L’ACCES A LA CONNAISSANCE ETANT LA CLE DE TOUT POUVOIR DEPUIS L’INTERNET, KOFI ANNAN APPELLE A L’ACTION POUR COMBLER LA FRACTURE NUMERIQUE ENTRE LE NORD ET LE SUD
Communiqué de presse SG/SM/7791 |
OBV/212
L’ACCES A LA CONNAISSANCE ETANT LA CLE DE TOUT POUVOIR DEPUIS L’INTERNET, KOFI ANNAN APPELLE A L’ACTION POUR COMBLER LA FRACTURE NUMERIQUE ENTRE LE NORD ET LE SUD
On trouvera ci-après le message du Secrétaire général, M. Kofi Annan, à l’occasion de la Journée mondiale des télécommunications, le 17 mai 2001:
Pour certains, l’avènement de l’Internet marquera la société autant que l’invention du téléphone ou de l’imprimerie. Mais alors qu’il a fallu attendre trois quarts de siècle pour que le téléphone compte 50 millions d’usagers, la Toile mondiale ou World Wide Web (WWW) a réalisé le même exploit en l’espace de 4 ans. Bien plus, entre 1981, année de ses humbles débuts, et 1999, le nombre de serveurs est passé de 213 à 56 millions, tandis que le nombre d’usagers est passé de quelques milliers à plus de 190 millions.
Ces chiffres sont certes impressionnants, mais lorsqu’on y regarde de plus près, on s’aperçoit qu’ils masquent d’énormes disparités. Ainsi, il y a actuellement presque autant de serveurs en France que dans toute l’Amérique latine et les Caraïbes, et il y en a davantage en Australie, au Japon et en Nouvelle-Zélande que dans tous les autres pays de la région Asie-Pacifique. Pour citer un exemple encore plus éloquent, il y a plus de serveurs à New York que dans toute l’Afrique.
La Journée mondiale des télécommunications que nous célébrons aujourd’hui est donc l’occasion de réfléchir à ce que l’on appelle le fossé numérique, car, s’il est vrai qu’il existe des usagers de l’Internet aux quatre points de la planète, il demeure que les internautes ne représentent encore que 5% de la population mondiale. De plus, 85% des utilisateurs vivent dans les pays développés, où se trouvent aussi 90% des serveurs.
Les bénéfices que les pays en développement pourraient dériver de l’Internet sont évidents : les entreprises pourraient écouler leurs produits et proposer leurs services par-delà les frontières nationales, en s’adressant directement aux clients. Grâce à l’Internet, la fourniture de services de base qui sont très inégalement répartis dans le monde, comme les soins de santé et l’éducation, s’en trouverait elle aussi facilitée.
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OBV/212
7 mai 2001
Pour que le monde en développement puisse tirer parti de ces avantages, certaines conditions doivent d’abord être remplies. Loin de se cantonner à quelques langues privilégiées, l’Internet devrait promouvoir et pratiquer le multilinguisme le plus large. Il faut aussi que tous les pays se dotent de l’infrastructure requise, notamment en ce qui concerne les lignes téléphoniques. Enfin, l’accès à l’Internet doit être mis à la portée de toutes les bourses.
On sait depuis longtemps que le savoir est synonyme de pouvoir, mais, depuis l’avènement de l’Internet, l’accès à la connaissance est véritablement la clé de tout pouvoir, tant social et politique qu’économique. Il faut donc faire en sorte que chacun puisse puiser à la source de connaissances qu’est l’Internet. Engageons-nous aujourd’hui même à tout faire pour combler le fossé numérique.
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