G-8. En vous y joignant aussi énergiquement et totalement que vous l’avez fait aujourd’hui, vous avez, tous, redéfini les notions de responsabilité et de solidarité pour le XXIe siècle et je vous en félicite. Dans ce combat, il n’y a pas de différence entre nous et les autres, pays développés et pays en développement, riches ou pauvres, mais un ennemi commun qui ne connaît pas de frontières et qui menace tous les peuples.


Notre réunion d’aujourd’hui est l’aboutissement d’un processus de sensibilisation, d’engagement et de mobilisation, engagé il y a un an. Pour la première fois, nous assistons à l’apparition, face à cette maladie mortelle, d’une réaction en rapport avec l’ampleur de l’épidémie. Les gouvernements, les organisations multilatérales, le secteur privé et la société civile participent tous à un effort sans précédent pour stopper une épidémie qui, selon les estimations, aurait déjà touché 36 millions de personnes et fait 22 millions de morts. Lors du Sommet tenu à Abuja en avril, les dirigeants africains ont clairement manifesté leur détermination à lutter contre le sida et, lors de la session extraordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies en juin, tous les pays du monde se sont rassemblés pour fixer des objectifs communs afin de ralentir la propagation du sida et d’en atténuer les conséquences.


Nos priorités sont claires : premièrement, faire en sorte que chacun, et en particulier les jeunes, partout dans le monde, sache quelles mesures prendre pour éviter d’être contaminés. Deuxièmement, mettre fin à ce qui est peut-être la forme la plus tragique de transmission du virus, c’est-à-dire de la mère à l’enfant. Troisièmement, fournir des soins à ceux qui sont infectés. Quatrièmement, intensifier la recherche d’un vaccin et d’un traitement et, cinquièmement, enfin, prendre soin de ceux dont la vie a été détruite par le sida, en particulier les orphelins, qui sont déjà 13 millions dans le monde et dont le nombre ne cesse d’augmenter.


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                                                                  20 juillet 2001


Le combat contre le sida ne pourra être gagné si l’on n’y consacre pas les ressources nécessaires. Il nous faut trouver de 7 à 10 milliards de dollars supplémentaires par an pour lutter contre la maladie partout dans le monde. Ces ressources proviendront pour partie des budgets que les pays, dans chaque région du monde, consacreront à la lutte contre le sida. En Afrique, les dirigeants sont prêts à relever le défi, et les gouvernements se sont engagés à accroître sensiblement les budgets de la santé. Il faut certes s’en féliciter, mais cela ne suffit pas.


Les pays d’Afrique et d’autres pays en développement auront besoin d’une aide importante pour répondre aux besoins de leurs populations. C’est pourquoi l’Assemblée générale des Nations Unies a approuvé la création d’un Fonds mondial pour la santé et la lutte contre le sida qui, tout le monde le reconnaît aujourd’hui, doit être opérationnel d’ici à la fin de l’année. Ce fonds a déjà reçu de gouvernements, de fondations, d’entreprises et de particuliers plus d’un milliard de dollars de contributions. C’est un très bon début, mais c’est très loin d’être suffisant. Je lance donc un appel aux gouvernements, à la société civile, aux fondations et aux particuliers pour qu’ils contribuent comme ils peuvent au combat contre le sida.


Je considère les contributions de vos gouvernements comme la preuve de votre détermination à donner suite à la Déclaration du millénaire adoptée par l’Assemblée générale l’année dernière. Permettez-moi simplement de rappeler aujourd’hui trois des principaux engagements pris à cette occasion : arrêter la propagation du VIH/sida et commencer à inverser la tendance actuelle d’ici à 2015; réduire de moitié, d'ici à la même date, la proportion de la population mondiale vivant dans l'extrême pauvreté; et n’épargner aucun effort pour éviter à l'ensemble de l’humanité d'avoir à vivre sur une planète irrémédiablement dégradée par les activités humaines.


L’ampleur de l’épidémie de sida et la nécessité de prendre d’urgence des mesures pour y faire face ont suscité dans le monde entier une réaction extraordinaire fondée sur le partenariat, la solidarité, l'engagement et une action éclairée des gouvernements. Nous devons tous garder présent à l’esprit que, si le VIH/sida touche aussi bien les riches que les pauvres, ces derniers sont beaucoup plus vulnérables et beaucoup moins à même de faire face à la maladie, une fois contaminés. Votre attitude exemplaire et votre engagement aujourd’hui donneront de nouvelles forces et inspireront les milliers de prestataires de soins de santé, d’enseignants et de dirigeants communautaires qui luttent contre cette maladie dans les régions les plus pauvres du monde ainsi que les millions de personnes qui en souffrent. Ils sauront que le monde a finalement trouvé la volonté et décidé de consacrer les ressources nécessaires pour gagner cette guerre, dans l’intérêt de l’humanité.


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